Soupe de perles de tapioca au crabe

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Soupe de perles de tapioca au crabe

Ingrédients pour six personnes • 3 gros champignons chat (nâm mèo) • 50 g de grosses perles de tapioca (bôt bao trân châu) • 1 petit jambonneau cru • 1 petite échalote

  • 1 tourteau (si possible femelle avec œufs) ou 200 g de chair de crabe
  • 2 cuillères à soupe de riz cru
  • 1 cuillère à soupe d’huile d’arachide
  • nuoc mam pur, sel et poivre
  • Poudre de champignon (facultatif)
  • 6 brins de coriandre (ngò)
  • 3 tiges de ciboule (hành la)

 Chao tan Chau

Préparation et conseils

  1. Tremper les champignons une ou deux heures à l’avance. Mettre les perles de tapioca dans une assiette creuse, les couvrir d’eau à ras. Lorsque toute l’eau est absorbée les perles sont prêtes.
  2. Mettre le jambonneau (entier ou coupé en 2 pour qu’il cuise plus vite) dans une marmite d’eau bouillante salée. Écumer pendant 10 min, puis couvrir en laissant une fente. Laisser cuire à petits bouillons.
  3. Quand le jambonneau est tendre (une heure au moins), le sortir de la marmite. Le laisser refroidir puis le couper en lamelles (3 cm x 1 cm x 1 mm).
  4. Faire sauter rapidement l’échalote émincée dans l’huile, y faire revenir le jambonneau. Assaisonner avec du nuoc mam, du poivre et éventuellement de la poudre de champignon. Éteindre le feu.
  5. Éliminer les parties dures des champignons et couper le reste en fils réguliers. Hacher grossièrement la ciboule et les feuilles de coriandre.
  6. Émietter la chair de crabe et enlever les petits cartilages transparents. S’il y a des œufs, surtout ne pas les jeter : les émietter et les laisser avec la chair. S’il y a du jus, le verser dans le bouillon.
  7. Jeter le riz cru dans la marmite de bouillon. Lorsque le riz est bien cuit, les graines éclatées, ajouter les perles de tapioca, les champignons, le jambonneau et le crabe. Eteindre le feu immédiatement.

On obtient une soupe assez épaisse. Rectifier l’assaisonnement avec le nuoc mam. Verser la soupe dans des bols individuels. Garnir avec des feuilles de coriandre grossièrement hachées. Chaque convive ajoute du poivre selon son goût.

Remarques: On dit que le bouillon obtenu est plus clair si on fait bouillir l’eau avant d’y plonger la viande.

Source: Cap-vn

Le mariage khmer dans le sud du Vietnam

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Le mariage khmer dans le sud du Vietnam: Pour le peuple khmer du sud du Vietnam, le mariage est un rituel étroitement lié aux coutumes de leur lignée familiale et de leur communauté, et reflète des caractéristiques culturelles uniques.

Le mariage de Phan Thi Diem Trinh et Danh Chanh Da, dans le district de My Xuyên, province de Soc Trang, a été organisée selon les rites traditionnelles complets. Avant le mariage, deux rites ont été effectués par la famille de l’époux : Pithi Stous (La prise de contact) et Sday Don Dang (Fiançailles).

Lors du Pithi Stous (signifiant « introduction »), les parents de l’époux, accompagnés par la personne âgée la plus prestigieuse (localement appelé Pea Lea) du village, vont à la maison de la mariée pour se présenter et en apprendre davantage sur sa famille. Une autre journée est fixée pour revenir et faire le rituel Sday Don Dang. Après, les deux familles vont informer leurs parents, amis et villageois qu’ils sont officiellement des familles unies par le mariage.

Le mariage se déroule pendant trois jours à la maison de la mariée. La mariée portait un costume traditionnel de mariage : un Xampot violet foncé ou rose – hol (pantalon), une longue robe rouge, une écharpe qui descend jusqu’à la taille et un chapeau Pkal plac (pyramidal) en métal ou en carton. Le marié porte un sarong traditionnel, une chemise courte rouge et boutonnée devant.

