La fête du Têt - le Nouvel An traditionnel vietnamien

La fête du Têt – le Nouvel An traditionnel vietnamien

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

La fête du Têt – le Nouvel An traditionnel vietnamien:  Le Têt est l’époque de l’année où le froid de l’hiver se retire et laisse s’installer sur le pays la douce chaleur printalière, c’est aussi la saison de floraison des arbres fruitiers, et plus particulièrement des pêchers et des orangers. Cette période de renouveau de la nature annonce aussi un renouveau pour homme. Retour des forces vives après une dure année de labeur et les difficultés de l’hiver, mais aussi retour des bons sentiments et des grandes résolutions. Le passage du Têt doit permettre à chacun d’oublier ses désirs de vengeance, ses rancunes, ses ressentiments…Dans l’enthousiasme de l’arrivée de la nouvelle année, les défunts ne sont pas oubliés. La veille du Têt les ancêtres sont conviés par un repas- offrande à venir passer les trois jours de fête sous le toit familial. Ils seront ainsi invoqués à chaque repas, tandis que leur autel est garni de fruits, de fleurs et de baguettes d’encens. Le dernier jour de l’année lunaire, toutes les divinités se réunissent au Palais de Jade pour présenter les voeux du peuple à l’Empereur de Jade. De même la semaine précédant le Têt les trois génies du foyer (symbolisés par les trois feux dans les cuisines) quittent le monde d’ici pour porter leur rapport à l’Empereur de Jade également. C’est ainsi que ce dernier est régulièrement tenu au courant des faits et gestes des hommes et qu’il peut, si besoin est, intervenir. Toutefois, profitant de l’absence des génies tutélaires, des divinités protectrices des villes et villages, des rivières et des fleuves, des rizières et montagnes…les démons, les mauvais esprits, les fantômes, pour un temps libérés de toute surveillance, se hâtent parmi les vivants, cherchant à leur nuire rapidement car ils savent que le peuple, habitué à l’intervention secourable des génies, ne sait pas se défendre contre eux mais aussi que les heures leur sont comptées. C’est pourquoi le dernier jour de l’année, un mât en bambou (la légende du Mât en bambou du Têt) d’une dizaine de mètres de long et dégagé de toutes ses feuilles, sauf celle de l’extrémité, est planté devant la maison. Au sommet du mât est collée une amulette en papier rouge comportant une inscription de huit signes chinois. Elle est destinée aux génies bienfaisants, et permet d’éloigner les esprits malfaisants. Elle est accompagnée d’un petit panier contenant du bétel et des noix d’arec. Sous le panier, un petit carré en bambou tressé symbolise la barrière qui empêche les êtres nuisibles de descendre jusqu’à la maison. Le sommet du mât est aussi orné de plumes de coq et de divers instruments en bambou, en bois ou en métal qui, sous l’action de la brise fait entendre des sons harmonieux. Or ces sons, que les vivants considèrent comme harmonieux, sont très désagréables aux oreilles des mauvais esprits et ont aussi le pouvoir de les éloigner. La présence d’un tel mât devant une maison, une boutique, un champ… montre que la protection du bouddha s’étend sur le bâtiment ou les terres environnantes. Ce mât est enlevé le septième jour de l’année, avec précaution, de manière à ce que les démons et fantômes éventuellement pris au sommet ne puissent pas tomber dans la maison, mais soient obligés de regagner leur infernal séjour.

