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Arbre banian patrimonial du Vietnam à Dà Nang

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Arbre banian patrimonial du Vietnam à Dà Nang: Un banian vieux de 800 ans trônant dans la réserve naturelle de la péninsule de Son Trà, ville de Dà Nang, vient d’être reconnu « Arbre patrimonial du Vietnam », premier arbre à recevoir ce titre dans cette ville du Centre.

Ce géant banian de 22 mètres de haut abrite parfois des groupes d’un primate indochinois rare, le douc langur.

De plus, ce banian a joué un rôle important dès le début du XIXe siècle. Les rois de la dynastie des Nguyên (1802-1945) ont fait construire un point d’observation sur ses branches. Il a également servi de refuge aux soldats du pays pendant les deux guerres de résistance contre les colonialistes français et les impérialistes américains. Sa reconnaissance en tant qu' »Arbre patrimonial » contribuera à le préserver et à promouvoir les autres patrimoines de la ville.

Le banian vieux de 800 ans trônant dans la réserve naturelle

L’Association vietnamienne pour la conservation de la nature et de l’environnement (AVCNE) a lancé en 2011 son programme de conservation des arbres patrimoniaux du Vietnam. Pour être reconnus, les arbres « sauvages » doivent être âgés d’au moins 200 ans, ceux ayant été plantés d’au moins 100 ans. Il faut également qu’ils soient liés à des faits historiques et culturels de la région qui les abrite.

Pour l’heure, près de 500 ont été reconnus « Arbres patrimoniaux » dans l’ensemble du pays.

Les contes égrillards du Vietnam

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Les contes égrillards du Vietnam: La plupart de nos contes égrillards populaires expriment la sagesse du peuple qui décoche ses flèches contre les travers d’autrui. Pour rire un brin. La gamme du rire «en vietnamien» est d’une grande richesse.

 

Les contes egrillards du Vietnam

L’essayiste Nguyên Tuân a trouvé 500 expressions pour désigner les nuances du rire. Il est allé jusqu’à affirmer – sans rire – que «le rire et l’humour sont facteur de survie du peuple vietnamien dont le pays est sans cesse aux prises avec les typhons, les crues, les sécheresses, les insectes. Face à cette nature impitoyable et aux incessantes agressions étrangères, dans les conditions d’une société féodale très dure, s’il n’existait ni fleurs en toutes saisons, ni rires homériques, notre peuple n’aurait pu prolonger son existence jusqu’à ce jour». Ce qui explique les profusions de contes égrillards du peuple.

L’humour et la critique 

Les contes égrillards s’attaquent à tout et à tous, surtout à ceux qui exploitent les humbles, aux sots, aux vantards, aux hypocrites. L’histoire du Trang Lon (Docteur Cochon), ignare et arriviste dont les vantardises étaient servies par la chance, dénonce l’ignorance et la cupidité des mandarines.

L’histoire du Trang Quynh (Docteur Quynh), l’homologue d’Eulenspiegel, va plus loin dans la critique politique et sociale, se moquant du pouvoir du roi Lê et du Seigneur Trinh. Remarquons qu’avec le peuple vietnamien, l’humour et le bon sens débouchent souvent sur l’optimisme. Dans chaque histoire, les drames individuels doivent en général s’effacer pour la survie de la communauté, l’individuel se fondant dans le collectif. Les contes égrillards sont d’une grande variété. En voici quelques-uns tirés dans le tas :

Le crabe, la femme et le bonze

Certaine femme aimait à manger en cachette… Un jour, revenant du marché avec des crabes de rizière dans son panier, elle cache le plus beau dans son corsage.
– Quel délice, pense-t-elle, de le manger, grillé à point !
Mais, hélas, devant la pagode, le crabe se dégage et lui pince le sein. Notre commère aussitôt de hurler et de se rouler sur le sol. Sur ce, un bonze qui passait voulut dégager l’animal. Il approche un peu trop les lèvres que le crabe perfide de sa pince libre attrape à son tour. Le bonze tordu de douleur tombe à côté de notre femme. Cependant, le mari attendait son épouse.
– Va donc au devant de ta mère, dit-il à son garçon. Lequel tout courant s’en va et revient.
– Oh ! père, devant la pagode notre mère allaite le bonze.
– Comment ? dit le mari en se précipitant.
Le crabe aussitôt dégagé laissa au bonze lèvres enflées et sein rouge à notre commère qui rentra penaude au logis…
– Bouddha vénéré ! s’écria le bonze. Jusqu’à ma mort, je m’interdis d’approcher mes lèvres d’une femme dont un crabe a pincé le sein !

