La fête des Tày à Cao Bang

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Population & Ethnies du Vietnam

La fête des Tày à Cao Bang: La fête de la demoiselle Hai ou fête de la demoiselle Trăng (trăng: la lune) est une des fêtes populaires traditionnelles de l’ethnie minoritaire Tày dans la province de Cao Bang.

Organisée au début du printemps, cette fête est liée au culte de la fécondité des Viet anciens qui formulaient à cet occasion des vœux pour une bonne moisson et pour la fécondité de toute la communauté. Cet événement se perpétue toujours à l’heure actuelle dans les communes Tien Thanh et Kim Dong des districts Phuc Hoa et Thach An.

Cette fête, organisée récemment à l’occasion de la semaine de “Solidarité entre toutes les ethnies et patrimoine culturel du Vietnam”, s’est déroulée au Village culturel et touristique des Ethnies du Vietnam (à Dong Mo-Son Tây- Hanoi) et a attiré un grand nombre de spectateurs.

Selon les croyances des Tày, sur la lune résident Mère-Lune et 12 de ses filles-fées qui veillent sur les moissons et la vie des êtres humains en ce bas-monde. La fête consiste à monter au Ciel, à inviter Mère-Lune et les fées à descendre sur terre, à participer aux festivités terrestres, à assister les villageois dans leurs travaux champêtres, à leur apporter des moissons abondantes et une vie heureuse.

La fête, organisée au village, comprend des rites et cérémonies accompagnés de chants, danses, musique pour invoquer la prospérité, le bonheur et de bonnes moissons. Elle se divise en trois parties: la 1ère pour accueillir les fées Hai, la 2e pour faire des prières à celles-ci et la 3e pour les raccompagner. Chaque étape comprend des offrandes différentes.

Au cours de la cérémonie d’accueil, le maître de culte se rend au temple dédié au culte du génie gardien du village où il officie. D’une voix basse, il commence ses prières et invite Mère-Lune à descendre sur Terre. Juste à ce moment, 12 jeunes filles dans le rôle des 12 Hai commencent aussi à danser et chanter et à partir de cette minute, elles sont considérées comme des fées Hai descendues du Ciel pour apporter le bonheur et les bonnes récoltes aux villageois.

Fete des Tay à Cao Bang

La 2e cérémonie -celle des prières adressées aux Hai- a lieu au temple précité et dans une tente dédiée à celles-ci. Tout au long de cette partie, l’officiant fait successivement des cultes aux 12 Mères-Lunes personnifiées par les 12 jeunes filles, représentantes aussi des 12 mois de l’année. Selon la conception des Tày, chacune des Mères-Lunes veille au bonheur des villageois et se charge des travaux champêtres différents.

Le moment du départ des Hai s’exprime à la 3e cérémonie, assez importante et attirant bon nombre de villageois des environs. Les recommandations, les promesses pour un prochain rendez-vous -réalisées sous forme de chants -traduisent bien l’attachement des fées pour les villageois ainsi que la grande confiance de ceux-ci en la protection de Mère-Lune et en les perspectives d’une vie paisible et prospère.

Source: AVI

Escargots farcis à la vapeur

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Escargots farcis à la vapeur: Voici une recette qui fleure bon l’été. Elle va embaumer vos cuisines d’une bonne odeur venant du Sud

Ingrédients:

  • 12 très gros escargots
  • 60 g de jambonneau
  • 1 grosse échalote
  • 30 g de champignons parfumés
  • 15 g de gingembre frais pelé
  • 12 feuilles de gingembre
  • nuoc mam
  • sel, poivre

Pour la sauce :

  • 10 cl de nuoc mam
  • 5 cl de vinaigre blanc
  • 20 cl d’eau
  • 1 c. à soupe de sucre
  • 2 c. à soupe de pulpe de citron vert écrasée
  • ail et piment hachés, selon votre goût
  • 1 goutte d’essence de mangdana (facultatif)