La fête du Têt - le Nouvel An traditionnel vietnamien

Parmi les tâches importantes de la préparation du Nouvel An il y a la confection de vêtements neufs, les commissions pour remplir les garde- mangers, les achats des bâtons d’encens et d’objets votifs pour les ancêtres et divinités, la préparation des fruits confits. Les gâteaux spéciaux du Têt, Banh Chung et Banh Day (la légende des gâteaux de Têt Banh Chung et Banh Day) sont soit préparés à la maison, soit achetés. La tradition veut que ces gâteaux à base de riz gluant, et de pois verts remontent à la dynastie des rois Hung. Un jour, un de ces rois demanda à ses fils de lui présenter le mets le plus rare et le plus raffiné pour l’offrir aux ancêtres. Les princes partirent à travers le monde, à l’exception de Lang Lieu, le vingt-deuxième et plus jeune. Orphelin de mère depuis peu il ne trouvait la force d’entreprendre un long et difficile voyage au résultat incertain. Une nuit, alors qu’il dormait, un génie lui dicta une recette à l’oreille, lui indiquant par la même occasion qu’il n’y avait pas, de par le monde, de mets plus précieux que le riz. A son réveil, le jeune prince suivit les directives du génie. Il prit une première ration de riz gluant qu’il fit cuire à la vapeur et en confectionna un gâteau rond, rond comme le ciel, le l’appela Banh day. Puis il prit de nouveau du riz gluant, cru, et l’enveloppa dans une large feuille après l’avoir fourré de tranches de viande (lard) qui symbolisent les dix mille êtres de la création. Ce gâteau est carré, carré comme la terre, et il l’appela Banh Chung. Le jour des offrandes arrivé, le roi goûta à tous les plats, commençant par celui de l’aîné, pour terminer par celui du benjamin. Le verdict paternel fut sans hésitation. Les gâteaux de Lang Lieu emportèrent, et de loin, sa saveur, prouvant, s’il en était besoin, qu’il n’est pas nécessaire de courir le monde pour trouver ce qui est bon. Le roi prit alors deux grandes décisions : il transmit son trône à son benjamin, et surtout décida que désormais les gâteaux Banh Chung et Banh Day feraient partie de la fête du Têt. Ces gâteaux font partie des quatre choses indispensables pour la fête du nouvel an, les trois autres étant : des tranches de lard, des oignons salés ou fermentés, des papiers auspicieux rouges inscrits de sentences parallèles calligraphiées. Outre ces préparatifs, il faut aussi, avant la fête, nettoyer, repeindre et orner la maison, mais aussi les ponts, les rues, les édifices publics…tout doit être avenant et pimpant. Les fleurs entrent beaucoup dans la décoration des maisons, et dans les grandes villes, surtout Hanoi et Saigon, des marchés aux fleurs s’installent pour toute la dernière semaine de l’année au coeur des villes, transformant celle-ci en véritables floralies. Au nord les branches de pêchers sont particulièrement appréciées, tandis qu’au sud, ce sont les orangers nains ou les Kumquat qui ont la primauté. L’agitation qui règne en ville pendant ces temps de préparatifs se calme vers midi, le dernier de l’année. C’est l’heure du repas avec les ancêtres, c’est aussi l’heure à laquelle chacun rentre chez soi pour les ultimes tâches. Les boutiques ferment, le trafic diminue. Une sorte de léthargie tombe sur le pays, tout au moins extérieusement. Et puis tout explose de vie au coeur de la nuit.

