Le village des serpents Lê Mât à Hanoi
Le village des serpents Lê Mât à Hanoi: À quelque 7 km du centre de Hanoi, le village de Lê Mât, dans la commune de Viêt Hung, district de Gia Lâm, est célèbre pour son élevage de serpents, approvisionnant les restaurants de la capitale.
Selon la légende, sous le règne du roi Ly Thai Tông (1028-1054), une de ses princesses aimait se promener sur la rivière Thiên Duc (aujourd’hui la rivière Duông). Un jour, tandis qu’elle se reposait tranquillement dans sa barque, la jeune fille fût soudainement attaquée par un grand et féroce serpent qui l’entraîna au fond de la rivière. Le roi, profondément affecté par la disparition de sa fille, s’engagea à offrir une carrière et des joyaux à celui qui lui ramènerait la dépouille de la princesse. Beaucoup d’officiers, soldats ou simples paysans tentèrent de suivre les traces du monstre. Tous échouèrent. Jusqu’à ce qu’un jeune villageois valeureux de famille Hoàng trouve la bête et la terrasse. Refusant toutes les récompenses royales, il sollicita l’autorisation de défricher la région à l’ouest de la citadelle impériale. Les villageois fondèrent ainsi 13 nouveaux villages. Après avoir mis en valeur cette terre fertile, Hoàng s’en retourna dans son village natal. Lê Mât devint vite opulent et témoigna de sa reconnaissance en nommant le jeune homme Génie tutélaire. En prenant exemple sur leur héros, les villageois, outre la culture du riz et la préparation des médicaments traditionnels, se spécialisèrent dans la chasse et l’élevage du serpent.
Aujourd’hui, Lê Mât est un village unique, et animé. Il compte désormais près de 40 foyers pratiquant l’élevage pour un total de plus de 6.000 serpents. La plupart sont des bongares à anneaux jaunes et noirs et à anneaux blancs et noirs, des mocassins, des zamenis. L’élevage de serpents est un métier dangereux. Le moindre instant d’inattention peut se solder par une morsure. Pour éviter au mieux les risques, les éleveurs doivent avoir des connaissances scientifiques sur ces animaux, construire soigneusement les locaux d’élevage, ainsi que prendre des mesures hygiéniques et prophylactiques pour les serpents en raison du changement du climat.
Le village continue de vivre pour ses serpents, à travers les festivités bien sûr mais aussi pour les métiers de chasse et d’élevage de vipères et de bongares. En réalité, leur capture n’est quasiment plus pratiquée à cause de la disparition des reptiles. En revanche, les terrariums d’élevage permettent de fournir abondamment les restaurants au bout du village, où depuis des années on vient savourer des mets concoctés à base de l’animal. C’est une expérience originale de voir ces cuisiniers parvenir à confectionner une douzaine de plats à partir d’une simple couleuvre. Et pourtant, sa tête hachée fera d’excellentes brochettes, ses filets des nems, son dos une salade, son ventre une soupe, sa peau des beignets, sa queue une bouillie. On ne jette presque rien et la petite dégustation de vin au serpent est toujours vivement attendue.
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