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Le culte de la fécondité au Vietnam

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Le culte de la fécondité au Vietnam: dans la religion et la croyance vietnam: Au Vietnam, depuis l’aube de temps, maintenir et multiplier la vie a été le besoin primordial de l’homme. Pour une culture d’origine agricole, ces deux aspects sont doublement importants

Le culte de la fécondité dans la religion et la croyance Vietnam

Pour maintenir la vie, il faut que les récoltes soient abondantes. Pour la développer, il fut que l’homme se multiplie. Dans le type de culture, les deux concepts: produire du riz pour maintenir la vie et produire des hommes pour maintenir l’espace sont de même nature. C’est l’alliance de deux éléments de natures différentes ( la terre et le ciel, le père et la mère où le yin et yang)

Le résultat est l’apparition d’un culte de la fécondité ( tin nguong phon thuc, phon = fertile, thuc = mutiplication). Au vietnam, ce culte a perduré tout lelong de l’histoire et peut revêtir deux formes pratiques: Vénération des organes sexuels mâle et femelle, et culte de l’axe sexuel.

Le culte des organes sexuels mâle et femelle est appelé culte du sinh thuc khi (esprit de la reproduction). C’est la forme la plus simple du culte de la fécondité, répandue dans toutes les cultures agricoles du monde. Des figures masculines et féminines avec des organes sexuels bien nets ont été retourvés sur des sculptures de pierre de plusieurs millénaires avant J-C, des dessins gravés sur d’antiques blocs de pierre dans la vallée de Sapa. La décoration des maisons funéraires des Hauts – plateaux du centre du Tay Nguyen comprote souvent des figurines.

Dans de nombreux endroits, on pratique le culte du No Nuong (No= le coin, symbolisant le phallus et Nuong = spathe d’aréquier de forme ovale, sybolisantla vulve. À la fête villageois de Dong ky (Bac Ninh) il y a la procession traditionnelle des sexes (en bois) le 6 è jour du premier mois de l’année. A la fin de la procession, on brûle les deux objets et les cendres sont partagées entre tous les habitants pour porter chance.

Le culte des organes sexuels se pratique encore avec des colonnes en pierre naturelles, ou sculptées, avec éventuellement des incsriptions, érigées devant les temples, les chapelles, les maisnos communales ou les pagodes, ou toutes sortes de creux (trous ou fentes au pied des arbres séculaires ou grottes et cavernes dans les parois de montagnes).

Le culte de la fécondité au Vietnam

A côté de la vénération des organes sexuels (= élément), semblable à de nombreuses autres populations d’agriculteurs, les rizicultures en terrain inondé, avec leur esprit qui met l’accent sur les relations, ont encore l’habitude de vénérer l’acte sexuel.

Sur le couvercle de la jarre en bronze trouvée dans le village de Dao Thinh ( Yen Bai) datant de 500 ans avant J-C) autour de l’image du soleil (comme sur les tambours de bronze), il y a des images de 4 couples en plein repport sexuel. Maintenant, quand on construit les maisons funéraires des Hauts plateaux du centre, on installe souvent des statuettes de garçon et de fille pratiquant l’acte sexuel d’une façon tout à fait naturelle, avec des organes agrandis.

Il y a également plein d’images des animaux et d’oiseaux qui s’accouplent sur le corps du tambour de bronze du Vietnam datant de 3000 à 4000 ans que nous avons trouvé dans tout le long du Deltat du fleuve rouge.

A l’occasion de la grande fête au Temple des rois Hungs ( la première dynastie du Vietnam), se perpétue la danse “Tung Di”: les garçons et les filles dansent sexuels mâles et femelles. A chaque coup de tam-tam qui rythme la danse, ils lèvent les objets tenus dans la main et les font s’entrechoquer (di)

Depuis la nuit des temps, le mortier et le pilon ont été des instruments qui touchent de très près le paysan de l’Asie du Sud-est et qui symbolisent manifestement les organes de reporduction mâles et femelles, et l’action de piler de riz, l’acte sexuel. Sur les tambour de bronze, on voit de nombreuses images de garçons et filles pilant le riz en couple.

