La famille vietnamienne

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La famille vietnamienne est du type patriarcal. Son organisation a été définie par le code Hong-Duc des le postérieurs, au XVIème siècle.

Le clan est composé d’un certain nombre de familles descendant d’un ancêtre commun. Elle ne dépasse pas neuf générations. Le clan se divise en branches et en sous-branches. Les alliés ne font pas partie du clan. Il ne comprend que les branches directes et collatérales males, c’est à dire agnates. Il a une propriété commune, le temple des ancêtres, situé dans la maison du chef de parenté du clan.

En principe le chef du clan est le chef de la branche aînée. Mais s’il meurt prématurément, il est remplacé, soit par son fils aîné, soit par le chef de la branche collatérale la plus proche. Si ce descendant est mineur, il est aidé dans sa tache par le male qui par son age, son rang social, son degré de parenté et sa personnalité, est l’homme le plus considérable du clan. A la tête de chaque famille du clan, il y a un chef de foyer.

Le chef du clan est chargé de tenir à jour une sorte d’arbre généalogique où sont inscrits par ordre de filiation le nom de chacun des membres défunts du clan, le nom de sa ou ses femmes qui lui ont donné des garçons, ses dates de naissance et de mort, son lieu de sépulture et ses titres et services remarquables.

On conçoit que dans une paysannerie mal structurée administrativement, à certaines époques troublées sans ordre public et sans gouvernement bien définis, l’individu ait trouvé sa sauvegarde dans la famille. Au Vietnam, comme en Chine, la piété familiale a donc été considérée comme la vertu de base, le ciment obligé d’une communauté consanguine dont tous les membres vivants ou morts sont solidaires pour les châtiments comme pour les récompenses. Tout individu doit donc faire des efforts, toute sa vie, pour augmenter la réputation et le prestige de son clan. Dans le confucianisme, manquer à la piété filiale était considéré comme l’un des six crimes atroces.

Les conditions socio-économiques de nos jours ont plus ou moins changé la donne. L’individualisme et le mode de vie plus industrialisé ont concouru à affaiblir les liens familiaux. Mais il ne reste pas moins que pour chaque vietnamien, la famille (la grande famille) a toujours quelque chose de très attachant. C’est pourquoi l’on voit souvent au Vietnam des familles à trois, voire à quatre générations. Pour les jeunes, vivre avec ses parents une fois qu’on est marié n’est pas encore quelque chose à éviter.

La théorie du Yin et Yang

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La conception de La théorie du Yin et Yang est une conception particulière aux peuples de l’Orient. Se basant sur l’apparition des principes universels contradictoires du Yin, Yang et du diagramme des huit signes divinatoires. Le Yin et Yang, deux puissances matérielles du mont naturel à la fois réciproprement contraires et complémentaires, qui étaient l’origine de la transformation de tout phénomène matériel. Par exemple le ciel (Yang) et la terre (Yin), le jour (Yang) et la nuit (Yin), l’homme (Yang) et la femme (Yin), le feu, la chaleur, la lumière (Yang) et l’eau, le froid et l’obscurité (Yin)…Ces éléments sont toujours présents dans la naissance, la croissance et la transformation de toute chose. S’il manque un de ces deux éléments, il n’y aura pas de naissance, de croissance et de transformation. Par manque du Yang, il n’y aura pas de naissance, par manque du Yin il n’y aura pas de croissance, par manque du Yin et du Yang il n’y aura pas de transformation. Le Yin et Yang vont toujours de pair, on ne peut avoir l’un sans l’autre. Il n’y a que ce fait : à un certain moment, dans un certain phénomène, il s’est produit la prospérité du Yin, la décadence du Yang et à un autre moment, dans un autre phénomène la décadence du Yin et la prospérité du Yang. S’il y a harmonie entre Yin et Yang, alors le climat sera tempéré, la végétation luxuriante, l’homme en bonne santé et en bonne humeur. Au contraire s’il s’est produit prospérité du Yin et décadence du Yang ou décadence du Yin et prospérité du Yang alors le climat sera trop chaud ou trop froid, l’homme en mauvaise santé et maladif. Le Yin et Yang sont deux éléments à la fois contradictoires et unifiés, compatibles qui exercent entre eux une interférence réciproque. Contradiction mais pas d’exclusion, d’anéantissement réciproques. Dans le Yang subsiste toujours le Yin et inversement. Quand le Yang atteint son apogée de prospérité, alors le Yang est généré, le Yang croît, le Yin régresse. Ainsi la transformation s’accomplit par la voie : le Yin croit alors que le Yang régresse, le Yang croit alors que le Yin régresse, lorsque le Yin atteint son apogée de prospérité alors le Yang est généré et le Yin régresse peu à peu. Au contraire lorsque le Yang atteint son apogée de prospérité alors que le Yin est généré et le Yang régresse peu à peu.