Escargots farcis à la vapeur

Préparation et conseils

  1. Choisir si possible des escargots de rizière du Vietnam, à commander chez un importateur. La veille, les laver très soigneusement. Les plonger dans un seau contenant de l’eau ayant servi à laver du riz, couvrir hermétiquement et poser un poids sur le couvercle. Laisser dégorger les escargots toute la nuit.
  2. Le lendemain, les laver à grande eau. Les pocher 6 ou 7 minutes dans l’eau bouillante. Puis les décoquiller à l’aide dune fourchette à escargot. Couper et jeter l’extrémité noire. Rincer de nouveau les escargots et leurs coquilles. Les laisser sécher.
  3. Faire tremper les champignons parfumés dans un bol d’eau tiède. Mixer le jambonneau. Émincer finement les escargots, l’échalote, les champignons et le gingembre. Mélanger le tout pour faire la farce. Assaisonner de sel, poivre et nuoc mam.
  4. Enfoncer une feuille de gingembre au fond de chaque coquille d’escargot, en laissant dépasser les deux extrémités. Remplir chaque coquille avec une portion de farce.
  5. Cuire les escargots farcis à la vapeur pendant 25 minutes. Servir les escargots très chauds, accompagnés de la sauce. Pour sortir la farce, il suffira de tirer sur les extrémités de chaque feuille de gingembre.

Source: Cap-vn

La légende de la création du Viêt Nam

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Histoire du Vietnam

La légende de la création du Viêt Nam: L’histoire de Long Lac et de Au Co est à l’origine des croyances populaires qui font descendre les Viêt de la race des dragons et des Tien (immortelles).

Il y a des millénaires vivait au pays de Linh Nam un chef de clan d’une force surhumaine nommé Loc Tuc qui prit le titre du roi Kinh Duong. Doté d’un pouvoir magique, il pouvait aussi bien marcher sur l’eau que sur la terre ferme. Un jour, au cours d’une promenade sur le lac Dong Dinh, il rencontre Long Nu, fille du roi Long Vuong (Dragon). De leur union naquit un fils qui reçut le nom de Sung Lam.

Le tombeau de Kinh Duong a Bac Ninh est aujourd’hui un lieu de pèlerinage. En grandissant, Sung Lam se révéla d’une force herculéenne, soulevant comme fétu de paille un bloc de pierre que deux hommes ne parvenaient pas à enserrer dans leurs bras. Sung Lam, qui avait hérité des dons surnaturels de son père, lui succéda sous le nom de Lac Long Quan (Dragon, roi du pays des Lac).

La légende de la création du Viêt Nam

 Le premier exploit du roi Lac Long Quan fut d’abattre un immense poisson dévoreur d’hommes. Sa tête forme encore aujourd’hui le mont Cau Dau Son. Sa queue enveloppe encore au milieu de la mer l’île de Bach Long Vi (Queue du dragon blanc).

Le second exploit fut de tuer le renard à neuf têtes qui, prenant forme humaine, kidnappait et violait des jeunes filles de la région comprise entre Long Bien et le mont Tan Vien. Le fleuve vint laver la tanière de l’animal avant de former un gouffre, la « marre du cadavre du renard », le lac Tay Ho (lac de l’ouest, à Ha Noi).

A cette époque, De Lai, un chef du Nord, envahit le Sud. Il était accompagné de sa fille préférée, Au Co, d’une singulière beauté. Ebloui par la splendeur des sites, la richesse de la faune et de la flore du Linh Nam, il s’y fit construire une citadelle. Ne pouvant supporter les lourdes corvées imposées par l’envahisseur, les habitants se tournèrent vers le Sud pour implorer le soutien de Lac Long Quan.

Il écouta les doléances de ses sujets, puis soudain, mué en un jeune homme d’une grande beauté, il se rendit à la citadelle de l’envahisseur. Ce dernier n’était pas là. A sa place, une jeune fille d’une extraordinaire beauté entourée de servantes et de soldats. C’était Au Co. Subjuguée par la majesté et distinction du prince, elle le supplia de l’emmener. Ce qui fit Lac Long.

De Lai ne trouvant plus sa fille à son retour, la fit chercher par de nombreux soldats. Mais, jour après jour, le pouvoir de Lac Long faisait naître des milliers de bêtes sauvages qui barraient la route aux troupes ennemies et les attaquaient. Pris de panique, les envahisseurs s’enfuirent et leur chef dût finalement se replier au Nord.

Au Co vivait avec Lac Long depuis un certain temps quand elle fut enceinte, accoucha d’une poche pleine d’une centaine d’œufs qui, au bout de sept jours, donnèrent chacun un garçon. Cents garçons grandirent étrangement vite et devinrent de beaux hommes surpassant tous ceux de leur âge en force physique et en intelligence.