La fête du Têt - le Nouvel An traditionnel vietnamien

La cérémonie du Giao Thua marque le passage de la dernière minute de l’heure du cochon du dernier jour du douzième mois et la première minute de l’heure de la souris du premier jour du premier mois. L’autel familial est sorti sur le pas de la porte, chargé de fruits et des fleurs, de gâteaux de fête, de fruits confits, de bétel et de noix d’arec, d’une tête de porc ou d’un poulet, d’eau et d’alcool de riz. Un brûle- parfum entouré de deux bougies est placé devant. Le maître de la maison allume les baguettes d’encens, se prosterne face à l’autel et récite les prières pour une heureuse année nouvelle. Fête familiale, la nuit du nouvel an se prolonge tard dans la nuit, mais contrairement à nos habitudes occidentales, les Vietnamiens se lèvent tôt le premier jour de l’année. Non seulement pour placer l’année sous le signe du courage et non de paresse, mais aussi pour aller dans les pagodes. Il faut aussi préparer de bon matin les premières offrandes aux ancêtres, et ceci trois jours de suite. Ces trois premiers jours revêtent une importance symbolique capitale pour le reste de l’année. Les superstitions se magnifestent dès le réveil par l’interprétation des premiers bruits : « le beuglement d’un boeuf ou d’un buffle annonce un travail fructueux et une bonne récolte, le chant d’un coq n’est pas un bon présage car il picore les grains, le gazouillement des moineaux donne la joie aux familles, l’aboiement d’un chien présage la menace de l’insécurité, le hénissement d’un cheval est le signe de la prospérité, le miaulement d’un chat entraîne les maladies, le croassements d’un corbeau annonce la tristesse et le deuil. Le premier jour, vêtus de neuf, les enfants présentent leurs voeux aux grands-parents, puis aux parents. En échange, ils reçoivent les voeux de ceux-ci accompagnés de petites enveloppes rouges contenant une petite somme d’argent toute symbolique, destinée à apporter chance et prospérité à la jeune génération. Ce jour-là les enfants doivent être particulièrement sages et gentils, car s’ils méritent une réprimande, leur année ne pourra être bonne. De même les adultes ne doivent avoir que des mots gentils les uns pour les autres, aucune dispute, aucun conflit ne devant apparaître. Tout acte négatif, tout trace de mauvaise humeur ne peut qu’ entâcher tout le reste de l’année. C’est ainsi qu’est attendu avec beaucoup d’impatience le premier visiteur de l’année. Un homme heureux apporte le bonheur pour l’année, un malheureux ne peut offrir que douze mois de désolation. Il en va donc aussi de la responsabilité des visiteurs, car il n’est nullement anodin d’être le premier. C’est pourquoi, incidemment, il est demandé à l’avance à quelqu’un de son entourage qui est en pleine santé, aisé, reconnu comme chanceux, père d’une nombreuse famille, bien installé socialement et connu pour sa bonne moralité d’être, si possible, le premier visiteur. Et c’est ainsi que les braves gens qui se reconnaissent dans ce portrait sont obligés de se lever encore plus tôt que les autres afin d’aller, de maison en maison, porter son premier salut de l’année, et par la même occasion faire rejaillir sur ses parents, amis et voisins sa bonne fortune Deuxième jour, les festivités continuent, mais une partie du temps est consacrée à l’hommage que chaque élève, chaque disciple doit rendre à ses professeurs et maîtres. Ceux présents, mais aussi ceux du passé envers qui on se sent une dette éternelle. Cette appréciation est laissée à chacun Le troisième jour, les festivités continuent encore, mais cette fois-ci ce ne sont plus les professeurs, mais les amis à qui l’on présente se vœux. Enfin, le quatrième jour est consacré à une visite des tombes des ancêtres, en manière de raccompagner les défunts chez eux, jusqu’à leur prochaine visite, pour le Têt suivant. C’est aussi le jour où les boutiques, les magasins, les usines et bureaux rouvrent leurs portes. La vie quotidienne reprend son cour

Le symbole de Carpe qui se transforme en Dragon

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Le symbole de Carpe qui se transforme en Dragon: Chaque année la saison des pluies, l’Empereur de Jade ordonnait aux dragons de faire jaillir de l’eau sur la terre pour permettre aux paysans de planter du riz. Comme les dragons n’étaient pas nombreux, ils ne pouvaient bien accomplir leur devoir. C’est ainsi que les Mille êtres durent plusieurs fois supporter des sécheresses de plusieurs années. L’Empereur de Jade décida alors organiser un concours entre tous les animaux, et particulièrement entre les poissons et les crevettes, pour qu’ils puissent se transformer en dragons. Chaque animal devait franchir trois échelons de vagues. La tanche réussit à franchir la première vague mais échoua à la seconde. La crevette fut plus talentueuse, elle passa sans encombre les deux premiers effets de la transformation en dragon se firent sentir. Les écailles lui couvrirent le corps, des pinces lui poussèrent sur la tête, mais lors du troisième saut elle échoua et retomba à la renverse si durement qu’elle planta la tête dans le sol, que les entrailles lui remontèrent à la tête et son dos resta courbé à tout jamais. Puis vint le tour de la carpe. Elle prit son élan et franchit d’un seul trait les trois échelons de vagues. Alors elle traversa en vainqueur la Porte de Vu Mon et se transforma en dragon comme promis. Depuis lors toute personne qui a une bonne chance est comparée à cette carpe victorieuse.

