Les pagodes ou temples bouddhistes du Vietnam
Les pagodes ou temples bouddhistes du Vietnam: Malgré son arrivée prématurée au Vietnam au début de l’ère chrétienne, le bouddhisme trouva seulement son plein essor et son épanouissement après l’indépendance de ce pays. Le bouddhisme vietnamien dont le courant est mahayaniste tient compte davantage du salut collectif que du salut individuel tandis que le bouddhisme theravàda considérait le salut comme le résultat des efforts accomplis par l’individu pour atteindre l’éveil et pour devenir un boddhisattva. Au commencement de son implantation, le bouddhisme ne rencontra aucune réticence de la part des Vietnamiens car il accepta facilement leur paganisme traditionnel. Les légendes Thích Quang Phật et Man Nương Phật Mẫu témoignèrent de la facilité d’agréger les croyances populaires au bouddhisme. De plus, cette religion importée de bonne heure fut sous l’influence indienne qui selon le chercheur Hà Văn Tấn, dura jusqu’au Vème siècle. Le gouverneur chinois Sĩ Nhiếp (177-266) était accompagné souvent en ville par des religieux venant de l’Inde (người Hồi) à chaque sortie. À la fin du IIè siècle, fut établi à la citadelle Luy Lâu (Bắc Ninh), un premier centre bouddhique avec une vingtaine de pagodes. Beaucoup de religieux indiens et étrangers tels que Ksudra (Khâu Đà Là), Mahajivaca, Kang-Sen-Houci (Khương Tăng Hội), Dan Tian ne tardèrent pas y séjourner et y prêcher l’enseignement du Bouddha. Le nombre de moines étrangers fut si important que Giao Châu devint en quelques années plus tard le centre de traduction des sutras parmi lesquels figurait le fameux sutra Saddharmasamadhi (Pháp Hoa Tam Muội) traduit par le moine Chi Cương Lương Tiếp (Kalasivi) dans le courant du IIIè siècle. Il est aussi important de noter que dans une courte période de six ans (542-547), le roi Lý Nam Đế (Lý Bí) de la dynastie des Lý antérieurs réussit à libérer le Vietnam de la domination chinoise et ordonna la construction de la pagode Khai Quốc (Fondation de la Nation) qui devient aujourd’hui la pagode célèbre Trấn Quốc à Hànội. Le nouveau nom Trấn Quốc data du règne du roi Lê Hy Tông (1680-1705). Selon le moine Thích Nhất Hạnh, on a été porté à croire par erreur dans le passé que le moine indien Vinitaruci introdusit le bouddhisme dhyana vietnamien (Thiền) à la fin du VIè siècle. Lors de son passage à Luy Lâu en l’an 580, il résida dans le monastère Pháp Vân appartenant à l’école dhyana. C’est aussi à cette époque que le moine dhyana Quán Duyên était en train d’y enseigner le dhyana. D’autres moines vietnamiens furent allés en Chine pour enseigner le dhyana avant l’arrivée du fameux moine Bodhidharma reconnu comme le patriarche de l’école dhyana chinoise. Désormais, on sait que c’est au moine Kang-Sen-Houci (Khương Tăng Hội) le mérite d’introduire le bouddhisme dhyana au Vietnam
Dans notre pays Vietnam, nous comptons plus de 14.770 pagodes aux traits architecturaux et culturels originaux. Ces ouvrages font partie de nos jours de la riche liste des patrimoines culturels et historiques du pays. Découverte de quatre d’entre elles, parmi les plus emblématiques.
La pagode Môt Côt Hanoi (la pagode au pilier unique Hanoi)
Construite sous la dynastie des Ly (1010-1225), l’une des périodes les plus brillantes de l’histoire du Vietnam, la pagode Môt Côt (pagode au pilier unique) est le symbole du bouddhisme, du bonheur et de la liberté. Avec son architecture originale, elle revêt une grande signification culturelle et religieuse.
Située rue Chùa Môt Côt à Hanoi, la pagode au pilier unique a été construite (première version) en 1049. Elle ressemble à un lotus en fleur perché au sommet de sa tige. C’est le plus ancien des trois emblèmes de Hanoi, les deux autres étant le pavillon de la Pléiade (1805) et la tour de la Tortue (1886).
La pagode fut dessinée d’après un rêve du roi Ly Thai Tông (1028-1054), dans lequel la déesse Bouddhisattva Avalokitesvara le conduisait jusqu’à un lotus. Anciennement nommée Diên Huu (bonheur durable), la pagode symbolisait la longévité pour le deuxième roi Ly. Tout en bois, elle repose sur un pilier de béton de 1,25 m de diamètre et représente une fleur de lotus, symbole de pureté.
La pagode Dât Set: Appelée aussi Buu Son Tu, la pagode Dât Set est non seulement l’unique pagode de la province de Soc Trang, mais encore du delta du Mékong et même du pays. Autre particularité : elle est entièrement en argile ! Fondée il y a plus de 200 ans par une famille des Ngô, elle est située à 2 km de la ville de Soc Trang.Une des particularités de cette pagode, c’est la stupa Da Bao. D’une hauteur de 3,5 m et de treize étages, elle comprend 208 portes et trône sur le dos de 126 dragons miniatures. En outre, elle possède six lampes stylisées de dragons, d’animaux divins : licornes d’or, éléphants et tigres blancs…
La pagode Dât Set n’est pas seulement connue pour ses statues en argile, mais aussi pour ses huit paires de bougies de 2,6 m de haut, créées en 1940 avec 200 kilogrammes de cire chacune. Deux d’entre elles brûlent toujours depuis le décès de Ngô Kim Tong (ex-gestionnaire de la pagode) en 1970. Chacune d’elles pourrait brûler de 70 à 80 ans. Les six autres attendent leur tour. En outre, cette pagode est connue pour ses trois baguettes d’encens de 1,5 m de haut. Avec ces originalités, il n’est pas étonnant que cette pagode soit devenue une des destinations touristiques phares de la ville de Soc Trang.
Pagode de Thay Phuong
La pagode des Parfums Hanoi: Située à environ 60 km au sud-ouest de Hanoi (par la route), la pagode des Parfums (commune de Huong Son, district de My Duc, Hanoi), est un haut lieu de la région.
Aux dires des touristes étrangers, le paysage ressemble à celui de la baie de Ha Long (province de Quang Ninh, Nord), la seule différence étant que la rivière remplace ici la mer. La promenade en bateau permet d’admirer de superbes paysages, qui vous feront trouver trop courtes les trois heures (aller-retour) du parcours. Cet ensemble de temples et de sanctuaires bouddhiques est niché dans les falaises calcaires du mont Huong Tich (Empreinte parfumée). Les principaux sites sont la pagode Thiên Trù (Chemin du Ciel), la pagode Giai Oan (Disculpation) – où les divinités purifient les âmes, apaisent les souffrances – et la grotte de l’Empreinte parfumée. Devant la pagode Giai Oan coule un ruisseau à neuf sources, appelé «ruisseau de la disculpation». Selon la légende, Bouddha se serait arrêté ici pour oublier tout souci. La pagode des Parfums a comme caractéristique d’harmoniser le naturel et l’artificiel.
La pagode Trân Quôc Hanoi: Une autre pagode vietnamienne qui attire un nombre grands de visiteurs locaux et étrangers est Trân Quôc, un charmant temple bouddhiste sis à Hanoi. La pagode Trân Quôc (Défense de la Patrie) se dresse sur une île du lac de l’Ouest.
Construite au VIe siècle sous le règne de Ly Nam Dê (544-548), elle est la plus ancienne pagode de Hanoi et l’une des plus anciennes du Vietnam.
Sous les dynasties des Ly (1010-1225) et des Trân (1225-1413), elle était considérée comme le centre du bouddhisme de Thang Long (ancien Hanoi). C’est toujours un haut lieu spirituel de la capitale.
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