Contes Vietnammiens

D’une poésie sur le crapaud

Trois rimeurs se croyaient vraiment des génies. Ils décidèrent d’aller à la pagode, chanter les plus beaux paysages. Mais l’inspiration leur manquant, ils firent apporter de l’alcool. Les premières rasades réveillèrent les muses. Et comme un crapaud, au coin du portail, venait de sauter, le premier des trois improvisa ces vers :
+Le crapaud de son trou
A sauté au-dehors+
Et le deuxième d’enchaîner :
+Le crapaud au-dehors
Reste assis maintenant+
Puis le dernier de compléter :
+Le crapaud reste assis
Avant qu’il ne ressaute ailleurs+.
Satisfaits de leur verve, ils se couvrent de fleurs. Puis soudain éclatant en larmes, l’un des rimeurs dit :
– Malheur à nous pour tant de génie ! Les anciens n’ont-ils pas enseigné que les grands poètes meurent jeunes ? Nous allons mourir. C’est certain.
Et tous de s’embrasser en sanglotant très fort. Puis appelant le gardien du temple, ils lui dirent :
– Achetez trois cercueils et vite.
Le gardien revient avec quatre.
– Pourquoi quatre ? dit le premier.
– Messieurs, à vous écouter, j’éprouvais une telle envie de rire que je crains pour moi aussi une mort proche. Aussi, me suis-je permis d’ajouter à vos trois cercueils, un quatrième.

Histoire de fantômes !

Le fils du roi des enfers était malade. Un messager fut envoyé sur terre pour chercher un bon médecin.
– Veillez, avant d’entrer dans la maison du guérisseur, à ce qu’il n’y ait qu’un seul fantôme sur le seuil. Ainsi parla le roi.
Sur terre, l’envoyé des enfers cherchait… mais vainement. Deux, trois quatre fantômes et plus se bousculaient à l’huis de chaque praticien. Découragé, le messager allait redescendre en enfer, quand il vit soudain un seul fantôme assis devant une porte. Il entra et ramena +l’oiseau rare+ à son maître.
Sa Majesté, satisfaite, posa néanmoins une question à ce disciple d’Esculape :
– Depuis combien d’années exerces-tu pour avoir acquis telle science ?
– Sire, répondit l’homme pour être franc, je n’exerce la profession que depuis ce matin seulement.

Un serviteur avisé

Un homme riche, chaque matin, prenait une tasse du meilleur alcool. Pour se préserver des voleurs, il engagea un serviteur dont la bêtise était, paraît-il, proverbiale. Un jour, sur le point de sortir, il l’appela :
– Veille avec soin sur le gigot pendu à la poutre et le chapon sur son perchoir. Quant à ces deux bouteilles, garde-toi d’y toucher, c’est de la +mort aux rats+.
Sur ce, il s’en va. Aussitôt, le serviteur descend le gigot, tue le chapon et mange à satiété, arrosant son festin des deux flacons d’alcool. Quand le maître rentre à la maison, notre homme étendu sur le sol s’est endormi.
– Où est donc le gigot, le chapon et l’alcool ?
– Maître, supplié l’autre. J’ai veillé, mais le chien et le chat profitant d’un instant d’inattention, ont dérobé le tout. Alors désespéré, craignant votre courroux, j’ai bu tout le poison. Hélas ! Je suis encore en vie !

Les marionnettes vietnam


Poisson de bois

Un homme riche mais avare devant l’éternel ne mangeait jamais que du riz sans condiments. Un poisson de bois était suspendu au-dessus même de la table. Notre avare recommandait à ses enfants de claquer la langue une fois, après chaque bouchée de riz, pour entretenir l’illusion de la saveur du poisson. Un jour, le benjamin, âgé de quatre ans, fit entendre plusieurs claquements après chaque bouchée de riz. L’aîné qui venait d’avoir ses six ans rapporta la chose à son père. Et l’avare indigné de dire :
– Qu’il mange donc salé et qu’il en meure !

De la souris au buffle

Le mandarin M. est une perle, une exception qui confirme la règle. Il est étranger à toutes sortes de prévarication. Au jour de sa retraite, la population du district qu’il a gouverné voudrait lui offrir un cadeau digne de son intégrité. Les délégués de la localité ne savent quel cadeau choisir. Ils sont assez intelligents pour venir en cachette consulter la femme de son Excellence. Après un moment de réflexion, la dame leur répond :
– Puisque vous voulez à tout prix offrir à mon époux quelque chose, je pense qu’un petit bibelot lui conviendrait.
– Quelle idée magnifique ! s’exclament les délégués. Pourrions-nous vous demander, Madame, sous quelle étoile est né Monsieur le Préfet ?
– Il est né l’année de la Souris. Mais pourquoi cette question ?
– Madame, c’est que nous avons l’intention de lui offrir, en argent, l’animal qui préside à sa naissance, un objet aussi gros que dans le réel.
Quelques jours après, on apporte une souris en argent à la femme du mandarin. Elle accepte le cadeau sans oser rien dire à son époux. Plusieurs années passent. La famille du Préfet retraité doit faire face à des jours difficiles. Sa femme doit tailler la souris d’argent en morceaux pour les vendre afin d’assurer les frais ménagers. Lorsque le mandarin sait d’où vient la souris en argent, il soupire et dit à sa femme :
– Vous auriez dû dire que j’étais né l’année du Buffle ! Pourquoi ne pas agir comme toute la gent mandarinale ?