Si on ne saisit pas les relations entre le pilage du riz et le culte de la fécondité, on ne pourra pas comprendre la coutume “Gia coi don Dau” (coups de pilon dans le mortier pour accueillir la mariée): La famille du mariée arrive, on donne quelques coups de pilon dans le mortier avant de la faire entrer dans la maison, c’est le souhait au jeune couple d’avoir une famille nombreuse. On ne pourra pas comprendre davantage cette habitude de certains anciens villages où les garçons et filles font des chants alternés en tapant dans un mortier (vide) avec un pilon. Certainement pour marquer le rythme, mais en dehors du fait de garder le tempo du chant, cet acte doit traduire le souhait des jeunes gens de pourvoir s’unir et d’avoir des enfants. Et on ne comprendra pas non plus le jeu ‘‘cuop cau’’ (lutte pour la balle) un jeu vietnamien original, très prisé dans la région de Phong Chau (Phu Tho) et les environs, où deux équipes cherchent à s’emparer d’une balle en coton rouge (yang) pour ensuite la mette dans un trou (yin).

Le rôle du culte de la fécondité est si important dans la vie du vietnam antique que le tambour de bronze, symbole de la puissance et du pouvoir…, est en même temps symbole de tous ses aspects de ce culte: La forme du tambour a été élaborée à partir du mortier pour piler le riz, on frappe le tambour comme on pile le riz, en tapant avec la longue masse tenue verticalement, comme le montrent les gravures sur les tambours mêmes. Sur la façade du tambour, un soleil dartant ses rayons symbolise la puissance mâle et entre les rayons, il y a des formes ovales de feuilles avec une fente, symbole de l’essence de la femelle.

Le culte de la fécondité Vietnam

Même de représentations qu’on pourrait croire très éloignées de ces croyances, comme la Pagode à Pilier Unique très célèbre dans le quartier d’Ho Chi Minh à Hanoi, la pagode elle même est carré (yin), perchée sur un pilier en bois cylindrique (yang) planté dans un bassin carré ( yin) qui , au temps de Ly, était lui-même enturé d’un bassin rond (yang).

La tour du pinceau (Thap But en forme de pilon – yang) et la tribune de l’encrier Ngoc Son; ou encore la fenêtre ronde (yang) qui représente la constellation Khuê au pavillon “ Khuê van Cac” (dans le temple de la littérature) qui se reflète dans le bassin carré (yin) par exemple expliquent bien cette vénération de la fécondité.

D’ailleurs dans tous les lieux de culte, on dispose souvent, par rapport à l’autel des ancêtres, une cloche en métal à droite et un tambour en bois à gauche. Ce fait si simple est né à la fois de la théorie des Cinq principe et de la croyance de la fertilité: Le bois, du princepe Moc, est placé à gauche, l’Est, Yang. Le métal, du principe Kim, est placé à droite, l’Ouest, Yin. Le son de la cloche en bois, grave, doit se mélanger avec celui, métallique de celle en bronze: sans l’homme et la femme, sans un mélange harmonieux du Yin et du Yang, il ne saurait y avoir de vie éternel.

Même le gong, un instrument musical des minorités ethniques du Vietnam, qui imite la poitrine de la femme, est aussi symbole de la féminité. Il y a un proverbe qui dit: Lenh ông không bang công ba” ( le canon d’alarme de Monsieur n’est pas aussi fort que le gong de Madame).

Art décoratif

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Art décoratif: Edifices cultuels, palais, riches demeures sont souvent très décorés : écrans, arêtes faitières et autres éléments de toît, cloisons, piliers en sont les supports. Les motifs de décoration sont de diverse nature : des symboles religieux (bouddhistes, taoïstes), les quatre animaux aux pouvoirs surnaturels, tu linh (c’est à dire le dragon, la licorne, la torture et le phénix), des caractères chinois

Lacquage au vietnam

Tho, la longévité, Loc, la richesse,  Phuc, le bonheur,

des motifs géométriques, des motifs végétaux. Ces mêmes motifs peuvent se retrouver sur du mobilier, des bijoux, etc. L’étude qu’en a fait le Père Cadière dans le Bulletin des Amis du Vieux Hué (BAVH) en 1917 est remarquable. Elle a été largement mise à contribution ici.

