l’art Cham à Da Nang Vietnam; Influencée par la civilisation indienne, la culture du Champa se distingue par un art sculptural extraordinaire dont les plus beaux exemples sont à découvrir au Musée Cham de Dà Nang. Une collection qui compte parmi les plus belles au monde.
Le Musée Cham de Dà Nang, une adresse très fréquentée par les touristes tant vietnamiens qu’étrangers.
Situé au cœur de la ville de Dà Nang (Centre), le Musée Cham, appelé encore «Musée des antiquités Cham», conserve plus de 2.000 pièces couvrant la période allant du VIIe au XVe siècle, et provenant de découvertes faites à Dông Duong (Indrapura), Khuong My, My Son (autrefois centre intellectuel et religieux des Cham, classé patrimoine mondial depuis l’an 2000), Trà Kiêu (Simhapura, capitale du royaume Cham du IVe au VIIIe siècle dont ne subsistent que des remparts), Tháp Mam (Binh Dinh) et d’autres sites, la plupart localisés dans les provinces de Quang Nam et de Dà Nang. Les salles du musée portent les noms des lieux de découverte.
Un passé éclatant
Construite entre 1915 et 1936 avec le concours de l’École française d’Extrême-Orient – EFEO (siège à Hanoi du temps de la domination française, de 1882 à 1954), le Musée Cham couvre une superficie de 6.670 m². C’est l’archéologue français Henri Parmentier, de l’EFEO, qui est à l’initiative de cet ouvrage après la découverte des premiers objets Cham dans le Centre, à la fin du XIXe siècle, suite à des fouilles menées par l’administrateur de la province de Quang Nam, Charles Lemire.
En 1930, le bâtiment a été élargi pour accueillir des antiquités provenant de Trà Kiêu. Le musée a subi des fravaux de réfection en 2002, marquée par l’apparition d’un autre grand bâtiment à étages servant de salles d’exposition et d’un grand dépôt pour les collections.
Près de 500 pièces, en grès, en terre cuite et en bronze, dont des statues, objets de culte, objets de décoration… sont exposées, réparties selon leur zone de découverte. Il y a aussi des espaces réservés aux objets des provinces de Quang Tri, Quang Nam, Quang Ngai, Kon Tum, Quang Binh et Binh Dinh (Centre). Un certain nombre de statues trônent aussi dans le jardin.
Le Musée Cham est devenu un des lieux touristiques incontournables de Dà Nang. «C’est dans ce genre d’espace silencieux que je retrouve la sérénité. Ces sculptures nous plongent dans le passé d’un peuple brillant dont l’esthétique et la créativité semblent avoir atteint un niveau élevé», confie un touriste américain.
Pour un chercheur allemand, «on pénètre dans le monde mystérieux des divinités, avec des bas-reliefs racontant des épopées, des symboles religieux et des danseuses envoûtantes».
Parmi les quelque 2.000 objets conservés au Musée Cham, trois – que sont l’autel de My Son E1, celui de Trà Kiêu et la statue du bodhisattva Tara – sont actuellement en examen pour entrer dans la liste des objets précieux nationaux. Ces antiquités datent des VIIe et IXe siècles.
L’autel de My Son E1 (VIIe – VIIIe siècle) est une œuvre en grès, typique des autels trouvés à My Son. Un objet presque intact, de grande taille, agrémenté de sculptures représentant des personnages, des scènes de vie, des paysages, des animaux…, à rattacher au début de l’art sculptural Cham.
L’autel de Trà Kiêu (VIIe siècle) est entouré à la base de quatre bas-reliefs qui relatent plusieurs épisodes de l’épopée du Ramayana, dans un style typique de l’art amaravati du Sud de l’Inde.
Le troisième est une statue en bronze noir et rouge du bodhisattva Tara, datée du IXe siècle. Une superbe oeuvre d’art qui représente le bodhisattva les bras le long du corps avec les mains jointes. Une parfaite beauté féminine : visage charmant et expressif, taille fine, poitrine rebondie. Une sculpture si délicate qu’elle semble vivante. Cet objet provient de Dông Duong (Indrapura), site d’un important monastère mahayana, Lakshmindra-Lokeshvara, fondé en 875 sous le règne du roi Indravarman II.
Consécration pour le Musée Cham : selon une décision du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, il est entré dans la liste des 12 musées nationaux (sur le total de 119) frappés du sceau de «musée de première catégorie».
Le royaume du Champa
Au IIe siècle apparaît le royaume du Champa, qui durera jusqu’au XVe siècle. Plus de 1.300 ans donc, largement assez pour bâtir une civilisation brillante. Du site de l’actuelle Dà Nang, son sanctuaire d’origine, il s’étendit vers le Sud et gagna les villes aujourd’hui connues sous le nom de Nha Trang et Phan Rang. Ses relations commerciales avec l’Inde influencèrent peu à peu cette civilisation, qui adopta le sanscrit comme langue sacrée et s’inspira de l’art indien.
Les plus belles collections d’art Cham se trouvent au musée de Dà Nang. Le site de My Son, proche de la ville, est le plus vaste témoignage connu de l’ancien royaume. Plus au Sud, les autres ruines Cham de Nha Trang et de Phan Rang-Thap Cham témoignent de l’existence d’une communauté légèrement différente, car de confession musulmane.
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