Des dizaines d’années durant, les époux vécurent dans la plus complète harmonie. Mais Lac Long avait toujours au cœur la nostalgie de son palais sous-marin où résidait sa mère. Un jour, il se transforma en dragon et s’envola vers la mer. Au Co et ses fils voulurent le suivre mais ne pouvant voler, ils reprirent tristement le chemin de la montagne.

Bouleversée par le souvenir de celui qu’elle aimait, Au Co, debout sur le plus haut sommet, le visage tourné vers le Sud, cria : « Ô Lac Long, pourquoi ne rentrez vous pas au foyer ? ». Et Lac Long apparu à ses côtés.

Temple Roi Hung

Au Co lui fit des reproches : « Je suis originaire des hautes montagnes et des grandes grottes. A vivre avec vous dans un parfait bonheur conjugal, j’ai mis au monde cent garçons. Et pourtant cela ne vous a pas empêché de nous quitter, insensible à la douleur de votre femme et de vos enfants. ».

Lac Long lui répondit : « Je suis de la race des Dragons, vous êtes de celle des immortelles. Nous ne pouvons pas vivre ensemble. Il faut nous séparer, je vais partir avec cinquante de nos enfants pour les régions maritimes, vous, avec les cinquante autres, irez au pays des monts et des forêts. Nous nous partageons ce pays pour le gérer au mieux. Ceux des hautes régions comme ceux des mers s’aideront mutuellement. Jamais nous ne nous perdrons de vue. ».

Et ils se séparèrent.

C’est ainsi que les cent garçons devinrent les ancêtres des Viêt. Seul l’aîné demeura dans le Phong Chau et fut proclamé roi sous le nom de Hung Vuong (Roi Hung).

Le Roi Hung

Il divisa le pays en quinze provinces, chacune étant le berceau d’une tribu. Dix huit rois Hung se succédèrent sur le trône.

La légende de Co Loa du Roi An Duong My Chau Trong Thuy

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Histoire du Vietnam

La légende de Co Loa du Roi An Duong My Chau Trong Thuy: Le roi An Duong, ayant conquis le Van Lang, donna au pays le nom de Au Lac. Il établit sa capitale à Phong Khe et décida d’y élever une citadelle imprenable. La terre de la colline était dure comme de la pierre. Les travailleurs s’acharnaient. […]

Pourtant, par trois fois, les murs de la cité s’effondrèrent mystérieusement.

La population entendait des voix, la nuit, mais n’osait aller voir.

[…] Un matin, alors que le roi se promenait sur les berges du fleuve, une tortue d’or se présenta à lui sous le nom du génie Kim Quy.

Porté au palais sur un plateau d’or, la tortue révéla à l’empereur le secret de l’effondrement de sa citadelle : […] l’esprit maléfique d’un coq blanc, résidant sur le mont That Dieu.

Le roi s’y rendit avec le génie et de nombreux soldats afin de retrouver le coq et de détruire son esprit malfaisant. Ce qu’ils firent avant de retourner construire la citadelle, et cette fois rien n’empêcha d’en ériger les murs.

L’ancienne citadelle de Cô Loa

La citadelle royale prit le nom de « Citadelle de l’Escargot ». Ses murs étaient aussi larges que hauts. Avant de quitter le roi, le génie reprenant sa forme initiale s’arracha une griffe et la tendit au roi en disant : « Mettez la en guise de gâchette sur une arbalète et vous serez invincible, car chacune de vos flèches pourra abattre mille de vos ennemis. ».

Et le roi suivit ses conseils. […]

En guerre contre la Chine, les envahisseurs furent repoussés à de nombreuses reprises grâce à l’arbalète du Roi. Ils décidèrent alors d’envoyer un émissaire au sein même de la cité de l’escargot afin d’en percer les secrets.

Trong Thuy, fils du roi chinois, joua ce rôle. Demeurant des années durant dans la cité fortifiée, il s’en vit à s’éprendre de la fille du roi An Duong, My Chau. Leur mariage eut lieu en grande pompe. Et c’est ainsi qu’il apprit l’existence de l’arbalète magique et put même l’approcher.

Rapportant les nouvelles à son père, ce dernier fit fabriquer par son meilleur artisan une arme semblable, allant même jusqu’à imiter parfaitement la griffe magique.