L’art décoratif vietnamien, du moins celui qu’on connaît le mieux, c’est à dire celui du 19ème siècle, joue la stylisation des motifs et, genéralement, la convention. Les motifs ornementaux, souvent utilisés en association, se présentent alors selon un code sévère ou des alliances convenues. Certaines de ces associations peuvent être basées sur un jeu de mots.

Parfois cette association, plus intime, devient véritable transformation et nous constatons le passage complet d’un motif à un autre motif : l’un des éléments constitutifs du sujet perd successivement ses caractères distinctifs pour aboutir à la représentation de l’autre élément.

Village de la lacque

Ainsi, par exemple, les représentations du dragon et du rameau feuillu, ou de la fleur de nénuphar et du dragon, sont comme des instantanés qui montrent le passage d’un élément à l’autre, sa véritable transformation de l’un en l’autre. C’est d’ailleurs le terme hoa, transformation, qui est employé. C’est dans ce procédé que réside le plus souvent la créativité de l’artiste. Il fait songer à ces divertissements à base d’écriture de certains lettrés où la créativité s’exerce aussi à la transformation en jouant tout à la fois sur les mots, l’écriture et les sons.

Parmi les caractères de l’écriture qui sont aussi des motifs d’ornement le caractère Thä apparaît fréquemment inscrit sur de nombreux monuments publics ou lieux privés.

Le caractère Phuc lui, a été l’objet d’un véritable jeu de mots ritualisé. En effet le mot phóc désigne le bonheur mais il désigne aussi la chauve-souris. Le caractère est écrit de manière différente suivant le sens mais la prononciation est la même. Celà a suffit pour créer le symbolisme. La chauve-souris est devenue le symbole du bonheur, l’image de l’animal étant « lue » comme un caractère et signifiant le bonheur.

Le dragon est l’animal le plus utilisé dans l’art vietnamien. Tout comme la licorne, le phénix et la tortue, il communique par son image les qualités qu’il possède. Il est le symbole de l’empereur. Il est aussi, plus généralement, le symbole de l’homme alors que le phénix est le symbole de la femme. Lorsqu’il figure à côté du phénix et du caractère H-O, la joie, celà signifie le bonheur conjugal.

lacquer au vietnam

Le dragon est représenté de diverses façons. Dans toute sa longueur sur les arêtes de toit, les rampes d’éscalier, etc. En entier, mais vu de face, c’est le « dragon dans le nid » qui décore des façades de portail. Lorsqu’il est ainsi vu de face, il tient dans sa bouche le caractère Thä. Il est alors dénommé « le dragon qui mange le caractère Tho »

Bonheur et longévité peuvent aussi être symbolisés dans de véritables tableaux. L’allégorie n’est plus codée par l’écriture. On entre alors dans un domaine qui relève désormais de la peinture, comme dans l’exemple ci-contre.

dans la rue…

Les motifs d’écriture sur la pierre, le bronze, le bois sont fréquents au Vietnam. Nous donnons ici quelques exemples de bâtiments ou d’objets ainsi marqués :

Art décoratif et écriture sont fortement liés au Vietnam. Mais les bâtiments religieux ou officiels ne sont pas les seuls à présenter de tels motifs. Petite promenade dans la rue hier et aujourdhui :

Depuis quelques années, le commerce privé se développe aussi bien en ville que dans les villages et les boutiques proposent de plus en plus de marchandises. Des enseignes signalent, de façon de plus en plus évidente ces commerces. A Hanoi, on ne peut manquer d’être frappés par la manière dont elles cherchent à capter l’interêt du passant.

On remarque un goût certain pour l’écriture au détriment du dessin. Les mots (en quèc ng÷ généralement mais quelque fois en caractères chinois) sont disposés selon un schéma familier, celui des « Cau Doi », les sentences parallèles.

magazins de la lacque

Cette remarque fait inévitablement penser à l’analyse que faisaient Pierre Huard et Maurice Durand dans « Connaissance du Vietnam » (Hanoi, EFEO, 1954) à propos de la décoration dans la vie quotidienne des Vietnamiens. Ils disent en effet ceci : « il est très remarquable qu’il n’y ait pas eu de peinture vietnamienne traditionnelle. La décoration sur papier, poursuivent-ils, n’a pas tenté les artisans pourtant si doués pour les arts graphiques.