L’histoire des moustiques

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Il était une fois, un modeste cultivateur qui avait épousé une fille très belle. Tous deux, jeunes et bien portant, semblaient voués à un avenir simple et laborieux mais heureux. Le mari s’occupait de quelques rizières et d’un petit champ pendant que son épouse élevait des vers à soie. Un jour cependant, la mort emporta brutalement la jeune femme. Le mari ne voulut pas se séparer du corps de sa bien-aimée. Il s’embarqua sur un sampan et partit au fil de l’eau. Il rencontra le Génie de la Médecine qui voyageait souvent parmi les hommes pour leur enseigner soins et remèdes et soulager leurs maux. Sur les conseils du génie, le mari sortit le corps du cercueil, se fit une entaille au bout du doigt et laissa tomber trois gouttes de son sang sur le cœur de sa femme. Miracle ! Celle-ci ouvrit les yeux et se releva lentement, comme si elle se réveillait d’un profond sommeil. Ses forces revinrent vite. Le génie dit à la femme : « N’oubliez pas votre devoir ! Pensez au dévouement de votre mari. Désormais soyez tous deux heureux ». Pendant le voyage de retour le mari rama jour et nuit, pressé de regagner son foyer. Un soir, il descendit dans un port pour acheter des provisions. Pendant son absence, une grande jonque vint se ranger près de son sampan. Elle était conduite par un riche commerçant qui fut frappé par la beauté de la jeune femme. Il l’invita à venir prendre le thé mais dès qu’elle fut à bord de la jonque le commerçant fit lever les voiles et mit le cap vers le large. Le mari courut les mers et les terres et ce n’est qu’au bout de plusieurs mois qu’il retrouva enfin celle qui était tout pour lui. Malheureusement celle-ci se plaisait dans le luxe et sans détour refusa de le suivre. D’abord déçu il fut rapidement guéri de son amour et ne la regretta plus. Mais il lui dit :
« Vous êtes libre. Seulement je vous demande de me rendre les trois gouttes de sang que je vous ai données vous permettant de revenir à la vie. Je ne veux pas que vous gardiez en vous la moindre parcelle de moi-même ». Heureuse d ‘en être quitte à si bon compte, la femme s’empressa de prendre un couteau et de se couper le bout du doigt. Mais à peine le sang avait-il commencé à couler qu’elle pâlit affreusement et s’affaissa sur le sol. On se précipita vers elle, mais il était trop tard, elle était morte. Femme légère et frivole, elle ne pouvait se résoudre à quitter ainsi ce monde. Alors elle y revient, mais sous la forme d’un petit insecte qui depuis lors passe son temps à chercher son mari pour lui demander les trois gouttes de sang qui la feront revenir à la vie humaine, tout en bourdonnant ses regrets et ses repentirs. Ceci s’est passé il y a bien longtemps ; la femme infidèle n’a toujours pas retrouvé celui qui l’aima tant. Ce n’est que bien plus tard que cet insecte fut appelé moustique et voici pourquoi seules les moustiques femelles viennent nous piquer, dans l’espoir de pouvoir revenir parmi le monde des humains.

L'histoire du buffle

L’histoire du buffle

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

L’histoire du buffle: Lors de la création du monde, l’homme était carnivore. De peur que le peuple ne prit l’habitude de tuer les animaux, et finisse par devenir mauvais, l’Empereur de Jade décida un jour de lui fournir du riz. Un génie- mandarin de la cour royale fut envoyé sur terre avec un boisseau de graines de riz et cinq sacs d’herbe ; il avait comme consigne de semer d’abord le riz, l’herbe ensuite. Arrivé très fatigué, ici-bas, le génie oublia les directives de l’Empereur et sema l’herbe en premier lieu.