Le premier jour, les amis de l’époux viennent aider à la mise en place de la salle de mariage. Deux jeunes célibataires vont chercher des fleurs d’aréquier (appelées « fleurs d’or et d’argent » par le peuple khmer), liés en trois faisceaux pour exprimer la gratitude de l’époux envers son beau-père, sa belle-mère et ses beaux-frères et belles-sœurs.

Parmi les rites mentionnés ci-dessus, la coupe de fleurs d’aréquier, appelée Pithi kat khanh sla par le peuple khmer, est un rituel d’importance, car il autorise officiellement les deux jeunes gens à devenir mari et femme.

Le deuxième jour, le Pea Lea et les parents du marié apportent les offrandes à la maison de la mariée. Le rituel a lieu au son de la musique traditionnelle.

Le mariage khmer dans le sud du Vietnam

Le troisième jour, une cérémonie dédiée au Génie-Soleil a lieu le matin, suivi par le rituel de lier des fils sur les poignets. Des fils de couleur rose sont utilisés pour attacher les poignets du couple, la couleur rose étant symbole de la vie conjugale durable. Après, le couple est autorisé à entrer dans la chambre nuptiale.

Si le mariage khmer a connu quelques changements ces dernières années, fondamentalement, il conserve ses rites ancestraux. Il fait partie des patrimoines culturels immatériels du pays qui nécessitent une bonne conservation, contribuant à l’enrichissement de la culture vietnamienne.

Les Khmers du Vietnam, avec plus d’un million de personnes, vivent principalement dans les provinces du Sud : Soc Trang, Vinh Long, Trà Vinh, Cân Tho, Kiên Giang et An Giang. La population de ce groupe ethnique est la plus nombreuse parmi les ethnies du groupe des langues môn-khmer.

Source: AVI

Les nouilles de riz ou Hu tiêu de My Tho

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Les nouilles de riz ou Hu tiêu de My Tho: Les nouilles de My Tho (province de Tien Giang), connues depuis des dizaines d’années, sont fabriquées et distribuées par une coopérative du hameau de Hoi Gia (district de My Phong, My Tho, province de Tien Giang).

Les habitants de ce hameau commencent leur travail à 4 heures du matin. Cependant, ils ont dû macérer du riz la veille. Ensuite, ils moulent le riz macéré jusqu’à obtenir une pâte. On y ajoute aussi de la farine et de la poudre de riz afin que de la pâte soit liante. Ce mélange est cuit pendant 2-3 minutes puis mis dans des moules.

Sur le tapis roulant, les moules se succèdent et sont exposés sur des grilles en bambou. On les fait sécher en plein air ou on utilise la sécheuse quand il fait mauvais temps. Une fois séchés, on les coupe. Les nouilles sont contrôlées minutieusement et emballées.

Nguyen Van Hai, un producteur expérimenté: « On touche les nouilles pour examiner leur qualité. Si elles sont trop sèches ou trop mouillées, elles ne sont pas bonnes. Il faut une expérience de plusieurs d’années pour pouvoir bien juger ».

Les nouilles de riz ou Hu tiêu de My Tho

La sélection du riz doit être bien faite. Les producteurs de nouilles de riz à My Tho utilisent toujours du riz local Go Cat ou du riz Cuu Long, Cai Lay, Cho Gao…Ce sont des variétés qui font le prestige des nouilles de riz de My Tho.

Actuellement, la coopérative compte 15 foyers producteurs. Nguyen Van Hai est le propriétaire du plus grand atelier : 4000 m2 et 10 ouvriers. Chaque jour, il produit 8 tonnes de nouilles au prix de 14000 dongs/kg. Ce produit est commercialisé dans les régions alentours notamment dans la ville de My Tho.