Le Yin et Yang quoique deux, se fusionnent en un seul, cependant quoique entier, comprend deux éléments distincts. Il s’agit ici d’une philosophie moniste, qui n’admet pas le principe de tiers exclu. Dans le cercle du grand Absolu, le Yang est représenté par la figure d’un blanc, le Yin par celle d’un poisson noir. Ces deux poissons sont isolés l’un de l’autre, s’opposent (Couleur blanche, noir) cependant s’embrassent, s’entrelacent (la ligne de démarcation n’est pas linéaire). Dans le Yin (poisson noir) il y a le Yang (oeil blanc du poisson noir) dans la Yang (poisson blanc) il y a le Yin (oeil noir du poisson blanc).

La Théorie du nombre Cinq

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La Théorie du nombre Cinq: Le nombre Cinq dans les théories Yang et Yin est un nombre très important. Sans ce nombre, tous les êtres et les choses ne seraient pas nés, ne croîtrons pas. Sans ce nombre il n’y aurait aucun mouvement c’est à dire que s’il n’avait pas le nombre de cinq rien n ‘existerait dans l’univers.

Chiffre Magic

Le nombre cinq est aussi le nombre des cinq éléments créant le monde matériel : l’eau, le bois, le feu, le métal, la terre. Toute existence et tout développement des êtres et des choses sont dus à l’union, au soutien, à l’inhibition mutuelle des cinq éléments selon la théorie Ngu Hanh, c’est l’origine de la genèse de l’univers. Le nombre cinq est aussi constituée à partir des nombres deux et trois. Le nombre deux est à l’origine du Yin. Le nombre trois est à l’origine du Yang. C’est à dire le nombre mixte de l’origine du nombre trois et celle du nombre deux. Ainsi le nombre cinq englobe à la fois le Yin et le Yang. Ces deux nombre s’accrochent multuellement, sont inséparables. Il existe un écart entre le Yin et le Yang par excès du nombre Yang trois et par défaut du nombre Yin deux, créant le mouvement incessant des êtres et choses. S’il y avait équilibre entre le Yin et le Yang, alors il n’y aurait aucun mouvement tout être et chose deviendrait inerte, immobile. C’est à cause de l’importance du nombre cinq qu’en Orient de nombres faits et phénomènes naturels et sociaux sont représentés par le nombre cinq correspondant aux cinq éléments : bois, feu, terre, métal, eau.

Ying Yang

Par exemple cinq couleurs : Bleu (bois), rouge ( feu), jaune (terre), Blanc (métal), Noir (eau). Ce sont les couleurs de bannières figurant les cérémonies et festivalités populaires. Les cinq vertus cardinales (Humanité, bienséance, sagesse, confiance, loyauté) Les cinq tsi : Climat, vent, chaleur, humidité, sec, froid). Les cinq saveurs (Aigne, amer, sucré, piquant, salé). Les cinq tempéraments (Colère, joie, réflexion, inquiétude, peur). Les cinq constitutions (Tendon, vaisseau, chair, peau, poil, os). Les cinq entrées (Yeux, langue, nez, bouche, oreilles) Les cinq organes (Bile, instestin, grêle, estomac, gros intestin, vessie). Les cinq viscères (Foie, coeur, rate, poumons, reins). Tout ce qu’on vient de dire montre que l’apparition du nombre cinq dans l’ensemble des sites des monts Ngu Hanh à Danang est une chose très intéressante, on ne pourrait trouver ailleurs.