Etant donnés les rapports de la calligraphie et de la peinture avec le lavis, si étroits dans la culture sinoïde, on peut supposer l’existence d’une imagerie populaire aussi ancienne que les caractères chinois et dont il ne reste rien. L’imagerie populaire récente (19ème siècle) n’est représentée que par peu de spécimen étudiés, entr’autres par le R.P.Y. Laubie (BAVH 1937). Elle ne pouvait pas faire prévoir le développement considérable de la peinture contemporaine. Quoi qu’il en soit, l’ornementation au moyen de sentences verticales ou transversales en caractères chinois est resté pendant longtemps un ornement fondamental de l’habitation vietnamienne ».

L’art du pinceau

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L’art du pinceau: La technique du calligraphe implique donc plus que tout autre la connaissance parfaite de son matériel. Or, la particularité de la calligraphie traditionnelle à la chinoise tient moins à l’usage du pinceau pour écrire qu’à la nature de l’encre utilisée. En effet, celle-ci est telle qu’aucune retouche n’est possible. D’où l’importance de la préparation psychologique du calligraphe et même les effets de mise en scène qui l’accompagnent parfois.

Lacquage vietnam

C’est la vigueur du coup de pinceau qui compte. La pensée et le maniement du pinceau vont donc de pair. Leur simultanéité dans la rapidité est, depuis l’époque où cet « art » a été codifié en Chine – le Bizhentu, « la stratégie du pinceau » de Wei Chuo date du premier quart du 4ème siècle- considérée comme l’expression du génie. La calligraphie serait, en quelque sorte, la part inventive, proprement artistique du lettré.

Compte tenu du statut social élevé qu’il occupe dans le monde sinisé,    l’art d’écrire, de peindre des lettres, est à priori un art distingué. Sa technique, codifiée, nécessite un matériel approprié dont la beauté formelle est parfois extrême surtout s’il s’agit d’un haut mandarin ou d’un roi.

L’encrier, la pierre à encre, seul témoin des époques passées puisque le papier, le pinceau, l’encre sont périssables, est devenu parfois objet de vénération. En Chine, sous les Song, les lettrés chérissaient jalousement les pierres à encre des dynasties précédentes et y gravaient des poèmes. L’empereur vietnamien Tu Duc (1847-1883) cédant à cette tradition avait calligraphié lui-même sur le couvercle du fameux encrier en pierre précieuse qu’il possédait un poème où il l’élevait au marquisat…

tableau de laquage

Sur la table du lettré, on va trouver :

-la pierre à encre dans laquelle on dilue l’encre. Le mouvement de frottement régulier du bâton d’encre contre la pierre, qui permet au calligraphe de faire son encre, « lui permet de rassembler son souffle, d’ordonner ses pensées en même temps qu’il échauffe et délie le poignet et la main » dit Claire Illouz (Les Sept Trésors du lettré. Paris, 1985)

-l’encre, dont on a dit qu’elle avait été inventée par les Coréens. Elle est en forme de bâton, ou de pain, généralement décorée. Elle est obtenue par un alliage de cendre de bois de pin et de colle.

-le pinceau

-le papier

Le papier plus que la soie est le matériau qui s’est révélé le mieux adapté comme support à l’écriture telle qu’elle était pratiquée dans le monde sinisé.

Au début du 20ème siècle, les papetiers étaient localisés dans la province de Hung Hoa, au village de Phó Dinh, et aux portes de Hanoi, au village de Buoi « Lang Buoi », qu’on appelait encore le « village du papier » . Ce village, catholique, comme tout ce qui a touché, à une époque, au livre imprimé et à l’imprimerie typographique, ne possède plus aujourd’hui qu’une petite fabrique de papier artisanal.

La fabrication se déroule selon cinq opérations :

lacquer vietnam

-macération de plusieurs sortes d’écorces dans un bain d’eau de chaux.

-séchage, lavage et broyage dans des mortiers en pierre sous des pilons à bascule pour obtenir la pâte à papier.