De retour à la cité de l’escargot, le jeune Trong Thuy profite d’une soirée enivrée pour substituer l’arbalète et ramener l’arme magique à son père. Ce dernier lance alors une grande offensive en Au Lac et parvient à prendre la cité. An Duong découvrant le subterfuge s’enfuit avec sa fille, avant d’apprendre qu’elle est à l’origine du vol de son arme. Il la tue avant de retourner l’arme contre lui.

Trong Thuy, découvrant le cadavre de sa bien aimée sur les bords de la mer, la ramène à la citadelle pour l’inhumer et se jette dans un puits. Un festival annuel est dédié à Trong Thuy

[…] Aujourd’hui encore, au village de Co Loa, devant le temple du roi An Duong, existe le « Puits de Trong Thuy ». Selon la légende, le sang de My Chau coulant jusqu’à la mer, les huîtres qui le burent devinrent des huîtres perlières. Il paraît que si l’on lave une de ces perles avec l’eau du puits, elle prend un orient incomparable.

L’ancienne citadelle de Cô Loa, futur parc historique, culturel et écologique.

Préserver et restaurer l’ancienne citadelle de Cô Loa pour en faire un parc historique, culturel et écologique de la capitale Hanoi est l’objet essentiel du projet de planification globale de la conservation, de la restauration et de la valorisation de la zone de vestiges de cette citadelle.

Ce projet qui vient d’être approuvé par le Premier ministre Nguyên Tân Dung couvre une superficie d’environ 860 hectares comprenant les vestiges et ses alentours dans les communes de Cô Loa, de Duc Tu, Viêt Hùng et de Uy Nô du district de Dông Anh.

Le Premier ministre a confié au Centre de préservation des patrimoines Thang Long-Hanoi la charge d’organiser la mise en oeuvre de cette planification dans les 12 mois suivant son approbation, en veillant à préserver les paysages naturels.

Ce centre devra notamment déterminer la limite de la zone de protection de l’ancienne citadelle de Cô Loa qui comprend trois spirales de terre, une porte, un temple, une maison commune, et quelques autres ouvrages.

Concernant l’aménagement des espaces urbains, plusieurs zones de grande valeur culturelle et historique devront être choisies pour reconstituer des anciens hameaux et villages vietnamiens dans un but touristique.

La planification doit en particulier tenir compte des paysages naturels, notamment dans le cadre de la construction d’un nouveau réseau d’adduction d’eau potable dans les zones d’habitat ainsi que le réseau de rivières et d’étangs de l’ancienne citadelle qui alimentait ses douves.

My Chau Trong Thuy

Récemment, la ville de Hanoi a aussi publié un projet de planification de la zone de l’ancienne citadelle royale de Thang Long qui doit également devenir un parc culturel et historique de la capitale.

L’ancienne citadelle de Cô Loa

Située dans le district de Dông Anh à environ 20 km du centre de Hanoi, l’ancienne citadelle de Cô Loa, qui couvre 500 ha, abrite de nombreux sites archéologiques dont les fouilles ont montré que le développement du Vietnam a été continu durant de l’âge de la pierre, l’âge du bronze et l’âge du fer.

Selon les archéologues, Cô Loa est la plus ancienne citadelle du Vietnam, alors capitale sous le règne d’An Duong Vuong au IIIe siècle avant Jésus-Christ.

Cette citadelle témoigne des techniques de construction de l’époque et d’architecture militaire des Vietnamiens qui surent profiter de la configuration du terrain pour construire deux murailles en colimaçon.

Cô Loa comportait à l’origine, selon la légende, neuf spirales de terre, et trois selon les archéologues : celle à l’extérieur mesurait environ huit kilomètres, celle du milieu, 6,5 km, et la dernière, 1,6 km. Hautes en moyenne de quatre à cinq mètres avec un maximum en certains endroits de 8 m à 12 m, leur base était épaisse de 20 m à 30 m. Constituées de terre, elles étaient renforcées par des haies de bambous et bordées de larges douves…

Au 6e jour du premier mois lunaire de l’année, la population locale organise un festival solennel en l’honneur des bâtisseurs de la citadelle et du roi An Duong Vuong.