Préserver la santé au printemps, selon le principe du yin et du yang

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Préserver la santé au printemps, selon le principe du yin et du yang: Le printemps est l’époque de l’année où la vitalité yang émerge et se développe, aussi bien dans l’univers que dans chaque individu. L’homme se remplit alors de vitalité, se sent léger et plein d’entrain, avec des membres vifs et un esprit apaisé. Préserver et fortifier ce souffle vital yang est possible, grâce à une alimentation appropriée. En premier lieu, il faut utiliser des aliments au goût piquant, à caractère dit tiède, et éviter les aliments froids susceptibles de léser la vitalité yang. Les condiments végétaux, tels qu’oignons, ciboulettes, coriandres, gingembre… répondent à ces critères. C’est pourquoi ils sont conseillés par les médecins traditionnels orientaux pour préserver la santé au printemps. Le goût piquant met le souffle vital yang en action et excite la circulation sanguine ; le caractère tiède peut combattre le froid yin et renforcer la vitalité yang. Les aliments qui possèdent ces caractéristiques pourront aider l’organisme à prévenir et à lutter contre le froid modéré du printemps, et aider au développement et à la résistance de l’organisme. Cela ne veut pas dire qu’il faille rejeter les aliments ayant un caractère froid, mais il faut bien les transformer et les associer avec les denrées qui ont le caractère tiède, afin de réduire leurs effets indésirables. Par ailleurs, les aliments et les boissons qui ont un caractère très chaud, comme la viande de chien, l’anis étoilé, la cannelle… sont des aliments à éviter pendant les mois printaniers. Le printemps correspond au tronc céleste ligneux qui, trop prospère, conduit à l’insuffisance splénique, facteur déclenchant inappétence, lourdeurs d’estomac, dyspepsies, voire douleurs abdominales, diarrhées, vomissements et nausées. C’est pourquoi, la préservation de la santé au printemps doit non seulement créer des conditions favorables aux fonctions hépatiques mais aussi bonifier la fonction digestive et l’absorption alimentaire. Sun Zimao, célèbre médecin chinois de la dynastie des Tang, conseillait de manger peu d’aliments acides susceptibles de diminuer la vitalité hépatique, mais beaucoup d’aliments sucrés aidant à la vitalité splénique et gastrique, et ce, afin de prévenir les troubles digestifs printaniers. Les denrées au goût sucré sont conseillées, comme le riz ordinaire ou gluant, les haricots, l’igname, le jujube, la pulpe séchée des longanes, les bonbons maltés, les infusions de renouée, le jus de fraise, etc. Par ailleurs, il faut éviter de manger beaucoup de matières grasses, difficiles à digérer et qui portent préjudice à l’estomac et à la rate, spécialement chez les personnes âgées, les enfants et ceux souffrant de pathologies digestives. Au printemps, les végétaux prolifèrent en abondance et regorgent de vitalité. En ce moment, l’organisme demande beaucoup de matières nutritives. Il faut donc se gaver de légumes ou fruits frais pour se remplir de cette « force printanière » végétale. De plus, il faut se coucher un peu tard et se lever tôt pour s’adapter au cycle de la nature. Après le réveil, il faut marcher lentement, consciemment, en longs pas et en plein air pour laisser l’intuition se développer. Au printemps, il est donc utile de suivre les principes millénaires de la médecine orientale traditionnelle en choisissant des denrées qui ont la capacité de préserver la santé car rien n’est plus bénéfique qu’une alimentation à la fois nutritive et thérapeutique.

Marché Làng Vân

Les marchés campagnards du Nord

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Liés à l’histoire et aux souvenirs, les marchés campagnards du Nord sont connus de nombreuses générations. Selon la coutume, au début de l’année, chacun va au marché pour tenter d’attirer la chance.
Les marchés campagnards du Nord au printemps:
Au Nord, les marchés Viêng, Làng Vân et Nua sont visités au printemps. Le marché Viêng, dans la commune de Kim Thai, province de Nam Dinh, se distingue par le fait qu’il se déroule une seule fois. Il n’ouvre que le 8e jour du 1er mois lunaire. Il est différent des autres marchés mensuels, selon le calendrier lunaire, ouverts dans d’autres provinces. De plus, il revêt la particularité d’une foire printanière agricole. D’où provient son nom? Même les originaires de la province de Nam Dinh l’ignorent. Pourtant au marché Viêng, tout le monde repart satisfait avec ses achats, cadeaux offerts par le « génie de la Fortune ». Ici, les marchandises sont principalement constituées de semis et de produits agricoles. On y vend également des plantes d’agrément, des fleurs, des arbres fruitiers, etc. Les instruments aratoires occupent, eux-aussi, une place honorable. En effet, il est facile de trouver des charrues, des pioches, des paniers et même des palanches. On notera surtout la présence des inévitables boucheries qui vendent à des prix accessibles à la maigre bourse des paysans. Il n’y a aucun marchandage entre les vendeurs et acheteurs, comme d’ordinaire. Les opérations de ventes et d’achats disposent de significations spirituelles liées aux croyances populaires. On va au marché en espérant acheter quelque chose. Ces objets sont considérés comme un synonyme de bonheur. C’est pourquoi, le marché Viêng porte encore le nom de « marché de sollicitation du bonheur ».