-dilution de cette pâte dans des réserviurs contenant de l’eau additionnée de copeaux de mo gç qui contiennent un liant.

-les feuilles sont formées sur des cadres de bois dont le fond est constitué d’un fin treillis.

-les feuilles sont ensuite mises sous presse pour en exprimer l’eau, séparées et séchées.

Aujourd’hui, cette technique artisanale a été abandonnée dans ce village. On n’y fabriquait plus, il y a une dizaine d’années, qu’un papier assez grossier, genre papier d’emballage. Les installations agrandies et rénovées dans les années 1940 étaient encore utilisées en 1986 pour ce type de production.

Le pressage au pilon était remplacé par une forme de séchage sur claies exposées au soleil, tout comme on procède pour les galettes de riz ou les poissons séchés.

Aujourd’hui, les cuves et les hangars sont remplacés par des immeubles.

Le vieux quartier Dông Van

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Le vieux quartier Dông Van: Perché à 1.000 m d’altitude, le vieux quartier du plateau karstique de Dông Van, dans la province montagneuse de Hà Giang (Nord), apparaît au milieu de la brume, lui donnant un côté mystérieux. Sa population est unique à bien des égards.

Le vieux quartier Dông VanLe vieux quartier de Dông Van est considéré comme un vestige architectural, historique et culturel. Beaucoup de ses visiteurs sont impressionnés par l’environnement et l’activité sociale, économique et culturelle de sa population, dont les caractéristiques ont été bien préservées au fil des générations.

Dông Van a une longue histoire où les ethnies H’mông, Hoa, Ráy, Tày, Nùng… vivent ensemble depuis longtemps. Ces groupes ethniques partagent en partie une même culture traditionnelle, et c’est peut-être la raison du nom de la ville : « Dông Van » signifie en effet « partage de culture ».

Une ancienne maison à Dông VanLe vieux quartier de Dông Van comprend une quarantaine de vieilles maisons, construites entre 1810 et 1820, la plupart des autres ayant été construites à partir de la fin du XIXe siècle, après que les colonialistes français ont pris le contrôle de la région et mis en place une administration locale.

Ces vieilles maisons sont très similaires sur le plan architectural, mais témoignent de subtiles caractéristiques propres selon la minorité ethnique. Elles ont un ou deux étages, avec un toit de tuiles Ying-Yang et des murs en terre séchée d’une épaisseur de 30-60 cm, donnant des conditions de vie stables à leurs habitants quelle que soit la saison…

Les bâtisses possèdent des structures aériennes en bois, du bois de fer qui résiste au temps comme aux intempéries. Le temps qui passe ne fait que buriner cesmaisons, lesquelles se fondent de plus en plus dans ce paysage mythique qu’est leplateau rocheux de Dông Van. Une tradition ancestrale s’est maintenue chez les habitants de ce vieux quartier de Dông Van, celle d’accrocher des lanternes aux pignons de leurs maisons.

marché de Dông VanLe marché de Dông Van est un lieu que l’on ne peut dédaigner en arrivant sur leplateau de Dông Van. Il a été construit en pierre de taille de 1925 à 1928, lui permettant aussi de traverser les décennies.

Les bruits de pas et les rires des jeunes hommes et jeunes filles sur le chemin du marché, les sons d’une flûte khèn, et des chants entendus de-ci de-là donnent une atmosphère de fête à tout le quartier. Le moment idéal pour visiter ce lieu.

Le vieux quartier de Dông Van à l’architecture unique et l’activité quotidienne des habitants des environs forment un tableau impressionniste.

L’église de Hanh Thông Tây

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L’église de Hanh Thông Tây; Située au milieu d’une zone verdoyante, l’ancienne église de Hanh Thông Tây semble à l’écart de la vie trépidante du plus grand centre urbain du Vietnam.