L’originalité des flûtes des H’mông au Nord-Ouest du Vietnam

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

L’originalité des flûtes des H’mông au Nord-Ouest du Vietnam: Le district de Tram Tâu, province de Yên Bai, dans la haute région montagneuse du Nord-Ouest, séduit de nombreux touristes non seulement pour les couleurs culturelles des ethnies sœurs H’mông, Tày, Thai… mais aussi pour les traits culturels originaux dont le plus marquant sont les sons des khèn (flûtes de pan) des H’mông locaux.

Selon l’Artiste du peuple Giàng A Su qui vit au bourg Tram Tâu, district éponyme, les sons des khèn constituent l’âme des H’mông. Préserver des sons de cet instrument est protéger l’identité de son ethnie, confie-t-il.

La flûte de pan des H’mông, appelée également Plênh, est un instrument musical indispensable dans la vie des H’mông du district de Tram Tâu, à Yên Bai. Né et grandi à ce lieu, Giàng A Su n’oublie jamais son enfance bercée par le Plênh joué par son père et les berceuses de sa mère. En plus, il n’arrive jamais à oublier sa joie quand agé d’à peine de 15 ans il a été enseigné à jouer, puis fabriquer un Plênh par son père. Le temps a passé si vite. Maintenant, avec son âge avancé, Giàng A Su n’arrive plus à fabriquer un Plênh comme il faut mais il se tourmente toujours sur l’avenir de cet instrument. Pour lui, le Plênh n’est pas seulement un instrument c’est un ami intime qui l’accompagne dans sa vie. C’est pourquoi, il a consacré corps et âme à transmettre son savoir-faire à ses descendants.

L’originalité des flûtes des H’mông au Nord-Ouest du VietnamGiàng A Su confie : « les différents sons de Plênh dépendent de l’émotion du joueur. Cet instrument accompagne les chansons folkloriques lors des fêtes traditionnelles et des rites communautaires. Des airs des rencontres, de rendez-vous amoureux, un moyen de se transmettre des mots doux entre jeunes… »

Le Plênh comprend six tubes de bambou de différentes longueurs qui sont parallèlement rangées sur le corps de l’instrument fait de bois de pin. La luette, partie la plus importante de l’instrument, est un alliage de cuivre jaune, cuivre rouge et d’argent. Ce composé est chauffé, puis versé dans une moule avant d’être broyé très fin comme une feuille de citronnier. Cette «feuille» est coupée pour créer la luette de l’instrument. Sa longueur dépend de la taille de l’instrument. Chaque Plênh possède sept luettes mises dans six tubes de bambou.

Un Plênh aux normes a des sons tantôt aigus, tantôt graves, tantôt mélodieux. C’est pour cela qu’à Tram Tâu actuellement, il n’y a que deux personnes pouvant en fabriquer.

Ces dernières années, aucun cours de khèn ne s’est ouvert, mais pour de nombreuses générations de H’mông à Tram Tâu, l’Artiste du peuple Giàng A Su est un exemple. À côté de l’écriture des airs, des us et coutumes locales, Giàng A Su se montre toujours actif pour transmettre aux jeunes son savoir.

Duong Phuong Thao, directrice adjointe du Centre culturel du district de Tram Tâu a partagé : Tram Tâu est l’un des districts les plus démunis du pays où la plupart de la population locale (70%) est d’ethnie H’mông. Avec l’aide du Parti et de l’État vietnamiens, le district cherche à préserver et promouvoir ses valeurs culturelles. Des gens comme l’Artiste du peuple Giàng A Su sont de beaux exemples de dévouement pour valoriser les traits culturels traditionnels de son ethnie.

Le chant des amateurs – patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Le chant des amateurs – patrimoine culturel immatériel de l’humanité: Excellente nouvelle pour la culture vietnamienne : le đờn ca tài tử (chant des amateurs) vient d’être inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

C’est au cours de la 8e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, tenue du 2 au 7 décembre à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, que la décision a été entérinée, en présence d’environ 800 délégués venus d’une centaine de pays.

Le chant des amateurs classé patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Selon un communiqué de presse publié le 5 décembre par l’organisation onusienne, le comité a inscrit au total 11 éléments sélectionnés parmi 30 candidatures présentées sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, clôturant ainsi l’examen des candidatures à l’inscription pour l’année 2013.

La Liste représentative est un instrument de promotion qui vise à assurer une plus grande visibilité du patrimoine immatériel en général et à reconnaître des traditions et des savoir-faire portés par les communautés qui reflètent leur diversité culturelle, sans pour autant leur accorder aucun critère d’excellence ou d’exclusivité.

