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Le royaume Champa et les tours Cham

Le royaume Champa et les tours Cham

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Le royaume Champa et les tours Cham: Le Champa est le nom donné autrefois localement à un arbre à la fleur généralement blanche et très odorante, le Michelia Champaca. Le royaume du Champa s’étendait sur plusieurs centaines de km du nord au sud (de Da Nang- Quy Nhon- Nha Trang- à Phan Rang). Son territoire était étroit et possédait des terres moins riches que le Tonkin. Cependant il possédait des riches minières, avec tout particulièrement de l’or. Ils pratiquaient l’agriculture et la navigation maritime (deux récoltes de riz par an). Ils étaient aussi d’excellents commerçants. Ils exploitaient les produits forestiers de grande valeur : bois de santal, cannelle, poivres, défenses d’éléphant , cornes de rhinocéros et les bois précieux qu’ils vendaient aux Indiens, Arabes, Chinois, Japonais. Le bois de santal des Cham était connu dans plusieurs pays de la région et recherché par les rois et les seigneurs de l’Asie centrale et orientale. Des céramiques émaillées étaient aussi très connues chez les Chams.

Le royaume Champa et les tours Cham

Au 6ème siècle, la capitale Cham était installée à Simhapura, sur l’emplacement de l’actuelle Tra Kieu. Une vingtaine de km plus au Sud-ouest, était installée la capitale sainte de My Son. Au 8ème, 9ème siècle la capitale était déplacée plus au sud, à Po Nagar (Nha Trang). Vers la fin du 9ème, 10ème siècle, nouveau déménagement, la capitale était transférée de nouveau au nord, à Dong Duong, une quinzaine de km de l’ancienne Tra Kieu, puis à Qui Nhon en 1001. Le champa adoptait le bouddhisme au 7ème siècle, sans toutefois rejeter ses anciennes croyances. L’architecture Cham est une architecture religieuse. Elle comprend des tours de briques qui dataient du 7ème siècle à 17ème siècle. Avant 7ème siècle, les tours étaient en bois, ils ont été incendiés au cours des guerres. Bien qu’ils ne soient pas de monuments grandioses comme Angkor au Cambodge, Pagan en Birmanie, Borobudur en Indonésie, les temples et les tours Cham sont d’une grande beauté pleine de grâce et de poésie. Malgré leurs modestes dimensions. Ils ont une apparence monumentale et solennelle grâce à une décoration composée de riches sculptures en grès et des motifs ornementaux finement gravée dans des briques. L’architecture Cham est d’inspiration indienne. Les ouvrages forment des ensembles comprenant un temple principal (Kalan) entouré de tours et de dépendances. Dans le Kalan, le culte d’une divinité se fait à l’intérieur du sanctuaire, petite pièce carrée à toiture en forme de pyramide. Le Kalan est le symbole en miniature de l’univers sacré. Le corps de la tour est assimilé à un autel dont la toiture représente le mont Méru, royaume de Shiva, lieu de séjour des divinités. D’ordinaire, les Kalan s’ouvrent à l’est, direction du soleil levant où commence le mouvement du temps cosmique. La statue de la divinité dans le sanctuaire repose sur un socle, pourvu côté nord d’une sorte de gargouille pour l’écoulement de l’eau provenant de la sainte ablution. Quelquefois une cuvette cubique sous l’autel recueille cette eau qui, dans d’autres cas, s’écoule hors de la tour par un orifice. Autour de l’autel, il y a un étroit corridor où circulaient les officiants. La porte du sanctuaire donne sur un vestibule où repose, à gauche, un Nandin couché, la tête tournée vers l’autel (Po Klong Giarai et Po Rome). L’accès au vestibule est flanqué de chaque côté d’une ante en grès finement sculpté. Ces antes qui sont circulaires, octogonales ou rectangulaires selon les époques, portent souvent des inscriptions. Le Kalan Cham est construit suivant un modèle de base : corps de la tour de forme carrée, toiture pyramide, à trois étages, sommet pointu en grès. Chaque Kalan se compose de trois parties : le socle ou le piédestal qui symbolise le monde matériel, le corps de la tour qui symbolise le monde prémonitoire, la toiture qui symbolise le monde spirituel. Un ensemble temple- tours comprend : Au centre, un Kalan, face au Kalan une tour portique dont les portes sont orientées est-ouest, devant la tour portique se dresse l’édifice tout en longueur, couvert de tuiles, percé de plusieurs fenêtres et de deux portes suivant la direction est-ouest. L’édifice est un lieu de méditations et de prières qui précèdent la cérémonie rituelle au Kalan. Dans certains cas, l’édifice est construit entre le Kalan et la tour portique. Il y a trois type de Mandapa : Mandapa muré, percé de plusieurs fenêtres comme à My Son, non muré dont les colonnades supportent une toiture en tuile, comme à My Son, Po Nagar.

Le royaume Champa et les tours Cham

. Mandapa dont la toiture est supportée par des colonnes en bois comme à Po Klong Giarai. Devant le Kalan et à droite se trouve toujours un dépôt d’objets de culte, construction en briques et toiture recourbée en forme de barque, à une ou deux pièces et dont la porte principale est toujours tournée vers le nord, direction du génie de la prospérité Kuvera, et les fenêtres sont ouvertes dans la direction est- ouest. Le Kalan et ses dépendances sont entourés d’une enceinte carrée en briques qui se ferme à l’endroit de la tour- portique. À l’extérieur de l’enceinte, se dresse souvent une tour à stèle (My Son). Les tours Cham sont construites avec des briques en terre cuite associées à des ornements en grès. Les briques Cham étaient chauffées à petit feu, d’où leur faible résistance. Il n’y a aucune trace de mortier et pourtant les tours Cham résistent depuis des millénaires aux attaques des intempéries, ce qui prouve que la technique de fabrication et d’utilisation des briques avait atteint chez les Cham à un très haut niveau. Ces tours ont certes subi l’action érosive de la pluie, du soleil et du vent mais les briques sont restées soudées les unes aux autres. Les recherches sont en cours pour en percer le secret (Ils auraient employées la résine de Dau Rai en ébullition, mélangé à la chaux provenant de la cuisson des coquillages et à la poudre de brique. Aujourd’hui les habitants du Centre utilisent encore cette résine pour calfater leurs embarcations. Le mélange est très adhésif et très résistant). Ce n’est qu’après la construction de la tour qu’on en décorait les murs de motifs ornementaux, de figures humaines et animales suivant une technique extrêmement délicate