Découverte des destinations pour voyage Vietnam
Découverte des destinations pour voyage Vietnam: Dans la région Nord :
‣ la plupart des agences de voyage au Vietnam proposent de visiter les ethnies du Nord Vietnam, en se contentant de rassembler les touristes autour de sites convenus comme les marchés de Sapa, Bac Ha, Can Cau, au point de se demander s’il n’y a pas plus de touristes dans cette zone que de minorités ethniques. Il y a pourtant plein de petits marchés plus authentiques tels que Coc Ly, Lung Khau Nhin, Sin Cheng Cao Son, Muong Hum, Lung Phin…
Lorsqu’on demande aux agences d’aller visiter ces marchés, elles répondent que c’est loin, que la route n’est pas accessible, quand elles ne disent pas carrément que ce n’est pas intéressant.
Tous ces marchés sont dans un rayon de 70 km autour de Lao Cai. Les routes de montagnes font qu’il faut plus de temps pour y parvenir et qu’en saison de pluies, elles sont effectivement impraticables.
‣ Je conseille à ceux qui souhaitent visiter ces marchés authentiques, de prendre un séjour libre à Sapa et de passer par une agence ethnique sur place, afin de sortir des « clichés » des agences de Hanoi.
Dans la région de Hanoi :
‣ Il n’est pas indispensable de prendre une nuit sur une jonque pour voir la Baie d’Halong. Les excursions d’une journée sur la baie d’Halong découvrent autant de choses que deux jours passés sur une jonque, parce qu’il y a beaucoup de temps morts. Economie d’argent et de temps qui peut permettre d’allonger le programme d’une journée.
‣ à Sai Son, 30 km au sud ouest de Hanoi, un site peu couru, pourtant intéressant et très photogénique :
la pagode du Maître – Chua Thay. Même le village vaut le déplacement, avec ses maisons anciennes. Il a servi de décor au film Indochine. On y trouve une grotte où Ho Chi Minh s’est caché pour échapper aux Français en 1947.
‣A quelques kilomètres à l’ouest de Duong Lam, les guides proposent rarement de visiter 2 tombeaux de rois nés à Duong Lam, Phung Hung (761-802), roi de 791 à 799 et qui conduisit une révolte contre l’occupant chinois de la dynastie des Tang) et Ngo Quyen (897-944), roi de 939 à 944, un des plus célèbres rois du Vietnam puisque c’est lui qui vainquit les chinois à la fameuse bataille de la rivière Bach Dang (938) en faisant planter des pieux dans la rivière sur lesquels les jonques de l’envahisseur chinois se sont toutes empalées).
‣ A une trentaine de km de Hanoi, le village de Yen abrite une jolie pagode ancienne : la pagode Tay Phuong (Sung Phuc) souvent oubliée des copiés-collés des agences. Au printemps elle fait l’objet de festivités particulières pleines d’authenticité.
‣ La majorité des agences mésestiment les villages d’artisans comme Bat Tràng, village de potiers où l’on peut s’initier à la poterie, Phu Vinh et sa vannerie, Dai Dông et ses broderies, Trach Xâ et ses tuniques, Son Dông et ses sculpteurs sur bois, Phunh Xa et ses métiers à tisser et tant d ‘autres, tous situés dans les environs proches de Hanoi.
Dans la région de Hue :
‣ à Hue, il y a des sites plus intéressants à voir que certains sites conventionnels, tels que le tombeau de Khai Dinh, le tombeau Minh Mang, souvent oubliés dans les copiés-collés.
‣ Plutôt que de se faire balader sur la rivière des Parfums, il est plus intéressant lorsqu’on est sur la route de la pagode Thiên Mu de voir la maison jardin de An Hien. Elle fait partie de ces anciennes maisons de notables typiques de la cour de Hué.
‣ à une trentaine de km de Hue, le village ancien de Phước Tích (Phuong Tich), village de potiers composé de temples familiaux et d’une trentaine de maisons bicentenaires pleines de charme. Peu de tours opérators le proposent dans leur programme. Ce qui risque de changer, le village venant d’être reconnu patrimoine de l’humanité par l’UNESCO.
Dans la région centre:
‣ à Hoi Anh, il est parfois difficile de s’y retrouver tant les guides diffèrent: en dehors des maisons particulières dont les noms ne varient pas, la plupart des temples et des pagodes portent des noms différents en fonction du guide ou du site consulté, par exemple: temple, maison commune ou assembly hall désignent un même site:
• le temple Phúc Kiến, 46 rue Tran Vu est aussi appelé Maison commune de la congrégation chinoise de Fujian ou Fukien
• le temple Quảng Đông (Hội quán Quảng Đôn) 176 rue Tran Phu aussi appelé Maison commune de la congrégation chinoise de Canton
• le temple Trieu Chau ou Hội Quán Triều Châu, 157 rue Nguyen Duy Hieu, aussi appelé Maison commune de la congrégation chinoise de Chaozhou
• le temple Hai Nan 10 rue Tran Phu est aussi appelé Maison commune de la congrégation chinoise de Hainan
• le temple Trung Hoa, ou Ngu Bang 64 rue Tran Phu est aussi appelé Maison commune des cinq congrégations: Fujian, Canton, Hainan, Chaozhou, Hakka; ses bâtiments servaient d’école.
‣ voir Dalat et ses montagnes boisées, dont les agences disaient qu’il n’y a pas pas de différence avec les Alpes et qu’il n’y a pas grand chose à voir, en dehors de la cathédrale et de l’orphelinat. A Dalat il y a de très belles pagodes dont les guides parlent peu : les pagodes Linh Phuoc, Thien Vuong, Truc Lam, et une cascade un peu kitch: Cam Ly.
‣ Dans la région de Pleiku, Kountum, Bon Me thuot, Lac Lak, Đông Giang, Lâm Đồng on peut rencontrer de minorités moins « commercialisées « pour l’instant que celles de Sapa. Bien que les agences disent qu’il n’y a pas grand chose à voir dans cette région, elles commencent à vendre des ballades à dos d’éléphant, en pirogue, et des spectacles pour le « folklore » alors qu’il y a encore des villages authentiques à découvrir. Il faut insister pour rendre visite aux minorités Sedang, Co Tu , Ba Na K’Ho ou Koho dont les moeurs et façons de vivre sont singulières et passionnantes. Ces ethnies s’ouvrent à peine au tourisme, il faut en profiter avant le grand rush qui deviendra inévitable dès que les agences auront réalisé qu’il y a de l’argent à faire dans ces villages.
‣ Sur la route de Dalat à Saigon, à 55 km de Dalat et à 7 km de la route nationale 10, on peut admirer les impressionnantes chutes d’eau de Pongour que l’on peut voir sur des posters vendus dans les grandes surfaces en France. Ici encore certaines agences disent que c’est loin, que cela fait faire un détour, certaines vont jusqu’à dire qu’il n’y a plus d’eau à cause d’un barrage hydroélectrique construit en amont. D’où la nécessité de vérifier, de s’informer, ne fut ce que pour sortir des kits prêts à vendre !
Dans le delta du Mékong :
‣ la visite de Rạch Giá, ex bastion de la résistance nationaliste, peut l’emporter sur Soc Trang : moins touristique, plus authentique, il y a plus de choses originales à voir. La pagode Phat Lon (« Grand Bouddha ») construite au XVIIIe siècle par les Khmers (rue Quang Trung). Au 18 rue Nguyen Cong Tru, un temple est dédié à Nguyen Trung Truc, chef d’un mouvement de résistance contre la France à la fin du XIXe siècle. Au 14 de la rue Nguyen Du, la pagode de Ong Bac De a été fondée par la communauté chinoise, au XIXe siècle. Elle est dédiée à Ong Bac De, principale divinité taoïste, réincarnation de « l’Empereur de Jade ». Au nord de Rach Gia, environ à 12 km, près du village de Vong The, le site archéologique de Oc Eo (fouillé autour des années 40) montre les traces d’une ville commerciale de l’empire indianisé du Fou Nan en relation avec le monde romain, la Chine et l’Asie du Sud-Est.
‣ Il y a encore la région de Châu Đốc avec le village de Phu Tan, berçeau de Huỳnh Phú Sổ, fondateur du Bouddhisme social Hòa Hảo, qui avait deux fois plus d’adeptes que le Caodaisme, pratiquement inconnu des guides, et dont il est dangereux voir interdit de parler.
Moins opportuniste que les Caodaistes, il s’est fait assassiner en 1947 par le régime Diem avec le soutien des services de renseignements Français, qu’il voulait renvoyer chez eux. Il passait pour fou au yeux des colons qui tentèrent de l’enfermer faute de pouvoir le mettre en prison, ennemi du régime Vietminh parce que son approche se veut être humanitaire, communautaire, solidaire, mais aussi nationaliste. Un contre-pouvoir politico-militaro-religieux, parfois très violent, qui ne semble pas toujours compatible avec le Bouddhisme originel.
‣ Sa Dec, où a grandi Margueritte Yourcenar, regorge d’endroits sympathiques, de vieilles maisons coloniales (rue Tran Hung Dao aux numéros 6B1, au 12B et au 14B), les environs sont magnifiques.
‣ L’île de An Binh, très touristique mais souvent négligée dans les circuits, avec ses jardins, ses vergers et la possibilité de rencontrer réellement des habitants.
Le marché flottant de Phong Dien, même sans gilet de sauvetage.
‣ Et puis il y a tellement de choses à découvrir restées en suspend en dehors des copiés-collés des tours operators et des guides:
Il y a des milliers de petites choses simples du quotidien à découvrir comme: les méthodes de soins traditionnelles, les herbes médicinales et leurs infusions, (délicieuse petite chrysanthème jaune découverte grâce au chauffeur), le thé Ky Diêu tranquillisant du mont Ba Den, la multitude d’herbes aromatiques telles que le Rau răm – Polygonum odoratum – à la saveur si particulière, le sucre parfumé Đường thốt nốt issu des fruits du palmier Borassus – Thốt nốt ou Thốt lốt, le riz Nang Miên, la légende des trois sages – Luk – Fuk – Sau, de la grenouille à 3 pattes et le Feng Shui (phong thủy) Sino-Vietnamien dont tout le monde parle et que personne ne connait, le Tai Chi Chuan, le Qi Cong et tant d’autres choses que les guides ne connaissent pas toujours.
‣ Impression que trop de tourisme tue le tourisme, et qu’en même temps un tourisme de proximité reste à inventer dans ce pays, parce que cela ne fait pas partie du tourisme lucratif de masse. Un touriste est un touriste, il rapporte des devises de toute façon.
De nombreux projets hôteliers de luxe, de nombreux parcours de golf, des stations balnéaires luxueuses sont en cours de réalisation.
Le Vietnam veut accueillir de plus en plus de touristes « haut de gamme », oubliant qu’une relation ne se traduit pas qu’en dollars, ce pays ne se résume pas à des pagodes, des tombeaux, des pitons calcaires, des chapeaux coniques, des nems ou des terrains de golf.
Le monde rural, la vie quotidienne, la multitude des différences ethniques et culturelles sont des trésors inexploités, ou mal exploités.
‣ Il serait intéressant que certaines agences se spécialisent dans un véritable tourisme de proximité moins conventionnel, plus humain, et surtout plus authentique, axé sur les richesses qui se cachent derrière les vitrines « tape à l’oeil ».
Ce qui n’est pas incompatible avec le fait de gagner de l’argent. Il ne s’agit pas de charity tourisme, mais de tourisme à visage humain, sans tomber dans les excès de mode de l’éco-tourisme, équitable, durable, solidaire qui ne veut plus rien dire parce que galvaudé et récupéré par le tourisme business.
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