Chasteté et intégrité

Un mandarin, comme n’importe quel membre de la gent mandarinale, a comme nom Liêm (Intégrité). Un jour, il vient à une maison de chanteuses-courtisanes.
L’une d’elles se présente sous le nom de Trinh tiêt (Chasteté). Notre auguste client ne peut s’empêcher de sourire. Et de lui demander :
– Y a-t-il encore parmi vous quelqu’une à laquelle le terme Chasteté convient ?
– La fille Chasteté lui répond :
– Que son Excellence me permette de dire la vérité. Si dans le mandarinat, il y a quelqu’un au nom d’Intégrité, il n’y a rien d’étranger que dans notre métier, quelqu’un s’appelle Chasteté.
Le Génie reconnaissant
Un commandant militaire, au dehors farouche, était en réalité un guerrier pitoyable. Ses balles n’avaient jamais pu atteindre la cible plantée dans son jardin. La guerre survint. Dès le premier engagement, ses troupes se dispersèrent, lui prenant la fuite à grandes enjambées. À moitié mort de peur et de fatigue, il vit brusquement apparaître un génie qui l’emmena dans son vol, à la grande surprise et déception de l’ennemi le poursuivant. Quand il fut hors de danger, le mandarin se prosterna devant le génie pour le remercier. Le génie lui dit, souriant :
– C’est à moi plutôt de vous remercier. Je suis le génie de la Cible et vous m’avez toujours épargné.

conte du vietnam

Les ailes de l’oie

Un avare reçut, certain jour, un ami.
– Vous venez rarement, dit-il. Mais, hélas, nous n’avons qu’un frugal repas à vous offrir. Nous sommes au regret et vous prions de bien vouloir nous excuser.
Ainsi paria notre avare dont le poulailler regorgeait de volailles dodues à point ! L’ami aussitôt de répondre :
– J’ai mon cheval. Nous n’avons qu’à l’abattre et aurons un festin.
Comment ferez-vous pour rentrer chez vous ? demanda l’hôte.
– Rien de plus facile ! Choisissez seulement parmi vos oies la plus solide. Je rentrerai volontiers à califourchon sur son dos.

Le son du monocorde
Un homme jouait fort mal du monocorde. Mais persuadé d’avoir du talent, il continuait de racler sur son instrument. Un jour, il vit sa voisine, une jeune veuve, toute en pleurs. L’homme crut que les larmes étaient causées par sa musique et son talent. Dès lors, toutes les nuits il se mit à jouer, espérant séduire notre belle. Quand il acquit la certitude que son art avait bien servi, semble-t-il, le destin, il l’aborda.
– Madame, quel chagrin vous ronge donc si fort. Je, me suis aperçu que vous pleuriez dès que je joue du monocorde. S’il en est ainsi, je suis prêt à tout abandonner.
– Monsieur, dit-elle, baissant les yeux, quand vous pincez votre instrument, je ne puis empêcher de penser à feu mon époux.
Notre musicien réjoui, demanda :
– Votre mari était sans doute un joueur des plus renommés ?
– Mais non, lui rétorqua la dame, il était cardeur de coton. Quand vous pincez le monocorde, je crois entendre son métier et c’est pourquoi, monsieur, je pleure !

Trois générations de toqués

Ils étaient trois : le grand-père, le père et le fils. Un jour, le vieux dit à l’enfant :
– Achète-moi pour une sapèque de sauce de soja et une de saumure.
Le petit prend l’argent, deux bols et court à la boutique. Mais il s’arrête et revient :
– Grand-père, quelle sapèque est pour la saumure et quelle sapèque pour le soja ?
– Mais voyons, n’importe laquelle.
Pourtant l’enfant rentre à nouveau :
– Grand-père, dans quel bol faut-il mettre la saumure, dans quel bol le soja ?
Excédé, le vieux prend le rotin et en corrige le gamin. Survient le père de l’enfant.
– Oser ainsi traiter mon fils, que n’en ferais-je autant avec le vôtre.
– Et de se donner à lui-même la bastonnade.
Le grand-père furieux s’écrie :
– Puisqu’il en est ainsi, je vais pendre ton père.
Il paraît que sans les voisins, il se serait bel et bien pendu à la poutre.

5 nouveaux sites Hanoi dans la liste des Vestiges nationaux spéciaux

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

5 nouveaux sites Hanoi dans la liste des Vestiges nationaux spéciaux: Hanoi voit s’ajouter dans sa liste des Vestiges nationaux spéciaux cinq nouveaux sites, portant leur nombre à huit. Une cérémonie spéciale a été tenue samedi 22 février dans la capitale.

Les cinq nouveaux sites sont la maison commune de Tây Dang (district de Ba Vi), quatre temples : Phù Dông (district de Gia Lâm), Hai Bà Trung (district de Mê Linh), Hat Môn (district de Phuc Tho), Ngoc Son-lac Hoàn Kiêm (centre-ville).

Désormais la liste des Vestiges nationaux spéciaux de Hanoi en compte huit, les trois autres tant la cité impériale de Thang Long-Hanoi (arrondissement de Ba Dinh), le temple de la Littérature (arrondissement de Dông Da) et le temple de Cô Loa (district de Dông Anh). Ces sites est une preuve de la richesse historique et culturelle de la capitale.

Des sites emblématiques

 La maison commune de Tây Dang, dans le district de Ba Vi.
 La maison commune de Tây Dang, dans le district de Ba Vi.

La maison commune de Tây Dang, d’architecture typique de la dynastie des Mac (1527-1592), est considérée comme «un musée de l’art populaire du XVIe siècle». Les détails de décoration sont abondants et très vivants avec notamment des images d’animaux sacrés (dragon, éléphant, licorne, cheval volant, etc.), de scènes de vie des paysans du delta du fleuve Rouge. Cette maison commune abrite aussi beaucoup d’objets de la cour royale.

 Le temple de Phù Dông, dans le district de Gia Lâm
 Le temple de Phù Dông, dans le district de Gia Lâm

Étant l’un des lieux où est organisée la fameuse Fête du génie Giong (reconnue par l’UNESCO comme Patrimoine mondial), le temple de Phu Dông est chargé d’histoire. Le site comprend des espaces de culte du génie Thanh Giong, de sa mère ainsi qu’un champ de bataille où, selon la légende, le génie Giong et ses troupes écrasèrent les envahisseurs. «Après la reconnaissance par l’UNESCO de la Fête du génie Giong en tant que Patrimoine mondial, le vestige de Phù Dông est devenu une destination touristique de plus en plus fréquentée», confie Vu Thi Hai Yên, responsable du Département de la culture et de l’information du district de Gia Lâm.

 Le temple de Hai Bà Trung, dans le district de Mê Linh
 Le temple de Hai Bà Trung, dans le district de Mê Linh

Dédiés aux héroïnes nationales Hai Bà Trung («les deux sœurs Trung»), les temples de Hai Bà Trung et Hat Môn ont néanmoins des significations historiques, culturelles ainsi que des architectures différentes. Hat Môn (district de Phuc Tho), installé au bord de la rivière Hat, fut le lieu de rassemblement des soldats des deux sœurs et celui où elles se jettèrent dans l’eau pour se donner la mort. Le temple Hai Bà Trung (district de Mê Linh), quant à lui, est installé dans leur région de naissance et d’implantation de leurs camps. Le temple de Hat Môn se caractérise par ses espaces verts, ses arbres centenaires et sa rivière tranquille. Celui de Hai Bà Trung, par ses objets anciens liés à la vie des deux héroïnes.

  Le temple de Hat Môn dans le district de Phuc Tho
 Le temple de Hat Môn dans le district de Phuc Tho

Le temple de Ngoc Son

Pour sa part, le temple de Ngoc Son et le lac Hoàn Kiêm (lac de l’Épée restituée) se situent au cœur de la capitale. Selon la légende, le roi Lê Loi ou Lê Thai Tô (1428-1433), fondateur de la dynastie des Lê postérieurs (1428–1524), au début de sa lutte contre les envahisseurs chinois, aurait reçu d’un pêcheur une épée repêchée dans le lac. Dix ans plus tard, après avoir chasse les ennemis et traversant ce même lac, il fut abordé par la tortue, qui lui réclama l’épée. Lê Loi compris alors que l’épée était un mandat du Ciel pour l’aider à chasser les envahisseurs.

 e temple de Ngoc Son, dans la partie nord du lac Hoàn Kiêm.
Le temple de Ngoc Son, dans la partie nord du lac Hoàn Kiêm.

Le temple de Ngoc Son est un sanctuaire construit sur une petite île dans la partie nord du lac Hoàn Kiêm. L’accès se fait grâce à un pont de bois peint en rouge appelé Thê Huc (Soleil levant). Le temple, construit en l’honneur du général Trân Hung Dao qui battit les troupes mongols au XIIIe siècle, a un espace d’exposition où trône une tortue géante naturalisée. Ce temple et le lac Hoàn Kiêm plus globalement constituent l’emblème de la capitale vietnamienne.

Un nouveau théâtre de marionnettes à Hanoi

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Un nouveau théâtre de marionnettes à Hanoi: Le théâtre Kim Môn, situé au 5, rue Ngo Gach, Hanoi, s’est transformé depuis peu en Centre de marionnettes pour enfants, sous la gestion du Théâtre de marionnettes de Thang Long. Ce centre s’est spécialisé dans la présentation de marionnettes aux enfants. Une bonne nouvelle pour les marionnettistes.

L' »Artiste Émérite » et directeur du Théâtre de marionnettes de Thang Long, Hoàng Tuân, explique que ce Centre de marionnettes reconnu permettra d’encourager l’esprit créateur des artistes. Objectif : satisfaire les besoins des spectateurs vietnamiens en général, et plus particulièrement des enfants.

Une exposition sur les marionnettes

théâtre de marionnettes Hanoi

«Avant nous devions louer un espace pour une dizaine de millions de dôngs afin de préparer le nouveau programme», confie Hoàng Tuân. Avant de souligner : «Nous mettrons tout en œuvre pour organiser régulièrement des programmes destinés aux enfants».

Dans ce nouvel espace, se tient une exposition permettant de retracer le développement des marionnettes au Vietnam en général et à Hanoi en particulier, durant différentes périodes, sans oublier une salle destinée aux activités extra-scolaires des élèves.

Ce mois-ci, le centre prévoit de présenter deux spectacles de marionnettes actuellement en préparation. Il y aura aussi un autre programme de variété avec marionnettes, chansons et autres danses. Le tout, à l’intention des enfants vietnamiens.

Festival national de ca trù en août prochain à Hanoi

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Festival national de ca trù en août prochain à Hanoi: Selon le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, le festival national de ca trù 2014 aura lieu en août à Hanoi.

Organisé par l’Académie nationale de musique du Vietnam, cet événement réunira des clubs venus de 15 villes et provinces telles que Hanoi, Bac Ninh, Hà Tinh, Hai Duong…

Bien que le ca trù soit implanté dans 15 villes et provinces du Nord et dans la partie Nord du Centre, ce festival verra aussi la participation de certaines localités du Sud dont Hô Chi Minh-Ville.

Le ca trù (chant des courtisanes) était très à la mode au début du XVe siècle. Il a connu des hauts et des bas, mais s’est néanmoins transmis jusqu’à maintenant. Il reste un art traditionnel parmi les plus connus du pays.

Hanoi est considérée comme un des hauts lieux du ca trù. Comme bien d’autres types artistiques du pays, le ca trù n’est pas un art propre à la terre de Thang Long (autre nom pour désigner Hanoi) mais c’est là qu’il s’est épanoui, en liaison avec l’intense vie culturelle qui règne ici.

Chant Ca tru

Depuis 2009, le ca trù a fait son entrée dans la liste des patrimoines immatériels nécessitant une sauvegarde d’urgence. Cette année-là, le pays recensait 20 clubs dont plus de la moitié à Hanoi. Leur nombre n’a cessé de reculer, et les vieux artistes, les plus expérimentés, ont quitté ce monde les uns après les autres, sans que personne ou presque ne reprenne le flambeau.

À côté des efforts visant les artistes, les experts, cet art traditionnel nécessite aussi la contribution de toute la société, car le risque de non transmission aux générations futures est réel. Plus que jamais, le ca trù, patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente reconnue par l’UNESCO, a besoin d’une protection de la part de toute la société pour ne pas tomber dans l’oubli

Littérature vietnamienne fait face à la scène internationale

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Littérature vietnamienne fait face à la scène internationale: Après près de 30 ans de Renouveau et dans un contexte d’intégration internationale, la littérature vietnamienne est en pleine mutation. L’Académie des sciences sociales du Vietnam a récemment organisé une conférence pour mettre en valeur les ouvrages et faire le point sur les problématiques actuelles.

«Depuis 1986, la littérature vietnamienne a connu des changements en matière de langage, dans la méthode d’explication et dans la structure de ses genres. Les œuvres des auteurs étrangers, qui sont de plus en plus nombreuses, affectent beaucoup les valeurs traditionnelles. Les échanges entre les écrivains des différents pays constituent un besoin nécessaire. Il n’existe pas de limites dans la création littéraire», s’est exprimé le professeur Nguyên Xuân Thang, président de l’Académie des sciences sociales du Vietnam, lors de la conférence «Le développement de la littérature vietnamienne dans le contexte de Renouveau et d’intégration internationale», récemment organisée à Hanoi.

Livres vietnamiens

Selon le professeur adjoint Nguyên Dang Diêp, directeur de l’Institut de littérature, les écrivains d’aujourd’hui s’intéressent particulièrement à exprimer le patriotisme, les sentiments humains, les actualités, les pensées des hommes modernes… La plupart d’entre eux traitent de la rénovation du pays, des problèmes historiques et de la culture traditionnelle sous un regard moderne. Cependant, après près de 30 ans de Renouveau du pays, la littérature du Vietnam n’est pas encore reconnue pour ses chefs d’œuvres et ses grands ouvrages scientifiques, sociaux et humanitaires sur le plan international.

Selon les experts, il est nécessaire de créer un environnement favorable pour que les écrivains puissent développer leurs talents et renforcer les échanges culturels. En encourageant le public à participer activement aux activités artistiques, la littérature vietnamienne gagnerait en reconnaissance dans le monde.

Xing Nha épopée des Ê dê et des Jarai à Tay Nguyen

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Xing Nha épopée des Ê dê et des Jarai à Tay Nguyen: Le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) est l’habitat de nombreuses ethnies minoritaires parmi lesquelles les Ê dê et les Jarai. Dans la riche littérature orale de ces ethnies, la chanson épique Xing Nha est un véritable joyau.

L’épopée Xing Nha reflète les mœurs et coutumes d’une société primitive. Le héros de l’épopée, Xing Nha, incarne l’invincibilité du peuple dans le combat contre l’oppression et son cortège de cruautés, de violences et d’injustices que représente le vieux chef de tribu Jaro Bu. Xing Nha était le fils du chef de tribu Jaro Kok. Celui-ci vivait, paisible et heureux, au milieu de ses gens avec sa femme et son enfant. Mais le chef d’une tribu voisine, Jaro Bu, qui convoitait ses richesses, lui déclara la guerre.

Au cours de la bataille, Jaro Kok tomba sous les coups de Jaro Bu. Sa femme, Hobia Da, fut emmenée en esclavage. Les gens fidèles au chef vaincu réussirent cependant à sauver le petit Xing Nha. Des années s’écoulèrent, Xing Nha devint un fort et grand jeune homme. Il se rendit seul dans le village de Jaro Bu pour venger son père. Il réussit à tuer Jaro Bu et à libérer sa mère Hobia Da.

 Les Ê dê et les Jarai vivent majoritairement au Tây Nguyên

Nous donnons ci-dessous la traduction faite par Nguyên Van Thu d’un extrait de la chanson qui relate les péripéties du voyage de Xing Nha vers le village de Jaro Bu, le combat à mort qui s’en suivit et la victoire du jeune héros). Les intertitres de l’extrait donnés par la rédaction sont là pour faciliter la lecture.

Rencontre de sa mère

(Xing Nha, armé de son bouclier et de son long sabre, partit en direction du soleil couchant. Il rencontra la fille Hobia Blao qui gardait le rây (1) de la tribu de Jaro Bu. On l’informa que sa mère était devenue esclave chez Jaro Bu. Déchiré à l’idée de savoir que sa mère était maltraitée, il chercha à rendre visite à sa mère grâce à l’aide de Hobia Blao, ndlr).

À la vue de sa mère, si maigre et si misérable, Xing Nha pu à peine contenir des larmes de douleur.
– Bien le bonjour, à vous, jeune hôte ! dit Hobia Da. Que voulez-vous de moi ?
– Je suis l’ami de votre fils Xing Nha. Il m’a demandé de venir vous rendre visite, Juk(2) !
Au nom de Xing Nha, Hobia Da défailla de douleur et de joie, et pleura à chaudes larmes.
– Ô mon fils bien-aimé, se lamenta-t-elle, quand tu étais petit, ta mère te portait sur le dos, ton père te nourrissait de légumes des forêts, de l’eau des sources. Je te regardais grandir chaque jour, j’espérais te voir devenir un homme afin d’aider ton père à confectionner les bottes de paille et les liens de bambous pour construire les maisons. Mais, hélas ! Ils sont venus jusque dans sa maison capturer ta mère et l’ont emmenée en esclavage garder les porcs et chasser les oiseaux. Devant les larmes de sa mère, Xing Nha ne pouvait plus contenir sa douleur. Il se leva et s’écria:
– Mère ! Me voici, je suis ton fils Xing Nha !
– Ô Dieu Yang ! ce n’est pas possible !…, cria Hobia Da, saisie d’une indicible émotion. Mon fils couvert de bracelets d’or et d’argent m’a été déjà enlevé par les diables. Xing Nha lui montra alors la jupe que sa fiancée lui avait remise.
– Regarde mère ! Reconnais-tu ton ancienne jupe ? Reconnais-tu les broderies que tu as exécutées de tes propres mains lors des veillées à notre +rây+ ? C’est moi, ton fils Xing Nha qui te la rapporte aujourd’hui !
Les yeux hagards, Hobia Da reconnut la jupe. Elle tomba à genoux en pleurant à chaudes larmes.
– Ô merci Dieu Yang, sanglota-t-elle ! Sauve-moi, ramène-moi chez nous, je n’en peux plus…
– Je te le promets, mère ; mais plus tard. Tu vois, je suis jeune et vigoureux, je voudrais d’abord me rendre au village de Jaro Bu !…
Tout en parlant, Xing Nha fit scintiller la lame de son sabre au soleil. Puis il tailla rapidement des gros bâtons avec lesquels il se mit à dévaster furieusement le paddy de Jaro Bu sur toute l’étendue d’une colline.

 Sourires des filles Ê dê.

La belle Hobia Blao

Hobia Blao, fascinée, les yeux brillants de joie comme si une paire d’oiseaux +cu cu+ y chantaient, plongea son regard dans les yeux du jeune homme et dit :
– Ô oiseau étranger ! Pour qui as-tu chanté jusqu’ici ?
Xing Nha qui la comprit à demi-mot, répartit aussitôt :
– Ô, belle Hobia Blao ! Dans ce village, le rat a-t-il déjà grimpé sur le +pra+, le rhinocéros a-t-il déjà élu domicile sous les pilotis ?
– Hélas, pas encore, Xing Nha ! Mon corps est comme l’arbre calciné…placé sur le chemin, aucun voyageur ne voudrait le ramasser. Maladroites sont mes mains incapables de broder les papillons volant au-dessus des fleurs, ou les étoiles et les nuages dans le ciel.
Puis les deux jeunes gens échangèrent du bétel et du tabac et se tinrent longuement par la main, la jambe gauche du jeune homme s’allongeait à côté de celle, blanche comme du coton, de Hobia Blao.
– Le jeune homme, soupira Xing Nha, est hélas boiteux, borgne et manchot. Voudrais-tu de lui, Hobia Blao ?
– Ô, Xing Nha ! Il paraît que tu es déjà marié ? Ta femme ne s’appelle-t-elle pas Bra Tang ?
– … Je suis séparé de ma mère depuis ma tendre enfance, je suis orphelin de père depuis le temps où je ne savais pas encore lâcher le cerf-volant. Qui donc aurait voulu m’épouser, pauvre et miséreux comme je suis ?
– Réponds-moi franchement, Xing Nha pourquoi Bra Tang ne t’a-t-elle pas accompagné ?
– Je n’ai besoin de personne, autre que ma Hobia Blao. J’ai fixé désormais mon choix dans ce village pour planter mon maïs, mon riz et mes bananiers. Et après une journée passée dans la hutte de Hobia Blao, celle-ci lui dit :
– Ô Xing Nha ! Nous voilà désormais comme les deux gongs suspendus au vent, notre amour est comme la flamme de la lampe qui brille dans la nuit…
Vint la nuit. Hobia Blao s’assit tout près de son bien-aimé. Elle chanta un chant mélodieux pareil à la saveur sucrée du tendre maïs, de l’épi naissant du paddy. Son chant merveilleux s’épanchait comme une source intarissable jusqu’à l’aurore.
Le lendemain, il prirent tous les trois le chemin du village de Jaro Bu, Hobia Da marchant en tête suivie de Hobia Blao, Xing Nha fermant la marche. À la porte du village, le jeune homme déposa son bouclier et son sabre au pied d’un pilier qui s’incurva sous le poids de l’arme.

Ethnie du Vietnam Ethnie du Vietnam
Les Ê-đê préservent toujours leur régime matriarcal


Le combat

(Xing Nha suit sa mère et Hobia Blao à la maison de Jaro Bu. Il voit sa mère maltraitée par Hobia Gue, la femme de Jaro Bu. Xing Nha et Jaro Bu se sont affrontés, ndrl).

Jaro Bu lacha l’éléphant de Porong Mung, le même qui avait tué jadis Jaro Kok, un éléphant terrible toujours prêt au combat ! La bête fonça alors sur Xing Nha, l’une de ses redoutables défenses pointées vers le haut, l’autre vers le bas. Xing Nha bondit. Il empoigna les défenses de la bête, les secoua en avant et en arrière. L’éléphant barrit rageusement….
– Ô mes frères, cria Jaro Bu, affolé ! Xing Pu, Xing Pa, Xing La, Porong Tit, Porong Pha, Porong Mung ! Le plus redoutable de nos éléphants a été vaincu par Xing Nha.
– Ô Jaro Bu ! s’écria Xing Nha, prenez donc votre bouclier et votre sable !
Jaro Bu brandit le bouclier et le sabre. Mais à sa surprise, ils se brisèrent en morceaux.
– Ô Dieu Yang ! se lamenta Jaro Bu, qu’avez-vous fait de mes armes ?
– Ainsi votre bouclier et votre sabre ont vieilli comme vous. Allons ! que les sept frères Jaro Bu viennent avec moi à la porte du village examiner mon bouclier et mon sabre.
À cet instant, des nuages gros comme des montagnes obscurcissaient le ciel. Le tonnerre gronda. La porte du village était fortement inclinée d’un côté.
– Ce diable de Xing Nha a renversé la porte de notre village, hurla Jaro Bu.
– Ô Jaro Bu ! que vous et vos six frères essayent donc de soulever mon bouclier.
Jaro Bu s’arcbouta. Il saisit les courrois du bouclier et fit un effort prodigieux pour le soulever. La sueur inondait son front et sa poitrine, mais le bouclier ne bougea pas. Cinq autres frères de Jaro Bu lui prêtèrent vainement la main. C’était maintenant au tour de Porong Mung. De toutes ses forces, il réussit seulement à soulever le bouclier assez haut pour qu’un coq pût passer dessous. Xing Nha saisit alors son arme, la brandit bien haut au-dessus de sa tête et commença à exécuter des moulinets. Xing Nha tournoya le bouclier vers l’avant, provoquant un tel souffle qu’une toiture fut emportée. Puis il le tournoya vers l’arrière et c’était une autre qui s’écroula. Xing Nha tournoya toujours son arme.

 Une classe du primaire des Ê-đê au Tây Nguen
Une classe du primaire des Ê-đê au Tây Nguen


Des moulinets de Xing Nha

La maison de Jaro Bu vacilla. Le vent souffla de la montagne +Mo dan+. La maison du village de Jaro Bu furent bousculées. La tempête se déchaîna de la montagne +Ho mu+. Les maisons du village de Jaro Bu furent bousculées. La volaille, les cochons volèrent en l’air comme des feuilles d’arbres. L’eau du ruisseau déborda de son lit, emportant sur son passage poules, cochons, bœufs, buffles et esclaves de Jaro Bu.
Jaro Bu, épouvanté, appela à l’aide :
– Ô Hobia Blao ! Dis à Xing Nha de s’arrêter. Je ne garderai plus sa mère prisonnière. Je lui rendrai les gens, les esclaves, les biens de son père.
– Je ne le ferais point ! Et n’essayez pas de tromper une pauvre fille.
– Si j’essayais de te tromper, tous mes biens passeraient entre tes mains et je deviendrais ton domestique, le gardien de ta basse-cour.
Hobia Blao se vêtit de sa belle jupe, passa à ses chevilles des colliers d’or étincelant comme des étoiles. Elle courut vers Xing Nha qui continua à faire des moulinets avec son bouclier.
– Qui es-tu ?
– C’est moi Hobia Blao !
– Que veux-tu ?
– Jaro Bu te prie de cesser tes moulinets. Le vent a brisé toutes les jarres. Les esclaves de Jaro Bu ont été jetés à terre comme le citronnier et l’arbre «lach» submergés par les grandes crues. Jaro Bu et ses frères proposent de rendre la liberté à ta mère et de te restituer tous les biens qui appartenaient à ton père.
Xing Nha laissa choir son arme, apaisant d’un seul coup la tempête qui s’abattit sur le village. Les oiseaux +ket+ les oiseaux +ko tuôn+ recommencement à se disputer les fruits sur les arbres et reprirent leurs gazouillis.
– Je vous rendrai tous les gongs et les jarres qui appartenaient à votre père, lui dit Jaro Bu.
– D’accord ! répondit Xing Nha. Mais attention Jaro Bu ! Si, par malheur vous reniez vos paroles je saurai alors vous retrouver et vous abattre.
Le lendemain matin, Xing Nha retourna au +rây+ de Hobia Blao. Hobia Da, sa mère, lui dit :
– Ô Xing Nha ! Mon fils bien-aimé ! Maintenant rentrons vite chez nous.
– Ô ma mère ! Comment pourrions-nous rentrer chez nous alors que mon corps est encore en sueur, que ma gorge est sèche, alors que je n’ai pas pu encore venger complètement les os de mon père ?
Devant lui, se tenait Hobia Blao qui revint du +rây+, le corps mouillé par la brume matinale, les seins adorables et frais comme le soleil à son lever.