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Marché Sài Gon un petit Vietnam à Phnom Penh

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

Marché Sài Gon un petit Vietnam à Phnom Penh: Quel que soit son niveau de vie et où qu’il se trouve, un Vietnamien ne peut se passer de célébrer le Têt. Ce n’est pas la diaspora vietnamienne au Cambodge qui dira le contraire, que nous avons rencontrée à l’approche de cette grande fête traditionnelle.

Aussitôt descendu du bus nous conduisant de Hô Chi Minh-Ville à Phnom Penh, notre regard est comme aimanté par ces milliers de Vietnamiens vivant au Cambodge et qui y travaillent depuis plusieurs années.

Notre curiosité nous envoie à leur rencontre. Hiên est le premier dans notre itinéraire.

Marché Sài Gon

M.Hiên vit confortablement au Cambodge en vendant simplement des billets de loterie.

Originaire de la ville de Cân Tho (dans le delta du Mékong), ce jeune homme de 25 ans travaille ici comme conducteur de tuk-tuk. Plus loin, nous rencontrons le couple Tri. Ce professeur d’histoire de Tây Ninh s’est établi à Phnom Penh en 1991 et a même obtenu la nationalité cambodgienne. Le couple tient une petite échoppe de restauration vietnamienne sur le marché Sai Gon. Puisque nous en parlons, ce dernier fait partie des quatre principaux marchés de Phnom Penh avec le marché russe Luk Bung, le marché Th’mey au Centre, et le marché de l’occasion Or Xây.

Le marché Sài Gon est un petit Vietnam en plein Cambodge : c’est d’ailleurs le seul endroit dans le pays où le dông vietnamien est utilisé pour le commerce. Une grande partie des marchandises en vente provient du Vietnam et la plupart du temps, sens des affaires oblige, les marchands doublent les prix de leurs articles.

Mille et un moyens de gagner sa vie !

Mme Dung, installée en compagnie de son mari à Phnom Penh depuis 1980, a pour nom cambodgien «Bok». Elle tient une boutique de prêt-à-porter. Leurs enfants sont actuellement chez leurs grands-parents à Go Vâp, Hô Chi Minh-Ville, pour leurs études. Elle s’est donc inspirée de tous ses compatriotes ici qui préfèrent leur pays pour scolariser leurs enfants. Une réalité qui justifie le faible taux d’enfants d’origine vietnamienne scolarisés au Cambodge, où l’on ne compte qu’un seul établissement d’enseignement primaire vietnamien, le Tân Tiên, situé dans le petit village de Ta Ngâu, quartier de Nê Rôth, arrondissement de Meanchey (ville de Phnom Penh). Dung est donc obligée de régulièrement faire la navette entre le Cambodge et Hô Chi Minh-Ville pour, d’une pierre deux coups, voir ses enfants et s’approvisionner en habits qu’elle revendra dans son magasin.

Point de sots métiers pour s’en sortir

Pour elle, peu importe le métier exercé sur ce marché : vendeurs de billets de loterie, patron d’échoppe de restauration ou autre, tout le monde peut prétendre à un train de vie confortable à condition de se sortir les mains des poches ! Ce fut le cas de M. Hiên, originaire de Châu Dôc, province d’An Giang, qui après avoir fait son service militaire, s’est reconverti en vendeur de billets de loterie. Un petit métier qu’il exerce depuis dix ans et pour lequel il voyage fréquemment à Phnom Penh (généralement entre le 8e et le 12e mois lunaire). Au bout de quatre mois de travail – et il y a de cela dix ans, il empochait au bas mot dix millions de dôngs mensuels, qui lui permettent depuis d’épargner pour le Têt traditionnel, après les dépenses habituelles consacrées à la nourriture et au logement.

Nos courses au marché de Sai Gon finies, nous prenons la direction du quartier longeant la rivière Ton Le Sap, où est installée une centaine de familles vietnamiennes dont la principale activité se concentre dans le secteur de l’immobilier. Ici, le business est lucratif, à l’image des salaires des Vietnamiens, élevés comparativement à ceux des Cambodgiens. En moyenne, ils gagnent entrent 10 et 15 dollars américains par jour (l’équivalent de 200.000-300.000 dôngs) à raison de huit heures de travail.

On l’a vu, à l’image de sa communauté, le Vietnam s’est bien exporté au Cambodge. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter à toute la diaspora vietnamienne, établie au Cambodge ou ailleurs, un excellent Têt du Cheval. Bonne Année à toutes et à tous !