L’église de Hanh Thông Tây est située au n ° 53/7 rue Quang Trung, quartier 11, district de Go Vâp, Hô Chi Minh-Ville. Contrairement à la plupart des églises du Vietnam conçues selon les styles gothique ou roman, cette église est d’architecture byzantine. Elle est peinte en blanc et gris ce qui lui donne une beauté austère et élégante. L’un des traits distinctifs de l’architecture byzantine est clairement visible à travers une tour ronde avec son dôme ressemblant à la moitié supérieure d’une sphère. Au-dessus du dôme se trouve une tour pyramidale pour laisser entrer la lumière. Les murs extérieurs sont décorés simplement avec des bords et reliefs et des modèles en plâtre. Le clocher abrite trois cloches de trois sons différents fondues en 1925 par Paccard, un célèbre fabricant de cloches d’Annecy. La partie inférieure du clocher a été construite avec de gros rochers.

L’église Hanh Thông Tây à Hô Chi Minh-Ville a été construite selon le style byzantin.

Une messe le dimanche.

L’église de Hanh Thông TâyUne mosaïque dépeignant Jésus qui donne ses dernières volontés à Marie et St Jean.
L'un des trois autels.L’un des trois autels.
L'église est caractérisée surtout par des dômes massifs de base carrée de mosaïques de verre.L’église est caractérisée surtout par des dômes massifs de base carrée de mosaïques de verre.
Statues dépeignant des scènes bibliques.Statues dépeignant des scènes bibliques.
La cour de l'église après la classe d'une école primaire.La cour de l’église après la classe d’une école primaire.

Comme les églises byzantines, l’église Hanh Thông Tây est ornée de mosaïques à l’intérieur. De l’extérieur, elle donne une certaine image d’austérité. L’église est caractérisée surtout par des dômes massifs à base carrée et des arcs et des flèches rondes, et beaucoup de mosaïques de verre. Les trois autels du chœur ont été sculptés dans du marbre jaune d’Italie, les murs et les plafonds sont ornés de nombreuses mosaïques, dont une sur Jésus qui donne ses dernières volontés à Marie et St Jean.

L’église fut construite de 1921 à 1924 par deux entrepreneurs : Baader et Lamorte (France). L’investisseur est Lê Phat An, oncle maternel de la reine Nam Phuong et fils de Le Phat Dat, l’un des plus célèbres propriétaires dans le Sud à cette époque. Lui et son épouse ont été enterrés à droite dans le chœur. Ils ont également placé deux statues en marbre devant leur tombe. Ces statues en tenue traditionnelle ont été conçues par deux célèbres architectes français : A.Contenay et P.Ducuing.

Aujourd’hui, l’église accueille chaque jour près de 6.000 fidèles de la paroisse de Hanh Thông Tây. Au fil des ans, elle est devenue un trésor patrimoniale du Sud

la nature sur l’île de Quan Lan

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la nature sur l’île de Quan Lan; Située dans la baie de Bai Tu Long, l’île de Quan Lan figure parmi les sitestouristiques les plus fréquentés de la province de Quang Ninh (Nord).

Situé à 45 km au nord-ouest de la baie de Ha Long, dans le district insulaire de Vân Dôn, l’île de Quan Lan couvre une superficie de 11 km². Elle se trouvait sur une importante voie maritime reliant le Vietnam à la Chine, au Japon, à la Thaïlande et aux Philippines, c’est pour cette raison qu’elle abritait autrefois un port de commerce animé.

Le village de pêcheur de Quan LanL’ancien port n’existe plus. Il nous reste seulement des traces archéologiques. Les activités commerciales et de transport se sont déplacées vers les autres ports de la province. Cette île possède de nouveaux charmes que sont ses ressources naturelles et touristiques. Pour s’y rendre, il faut prendre un bateau au port de Bai Chay (4 heures de traversée) ou à celui de Cai Rông (une heure seulement).

En débarquant sur l’île, les touristes sont impressionnés par les plages, les plus belles du Nord paraît-il, entourées de pains de sucre couverts de végétation. Certaines sont exploitées pour la production de verre. Les plus belles sont Son Hào et Minh Châu.

La maison communale de Quan Lan,

L’île n’est pas très grande (20 km de long), ce qui permet d’en faire le tour à vélo. On croise des habitants qui travaillent dans les champs de cacahuètes et dans les rizières ou d’autres qui labourent avec les buffles. On se croirait à une autre époque.

Le plat local ici, c’est le poisson, forcément… Et aussi le bibi ou siponcle nu (Sipunculus nudus), un ver marin.