Marché Làng Vân

Marché Làng Vân
Près de Hanoi, la commune de Vân Ha, district de Viêt Yên, dans la province de Bac Giang, est réputée pour son marché printanier Làng Vân ou village Vân. Il ouvre le douzième mois lunaire devant la maison communale. Ce marché est très vieux. En 1651, les mandarins du village constatèrent que pour faire prospérer l’industrie, le commerce et les métiers traditionnels, il fallait trouver un lieu pour les activités commerciales. Les vieux du village décidèrent que le devant de la maison communale, au bord de la rivière Câu, serait idéal pour accueillir le marché. Au marché Làng Vân, vous serez étonnés de la différence des marchandises, par rapport aux autres marchés. Les articles proposés sont plus beaux et de meilleure qualité. Les habitants du village Vân et d’autres aux alentours, y apportent des produits plus originaux. Ceux qui vendent des marchandises de mauvaise qualité sont sanctionnés. Ici encore, aucun marchandage entre les vendeurs et acheteurs n’est envisageable.

Marché Nua
Différents des marchés des régions montagneuses qui se tiennent chaque dimanche, les marché dans le delta du Nord se déroulent une fois tous les cinq jours. En dehors des marchés renommés à Hanoi, comme Mo, Cho Buoi, dans la région de Thach Thât, province de Hà Tây, le marché Nua conserve encore les traits particuliers des marchés septentrionaux. Situé dans la commune de Binh Phu, district de Thach Thât, province de Hà Tây, il est entouré par d’immenses rizières. Selon les vieux notables, jadis, le marché Nua se réunissait les 2e, 7e, 12e, 17e, 22e, 27e jours du mois lunaire. Peu important, il attire néanmoins un grand nombre de villageois des alentours, comme Huu Bang, Phu ô, Thach Xa, Chang Son Canh Nâu, etc. Pour les deux derniers jours de l’année les 22 et 27 décembre, de bon matin, des convois de personnes et de vélos chargés de produits agricoles de la région se rendent au marché. Dans ce dernier, il existe un atelier pour teindre les vêtements. Pour les habitants de Thach Thât, le marché Nua est le lieu où se déroulent les échanges, ventes et achats de marchandises. L’économie est une caractéristique précieuse de la population vietnamienne en général et de ceux de Thach Thât en particulier. C’est pourquoi, ce jour de marché, les habitants portent de vieux habits qu’ils font teindre. Dans le marché on rencontre encore des rémouleurs qui aiguisent les couteaux, les ciseaux, les faucilles, etc. Aujourd’hui, il est aisé de se rendre au marché Nua, grâce à la route Lang-Hoa Lac. En traversant cette région, il faut absolument prévoir le jour où le marché est ouvert. Ce dernier conserve les caractéristiques des marchés campagnards du Nord. Se plonger dans une telle atmosphère avec les sons vivants est un plaisir partagé par de nombreuses, notamment quand le printemps arrive. Dans tous les coins du pays, se tiennent des marchés du Têt. Pourtant, ce sont Viêng, Làng Vân et Nua qui sont les plus typiques du Nord.

Le tissage chez les Hmong

Le tissage chez les Hmong

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Le tissage chez les Hmong: Les Hmong sont réputés pour le tissage du chanvre qui exige un certain nombre d’opérations. Après avoir filé la fibre, de petites bottes sont formées que l’on écrase dans un mortier pendant 30 minutes jusqu’à ce que les fils deviennent trisés, ce qui permettra de les lier ensemble, en écheveaux, sans laisser de noeuds. Ces écheveaux sont ensuite bouillis dans de l’eau mélangée à de la cendre, puis lavés, et cela trois fois. Lors de la dernière ébullition, on ajoute un peu de cire d’abeille afin que le fil soit plus blanc, lisse et résistant, il est alors prêt à être utilisé pour le tissage.

