La musique traditionnelle vietnamienne fait face au profit mondernisationnel

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

La musique traditionnelle vietnamienne fait face au profit mondernisationnel: Plus que jamais, la musique traditionnelle est menacée par la diversité du marché musical actuel, et par les nouvelles tendances artistiques contemporaines qu’il propage.

Le Vietnam présente des musiques traditionnelles très variées, originales et diversifiées. Le nha nhac (musique de Cour) de Huê, les gongs du Tây Nguyên sur les hauts plateaux du Centre, le quan ho (chants alternés) de Bac Ninh, le ca trù (chants des courtisanes), le hat xoan (chants printaniers) de Phu Tho et plus récemment le don ca tài tu (musique des amateurs du Sud), ont été reconnus patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

La musique traditionnelle vietnamienne fait face au profit mondernisationnel

Pourtant, la musique traditionnelle peine à se faire entendre ces derniers temps et attire peu l’intérêt du public, notamment des jeunes. La directrice du Centre des études, de préservation et de valorisation de musique folklorique Mai Tuyêt Hoa le reconnaît : «La plupart des jeunes ne comprennent pas la musique folklorique. Ils préfèrent la musique étrangère. Ce qui rend la tâche d’autant plus difficile pour les intermittents travaillant dans le domaine de la musique traditionnelle de subsister».

En effet, le processus d’intégration mondiale et d’ouverture à l’étranger qui prévaut à l’heure actuelle pousse les jeunes à s’intéresser à la culture d’autres pays. Ils aiment particulièrement les musiques étrangères.  Ces dernières sont plus diffusées que les musiques traditionnelles et créent un déséquilibre. Au lieu de prendre part activement à la préservation de ce patrimoine, un bon nombre de jeunes préfèrent les arts étrangers, qui dominent désormais la vie artistique du pays.

L’invasion des courants culturels étrangers influence l’identité culturelle vietnamienne. Le professeur Hoàng Chuong, directeur général du Centre de préservation et de valorisation de la culture du peuple, s’inquiète du désintérêt croissant de la population pour la musique traditionnelle. Pour les attirer, il faudrait renouveler cette musique. Au risque d’altérer les traditions léguées par nos ancêtres depuis des siècles.

Le chemin est raboteux

La question de la préservation et de la valorisation de la musique folklorique n’est pas nouvelle. Elle est évoquée depuis des années et dans divers contextes notamment des colloques. Diverses solutions ont été proposées mais de la théorie à la pratique, le chemin est encore très long et nécessite un réel investissement des services et organismes compétents.

Des programmes d’actions concrets sont nécessaires pour empêcher l’apparition de musiques hybrides. «Si la musique traditionnelle n’est pas populaire auprès des jeunes, c’est aussi par manque de moyens», s’inquiète le professeur et musicologue Trân Van Khê. Il faudrait enseigner la musique traditionnelle dans les écoles. Le directeur de l’Académie de la musique, Lê Van Toàn, partage l’avis du professeur Trân Van Khê : «En réalité, on manque encore d’investissements pour former des gestionnaires ou des artistes dans ce domaine».

«Pour que les jeunes s’intéressent plus à la musique folklorique, il faut leur donner des opportunités de découvrir cet art», souligne Trân Van Khê. Or, peu de représentations sont organisées. Il est important d’enseigner ces arts dans les écoles et de les diffuser dans les médias. Les radios, les télévisions et les autres médias sont des moyens efficaces pour introduire et présenter davantage la musique traditionnelle au public.

Une représentation de quan ho dans l’ancien quartier de Hanoi

Une oeuvre musicale diffusée sur les ondes à la radio ou à la télé dispose d’une audience de plusieurs millions de personnes. En parallèles des mesures d’introduction des musiques traditionnelles dans les écoles, il est nécessaire d’organiser des festivals, de promulguer des politiques pour mieux rémunérer les artistes populaires, et bien sûr il ne faut pas oublier le rôle important des médias.

«Une hirondellene ne fait pas le printemps», explique Trân Van Khê. «L’heure est venue de nous donner la main pour préserver et valoriser la musique folklorique», c’est l’avis partagé par des chercheurs, des gestionnaires, des compositeurs ayant récemment participé à une conférence scientifique sur «La musique traditionnelle à l’époque contemporaine», organisée par le Centre d’études pour la préservation et la valorisation de la musique folklorique et l’Académie de la musique à Hô Chi Minh-Ville. On espère que ceux qui s’intéressent à l’essor de la musique traditionnelle prendront part plus activement à sa promotion, car la situation est devenue urgente.

Le bâti ancien: un patrimoine à vau-l’eau

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Le bâti ancien: un patrimoine à vau-l’eau: Jamais la conservation du bâti ancien n’a rencontré autant de difficultés qu’aujourd’hui. Cela est dû au manque de ressources économiques et humaines, de motivation des services concernés et de la population. Il est temps d’établir un schéma directeur de préservation.

Duong Lam Son Tay

Les anciennes maisons sont non seulement des logements, mais aussi des lieux intéressants d’un point de vue culturel, historique et architectural. Une vieille maison à trois, cinq ou sept travées, construite en fonction des conditions de vie et des besoins des habitants, reflète pleinement l’organisation de l’espace de vie de nos ancêtres.
Nous nous orientons actuellement vers la préservation des patrimoines culturels, dont les villages riches en tradition. Les vieilles maisons, un des principaux éléments qui constituent l’architecture de chaque village, doivent donc être préservées et valorisées. Or, la dégradation et la disparition d’anciennes bâtisses vont à un rythme alarmant dans l’ensemble du pays.
Hanoi recense beaucoup d’anciens villages qui concentrent la plupart des bâtis anciens au niveau national. L’ancien village de Hoà Muc n’en a plus aucun. Celui de Dông Ngac, qui en comptait plus d’une centaine d’un siècle et plus, n’en dénombre plus qu’une quarantaine maintenant. En raison de la forte urbanisation, beaucoup ont été détruits dans le village de Cu Dà. Le célèbre village séculaire de Duong Lâm, qui recense une centaine de vieilles maisons, fait actuellement face aux défis du mécanisme de planification et de conservation.
La vieille ville de Hôi An (province de Quang Nam, Centre) en possède un millier, l’ancien village de Nha Xá (Hà Nam, Nord), dix-huit, très délabrées. Celui de Dông Hoà Hiêp (Tiên Giang, Sud) n’en recense que huit, le village de Thô Hà (Bac Giang, Nord) n’en compte qu’une quarantaine, mais la moitié ont été restaurées sans se soucier d’en préserver le cachet. Le village de Phuoc Tích (Thua Thiên-Huê, Centre) n’en dénombre plus qu’une trentaine dont 20 considérées comme rares et donc très précieuses… Le nombre de vieilles bâtisses est en chute libre, d’où l’urgence d’établir une stratégie pour leur préservation.

Conserver les traces du passé

Tout le monde est d’accord avec le fait que le patrimoine bâti doit être préservé et valorisé, mais pour ce qui est des moyens, les avis divergent.

Jusqu’à présent, bien que conscients de la valeur patrimoniale des vieilles bâtisses, les organismes publics locaux concernés n’ont toujours pas de plan directeur pour leur préservation. Ces dernières années, le nombre de localités ayant sauvé quelques maisons ne se compte que sur les doigts d’une main. En outre, leurs propriétaires, qui jouent un rôle clé, ne font pas encore l’objet d’une attention particulière.

 Hoi An Quang Nam

Il faut considérer les anciennes maisons comme des lieux de vie à conserver plutôt que comme des musées. Le fait que des familles de l’ancien village de Duong Lâm à Hanoi, et de la vieille ville de Dông Van à Hà Giang (province montagneuse du Nord), aient demandé aux services concernés que le titre de Patrimoine national attribué à leur localité soit retiré est la preuve de la rigidité de la gestion publique. Un titre dont ils étaient fiers certes, mais qui les a empêchés d’agrandir leurs logements. Ces propriétaires n’ont pas reçu l’attention voulue, ce qui a provoqué leur mécontentement… Des spécialistes estiment qu’on ne peut pas reprocher à la population de vouloir moderniser son logement, les services de gestion devant assumer leurs responsabilités. Agrandir ou rénover une ancienne maison en lui conservant son cachet est beaucoup plus coûteux que la même intervention sur un logement non patrimonial. La pierre, les tuiles ou le bois sont beaucoup plus chers que les briques ou les parpaings ! Sans compter le coût de la main- d’œuvre spécialisée, c’est-à-dire les artisans.

L’aide et le soutien des experts japonais dans la conservation d’un certain nombre de villages antiques sont très précieux, mais la partie vietnamienne ne dispose pas d’assez de professionnels qualifiés pour acquérir leur savoir-faire. Il manque aussi des experts nationaux compétents et enthousiastes pour la conservation de ce patrimoine.

Et puis, nous devons nous poser cette question : préserver les vieilles maisons, oui, mais pour en faire quoi ? Il ne s’agit pas simplement de les conserver, mais de les valoriser pour une utilisation en conformité avec le présent. Aux propriétaires d’en décider l’usage.

 Ville Hoi An

Faire coexister bâti ancien et moderne

Si rien n’est fait rapidement pour enrayer la situation, ce patrimoine est condamné à plus ou moins brève échéance.

Dans l’immédiat, les autorités compétentes doivent recenser ce bâti, le classer, pour établir des plans de préservation. Parallèlement, il faut des dialogues francs avec les habitants, car la conservation doit se faire dans le respect des propriétaires qui ont le droit de vouloir une vie plus confortable. Par ailleurs, il faut des crédits supplémentaires, car l’entretien ou la restauration du patrimoine bâti a un coût que la plupart des propriétaires ne peuvent assumer seuls.

Ce n’est qu’avec les efforts et le dévouement des organismes publics concernés, ainsi que le consentement de la population, que les patrimoines bâtis ancien et moderne pourront coexister, à l’image de Hôi An qui est plutôt un bel exemple de réussite en la matière. 

Les risques de disparition
Le patrimoine bâti est souvent fragile, vulnérable et parfois même menacé de disparaître, pour différentes raisons : son âge, les phénomènes de mode, le mauvais état des structures ou des bâtiments, etc.
L’ignorance, l’indifférence, les guerres et les conflits, les interventions humaines, les incendies, les catastrophes naturelles sont aussi des menaces pour le patrimoine.
Pourquoi protéger le patrimoine bâti ?
Le patrimoine possède une valeur pour ses caractéristiques propres et aussi pour ce qu’il évoque et représente. Si nous souhaitons le conserver, il a besoin d’être protégé, car la perte du patrimoine est la perte d’une part de notre identité.
Notre regard sur le passé et sur l’avenir détermine les choix de transmission que nous faisons aux générations futures.
Comment faire ?
Chacun peut protéger le patrimoine bâti, mais comme le patrimoine est aussi un bien collectif, il importe aussi que des organismes publics le protègent.

Le chant des amateurs – patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Le chant des amateurs – patrimoine culturel immatériel de l’humanité: Excellente nouvelle pour la culture vietnamienne : le đờn ca tài tử (chant des amateurs) vient d’être inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

C’est au cours de la 8e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, tenue du 2 au 7 décembre à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, que la décision a été entérinée, en présence d’environ 800 délégués venus d’une centaine de pays.

Le chant des amateurs classé patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Selon un communiqué de presse publié le 5 décembre par l’organisation onusienne, le comité a inscrit au total 11 éléments sélectionnés parmi 30 candidatures présentées sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, clôturant ainsi l’examen des candidatures à l’inscription pour l’année 2013.

La Liste représentative est un instrument de promotion qui vise à assurer une plus grande visibilité du patrimoine immatériel en général et à reconnaître des traditions et des savoir-faire portés par les communautés qui reflètent leur diversité culturelle, sans pour autant leur accorder aucun critère d’excellence ou d’exclusivité.

Le đờn ca tài tử (chant des amateurs) du Vietnam fait donc partie des onze nouveaux éléments inscrits.

Un mérite logique

Le đờn ca tài tử est apprécié des habitants non seulement du Sud, son berceau, mais aussi de tout le pays. Il est interprété lors de festivals, de célébrations et de rituels d’anniversaires de décès dans les provinces méridionales. D’après le vice-ministre des Affaires étrangères Nguyên Thanh Son, président du Comité national de l’UNESCO du Vietnam, la reconnaissance du chant des amateurs en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité n’est pas seulement une satisfaction des habitants des provinces du Sud ou des acteurs dans ce domaine, mais plutôt celle de tout le pays et de la communauté des Vietnamiens à l’étranger, exprimant la «juste appréciation» de la valeur de ce genre d’art populaire original. «Étant donné toutes ses valeurs, le +đờn ca tài tử+ du Sud mérite bien des honneurs», a-t-il estimé.

Le đờn ca tài tử répond à une série de critères fixés par l’UNESCO : il est transmis de génération en génération dans les 21 villes et provinces méridionales du Vietnam, et sans cesse renouvelé par le biais des échanges culturels entre différents peuples. Selon Nguyên Thanh Son, l’inscription du chant des amateurs sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité permettra la promotion des échanges entre communautés, ou entre musiciens et chercheurs, de manière à sensibiliser sur l’importance de cet héritage au niveau tant local qu’international.

En effet, de nombreuses mesures concrètes et diversifiées ont été prises par la communauté et le pays pour préserver la documentation, le transfert, la reconnaissance, la promotion de la valeur et de la pérennisation du đờn ca tài tử du Sud. En ce sens, une première démarche avait été initiée par l’Institut de musicologie du Vietnam qui avait entamé en 2010 un travail de répertoire du đờn ca tài tử.

En 2012 déjà, cet art a été inscrit au patrimoine culturel immatériel national par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Le dossier soumis à l’UNESCO avait été constitué par des artistes, des autorités locales, des organisations spécialisées et des experts, tous engagés à préserver cet art. Ce dossier a obtenu la plus haute évaluation de l’organisation onusienne. «En honorant le +đờn ca tài tử+, l’UNESCO a compris ses valeurs et son originalité. C’est une reconnaissance méritée pour les artistes ayant contribué à son épanouissement», a indiqué Nguyên Thanh Son.

Le chant des amateurs

Identité culturelle de la nation

Si le đờn ca tài tử est aujourd’hui reconnu en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité, c’est d’abord grâce à sa valeur particulière. Il est à la fois lié à la vie spirituelle et aux pratiques culturelles des habitants du Sud, et respecté par la communauté et transmis de façon continue de génération en génération. Cela témoigne d’ailleurs de la forte détermination et des importants efforts fournis par l’ensemble du pays dans la conservation de cet héritage culturel.

«En classant un bien d’un pays au patrimoine mondial, l’UNESCO reconnaît les efforts de ce pays dans la préservation de ce bien. En effet, elle prend note des efforts du Vietnam, ainsi que de la participation des autorités et des communautés locales. Dans le dossier que nous lui avons soumis, nous avons d’ailleurs indiqué ce qui avait été fait, en précisant ce que nous comptions faire par la suite. Reste à appliquer tout cela à la lettre», a informé Nguyên Thê Hung, chef du Département du patrimoine, relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Cette reconnaissance contribuera, d’une part, à renforcer la position et le rôle du patrimoine pour la société, enrichir la diversité culturelle du Vietnam et de l’humanité, et, d’autre part, à aider la communauté à prendre davantage conscience de son héritage pour qu’elle soit fière et plus active dans la mobilisation de la jeune génération à protéger et promouvoir les valeurs du đờn ca tài tử, qui doit désormais être assimilé au noyau de la culture de toute la nation.

Le tourisme Quang Binh et ses sites touristiques

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Le Centre du Vietnam

Le tourisme Quang Binh et ses sites touristiques: Le nombre de touristes à Quang Binh (Centre) a augmenté considérablement depuis que le Parc national de Phong Nha-Ke Bàng a été classé en 2003 au patrimoine mondial par l’UNESCO. Découverte.

Phong Nha-Ke Bàng est un parc national situé dans les districts de Bô Trach et Minh Hoá de la province de Quang Binh (Centre), à environ 500 km au sud de Hanoi. Couvrant une superficie totale de 85.754 ha avec une zone-tampon de 195.400 ha, il a été créé en 2001 pour protéger une des plus grandes régions karstiques du monde ainsi que son écosystème de forêt sur calcaire de la région de la cordillère de Truong Son (cordillère de l’Annam) sur la côte centrale du Nord du Vietnam.

Phong Nha Ke Bang Quang Binh

Il tient son nom de la caverne de Phong Nha, qui abrite de nombreuses formations rocheuses spectaculaires, et de la forêt de Ke Bàng. Le plateau sur lequel il est situé est probablement, par ailleurs, l’un des plus remarquables exemples de relief karstique complexe de l’Asie du Sud-Est.

Phong Nha-Ke Bàng se distingue par son magnifique réseau de cavernes et de grottes au nombre de 300. Il abrite également des sites archéologiques, des vestiges historiques précieux et une forêt vierge tropicale d’une grande biodiversité. Cette dernière abrite en effet quelque 750 espèces végétales, dont 36 inscrites dans le Livre Rouge du Vietnam, et 381 espèces animales.

Un patrimoine mondial

Selon l’Association de spéléologie du Royaume-Uni, le parc détient plusieurs records du monde, du plus long fleuve souterrain, de la plus haute et de la plus large entrée de grotte, du banc de sable le plus vaste et le plus beau, des stalactites et stalagmites les plus magnifiques.

La formation karstique de ce parc, qui date du Paléozoïque (400 millions d’années avant notre ère), est la plus ancienne des grandes régions karstiques d’Asie. Suite aux importants changements tectoniques, son paysage karstique extrêmement complexe présente de nombreuses caractéristiques géomorphologiques très importantes.

Phong Nha-Ke Bàng a été inscrit au patrimoine mondial lors de la 27e session plénière du Comité international du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) qui a eu lieu à Paris du 30 juin au 5 juillet 2003. L’UNESCO estime qu’il «présente un nombre impressionnant de témoignages de l’histoire de la Terre» et qu’il «s’agit d’un site d’une importance considérable pour améliorer nos connaissances de l’histoire géologique, géomorphique et géochronologique de la région». Le parc figure sur la liste de 174 sites naturels répartis dans les 186 États ayant ratifié la convention du patrimoine mondial de l’UNESCO.

En janvier 2009, le Los Angeles Times a inscrit le Parc national de Phong Nha-Ke Bàng sur sa liste des «29 destinations à visiter en 2009».

Son Doòng, la plus grande caverne du monde

Son Dong Quang Binh

En avril 2009, la grotte Son Doòng, longue de 6,5 km pour une largeur de 150 m, a été découverte par une équipe d’explorateurs britanniques. À la suite de cette mission spéléologique, la longueur totale du réseau de cavernes et de grottes du Parc national de Phong Nha-Ke Bàng a été évaluée à 126 km.

La plus grande salle de Son Doòng, dont le nom vietnamien est «Hang Son Đoòng», c’est-à-dire la «Caverne de la montagne», mesure plus de 5 km de long, 200 m de haut et 150 m de large. Ces dimensions lui ont permis de ravir le titre de plus grande caverne du monde à la Deer Cave du Parc national du Gunung Mulu en Malaisie.

En fait, cette caverne a été découverte en 1991 par une personne de cette localité, Hô Khanh, qui cependant n’a pu se rappeler le chemin d’accès avant janvier 2008. De fin mars au 14 avril 2009, il a aidé les explorateurs de l’Association de spéléologie du Royaume-Uni à traverser 10 km de forêt pour aboutir à l’entrée de cette caverne, proclamée depuis la plus grande du monde. Le témoignage de son travail remarquable, digne d’être inscrit dans les annales historiques des grottes du monde, ne consiste pas en des certificats pleins de tampons et de signatures, mais en une simple plaque en bois accrochée devant son café populaire portant «MOUNTAIN RIVER CAFE, HO KHANH, Discovered The World’s Biggest Cave !» (Café de la rivière de montagne Hô Khanh, qui a découvert la plus grande grotte du monde), écrit par le chef de l’équipe de spéléologues de l’Association royale de Grande-Bretagne, Howard Limbert.

Hô Khanh est en train de construire lui-même une maison dans le style original de la localité. Il s’agira de la première maison «homestay» (séjour chez l’habitant) de Phong Nha. «La maison est presque achevée afin de pouvoir accueillir des visiteurs dès la fin de cette année», informe-t-il.

Encore peu de touristes

Phong Nha-Ke Bàng a fêté en juillet le 10e anniversaire de son inscription sur la liste des patrimoines mondiaux, opportunité donnée par l’UNESCO à Quang Binh de développer son tourisme écologique et d’aventure.

Le nombre de touristes a augmenté considérablement depuis que le parc a été classé par l’UNESCO, mais les activités proposées par les agences de voyages locales sont encore peu variées. En dehors de l’écotourisme, de la découverte de la flore et de la faune dans les forêts, il s’agit seulement de visites des cavernes et grottes en bateau, en employant des moyens de spéléologie professionnels. Phong Nha ne peut accueillir les voyageurs que d’avril à septembre, les mois restants correspondant à la saison des pluies et crues durant laquelle les risques sont trop élevés. Les services de tourisme tels qu’hôtels et restaurants sont toujours modestes aussi.

Actuellement, et mis à part une société publique – le Centre du tourisme de Phong Nha, relevant du Parc national de Phong Nha-Ke Bàng – seule une autre entreprise, privée, exploite des circuits dans les grottes, les quelques autres se contentant de services de voyage, d’accueil des visiteurs, d’hébergement, de restauration… «Actuellement, nous sommes encore bien loin d’exploiter les potentiels de ce patrimoine naturel mondial», reconnaît Nguyên Huu Hoài, président du Comité populaire de la province de Quang Binh.

Le ca trù – chant des courtisanes

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Le ca trù – chant des courtisanes: Pour que le ca trù ne parte pas à vau-l’eau, Plus que jamais, le ca trù, patrimoine culturel immatériel nécesitant une sauvegarde urgente reconnu par l’UNESCO, a besoin d’une protection de la part de toute la société pour ne pas tomber dans l’oubli.

Le ca trù (chant des courtisanes) était très à la mode au début du XVe siècle. Il y a connu des hauts et des bas, mais s’est néanmoins transmis jusqu’à maintenant. Il reste un art traditionnel parmi les plus connus du pays.

Un numéro présenté par la famille de l’artiste Pham Tai Khoan, venue de la province centrale de Nghê An, lors du Festival national de ca trù en 2011.

Le ca trù - chant des courtisanesDepuis 2009, le ca trù a fait son entrée dans la liste des patrimoines immatériels nécessitant une sauvegarde d’urgence. Une consécration. À côté des efforts visant les artistes, les experts, cet art traditionnel nécessite aussi la contribution de toute la société, car le risque de non transmission aux générations futures est réel.

Le ca trù est implanté dans 15 villes et provinces du Nord et dans la partie Nord du Centre. Néanmoins, en examinant de près ces clubs, on constate que le nombre de passionnés est faible, qu’il recule même, et que la moyenne d’âge est plutôt élevée.

Un art majeur

Hanoi est considéré comme un des hauts lieux du ca trù. Comme bien d’autres types artistiques du pays, le ca trù n’est pas un art propre à la terre de Thang Long (autre nom pour désigner Hanoi) mais c’est là qu’il s’est épanoui, en liaison avec l’intense vie culturelle qui règne ici.

Le ca trù est apparu sous la dynastie Lý, au XIe siècle. Au départ, il était appelé Hát Khuôn et était joué lors des rites royaux ou religieux. Plus tard le style s’est répandu dans divers événements comme les banquets ou mariages sous le nom de Hát Hàng Ho. Le ca trù utilisait des castagnettes en bambou comme principal instrument et les spectateurs accompagnaient le chanteur avec des toms. Le ca trù est aussi nommé Hát Nhà Trò, Hát Thưởng, Hát Cửa Quyền, Hát Cửa Đình ou Hát ả đào. Le ca trù a connu son âge d’or à la fin du XIXe-début du XXe siècles.

Au moment de la reconnaissance du ca trù en tant que patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente en 2009, le pays recensait 20 clubs dont plus de la moitié à Hanoi. Leur nombre n’a cessé de reculer, et les vieux artistes, les plus expérimentés, ont quitté ce monde les uns après les autres, sans que personne ou presque ne reprenne le flambeau.

Quelles solutions ?

«S’il n’y a pas de politiques vis-à-vis du +ca trù+ et des artistes, dans peu de temps, cet art aura disparu de la vie culturelle du pays», s’inquiète le compositeur Dang Hoành Loan. Cet expert a joué un grand rôle dans les travaux d’examen, d’étude et d’élaboration des dossiers du ca trù pour une reconnaissance par l’UNESCO en tant que patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.

L’«Atiste du Peuple» Nguyên Thi Chuc (gauche), domiciliée dans le district de Hoài Duc (en banlieue de Hanoi), transmet son savoir à sa petite-fille.

Selon lui, le ca trù est face actuellement à nombreux défis : baisse considérable du nombre d’artistes et de gens intéressés, disparition des lieux de représentation. Par rapport aux autres types artistiques traditionnels comme tuông (théâtre classique avec chants et gestes), chèo (opéra folklorique), cai luong (théâtre rénové), seul le ca trù n’a aucun théâtre spécifique. Une situation déplorable car il y a des centaines d’années, le ca trù était le premier genre artistique du pays, avec de nombreux lieux de représentation, des troupes professionnelles…

Les clubs de ca trù ont besoin de l’appui des organes de gestion étatique. Après la reconnaissance en tant que patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a élaboré un programme d’action national pour le protéger. Sur la période 2010-2015, l’accent est mis sur la sensibilisation de la population à cet art, les politiques de soutien aux artistes talentueux, dévoués…

L’Association des arts et des lettres a décerné le titre d’«Artiste du Peuple» à plus de 200 vieux artistes, dont ceux de l’art de ca trù. «Ce titre les encourage à transmettre leur savoir aux jeunes», a estimé le professeur Tô Ngoc Thanh, président de ladite association.

Le ca trù, patrimoine culturel légué par nos ancêtres, élément important de l’identité culturelle vietnamienne, tombera dans l’oubli si rien n’est fait. Nous sommes à la croisée des chemins, il est temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard…

L’ancienne écriture Hán Nôm vietnamienne

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

L’ancienne écriture Hán Nôm vietnamienne: Le Hán Nôm est l’alphabet vietnamien inspiré du chinois. Aujourd’hui quasi-oublié, il est pourtant un précieux témoin de l’histoire. Rencontre avec ceux qui tentent de lui redonner de la voix.

En dépit de son âge avancé, le professeur Trân Nghia n’a cessé ses activités professionnelles. Il traduit régulièrement des livres et divers documents, rédige ouvrages et articles de magazine, et part souvent en mission dans le cadre de programmes de coopération, au Vietnam comme à l’étranger.

L’ancienne écriture Hán Nôm vietnamienne

Il s’intéresse à tout ce qui est lié au Hán Nôm, du lexique aux scénarios de tuông (théâtre musical classique), en passant par l’écriture sino-vietnamienne. «Je m’occupe actuellement de 42 scenarii de +tuông+ en Nôm que la British Library a offerts à la Bibliothèque des sciences générales de Hô Chi Minh-Ville. Je veux inciter les jeunes à les traduire. Au-delà de la préservation d’une écriture ancienne, ce travail contribuera à faire renaître des pièces oubliées», confie-t-il.

Fin 2012, la Fondation de conservation du Nôm (The Vietnamese Nôm Preservation Foundation – VNPF) a honoré Trân Nghia du «Balaban Award», pour son soutien exceptionnel à cette écriture. Une véritable reconnaissance pour cet érudit qui a mené de nombreuses recherches en la matière.

Avant la victoire de Diên Biên Phu en 1954, Trân Nghia a quitté sa province natale de Quang Ngai (Centre) pour faire ses études en Chine. C’est à cette époque qu’il a réellement découvert le chinois et la littérature ancienne. Étudiant en sinologie, le Nôm est ainsi venu à lui naturellement. Comme un lien entre sa langue natale et sa langue de cœur. Il a commencé à se documenter sur les recherches effectuées dans le domaine.

Le professeur Trân Nghia est devenu directeur adjoint de l’Institut Hán Nôm au début des années 1980, et a pris sa tête quelques années plus tard. Il y a initié de nombreux travaux collectifs de recherches, redonnant à cette ancienne écriture un poids qu’elle avait perdu dans le monde littéraire. Outre la traduction et la rédaction d’un grand nombre d’ouvrages, il a écrit quelque 150 articles publiés dans des revues scientifiques : Magazine Littéraire, Recherches en Histoire, Revue Hán Nôm, Sciences Sociales, ou Études vietnamiennes. Parmi eux, bien des travaux ont été effectués en collaboration avec de jeunes chercheurs. «Je veux continuer à inspirer la nouvelle génération. Elle doit poursuivre ces initiatives», partage-t-il.

La relève de la jeunesse

L’ancienne écriture Hán Nôm

Il semble que les efforts du vieux chercheur commencent à payer. Une poignée de jeunes universitaires expriment de plus en plus le désir de prendre la relève. Ainsi, à un peu plus de 30 ans, Trân Trong Duong est déjà titulaire d’un doctorat dans ce domaine, et il coopère avec d’autres confrères du même âge, Tô Lan, Tuân Cuong, Pham Tuân. «Cette écriture est celle de nos pères. En la décryptant et en la comprenant, nous enrichissons notre bagage culturel et donnons une nouvelle dimension à la préparation de notre avenir», affirme-t-il.

Depuis une dizaine d’années, Trân Trong Duong participe à de nombreuses activités de recherche et de création d’art. Ce jeune calligraphe de style traditionnel a contribué à la naissance de la calligraphie contemporaine au Vietnam avec le collectif «The Zenei Gang of Five» il y a quelques années. Il a étudié beaucoup d’anciens textes bouddhistes traduits en Nôm. En 2009, il a publié un ouvrage de référence sur le zen (importante école bouddhiste), ainsi qu’une traduction de l’ouvrage du médecin et bonze supérieur Tuê Tinh, datant du XIVe siècle.

Récemment, un certain nombre de ses interventions et écrits liés à des événements historiques, à l’architecture, à la signification spirituelle et religieuse de la Pagode au pilier unique (Hanoi), abordés d’un point de vue différent de ceux des prédécesseurs, a attiré l’attention de l’opinion publique. Selon le professeur Trân Nghia, «il est vif d’esprit. C’est son meilleur atout. Il a déjà beaucoup d’expériences pour son âge».

Le trentenaire a par ailleurs l’intention de rédiger un dictionnaire sur les écritures nationales du Xe au XXe siècle, en se basant sur des documents en Nôm. Un travail qui lui prendra certainement plusieurs années.

Trân Trong Duong est déjà reconnu par la Fondation de conservation du Nôm (VNPF), qui lui a décerné le prix du «Jeune chercheur». Une récompense qui encourage ceux qui s’engagent dans une spécialité difficile, et dont l’image est plus que poussiéreuse.

Ville portuaire de Hai Phong et ses sites touristiques

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

Ville portuaire de Hai Phong et ses sites touristiques: Avec près de 2 millions d’habitants, Hai Phong – à une centaine de kilomètres de Hanoi – est la troisième ville la plus peuplée du Vietnam, après Hanoi et Hô Chi Minh-Ville.

Connue depuis longtemps comme le plus grand port maritime du Nord, elle est actuellement considérée comme un nœud du Triangle de développement Hanoi – Hai Phong – Quang Ninh.

Ville portuaire de Hai Phong et ses sites touristiques

Dans la Stratégie de développement socio-économique du delta du fleuve Rouge, Hai Phong a pour vocation à devenir un centre économique, scientifique et technique du littoral du Nord, ainsi qu’un des pôles de développement de la Région économique de pointe du Nord et aussi du pays.

Hai Phong dispose de beaucoup de ressources naturelles et sa proximité de la frontière chinoise et du delta du fleuve Rouge est très favorable au développement économique et aux exportations. Son port de commerce est aujourd’hui en plein renouveau.

Hai Phong est aussi un pôle touristique important du Vietnam. Elle abrite des sites et zones touristiques d’envergure internationale comme le complexe touristique de Dô Son avec son resort 4 étoiles, son casino et ses terrains de golf ; le Hon Dâu Resort avec sa piscine à vagues d’eau de mer, la plus grande d’Asie ; les resorts intra-muros de Sông Giá et Camela ; la station thermale de Tiên Lang ; Catba Island et Catba Resort and Spa sur l’île de Cát Bà… Encore sauvage, celle-ci attire beaucoup de voyageurs étrangers.

Sites qui méritent le détour

Station balnéaire de Dô Son :

Dô Son est une célèbre station balnéaire, située à 120 km de Hanoi et à 20 km du centre-ville de Hai Phong. Il s’agit d’une petite péninsule entourée de collines, dotée de plages de sable blanc bordées de filaos. C’était autrefois le lieu de repos préféré des souverains féodaux et des fonctionnaires coloniaux. Il reste d’ailleurs une villa de Bao Dai, dernier empereur de la dynastie des Nguyên (1802-1945), dont l’abdication en 1945 a signé la fin du régime féodal au Vietnam. Aujourd’hui, Dô Son est également connu pour son casino – le seul au Vietnam -, ainsi que ses terrains de golf aux normes internationales.

Île de Cát Bà :

Le bourg touristique de Cát Bà sur l’île homonyme, vu des collines environnantes.

Cát Bà est la plus grande île de l’archipel homonyme composé de près de 370 petites îles. Elle est connue pour ses plages et ses reliefs karstiques qui abritent les derniers langurs à tête jaune, une espèce de primate rarissime dans le monde et endémique de l’île. L’archipel a été reconnu en 2004 par l’UNESCO comme réserve de biosphère mondiale.

Île de Hon Dâu :

Hon Dâu est une petite île située à un kilomètre au Sud-Est de Dô Son. À la différence de la bruyante et clinquante Dô Son, Hon Dâu arbore un charme suranné avec ses figuiers de Benjamin séculaires, son temple dédié à Nam Hai Vuong – un général de la dynastie des Trân (1225-1413) – et son phare de plus de cent ans. Les habitants locaux considèrent leur «caillou» comme un lieu sacré à tel point que personne n’oserait enlever et modifier quoi que ce soit, roche ou même branche d’arbre. Pas étonnant donc que l’île soit restée intacte, vierge d’aménagements brutaux comme on peut le voir ailleurs sur la côte…