L'histoire du buffle

L’herbe poussa si vite, qu’en fort peu de temps, elle recouvrit la terre entière, ne laissant aucune place pour le riz. Mécontent de son envoyé distrait, l’Empereur de Jade, l’exila définitivement dans le bas monde, non sans l’avoir préalablement transformé en buffle. Depuis, ce génie- buffle doit, en guise de punition, manger toute l’herbe qui se trouve à la surface de la terre. Tant qu’il n’aura pas rempli sa tâche, il ne pourra se libérer de cette corvée, ni reprendre sa forme initiale. Malheureusement pour lui, l’herbe a toujours poussé, si rapidement qu’il n’a jamais pu arriver au bout de sa peine. On dit que les buffles d’aujourd’hui sont les descendants de ce génie inattentif ; malgré leur ténacité, n’ont pas encore réussi à se dégager de la divine sanction

La déesse protectrice des enfants

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

L’histoire de La déesse protectrice des enfants: Thi Kinh était une femme très belle et très sage. Un après-midi, elle travaillait à sa couture en regardant son mari qui faisait la sieste. Elle vit sur son menton un poil de barbe qui poussait à rebours et a eu l’idée de l’enlever. Prenant un couteau bien tranchant, elle approcha du visage endormi. Soudain réveillé, le mari eut peur ; il s’agita et se blessa légèrement. Il se mit à crier en accusant sa femme de vouloir attenter à ses jours. D’abord surprise, puis attristée devant son mari en fureur et les voisins hostiles, la pauvre Thi Kinh ne savait que dire. Dans sa faiblesse et dans sa douceur, elle gardait le silence. On prit sa résignation pour un aveu et son mari la chassa. Personne n’avait pitié d’elle. Ses anciens amis se détournaient à son approche, les femmes qui ne lui pardonnaient pas sa beauté, l’insultaient à l’envie. Sa propre famille la renia. Abandonnée de tous, méprisée, Thi Kinh choisit la voie de l’oubli et du renoncement. Après avoir revêtu des habits d’homme, elle se rendit dans une pagode pour demander à entrer dans la communauté des bonzes. Mais malheureusement parmi les fidèles, une jeune fille tomba amoureuse de Thi Kinh. Elle cherchait vainement à attirer son attention. Thi Kinh l’arrêta en la priant de respecter ses vœux. Par dépit, la fille folle se donna à un homme qui la courtisait. Elle devint mère. Elle mis son enfant dans un panier et le déposa à la pagode avec une lettre accusant Thi Kinh d’en être le père. Thi Kinh fut chassée de la communauté. Un moment, la pauvre femme tenta de mettre fin à ses jours mais elle eut pitié de l’enfant abandonné et se résigna à son sort. Elle mendiait pour nourrir l’enfant ; c’est ainsi qu’elle vécut pendant des années, errant par les routes, l’enfant dans ses bras et son bol à la main. Enfin épuisée, elle se traîna jusqu’à la pagode et elle frappa une dernière fois à la porte de Bouddha. En quelques mots, Thi Kinh raconta au Supérieur ses malheurs, demandant qu’aucun tort ne fut fait à tous ceux qui en avaient été cause. Elle pria qu’on lui pardonne son déguisement, et elle confessa qu’elle était encore trop attachée à la terre et même au temps où elle se trouvait heureuse avec son mari. Puis elle mourut. L’empereur de Chine apprit cette histoire; frappé d’admiration pour sa pureté et son abnégation, il a élevé Thi Kinh au rang de divinités avec le titre de Quan Am « la miséricordieuse protectrice des enfants ». Son culte est très répandu au Vietnam et dans tout Extrême-orient.

L'arbre funéraire des Tay

L’arbre funéraire des Tay

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Selon la tradition des Tay,L’arbre funéraire des Tay:  l’âme du mort doit traverser des rizières et la mer pour arriver au Mont des Fleurs où elle se repose agréablement et devient plus légère. Grâce à un oiseau, elle ira enfin au paradis. Dans certaines régions, les Tay préparent des arbres rituels en papier lors des funéraires. Ils sont les cadeaux les plus précieux que les filles et les petites filles présentent au mort pour lui faire leurs adieux. Ces arbres colorés sont décorés par vingt- quatre soleils en papiers et des hirondelles qui apportent la chance. Disposés par les Maîtres du culte auprès du cercueil, ces arbres sont ensuite brûlés avec le catafalque dès que la tombe est faite au cimetière. Quand ces arbres sont nombreux, on fait brûler des images d’hommes et des chevaux en papier pour qu’ils puissent prendre soin d’eux dans l’au- delà.

L'arbre funéraire des Tay

 

Les descendantes désirent toujours présenter l’arbre le plus beau pour montrer leur piété filiale, mais aussi pour créer dans l’au- delà un paysage attrayant pour l’âme du mort et éviter qu’elle ne revienne perturber ses descendants. Le jeu de balles rituels des Tay. Chez les Tay, le feu rituel de balles est l’une des activités les plus populaires de la cérémonie marquant le début des semailles. Un bambou de cinq à sept mètres de haut est planté au milieu d’un terrain proche du lieu de la cérémonie ou du temple du génie du village. Son sommet recourbé forme un anneau d’une quarantaine de centimètres de diamètres recouvert de papier rouge, avec au centre une cible en papier jaune d’environ vingt- cinq centimètres de diamètres. Les balles fabriquées avec huit morceaux de tissus de couleurs différentes, et décorées d’écheveaux polychromes, sont de forme rectangulaires. Elles sont bourrées de terre de rizières ou de semences et de petits cailloux. Deux jeunes gens choisis par les villageois, démarrent le jeu avec deux balles posées sur l’autel des offrandes, que leur donne le Maître du culte. Après ce premier rite, tous les villageois viennent participer au feu. Pour les Tay, ce jeu rituel favorise l’harmonie entre la terre et le ciel, le Yin et le Yang. Il apporte paix, bonheur et prospérité. C’est la saison pour laquelle tous s’efforcent de bien jouer. Quand les balles ne sont plus utilisables, le jeu se termine. Si la cible est restée intacte, on la détruit au fusil.

Le mariage chez les Hmông

Le mariage chez les Hmông

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Les Hmong occupent une grande partie des zones d’altitudes de toute la haute région. Normalement Le mariage chez les Hmông est soumis à des discussions et accords préalables entre familles qui se mettent d’accord sur le « prix de la fiancée » et la répartition des dépenses à envisager pour la cérémonie. Traditionnellement, ces coûts étaient élevés et il en résultait soit une impossibilité de se marier, soit un endettement qui dérivait souvent vers les formes de dépendances envers les bailleurs de fonds. Pour éviter ces écueils la seule solution était, et est encore à l’occasion, le mariage par rapt. En plus de limiter les dépenses il permet surtout au jeune homme de montrer son courage à la jeune fille élue et à la famille de celle-ci, même si les connivences ne sont pas rares et que la jeune fille peut « préparer » le rapt et ne pas trop résister, dès lors que le galant l’a averti du lieu et du jour de l’enlèvement.

Le mariage chez les Hmông

La jeune fille désirée donnant rendez-vous à son amant la nuit dans la propre maison de ses parents dont elle s’arrange pour laisser la porte secondaire ouverte. Lorsque le jeune homme « réveille » la jeune fille (qui attend impatiemment) pour l’enlever, aidé par quelques amis, celle-ci se met à crier pour donner l’alarme et réveiller toute sa famille qui tente d’empêcher le rapt. Si le jeune homme réussit l’enlèvement il sera hautement valorisé, sinon il lui faudra envisager le rapt d’une autre jeune fille, dans un village qui n’aura pas été au courant de ce premier échec. Dès lors qu’elle est « raptée » la jeune fille dispose de trois jours pour s’échapper et rentrer chez- elle. Si elle ne le fait pas cela signifie qu’elle est consentante. Alors la famille du jeune homme envoie des émissaires chez la famille de la jeune fille afin de régler les détails du mariage et convenir d’un dédommagement, partant du fait que les parents qui n’ont pas réussi à « protéger » leur fille n’ont pas le droit de refuser ce mariage et sont en outre en position d’infériorité dans les négociations. La seule règle qu’il est impératif de respecter est la non- appartenance des deux jeunes mariés au même lignage