Le tissage chez les Hmong

Pour leurs vêtements, les Hmong blanc utilisent un chanvre qui a conservé sa couleur blanche d’origine. Les Hmong noir et les Hmong Fleuri le teignent à l’indigo avec un décor au batik. Le batik, teinture à réserve de cire d’abeille chaude utilisée pour le dessin de motifs décoratifs sur les vêtements est un art original des femmes Hmong et Dao tien. Elles utilisent des sortes se stylos, de tailles et de formes variées, dont les pointes sont faites, d’une plaque de cuivre repliée et fixée sur une lame de bambou. L’arête du stylo est trempée dans la cire chaude, puis appliquée sur le tissu. Lorsque le dessin est terminé, le tissu est trempé dans de nombreux bains d’indigo pour le teindre en bleu, puis bouilli. La cire fond et le décor se détache alors en blanc sur le fond bleu. La taille du stylo varie en fonction des motifs, petit pour dessiner les fleurs, moyen pour les motifs rangés, grand pour tracer les lignes droites ou les alignements de cercles et de spirales. Les motifs faits de lignes droites pour l’essentiel, représentent des étoiles à 8 branches, des spirales, des fleurs de pergulaires et de cucurbitacées. Ils sont plus petits chez les Hmong que chez les Yao, qui ont par ailleurs, des instruments et des motifs d’un type différent.

La laque vietnamienne

La laque vietnamienne

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La laque vietnamienne est obtenue à partir du sumac (Rhus verniciflora) un résineux originaire du Japon qui a été implanté avec succès au Nord de Hanoi, dans les collines de la province de Vinh Phu, et du laquier (Toxicodendron succedanae). La résine, qui est récupérée après incision du tronc de l’arbre, a l’avantage de brunir et durcir en séchant, formant une couche protectrice efficace contre l’humidité, mais aussi de contre de nombreux produits chimiques tels que les acides. En pays tropical humide, elle permet donc de protéger efficacement les objets en bois et en bambou sur les quelles elle adhère très bien. Toutefois, pour obtenir un objet de qualité, le processus de fabrication est long. La préparation de la laque se fait d’abord par décantation de la résine pendant un à deux mois. Pendant ce temps, dans le bassin, des couches de différentes densité se forment, la résine coulant du laquier n’étant pas homogène. La couche supérieure, plus légère, plus liquide, d’un brun sombre uni, est récupéré et gardée pour la phase finale du travail de laquage.

La laque vietnamienne

Les couches les plus denses sont alors mélangées et tournées pendant de longues heures afin d’épaissir par évaporation. L’eau, mauvais diluant, risquerait de favoriser la formation de bulles lors de l’application des couches de résine sur les objets laqués. Pour retrouver cependant une certaine fluidité, de l’essence de térébenthine est ajoutée, ainsi que les éventuels pigments, aujourd’hui chimiques, qui vont servir à créer les différentes couleurs et nuances des fonds. Ces pigments ont permis de diversifier la production alors que, traditionnellement, les teintes des objets laqués, étaient le noir (dit  » aile de cancrelat « , obtenu par ajout de sulfate de fer), le bleu (indigo), le rouge (hématite) et le jaune. L’utilisation de coquillages ou de coquilles d’oeufs broyés est trop coûteuse pour pouvoir être développée autrement que pour des pièces exceptionnelles. La laque prête, il faut l’appliquer. L’objet à laquer, en bois ou en bambou, est recouvert d’une première couche, très mince, puis d’un tissu léger et fin (soie ou gaze de coton) et d’une deuxième couche de laque. Ce travail est d’autant plus minutieux qu’il sert d’assise aux couches de laque ultérieures et détermine donc la qualité de l’objet fini. Après un premier séchage, la laque est poncée avec un très léger abrasif légèrement gras. Ensuite, les couches succesives de laque sont ajoutées, séchage (4 à 8 jours selon les conditions météorologique) et polissage intervenant entre chacune d’elles. Les objets de très bonne qualité comptent de sept à dix couches de laque. La décoration des objets laqués (vases, paravants, coffres et armoires, plateaux, séries de bols,…) est ensuite faite à la peinture. La première couleurs est appliquée sur une couche de laque très mince, de la forme du dessin à réaliser, puis, après séchage et polissage, la deuxième couleur est appliquée, et ainsi de suite. L’ordre d’application des couleurs est capital, car il détermine les nuances éventuelles. Lorsque tout ce processus est terminé, un polissage final intervient pour parachever l’aspect brillant. Enfin, les objets sont examinés, contrôlés, afin d’y détecter d’éventuels défauts qui ont une incidence sur le prix de vente