L’esprit Vietnamien
Selon L’esprit Vietnamien: Il y a des âmes des malheureux qui sont morts sans postérité ou noyés dans les fleuves, les lacs et les mers, ou accidentellement sur les chemins par suite de la chute d’un débris ou d’une pierre, ou écrasés par une voiture, ou de misère et dont personne ne s’occupe. Ils errent malheureux dans les airs, s’habitent de la pluie et du soleil là où ils peuvent. Souvent croit-on, dans la campagne au cours des nuits noires, on entend leurs lamentations aiguës. Il est de ces âmes abandonnées qui ont suffisamment de force pour se faire une individualité. Elle se magnifeste soit sous une forme matérielle, soit le plus souvent par des prodiges en répandant la maladie, la mort, le vol, les disputes parmi la population, ou en préservant cette dernière d’une inondation, d’un brigandage, ou en la prévenant par la bouche d’une personne, ou par le songe, de l’arrivée d’une certaine calamité ou d’un certain accident. Les esprits sont partout, ils volent, rapides dans les airs et arrivent avec le vent. Ils s’avancent par les chemins ou descendent le cours des fleuves. Ils se cachent au fond des eaux, dans les gouffres dangereux aussi bien que dans les mares les plus tranquilles. Ils affectionnent les cols de la Cordillère de Truong Son et l’ombre meurtrière de la forêt. Les pics élevés, les rochers qui barrent les fleuves, une simple pierre sacrée peuvent les abriter. Les pierres sacrées sont nombreuses. Tantôt, ce sont des rochers dangereux, qui barrent le cours d’une rivière et gênent la navigation : les barques entraînées par le courant, s’y brisent, les hommes se noient. Pour les Vietnamiens, ces événements naturels ne proviennent pas uniquement du rocher matériel, greffée à ce support naturel, il y a une influence surnaturelle qui agit, qui donnent au rocher son caractère dangereux, qui parfois faire périr les gens, mais qui, d’autrefois, les laisse passer tranquillement. Pour éloigner les âmes errantes, on place parfois sur le toit de leur maison un miroir, pour faire croire aux mauvais esprits qu’ils survolent la demeure d’un des leurs. On installe aussi dans le même but un écran de bambou devant la porte de la maison. Le culte des Arbres est plus complexe et plus répandu encore. Beaucoup d’esprits habitent soit provisoirement, soit en permanence dans des arbres en général bien situés en bordure d’un chemin ou d’un lac, sur un monticule. Ils les rendent puissant et leur donnent un feuillage vert et touffu. Ils sont devenus sacrés. On doit s’abstenir de les couper et même de jeter à leurs pieds des ordures. Le bois, les feuilles de certaines d’entre eux peuvent porter bonheur. Au jour de l’an, les gens s’en vont dans les pagodes et les temples et cueillent chacun une petite branche de ces arbres qui bordent le chemin après avoir fait des offrandes. Ces branches appelées Cay Loc ont la prospérité de procurer la fortune aux familles des fidèles. On conçoit que des arbres sacrés sont de véritables corps humains, sensibles aux coups de hache et de scie. On raconte même que le sang a jailli de certains arbres qu’on a dû abattre par ordre supérieur dans l’intérêt public.
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