Le đờn ca tài tử (chant des amateurs) du Vietnam fait donc partie des onze nouveaux éléments inscrits.

Un mérite logique

Le đờn ca tài tử est apprécié des habitants non seulement du Sud, son berceau, mais aussi de tout le pays. Il est interprété lors de festivals, de célébrations et de rituels d’anniversaires de décès dans les provinces méridionales. D’après le vice-ministre des Affaires étrangères Nguyên Thanh Son, président du Comité national de l’UNESCO du Vietnam, la reconnaissance du chant des amateurs en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité n’est pas seulement une satisfaction des habitants des provinces du Sud ou des acteurs dans ce domaine, mais plutôt celle de tout le pays et de la communauté des Vietnamiens à l’étranger, exprimant la «juste appréciation» de la valeur de ce genre d’art populaire original. «Étant donné toutes ses valeurs, le +đờn ca tài tử+ du Sud mérite bien des honneurs», a-t-il estimé.

Le đờn ca tài tử répond à une série de critères fixés par l’UNESCO : il est transmis de génération en génération dans les 21 villes et provinces méridionales du Vietnam, et sans cesse renouvelé par le biais des échanges culturels entre différents peuples. Selon Nguyên Thanh Son, l’inscription du chant des amateurs sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité permettra la promotion des échanges entre communautés, ou entre musiciens et chercheurs, de manière à sensibiliser sur l’importance de cet héritage au niveau tant local qu’international.

En effet, de nombreuses mesures concrètes et diversifiées ont été prises par la communauté et le pays pour préserver la documentation, le transfert, la reconnaissance, la promotion de la valeur et de la pérennisation du đờn ca tài tử du Sud. En ce sens, une première démarche avait été initiée par l’Institut de musicologie du Vietnam qui avait entamé en 2010 un travail de répertoire du đờn ca tài tử.

En 2012 déjà, cet art a été inscrit au patrimoine culturel immatériel national par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Le dossier soumis à l’UNESCO avait été constitué par des artistes, des autorités locales, des organisations spécialisées et des experts, tous engagés à préserver cet art. Ce dossier a obtenu la plus haute évaluation de l’organisation onusienne. «En honorant le +đờn ca tài tử+, l’UNESCO a compris ses valeurs et son originalité. C’est une reconnaissance méritée pour les artistes ayant contribué à son épanouissement», a indiqué Nguyên Thanh Son.

Le chant des amateurs

Identité culturelle de la nation

Si le đờn ca tài tử est aujourd’hui reconnu en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité, c’est d’abord grâce à sa valeur particulière. Il est à la fois lié à la vie spirituelle et aux pratiques culturelles des habitants du Sud, et respecté par la communauté et transmis de façon continue de génération en génération. Cela témoigne d’ailleurs de la forte détermination et des importants efforts fournis par l’ensemble du pays dans la conservation de cet héritage culturel.

«En classant un bien d’un pays au patrimoine mondial, l’UNESCO reconnaît les efforts de ce pays dans la préservation de ce bien. En effet, elle prend note des efforts du Vietnam, ainsi que de la participation des autorités et des communautés locales. Dans le dossier que nous lui avons soumis, nous avons d’ailleurs indiqué ce qui avait été fait, en précisant ce que nous comptions faire par la suite. Reste à appliquer tout cela à la lettre», a informé Nguyên Thê Hung, chef du Département du patrimoine, relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Cette reconnaissance contribuera, d’une part, à renforcer la position et le rôle du patrimoine pour la société, enrichir la diversité culturelle du Vietnam et de l’humanité, et, d’autre part, à aider la communauté à prendre davantage conscience de son héritage pour qu’elle soit fière et plus active dans la mobilisation de la jeune génération à protéger et promouvoir les valeurs du đờn ca tài tử, qui doit désormais être assimilé au noyau de la culture de toute la nation.

Le ca trù – chant des courtisanes

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Le ca trù – chant des courtisanes: Pour que le ca trù ne parte pas à vau-l’eau, Plus que jamais, le ca trù, patrimoine culturel immatériel nécesitant une sauvegarde urgente reconnu par l’UNESCO, a besoin d’une protection de la part de toute la société pour ne pas tomber dans l’oubli.