Pour aller à la plage de Minh Châu, aux eaux limpides, les touristes traversent un bois de trâm ou jamelonier (Sizygium cumini) de 14 ha, le plus grand du Vietnam selon les experts. Les personnes âgées estiment qu’il existe depuis 300 ans. Depuis longtemps, les habitants de la commune de Minh Châu le protègent.

La plage de Nhang Ria est le lieu idéal pour faire du camping. En outre, les touristes sont invités à participer à diverses activités dont la pêche ou l’exploration de grottes.

Des vestiges à découvrir

L’île de Quan Lan a été un ancien port de commerce animé, dénommé Vân Dôn. Ce qui explique qu’elle abrite encore des pagodes de grande envergure et de nombreux vestiges archéologiques. L’une des fiertés des habitants est la maisoncommunale (đình). Située au centre de l’île, elle est vieille de 300 ans. Son originalité est son plancher en bois, d’un style architectural rare et ancien au Vietnam. Elle est dédiée à des généraux de la dynastie de Trân qui ont eu de grands mérites pendant la guerre contre les Mongols au XIIIe siècle. Cette đình est l’une des deux plus anciennes de Quang Ninh et la seule datant du règne du roi Ly Anh Tông, qui a fondé le port de commerce de Vân Dôn en 1149.

Le tuk-tuk, le moyen de transport le plus utilisé par les touristesÀ côté d’elle trône la pagode de Quan Lan, baptisée Linh Quang Tu, dédiée à Bouddha et à la déesse Liêu Hanh. Elle conserve aussi la statue du vieux Hâu, qui a largement contribué à la construction de cette pagode.

L’île de Quan Lan arbore la beauté d’un village de pêche vietnamien traditionnel. Les habitants gagnent leur vie par la pêche bien sûr, du siponcle nu notamment, et la fabrication de nước mắm (saumure de poisson). Le développement dutourisme change progressivement sa physionomie. De nombreux restaurants et hôtels sont déjà présents, mais l’île n’est pas encore électrifiée. L’électricité provient de générateurs, ce qui explique que les prix des services sont bien plus élevés (de 2 à 3 fois) que sur le continent. Espérons seulement que le développement se fera de manière raisonnée, dans le respect des paysages, afin que l’île puisse garder son âme…

Tourisme Sa Pa

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Tourisme Sa Pa: Le bourg d’altitude de Sa Pa est devenue depuis deux décennies le site incontournable des touristes visitant le Nord du Vietnam. On y trouve même des dessins et inscriptions rupestres dont le sens mystérieux échappe encore aux chercheurs.

Sa Pa, le «Pays Bleu» à 350 km de Hanoi, à près de 2.000 mètres d’altitude, est situé dans un magnifique cirque de croupes verdoyantes parsemées de villages de minorités ethniques et de rizières en terrasses.

Paysage poétique à Sa PaIl y a plus d’un demi-siècle, l’écrivain Nguyên Thanh Long (1925-1991) a écrit unenouvelle assez célèbre intitulée Dans le silence de Sa Pa. Ce site était alors très peu fréquenté. Dans son œuvre, l’auteur chante la beauté d’âme d’un jeune technicien qui, seul dans la Station météo complètement isolé de Sa Pa, trouve un sens à la vie en se consacrant à une tâche obscure mais d’une grande importance pour son pays.

Ci-dessous est la traduction d’un extrait de cette nouvelle.

(Le car fait une halte au mont Yên Son, altitude 2.600 mètres. Deux voyageurs, un vieux peintre et une jeune fille ingénieur, découvrent avec admiration un météorologiste de vingt-sept ans qui vit en ermite mais aime son métier, les hommes et la nature).
«… La jeune fille, pousse un «oh» de stupéfaction. À quatre cents kilomètres de Hanoi, après deux jours de voyage, dans les nuages et la brume, à la hauteur d’un arc-en-ciel, il y a une véritable explosion de fleurs jaunes, violettes et rouges des pivoines, des dahlias, des belles-de-nuit… parmi des ruches d’abeilles. Et dire qu’au pied de la montagne, c’est l’été brûlant.

Rizières en gradins à Sa Pa.Ravie au point d’oublier toute réserve, l’invitée court vers le maître de la maisonqui lui offre un bouquet comme à une vieille amie. Elle accepte les fleurs aussi simplement.

– Laissez-moi, lui dit-il, en ajouter quelques-unes.
Après, libre à vous d’en cueillir autant que vous voudrez. Faites un énorme bouquet, videz mon jardin si vous le pouvez. Les plantes poussent ici sans difficultés. Pivoines, dahlias, belles-de-nuit, tournesols, que sais-je encore !
Mais comment pourrais-je marquer ce jour faste ?
Vous êtes mon deuxième convoi de visiteurs depuis le Têt. Mademoiselle vous êtes la première Hanoïenne à mettre les pieds chez moi depuis quatre ans.

Il a une manière émouvante et charmante d’exprimer tout haut ses pensées. Le bouquet contre sa poitrine, elle le regarde droit dans les yeux. Troublé par ce regard, il essuie une goutte de sueur sur son nez, sourit et demande d’une voix plus basse :
– Vous êtes membre des Jeunesses ?
– Ouis, répond-elle doucement.
– Alors laissons de côté la cueillette des fleurs, s’écrit-il comme s’il se réveillait d’un songe.

Vente d'articles de broderie à Sa Pa.

Vent, pluie, soleil et neige

Le chauffeur ne vous donne que trente minutes. Cinq minutes sont déjà passées. Laissez-moi vous mettre au courant de mon travail en quelques minutes. Il en reste vingt. Vous prendrez un peu de thé et me parlerez du bas pays. J’ai grande envie d’avoir des nouvelles. Mes occupations gravitent autour de ces appareils en plein air, que vous trouvez dans n’importe quelle station de météo. Cette chaîne de montagnes a une influence prépondérante sur la mousson du nord-est qui souffle sur le Nord de notre pays. Ma tâche consiste à mesurer le vent, la pluie, le soleil, les mouvements sismographiques, à sonder les nuages, à prévoir le temps qu’il va faire chaque jour. Voici mes instruments.

Ce baquet sert à mesurer la pluie : il suffit de verser l’eau de pluie dans un verre gradué pour avoir une estimation exacte. Voici un appareil pour enregistrer la lumière du soleil : les rayons pénètrent à travers ce verre, brûlent ce morceau de papier, la quantité de soleil est déterminée d’après le degré et la forme de la brûlure produite. Ceci est un thermographe, l’intervalle entre les dents de la roue permet de prévoir le vent. La nuit, quand il n’y a pas de nuages, je repère la direction du vent en observant les feuilles ou les étoiles. Je note celles qui manquent, et celles qui brillent. Là, en profondeur, se trouve le sismographe qui mesure les secousses de la croûte terrestre. J’enregistre les chiffres et les transmets à la «maison» par radio : à quatre heures, onze heures, sept heures du soir, une heure du matin, les heures de «pointe» comme nous disons. Le travail n’est pas bien compliqué, c’est l’exactitude qui compte. Mais c’est le boulot fait à une heure du matin qui est le plus dur. Il fait froid, parfois il neige.

Les touristes étrangers à Sa Pa.

Paysage nocturne

En pleine nuit, quand on est emmitouflé dans une couverture chaude, comme on en veut à la sonnerie du réveil ! La lampe-tempête éclaire mal. Au jardin, les tourbillons de neige et le silence nous assaillent tour à tour. Un silence terrible que le vent semble découper en morceaux. Les rafales, comme de grand coups de balais, renversent et éparpillent tout… Il y a parfois des moments de silence glacial et en même temps brûlant. Le travail fini, on rentre, mais il est difficile de s’endormir à nouveau. Le silence à cette heure agit comme du thé fort.

Le jeune homme s’est brusquement interrompu. Le peintre, lui, est un peu troublé. Est-ce de voir la jeune fille, gracieuse et timide au milieu des pivoines, s’arrêter de cueillir les fleurs pour serrer son bouquet contre sa poitrine en regardant fixement son interlocuteur ? Est-ce parce qu’il vient d’entendre les paroles de ce dernier, paroles qui traduisent un tempérament capable de l’inspirer au point de justifier son long voyage ?»