Les nouilles de riz de la coopérative de My Tho sont prisées dans les restaurants, supermarchés de Ho Chi Minh-Ville, Binh Duong, Vung Tau, Da Lat… En 2009, le Département de propriété intellectuelle du Vietnam a délivré un label à ce produit. En juillet 2013, l’union des associations des sciences et techniques du Vietnam et la revue Label du Vietnam a décerné la Coupe d’or 2013 aux nouilles de riz de My Tho.

Selon Truong Van Thuan, chef de la coopérative, avec ses collègues, il est en train d’élargir l’envergure de production et participer à une formation sur l’hygiène alimentaire, la conservation organisée par la province de Tien Giang. De plus, cette coopérative met l’accent sur la promotion et la publicité pour exporter à l’étranger.

Source: AVI

Escargots farcis à la vapeur

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Escargots farcis à la vapeur: Voici une recette qui fleure bon l’été. Elle va embaumer vos cuisines d’une bonne odeur venant du Sud

Ingrédients:

  • 12 très gros escargots
  • 60 g de jambonneau
  • 1 grosse échalote
  • 30 g de champignons parfumés
  • 15 g de gingembre frais pelé
  • 12 feuilles de gingembre
  • nuoc mam
  • sel, poivre

Pour la sauce :

  • 10 cl de nuoc mam
  • 5 cl de vinaigre blanc
  • 20 cl d’eau
  • 1 c. à soupe de sucre
  • 2 c. à soupe de pulpe de citron vert écrasée
  • ail et piment hachés, selon votre goût
  • 1 goutte d’essence de mangdana (facultatif)

Escargots farcis à la vapeur

Préparation et conseils

  1. Choisir si possible des escargots de rizière du Vietnam, à commander chez un importateur. La veille, les laver très soigneusement. Les plonger dans un seau contenant de l’eau ayant servi à laver du riz, couvrir hermétiquement et poser un poids sur le couvercle. Laisser dégorger les escargots toute la nuit.
  2. Le lendemain, les laver à grande eau. Les pocher 6 ou 7 minutes dans l’eau bouillante. Puis les décoquiller à l’aide dune fourchette à escargot. Couper et jeter l’extrémité noire. Rincer de nouveau les escargots et leurs coquilles. Les laisser sécher.
  3. Faire tremper les champignons parfumés dans un bol d’eau tiède. Mixer le jambonneau. Émincer finement les escargots, l’échalote, les champignons et le gingembre. Mélanger le tout pour faire la farce. Assaisonner de sel, poivre et nuoc mam.
  4. Enfoncer une feuille de gingembre au fond de chaque coquille d’escargot, en laissant dépasser les deux extrémités. Remplir chaque coquille avec une portion de farce.
  5. Cuire les escargots farcis à la vapeur pendant 25 minutes. Servir les escargots très chauds, accompagnés de la sauce. Pour sortir la farce, il suffira de tirer sur les extrémités de chaque feuille de gingembre.

Source: Cap-vn

L’originalité des flûtes des H’mông au Nord-Ouest du Vietnam

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L’originalité des flûtes des H’mông au Nord-Ouest du Vietnam: Le district de Tram Tâu, province de Yên Bai, dans la haute région montagneuse du Nord-Ouest, séduit de nombreux touristes non seulement pour les couleurs culturelles des ethnies sœurs H’mông, Tày, Thai… mais aussi pour les traits culturels originaux dont le plus marquant sont les sons des khèn (flûtes de pan) des H’mông locaux.

Selon l’Artiste du peuple Giàng A Su qui vit au bourg Tram Tâu, district éponyme, les sons des khèn constituent l’âme des H’mông. Préserver des sons de cet instrument est protéger l’identité de son ethnie, confie-t-il.

La flûte de pan des H’mông, appelée également Plênh, est un instrument musical indispensable dans la vie des H’mông du district de Tram Tâu, à Yên Bai. Né et grandi à ce lieu, Giàng A Su n’oublie jamais son enfance bercée par le Plênh joué par son père et les berceuses de sa mère. En plus, il n’arrive jamais à oublier sa joie quand agé d’à peine de 15 ans il a été enseigné à jouer, puis fabriquer un Plênh par son père. Le temps a passé si vite. Maintenant, avec son âge avancé, Giàng A Su n’arrive plus à fabriquer un Plênh comme il faut mais il se tourmente toujours sur l’avenir de cet instrument. Pour lui, le Plênh n’est pas seulement un instrument c’est un ami intime qui l’accompagne dans sa vie. C’est pourquoi, il a consacré corps et âme à transmettre son savoir-faire à ses descendants.

L’originalité des flûtes des H’mông au Nord-Ouest du VietnamGiàng A Su confie : « les différents sons de Plênh dépendent de l’émotion du joueur. Cet instrument accompagne les chansons folkloriques lors des fêtes traditionnelles et des rites communautaires. Des airs des rencontres, de rendez-vous amoureux, un moyen de se transmettre des mots doux entre jeunes… »

Le Plênh comprend six tubes de bambou de différentes longueurs qui sont parallèlement rangées sur le corps de l’instrument fait de bois de pin. La luette, partie la plus importante de l’instrument, est un alliage de cuivre jaune, cuivre rouge et d’argent. Ce composé est chauffé, puis versé dans une moule avant d’être broyé très fin comme une feuille de citronnier. Cette «feuille» est coupée pour créer la luette de l’instrument. Sa longueur dépend de la taille de l’instrument. Chaque Plênh possède sept luettes mises dans six tubes de bambou.

Un Plênh aux normes a des sons tantôt aigus, tantôt graves, tantôt mélodieux. C’est pour cela qu’à Tram Tâu actuellement, il n’y a que deux personnes pouvant en fabriquer.

Ces dernières années, aucun cours de khèn ne s’est ouvert, mais pour de nombreuses générations de H’mông à Tram Tâu, l’Artiste du peuple Giàng A Su est un exemple. À côté de l’écriture des airs, des us et coutumes locales, Giàng A Su se montre toujours actif pour transmettre aux jeunes son savoir.

Duong Phuong Thao, directrice adjointe du Centre culturel du district de Tram Tâu a partagé : Tram Tâu est l’un des districts les plus démunis du pays où la plupart de la population locale (70%) est d’ethnie H’mông. Avec l’aide du Parti et de l’État vietnamiens, le district cherche à préserver et promouvoir ses valeurs culturelles. Des gens comme l’Artiste du peuple Giàng A Su sont de beaux exemples de dévouement pour valoriser les traits culturels traditionnels de son ethnie.

Le chant des amateurs – patrimoine culturel immatériel de l’humanité

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Le chant des amateurs – patrimoine culturel immatériel de l’humanité: Excellente nouvelle pour la culture vietnamienne : le đờn ca tài tử (chant des amateurs) vient d’être inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

C’est au cours de la 8e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, tenue du 2 au 7 décembre à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, que la décision a été entérinée, en présence d’environ 800 délégués venus d’une centaine de pays.

Le chant des amateurs classé patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Selon un communiqué de presse publié le 5 décembre par l’organisation onusienne, le comité a inscrit au total 11 éléments sélectionnés parmi 30 candidatures présentées sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, clôturant ainsi l’examen des candidatures à l’inscription pour l’année 2013.

La Liste représentative est un instrument de promotion qui vise à assurer une plus grande visibilité du patrimoine immatériel en général et à reconnaître des traditions et des savoir-faire portés par les communautés qui reflètent leur diversité culturelle, sans pour autant leur accorder aucun critère d’excellence ou d’exclusivité.

Le đờn ca tài tử (chant des amateurs) du Vietnam fait donc partie des onze nouveaux éléments inscrits.

Un mérite logique

Le đờn ca tài tử est apprécié des habitants non seulement du Sud, son berceau, mais aussi de tout le pays. Il est interprété lors de festivals, de célébrations et de rituels d’anniversaires de décès dans les provinces méridionales. D’après le vice-ministre des Affaires étrangères Nguyên Thanh Son, président du Comité national de l’UNESCO du Vietnam, la reconnaissance du chant des amateurs en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité n’est pas seulement une satisfaction des habitants des provinces du Sud ou des acteurs dans ce domaine, mais plutôt celle de tout le pays et de la communauté des Vietnamiens à l’étranger, exprimant la «juste appréciation» de la valeur de ce genre d’art populaire original. «Étant donné toutes ses valeurs, le +đờn ca tài tử+ du Sud mérite bien des honneurs», a-t-il estimé.

Le đờn ca tài tử répond à une série de critères fixés par l’UNESCO : il est transmis de génération en génération dans les 21 villes et provinces méridionales du Vietnam, et sans cesse renouvelé par le biais des échanges culturels entre différents peuples. Selon Nguyên Thanh Son, l’inscription du chant des amateurs sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité permettra la promotion des échanges entre communautés, ou entre musiciens et chercheurs, de manière à sensibiliser sur l’importance de cet héritage au niveau tant local qu’international.

En effet, de nombreuses mesures concrètes et diversifiées ont été prises par la communauté et le pays pour préserver la documentation, le transfert, la reconnaissance, la promotion de la valeur et de la pérennisation du đờn ca tài tử du Sud. En ce sens, une première démarche avait été initiée par l’Institut de musicologie du Vietnam qui avait entamé en 2010 un travail de répertoire du đờn ca tài tử.

En 2012 déjà, cet art a été inscrit au patrimoine culturel immatériel national par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Le dossier soumis à l’UNESCO avait été constitué par des artistes, des autorités locales, des organisations spécialisées et des experts, tous engagés à préserver cet art. Ce dossier a obtenu la plus haute évaluation de l’organisation onusienne. «En honorant le +đờn ca tài tử+, l’UNESCO a compris ses valeurs et son originalité. C’est une reconnaissance méritée pour les artistes ayant contribué à son épanouissement», a indiqué Nguyên Thanh Son.

Le chant des amateurs

Identité culturelle de la nation

Si le đờn ca tài tử est aujourd’hui reconnu en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité, c’est d’abord grâce à sa valeur particulière. Il est à la fois lié à la vie spirituelle et aux pratiques culturelles des habitants du Sud, et respecté par la communauté et transmis de façon continue de génération en génération. Cela témoigne d’ailleurs de la forte détermination et des importants efforts fournis par l’ensemble du pays dans la conservation de cet héritage culturel.

«En classant un bien d’un pays au patrimoine mondial, l’UNESCO reconnaît les efforts de ce pays dans la préservation de ce bien. En effet, elle prend note des efforts du Vietnam, ainsi que de la participation des autorités et des communautés locales. Dans le dossier que nous lui avons soumis, nous avons d’ailleurs indiqué ce qui avait été fait, en précisant ce que nous comptions faire par la suite. Reste à appliquer tout cela à la lettre», a informé Nguyên Thê Hung, chef du Département du patrimoine, relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Cette reconnaissance contribuera, d’une part, à renforcer la position et le rôle du patrimoine pour la société, enrichir la diversité culturelle du Vietnam et de l’humanité, et, d’autre part, à aider la communauté à prendre davantage conscience de son héritage pour qu’elle soit fière et plus active dans la mobilisation de la jeune génération à protéger et promouvoir les valeurs du đờn ca tài tử, qui doit désormais être assimilé au noyau de la culture de toute la nation.

Le ca trù – chant des courtisanes

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Le ca trù – chant des courtisanes: Pour que le ca trù ne parte pas à vau-l’eau, Plus que jamais, le ca trù, patrimoine culturel immatériel nécesitant une sauvegarde urgente reconnu par l’UNESCO, a besoin d’une protection de la part de toute la société pour ne pas tomber dans l’oubli.

Le ca trù (chant des courtisanes) était très à la mode au début du XVe siècle. Il y a connu des hauts et des bas, mais s’est néanmoins transmis jusqu’à maintenant. Il reste un art traditionnel parmi les plus connus du pays.

Un numéro présenté par la famille de l’artiste Pham Tai Khoan, venue de la province centrale de Nghê An, lors du Festival national de ca trù en 2011.