Le ca trù (chant des courtisanes) était très à la mode au début du XVe siècle. Il y a connu des hauts et des bas, mais s’est néanmoins transmis jusqu’à maintenant. Il reste un art traditionnel parmi les plus connus du pays.

Un numéro présenté par la famille de l’artiste Pham Tai Khoan, venue de la province centrale de Nghê An, lors du Festival national de ca trù en 2011.

Le ca trù - chant des courtisanesDepuis 2009, le ca trù a fait son entrée dans la liste des patrimoines immatériels nécessitant une sauvegarde d’urgence. Une consécration. À côté des efforts visant les artistes, les experts, cet art traditionnel nécessite aussi la contribution de toute la société, car le risque de non transmission aux générations futures est réel.

Le ca trù est implanté dans 15 villes et provinces du Nord et dans la partie Nord du Centre. Néanmoins, en examinant de près ces clubs, on constate que le nombre de passionnés est faible, qu’il recule même, et que la moyenne d’âge est plutôt élevée.

Un art majeur

Hanoi est considéré comme un des hauts lieux du ca trù. Comme bien d’autres types artistiques du pays, le ca trù n’est pas un art propre à la terre de Thang Long (autre nom pour désigner Hanoi) mais c’est là qu’il s’est épanoui, en liaison avec l’intense vie culturelle qui règne ici.

Le ca trù est apparu sous la dynastie Lý, au XIe siècle. Au départ, il était appelé Hát Khuôn et était joué lors des rites royaux ou religieux. Plus tard le style s’est répandu dans divers événements comme les banquets ou mariages sous le nom de Hát Hàng Ho. Le ca trù utilisait des castagnettes en bambou comme principal instrument et les spectateurs accompagnaient le chanteur avec des toms. Le ca trù est aussi nommé Hát Nhà Trò, Hát Thưởng, Hát Cửa Quyền, Hát Cửa Đình ou Hát ả đào. Le ca trù a connu son âge d’or à la fin du XIXe-début du XXe siècles.

Au moment de la reconnaissance du ca trù en tant que patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente en 2009, le pays recensait 20 clubs dont plus de la moitié à Hanoi. Leur nombre n’a cessé de reculer, et les vieux artistes, les plus expérimentés, ont quitté ce monde les uns après les autres, sans que personne ou presque ne reprenne le flambeau.

Quelles solutions ?

«S’il n’y a pas de politiques vis-à-vis du +ca trù+ et des artistes, dans peu de temps, cet art aura disparu de la vie culturelle du pays», s’inquiète le compositeur Dang Hoành Loan. Cet expert a joué un grand rôle dans les travaux d’examen, d’étude et d’élaboration des dossiers du ca trù pour une reconnaissance par l’UNESCO en tant que patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.

L’«Atiste du Peuple» Nguyên Thi Chuc (gauche), domiciliée dans le district de Hoài Duc (en banlieue de Hanoi), transmet son savoir à sa petite-fille.

Selon lui, le ca trù est face actuellement à nombreux défis : baisse considérable du nombre d’artistes et de gens intéressés, disparition des lieux de représentation. Par rapport aux autres types artistiques traditionnels comme tuông (théâtre classique avec chants et gestes), chèo (opéra folklorique), cai luong (théâtre rénové), seul le ca trù n’a aucun théâtre spécifique. Une situation déplorable car il y a des centaines d’années, le ca trù était le premier genre artistique du pays, avec de nombreux lieux de représentation, des troupes professionnelles…

Les clubs de ca trù ont besoin de l’appui des organes de gestion étatique. Après la reconnaissance en tant que patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a élaboré un programme d’action national pour le protéger. Sur la période 2010-2015, l’accent est mis sur la sensibilisation de la population à cet art, les politiques de soutien aux artistes talentueux, dévoués…

L’Association des arts et des lettres a décerné le titre d’«Artiste du Peuple» à plus de 200 vieux artistes, dont ceux de l’art de ca trù. «Ce titre les encourage à transmettre leur savoir aux jeunes», a estimé le professeur Tô Ngoc Thanh, président de ladite association.

Le ca trù, patrimoine culturel légué par nos ancêtres, élément important de l’identité culturelle vietnamienne, tombera dans l’oubli si rien n’est fait. Nous sommes à la croisée des chemins, il est temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard…