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Falaise de Da Dia quand Dame Nature se fait artiste

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

Falaise de Da Dia quand Dame Nature se fait artiste: La falaise de Da Dia, dans la province de Phu Yên (Centre) est un amalgame composé de 35.000 pierres cylindriques superposées formant une composition étrange de grands rochers escarpés dans un lieu où se défient le calme et les vagues. Ce site a d’ailleurs été reconnu patrimoine national en 1997.

Situé à un peu plus de 40 km au nord de la ville de Tuy Hoà, Ghênh Da Dia se trouve sur le territoire administratif de la commune d’An Ninh Dông, province de Phu Yên. Long de 200 m pour 50 m de large, le site propose un paysage sensationnel façonné par une géologie quelque peu capricieuse.

La falaise de Da Dia, dans la province de Phu Yên (Centre)

Selon les recherches effectuées par les géologues du groupe 703, Ghênh Da Dia est entièrement constitué de basalte issu de l’activité volcanique dans la haute montagne Vân Hòa (Son Hòa), à 30 km du site à vol d’oiseau. Il y a près de 200 millions d’années, une importante éruption a provoqué une coulée de lave qui s’est épanchée en s’épaississant. Au cours de son refroidissement, la roche s’est rétractée en colonnes prismées perpendiculaires aux surfaces froides (le sol et l’air), formant ces fameux orgues volcaniques.

Ces blocs de roches de différentes formes font penser, vus du ciel, à une ruche géante qui borde le rivage, et ressemble à des assiettes empilées lorsque l’on est à proximité. C’est d’ailleurs cette comparaison qui lui a valu son nom : Ghênh Da Dia ( dia voulant dire assiette en vietnamien).

Les coloris de ces orgues volcaniques oscillent du noir au brun jaune. Chaque prisme fait une épaisseur de l’ordre de 60-80 cm, mais les tailles et leur volume sont très hétérogènes. La mer – et les vagues qui déferlent à longueur de temps – faisant son travail érosif, des flaques rondes et luisantes sont maintenant bien visibles. La concavité en son centre accumule l’eau de pluie et de mer, et de nombreux poissons multicolores s’y retrouvent piégés, entourés de ces formations géologiques pour le moins spectaculaires, conférant au site un aspect féérique.

Ghênh Da Dia semble avoir été béni des dieux. Les paysages laissés intacts, la mer turquoise, ces prismes qui émergent de la mer et pointent droit vers le ciel, le fracas des vagues qui déferlent et la douce brise donnent une sensation de pureté et de fraîcheur à tous ceux qui ont le privilège de partir en excursion sur les lieux. Ngô Hùng Công, touriste, est sous le charme : «Sitôt arrivé à Ghênh Da Dia, j’ai posé mes mains sur les roches. J’ai alors pu me laisser envahir par la majesté de ce paysage au bruit des vagues et du vent. Je me suis senti débarrassé de toutes les tensions accumulées précédemment. Une sensation que l’on ne peut percevoir qu’une fois sur place» .

Les paysages jouxtant Ghênh Da Dia sont aussi une invitation à l’évasion. Au loin, la valse des navires voguant au milieu de cette immensité bleue. À côté, la plage Bàng, constituée de sable blanc et qui s’étire sur 3 km, baignée par des eaux cristallines. L’endroit idéal pour se détendre et faire du camping, et certainement le plus attrayant de la province de Phu Yên, voire peut-être même du Vietnam. Libre à vous d’en juger.

Les week-ends et fêtes, de nombreux groupes de touristes de différentes provinces font le déplacement pour se détendre et découvrir la beauté mystérieuse de ces orgues basaltiques. Au menu des réjouissances : baignades, rigolades et photos sur les orgues basaltiques. Duong Thi Thanh Truc, touriste : «Ces paysages sont complètement différents de ce que j’ai pu voir par le passé. Cette beauté immaculée, majestueuse, a exercé une étrange attraction sur moi. Je ne voulais pas partir ! J’espère y revenir un jour».

Dans le monde, ces formations se présentent un peu partout où il y a eu une activité volcanique. Si Ghênh Da Dia au Vietnam vaut le déplacement, les trois orgues volcaniques les plus spectaculaires sont ceux de Giant’s Causeway (Irlande), de Los Órganos (Espagne) et de Fingal’s Cave (Écosse)

Le tourisme de la capitale Hanoi

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

Le tourisme de la capitale Hanoi: Au premier semestre, Hanoi a accueilli 1,5 million de touristes étrangers. Sur ce total, 93,6% ont jugé belle la capitale du Vietnam et 81% souhaitent y retourner.

Le tourisme de la capitale Hanoi

Selon Mai Tiên Dung, vice-directeur du Service de la culture, des sports et dutourisme de Hanoi, le tourisme de la capitale évolue de jour en jour, attirant toujours davantage de touristes vietnamiens comme étrangers. Hanoi maintient sa position d’une destination de prédilection des voyageurs et de centretouristique du delta du fleuve Rouge.

Hanoi se classe première du pays en terme de patrimoines et vestiges recensés (plus de 5.175). C’est un avantage pour développer des circuits touristiquesculturels, religieux et écologiques.

Hanoi s’intéresse aussi au développement du tourisme de MICE (voyage associé avec conférence, exposition et événements), à la construction de nouveaux hôtels de luxe pour mieux répondre aux besoins des touristes.

Cinq ans après l’extension de ses limites administratives, l’afflux touristique à Hanoi a augmenté de 6,3% par an en moyenne.

À présent, Hanoi continue de créer des produits touristiques typiques, d’accélérer la publication et la promotion du tourisme. La capitale a officiellement créé un organe d’assistance aux touristes qui prend en charge la fourniture d’informations et la présentation de services de qualité, a fait savoir Tô Van Dông, directeur du Service de la culture, des sports et du tourisme de Hanoi.

Cette action concrète démontre la détermination de créer un environnementtouristique sûr, attrayant et sans mauvaises surprises, a-t-il ajouté.

Ghênh Da Dia merveille géologique de la province de Phu Yên

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

Ghênh Da Dia merveille géologique de la province de Phu Yên: Le Vietnam, pays littoral, comporte de nombreuses côtes rocheuses. La plus extraordinaire est sans conteste celle des orgues volcaniques de Ghênh Da Dia, dans la province de Phu Yên. Ce site a d’ailleurs été reconnu patrimoine national en 1997.

Situé à un peu plus de 40 km au nord de la ville de Tuy Hoà, Ghênh Da Dia se trouve sur le territoire administratif de la commune d’An Ninh Dông, province de Phu Yên. Long de 200 m pour 50 m de large, le site propose un paysage sensationnel façonné par une géologie quelque peu capricieuse.

Ghênh Da Dia, ou lorsque la nature voit les choses en grand.

Selon les recherches effectuées par les géologues du groupe 703, Ghênh Da Dia est entièrement constitué de basalte issu de l’activité volcanique dans la haute montagne Vân Hòa (Son Hòa), à 30 km du site à vol d’oiseau. Il y a près de 200 millions d’années, une importante éruption a provoqué une coulée de lave qui s’est épanchée en s’épaississant. Au cours de son refroidissement, la roche s’est rétractée en colonnes prismées perpendiculaires aux surfaces froides (le sol et l’air), formant ces fameux orgues volcaniques.

Ces blocs de roches de différentes formes font penser, vus du ciel, à une ruche géante qui borde le rivage, et ressemble à des assiettes empilées lorsque l’on est à proximité. C’est d’ailleurs cette comparaison qui lui a valu son nom : Ghênh Da Dia (dia voulant dire assiette en vietnamien).

Les roches volcaniques arborent de superbes couleurs.

Les coloris de ces orgues volcaniques oscillent du noir au brun jaune. Chaque prisme fait une épaisseur de l’ordre de 60-80 cm, mais les tailles et leur volume sont très hétérogènes. La mer – et les vagues qui déferlent à longueur de temps – faisant son travail érosif, des flaques rondes et luisantes sont maintenant bien visibles. La concavité en son centre accumule l’eau de pluie et de mer, et de nombreux poissons multicolores s’y retrouvent piégés, entourés de ces formations géologiques pour le moins spectaculaires, conférant au site un aspect féérique.

Lorsque Dame nature se donne en spectacle

Ghênh Da Dia semble avoir été béni des dieux. Les paysages laissés intacts, la mer turquoise, ces prismes qui émergent de la mer et pointent droit vers le ciel, le fracas des vagues qui déferlent et la douce brise donnent une sensation de pureté et de fraîcheur à tous ceux qui ont le privilège de partir en excursion sur les lieux. Ngô Hùng Công, touriste, est sous le charme : «Sitôt arrivé à Ghênh Da Dia, j’ai posé mes mains sur les roches. J’ai alors pu me laisser envahir par la majesté de ce paysage au bruit des vagues et du vent. Je me suis senti débarrassé de toutes les tensions accumulées précédemment. Une sensation que l’on ne peut percevoir qu’une fois sur place».

Les touristes viennent nombreux pour se détendre et découvrir la beauté mystérieuse du site.

Les paysages jouxtant Ghênh Da Dia sont aussi une invitation à l’évasion. Au loin, la valse des navires voguant au milieu de cette immensité bleue. À côté, la plage Bàng, constituée de sable blanc et qui s’étire sur 3 km, baignée par des eaux cristallines. L’endroit idéal pour se détendre et faire du camping, et certainement le plus attrayant de la province de Phu Yên, voire peut-être même du Vietnam. Libre à vous d’en juger.

Les week-ends et fêtes, de nombreux groupes de touristes de différentes provinces font le déplacement pour se détendre et découvrir la beauté mystérieuse de ces orgues basaltiques. Au menu des réjouissances : baignades, rigolades et photos sur les orgues basaltiques. Duong Thi Thanh Truc, touriste : «Ces paysages sont complètement différents de ce que j’ai pu voir par le passé. Cette beauté immaculée, majestueuse, a exercé une étrange attraction sur moi. Je ne voulais pas partir ! J’espère y revenir un jour».

Dans le monde, ces formations se présentent un peu partout où il y a eu une activité volcanique. Si Ghênh Da Dia au Vietnam vaut le déplacement, les trois orgues volcaniques les plus spectaculaires sont ceux de Giant’s Causeway (Irlande), de Los Órganos (Espagne) et de Fingal’s Cave (Écosse).

Le culte de la fécondité au Vietnam

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Le culte de la fécondité au Vietnam: dans la religion et la croyance vietnam: Au Vietnam, depuis l’aube de temps, maintenir et multiplier la vie a été le besoin primordial de l’homme. Pour une culture d’origine agricole, ces deux aspects sont doublement importants

Le culte de la fécondité dans la religion et la croyance Vietnam

Pour maintenir la vie, il faut que les récoltes soient abondantes. Pour la développer, il fut que l’homme se multiplie. Dans le type de culture, les deux concepts: produire du riz pour maintenir la vie et produire des hommes pour maintenir l’espace sont de même nature. C’est l’alliance de deux éléments de natures différentes ( la terre et le ciel, le père et la mère où le yin et yang)

Le résultat est l’apparition d’un culte de la fécondité ( tin nguong phon thuc, phon = fertile, thuc = mutiplication). Au vietnam, ce culte a perduré tout lelong de l’histoire et peut revêtir deux formes pratiques: Vénération des organes sexuels mâle et femelle, et culte de l’axe sexuel.

Le culte des organes sexuels mâle et femelle est appelé culte du sinh thuc khi (esprit de la reproduction). C’est la forme la plus simple du culte de la fécondité, répandue dans toutes les cultures agricoles du monde. Des figures masculines et féminines avec des organes sexuels bien nets ont été retourvés sur des sculptures de pierre de plusieurs millénaires avant J-C, des dessins gravés sur d’antiques blocs de pierre dans la vallée de Sapa. La décoration des maisons funéraires des Hauts – plateaux du centre du Tay Nguyen comprote souvent des figurines.

Dans de nombreux endroits, on pratique le culte du No Nuong (No= le coin, symbolisant le phallus et Nuong = spathe d’aréquier de forme ovale, sybolisantla vulve. À la fête villageois de Dong ky (Bac Ninh) il y a la procession traditionnelle des sexes (en bois) le 6 è jour du premier mois de l’année. A la fin de la procession, on brûle les deux objets et les cendres sont partagées entre tous les habitants pour porter chance.

Le culte des organes sexuels se pratique encore avec des colonnes en pierre naturelles, ou sculptées, avec éventuellement des incsriptions, érigées devant les temples, les chapelles, les maisnos communales ou les pagodes, ou toutes sortes de creux (trous ou fentes au pied des arbres séculaires ou grottes et cavernes dans les parois de montagnes).

Le culte de la fécondité au Vietnam

A côté de la vénération des organes sexuels (= élément), semblable à de nombreuses autres populations d’agriculteurs, les rizicultures en terrain inondé, avec leur esprit qui met l’accent sur les relations, ont encore l’habitude de vénérer l’acte sexuel.

Sur le couvercle de la jarre en bronze trouvée dans le village de Dao Thinh ( Yen Bai) datant de 500 ans avant J-C) autour de l’image du soleil (comme sur les tambours de bronze), il y a des images de 4 couples en plein repport sexuel. Maintenant, quand on construit les maisons funéraires des Hauts plateaux du centre, on installe souvent des statuettes de garçon et de fille pratiquant l’acte sexuel d’une façon tout à fait naturelle, avec des organes agrandis.

Il y a également plein d’images des animaux et d’oiseaux qui s’accouplent sur le corps du tambour de bronze du Vietnam datant de 3000 à 4000 ans que nous avons trouvé dans tout le long du Deltat du fleuve rouge.

A l’occasion de la grande fête au Temple des rois Hungs ( la première dynastie du Vietnam), se perpétue la danse “Tung Di”: les garçons et les filles dansent sexuels mâles et femelles. A chaque coup de tam-tam qui rythme la danse, ils lèvent les objets tenus dans la main et les font s’entrechoquer (di)

Depuis la nuit des temps, le mortier et le pilon ont été des instruments qui touchent de très près le paysan de l’Asie du Sud-est et qui symbolisent manifestement les organes de reporduction mâles et femelles, et l’action de piler de riz, l’acte sexuel. Sur les tambour de bronze, on voit de nombreuses images de garçons et filles pilant le riz en couple.

Si on ne saisit pas les relations entre le pilage du riz et le culte de la fécondité, on ne pourra pas comprendre la coutume “Gia coi don Dau” (coups de pilon dans le mortier pour accueillir la mariée): La famille du mariée arrive, on donne quelques coups de pilon dans le mortier avant de la faire entrer dans la maison, c’est le souhait au jeune couple d’avoir une famille nombreuse. On ne pourra pas comprendre davantage cette habitude de certains anciens villages où les garçons et filles font des chants alternés en tapant dans un mortier (vide) avec un pilon. Certainement pour marquer le rythme, mais en dehors du fait de garder le tempo du chant, cet acte doit traduire le souhait des jeunes gens de pourvoir s’unir et d’avoir des enfants. Et on ne comprendra pas non plus le jeu ‘‘cuop cau’’ (lutte pour la balle) un jeu vietnamien original, très prisé dans la région de Phong Chau (Phu Tho) et les environs, où deux équipes cherchent à s’emparer d’une balle en coton rouge (yang) pour ensuite la mette dans un trou (yin).

Le rôle du culte de la fécondité est si important dans la vie du vietnam antique que le tambour de bronze, symbole de la puissance et du pouvoir…, est en même temps symbole de tous ses aspects de ce culte: La forme du tambour a été élaborée à partir du mortier pour piler le riz, on frappe le tambour comme on pile le riz, en tapant avec la longue masse tenue verticalement, comme le montrent les gravures sur les tambours mêmes. Sur la façade du tambour, un soleil dartant ses rayons symbolise la puissance mâle et entre les rayons, il y a des formes ovales de feuilles avec une fente, symbole de l’essence de la femelle.

Le culte de la fécondité Vietnam

Même de représentations qu’on pourrait croire très éloignées de ces croyances, comme la Pagode à Pilier Unique très célèbre dans le quartier d’Ho Chi Minh à Hanoi, la pagode elle même est carré (yin), perchée sur un pilier en bois cylindrique (yang) planté dans un bassin carré ( yin) qui , au temps de Ly, était lui-même enturé d’un bassin rond (yang).

La tour du pinceau (Thap But en forme de pilon – yang) et la tribune de l’encrier Ngoc Son; ou encore la fenêtre ronde (yang) qui représente la constellation Khuê au pavillon “ Khuê van Cac” (dans le temple de la littérature) qui se reflète dans le bassin carré (yin) par exemple expliquent bien cette vénération de la fécondité.

D’ailleurs dans tous les lieux de culte, on dispose souvent, par rapport à l’autel des ancêtres, une cloche en métal à droite et un tambour en bois à gauche. Ce fait si simple est né à la fois de la théorie des Cinq principe et de la croyance de la fertilité: Le bois, du princepe Moc, est placé à gauche, l’Est, Yang. Le métal, du principe Kim, est placé à droite, l’Ouest, Yin. Le son de la cloche en bois, grave, doit se mélanger avec celui, métallique de celle en bronze: sans l’homme et la femme, sans un mélange harmonieux du Yin et du Yang, il ne saurait y avoir de vie éternel.

Même le gong, un instrument musical des minorités ethniques du Vietnam, qui imite la poitrine de la femme, est aussi symbole de la féminité. Il y a un proverbe qui dit: Lenh ông không bang công ba” ( le canon d’alarme de Monsieur n’est pas aussi fort que le gong de Madame).

Art décoratif

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Art décoratif: Edifices cultuels, palais, riches demeures sont souvent très décorés : écrans, arêtes faitières et autres éléments de toît, cloisons, piliers en sont les supports. Les motifs de décoration sont de diverse nature : des symboles religieux (bouddhistes, taoïstes), les quatre animaux aux pouvoirs surnaturels, tu linh (c’est à dire le dragon, la licorne, la torture et le phénix), des caractères chinois

Lacquage au vietnam

Tho, la longévité, Loc, la richesse,  Phuc, le bonheur,

des motifs géométriques, des motifs végétaux. Ces mêmes motifs peuvent se retrouver sur du mobilier, des bijoux, etc. L’étude qu’en a fait le Père Cadière dans le Bulletin des Amis du Vieux Hué (BAVH) en 1917 est remarquable. Elle a été largement mise à contribution ici.

L’art décoratif vietnamien, du moins celui qu’on connaît le mieux, c’est à dire celui du 19ème siècle, joue la stylisation des motifs et, genéralement, la convention. Les motifs ornementaux, souvent utilisés en association, se présentent alors selon un code sévère ou des alliances convenues. Certaines de ces associations peuvent être basées sur un jeu de mots.

Parfois cette association, plus intime, devient véritable transformation et nous constatons le passage complet d’un motif à un autre motif : l’un des éléments constitutifs du sujet perd successivement ses caractères distinctifs pour aboutir à la représentation de l’autre élément.

Village de la lacque

Ainsi, par exemple, les représentations du dragon et du rameau feuillu, ou de la fleur de nénuphar et du dragon, sont comme des instantanés qui montrent le passage d’un élément à l’autre, sa véritable transformation de l’un en l’autre. C’est d’ailleurs le terme hoa, transformation, qui est employé. C’est dans ce procédé que réside le plus souvent la créativité de l’artiste. Il fait songer à ces divertissements à base d’écriture de certains lettrés où la créativité s’exerce aussi à la transformation en jouant tout à la fois sur les mots, l’écriture et les sons.

Parmi les caractères de l’écriture qui sont aussi des motifs d’ornement le caractère Thä apparaît fréquemment inscrit sur de nombreux monuments publics ou lieux privés.

Le caractère Phuc lui, a été l’objet d’un véritable jeu de mots ritualisé. En effet le mot phóc désigne le bonheur mais il désigne aussi la chauve-souris. Le caractère est écrit de manière différente suivant le sens mais la prononciation est la même. Celà a suffit pour créer le symbolisme. La chauve-souris est devenue le symbole du bonheur, l’image de l’animal étant « lue » comme un caractère et signifiant le bonheur.

Le dragon est l’animal le plus utilisé dans l’art vietnamien. Tout comme la licorne, le phénix et la tortue, il communique par son image les qualités qu’il possède. Il est le symbole de l’empereur. Il est aussi, plus généralement, le symbole de l’homme alors que le phénix est le symbole de la femme. Lorsqu’il figure à côté du phénix et du caractère H-O, la joie, celà signifie le bonheur conjugal.

lacquer au vietnam

Le dragon est représenté de diverses façons. Dans toute sa longueur sur les arêtes de toit, les rampes d’éscalier, etc. En entier, mais vu de face, c’est le « dragon dans le nid » qui décore des façades de portail. Lorsqu’il est ainsi vu de face, il tient dans sa bouche le caractère Thä. Il est alors dénommé « le dragon qui mange le caractère Tho »

Bonheur et longévité peuvent aussi être symbolisés dans de véritables tableaux. L’allégorie n’est plus codée par l’écriture. On entre alors dans un domaine qui relève désormais de la peinture, comme dans l’exemple ci-contre.

dans la rue…

Les motifs d’écriture sur la pierre, le bronze, le bois sont fréquents au Vietnam. Nous donnons ici quelques exemples de bâtiments ou d’objets ainsi marqués :

Art décoratif et écriture sont fortement liés au Vietnam. Mais les bâtiments religieux ou officiels ne sont pas les seuls à présenter de tels motifs. Petite promenade dans la rue hier et aujourdhui :

Depuis quelques années, le commerce privé se développe aussi bien en ville que dans les villages et les boutiques proposent de plus en plus de marchandises. Des enseignes signalent, de façon de plus en plus évidente ces commerces. A Hanoi, on ne peut manquer d’être frappés par la manière dont elles cherchent à capter l’interêt du passant.

On remarque un goût certain pour l’écriture au détriment du dessin. Les mots (en quèc ng÷ généralement mais quelque fois en caractères chinois) sont disposés selon un schéma familier, celui des « Cau Doi », les sentences parallèles.

magazins de la lacque

Cette remarque fait inévitablement penser à l’analyse que faisaient Pierre Huard et Maurice Durand dans « Connaissance du Vietnam » (Hanoi, EFEO, 1954) à propos de la décoration dans la vie quotidienne des Vietnamiens. Ils disent en effet ceci : « il est très remarquable qu’il n’y ait pas eu de peinture vietnamienne traditionnelle. La décoration sur papier, poursuivent-ils, n’a pas tenté les artisans pourtant si doués pour les arts graphiques.

Etant donnés les rapports de la calligraphie et de la peinture avec le lavis, si étroits dans la culture sinoïde, on peut supposer l’existence d’une imagerie populaire aussi ancienne que les caractères chinois et dont il ne reste rien. L’imagerie populaire récente (19ème siècle) n’est représentée que par peu de spécimen étudiés, entr’autres par le R.P.Y. Laubie (BAVH 1937). Elle ne pouvait pas faire prévoir le développement considérable de la peinture contemporaine. Quoi qu’il en soit, l’ornementation au moyen de sentences verticales ou transversales en caractères chinois est resté pendant longtemps un ornement fondamental de l’habitation vietnamienne ».

L’art du pinceau

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L’art du pinceau: La technique du calligraphe implique donc plus que tout autre la connaissance parfaite de son matériel. Or, la particularité de la calligraphie traditionnelle à la chinoise tient moins à l’usage du pinceau pour écrire qu’à la nature de l’encre utilisée. En effet, celle-ci est telle qu’aucune retouche n’est possible. D’où l’importance de la préparation psychologique du calligraphe et même les effets de mise en scène qui l’accompagnent parfois.

Lacquage vietnam

C’est la vigueur du coup de pinceau qui compte. La pensée et le maniement du pinceau vont donc de pair. Leur simultanéité dans la rapidité est, depuis l’époque où cet « art » a été codifié en Chine – le Bizhentu, « la stratégie du pinceau » de Wei Chuo date du premier quart du 4ème siècle- considérée comme l’expression du génie. La calligraphie serait, en quelque sorte, la part inventive, proprement artistique du lettré.

Compte tenu du statut social élevé qu’il occupe dans le monde sinisé,    l’art d’écrire, de peindre des lettres, est à priori un art distingué. Sa technique, codifiée, nécessite un matériel approprié dont la beauté formelle est parfois extrême surtout s’il s’agit d’un haut mandarin ou d’un roi.

L’encrier, la pierre à encre, seul témoin des époques passées puisque le papier, le pinceau, l’encre sont périssables, est devenu parfois objet de vénération. En Chine, sous les Song, les lettrés chérissaient jalousement les pierres à encre des dynasties précédentes et y gravaient des poèmes. L’empereur vietnamien Tu Duc (1847-1883) cédant à cette tradition avait calligraphié lui-même sur le couvercle du fameux encrier en pierre précieuse qu’il possédait un poème où il l’élevait au marquisat…

tableau de laquage

Sur la table du lettré, on va trouver :

-la pierre à encre dans laquelle on dilue l’encre. Le mouvement de frottement régulier du bâton d’encre contre la pierre, qui permet au calligraphe de faire son encre, « lui permet de rassembler son souffle, d’ordonner ses pensées en même temps qu’il échauffe et délie le poignet et la main » dit Claire Illouz (Les Sept Trésors du lettré. Paris, 1985)

-l’encre, dont on a dit qu’elle avait été inventée par les Coréens. Elle est en forme de bâton, ou de pain, généralement décorée. Elle est obtenue par un alliage de cendre de bois de pin et de colle.

-le pinceau

-le papier

Le papier plus que la soie est le matériau qui s’est révélé le mieux adapté comme support à l’écriture telle qu’elle était pratiquée dans le monde sinisé.

Au début du 20ème siècle, les papetiers étaient localisés dans la province de Hung Hoa, au village de Phó Dinh, et aux portes de Hanoi, au village de Buoi « Lang Buoi », qu’on appelait encore le « village du papier » . Ce village, catholique, comme tout ce qui a touché, à une époque, au livre imprimé et à l’imprimerie typographique, ne possède plus aujourd’hui qu’une petite fabrique de papier artisanal.

La fabrication se déroule selon cinq opérations :

lacquer vietnam

-macération de plusieurs sortes d’écorces dans un bain d’eau de chaux.

-séchage, lavage et broyage dans des mortiers en pierre sous des pilons à bascule pour obtenir la pâte à papier.

-dilution de cette pâte dans des réserviurs contenant de l’eau additionnée de copeaux de mo gç qui contiennent un liant.

-les feuilles sont formées sur des cadres de bois dont le fond est constitué d’un fin treillis.

-les feuilles sont ensuite mises sous presse pour en exprimer l’eau, séparées et séchées.

Aujourd’hui, cette technique artisanale a été abandonnée dans ce village. On n’y fabriquait plus, il y a une dizaine d’années, qu’un papier assez grossier, genre papier d’emballage. Les installations agrandies et rénovées dans les années 1940 étaient encore utilisées en 1986 pour ce type de production.

Le pressage au pilon était remplacé par une forme de séchage sur claies exposées au soleil, tout comme on procède pour les galettes de riz ou les poissons séchés.

Aujourd’hui, les cuves et les hangars sont remplacés par des immeubles.

Fleur lotus au Vietnam

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Fleur lotus: Le lotus (Hoa sen) est une fleur qui porte beaucoup de sens dans la vie quotidienne au Viêt Nam. Elle n’est pas déclarée officiellement fleur nationale du pays.

Toutefois, depuis toujours au Viêt Nam, l’image du lotus symbolise la beauté, la sérénité, l’élévation spirituelle, la pureté. Dans le bouddhisme la fleur de lotus est emblématique de Bouddha.
Depuis longtemps, cette fleur figure des les proverbes traditionnels, des oeuvres littéraires, dans des structures, objets religieux, sur les bâtiments anciens et des objets artisanaux…
Elle est indispensable comme décoration pour des grandes occasions.

Le lotus dans la culture vietnamienne: Le lotus est toujours présent dans la culture du Vietnam. Il se rencontre dans l’art aussi bien que dans la vie quotidienne.
Au Vietnam, le changement de saisons s’exprime souvent par le langage symbolique des fleurs. Dans son discours prononcé au Palais de la présidence lors de sa visite à Hanoi le 17 novembre 2000, le Président américain Bill Clinton s’est rappelé de cet usage, en citant deux vers du Kiêu de Nguyên Du, poète du XVIIIe siècle :
«Les lotus se fanaient, les chrysanthèmes commençaient à fleurir.
Longue était la tristesse, courts les jours. De l’hiver, on passa au printemps.»
Un ami vient de m’envoyer de Paris, Vietnam, le destin du lotus, recueil de morceaux choisis sur la culture vietnamienne, en français. Les auteurs expliquent pourquoi ils ont choisi le lotus : «Domination chinoise, colonisation française, division du pays, guerre de libération nationale, comme le lotus, capable de s’épanouir sur les marais les plus fangeux, la littérature vietnamienne moderne et contemporaine est née sur un sol mouvant de violence».
le lotus dans tous ses états est un film écrit et réalisé en 2011 par Philippe Rostan de Paris. «Les images distillent de bien belles émotions… Il faut les voir et revoir. Elles nous disent le lotus, bien sûr, mais bien d’autres choses, tellement subtiles que les mots ne savent pas le dire…» (Janine Gillon). C’est dire aussi l’actualité du lotus, fleur qui occupe une place importante dans la psyché vietnamienne.

Fleur lotus au VietnamFleur lotus au Vietnam

Image de pureté: Au temps de la colonisation française, j’étudiais par cœur à l’école, à l’âge de six ans la chanson populaire:
Dans l’étang, qu’y a-t-il d’aussi beau que le lotus ?
Feuilles vertes, fleurs blanches, étamines d’or.
Étamines d’or, fleurs blanches, feuilles vertes,
Proche de la boue, mais sans la puanteur de la boue.
L’explication : «Ce texte parle du lotus qui pousse dans les endroits boueux mais qui garde toujours son parfum et ses belles couleurs. Tout comme l’homme de bien gré, bien que vivant avec des personnes mauvaises, ne perd pas son cœur loyal».