Le ca trù - chant des courtisanesDepuis 2009, le ca trù a fait son entrée dans la liste des patrimoines immatériels nécessitant une sauvegarde d’urgence. Une consécration. À côté des efforts visant les artistes, les experts, cet art traditionnel nécessite aussi la contribution de toute la société, car le risque de non transmission aux générations futures est réel.

Le ca trù est implanté dans 15 villes et provinces du Nord et dans la partie Nord du Centre. Néanmoins, en examinant de près ces clubs, on constate que le nombre de passionnés est faible, qu’il recule même, et que la moyenne d’âge est plutôt élevée.

Un art majeur

Hanoi est considéré comme un des hauts lieux du ca trù. Comme bien d’autres types artistiques du pays, le ca trù n’est pas un art propre à la terre de Thang Long (autre nom pour désigner Hanoi) mais c’est là qu’il s’est épanoui, en liaison avec l’intense vie culturelle qui règne ici.

Le ca trù est apparu sous la dynastie Lý, au XIe siècle. Au départ, il était appelé Hát Khuôn et était joué lors des rites royaux ou religieux. Plus tard le style s’est répandu dans divers événements comme les banquets ou mariages sous le nom de Hát Hàng Ho. Le ca trù utilisait des castagnettes en bambou comme principal instrument et les spectateurs accompagnaient le chanteur avec des toms. Le ca trù est aussi nommé Hát Nhà Trò, Hát Thưởng, Hát Cửa Quyền, Hát Cửa Đình ou Hát ả đào. Le ca trù a connu son âge d’or à la fin du XIXe-début du XXe siècles.

Au moment de la reconnaissance du ca trù en tant que patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente en 2009, le pays recensait 20 clubs dont plus de la moitié à Hanoi. Leur nombre n’a cessé de reculer, et les vieux artistes, les plus expérimentés, ont quitté ce monde les uns après les autres, sans que personne ou presque ne reprenne le flambeau.

Quelles solutions ?

«S’il n’y a pas de politiques vis-à-vis du +ca trù+ et des artistes, dans peu de temps, cet art aura disparu de la vie culturelle du pays», s’inquiète le compositeur Dang Hoành Loan. Cet expert a joué un grand rôle dans les travaux d’examen, d’étude et d’élaboration des dossiers du ca trù pour une reconnaissance par l’UNESCO en tant que patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.

L’«Atiste du Peuple» Nguyên Thi Chuc (gauche), domiciliée dans le district de Hoài Duc (en banlieue de Hanoi), transmet son savoir à sa petite-fille.

Selon lui, le ca trù est face actuellement à nombreux défis : baisse considérable du nombre d’artistes et de gens intéressés, disparition des lieux de représentation. Par rapport aux autres types artistiques traditionnels comme tuông (théâtre classique avec chants et gestes), chèo (opéra folklorique), cai luong (théâtre rénové), seul le ca trù n’a aucun théâtre spécifique. Une situation déplorable car il y a des centaines d’années, le ca trù était le premier genre artistique du pays, avec de nombreux lieux de représentation, des troupes professionnelles…

Les clubs de ca trù ont besoin de l’appui des organes de gestion étatique. Après la reconnaissance en tant que patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a élaboré un programme d’action national pour le protéger. Sur la période 2010-2015, l’accent est mis sur la sensibilisation de la population à cet art, les politiques de soutien aux artistes talentueux, dévoués…

L’Association des arts et des lettres a décerné le titre d’«Artiste du Peuple» à plus de 200 vieux artistes, dont ceux de l’art de ca trù. «Ce titre les encourage à transmettre leur savoir aux jeunes», a estimé le professeur Tô Ngoc Thanh, président de ladite association.

Le ca trù, patrimoine culturel légué par nos ancêtres, élément important de l’identité culturelle vietnamienne, tombera dans l’oubli si rien n’est fait. Nous sommes à la croisée des chemins, il est temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard…