La route verte de Phù Luu témoin historique: La route qui traverse le village de Phù Luu, dans la province de Bac Ninh (Nord), est singulière. Elles a été construite il y a près d’un siècle avec des pierres vertes. La littérature vietnamienne lui rend hommage.
Dans son ouvrage Làng, publié en 1948, l’écrivain Kim Lân (1920-2007) célèbre la route singulière qui traverse son village natal, Phù Luu, situé dans la commune de Tân Hông (actuellement dans le quartier de Dông Ngàn, chef-lieu de Tu Son, province de Bac Ninh). Elle a été construite en 1933 avec des pierres vertes.
Aujourd’hui, une fois le portique d’entrée du village franchi, on peut toujours observer cette allée rectiligne, bordée d’anciennes maisons. Preuve qu’un village animé existait ici.
Des habitants fiers de leur route
«Peu de villages bénéficient encore d’une route vicinale intacte», affirment les gens qui ont eu l’occasion de visiter Phù Luu. La route est devenue indispensable pour les villageois. Tous les gens qui sont nés ici en sont fiers. Dans son récit, Kim Lân reprend les paroles de M. Hai : «Il vante son village, où se situe également le marché Dâu, partout où il va. Il en parle avec tout le monde. Il explique qu’ici, il y a des maisons aux toits de tuiles et une route dallée de pierres vertes. Les habitants qui le traversent ne sont jamais salis par la boue».
Lê Trân Thuy, un retraité qui s’est occupé pendant plusieurs années du domaine culturel de Phù Luu, revient sur la construction de la route en pierres vertes. En 1933, Hoàng Thuy Chi, mandarin chef des provinces de Bac Giang et de Bac Ninh, originaire de Phù Luu, a mobilisé les habitants afin de restaurer le dinh (maison communale) de Phù Luu, de construire un clocher, une école baptisée «Huong hoc duong» et un Van chi (plate-forme érigée pour glorifier les héros du village). Alors que les chantiers débutaient, un voisin a acquis des pierres vertes pour ses propres travaux. Mais, pour des raisons inconnues, il ne les a pas utilisées. Hoàng Thuy Chi en a été informé et a racheté toutes les pierres pour construire une route vicinale.
Les traces d’un village commerçant prospère
Lê Trân Thuy fait savoir que la route en pierres vertes a été conçue selon plusieurs principes. D’un bout à l’autre du village, sur l’axe routier principal, la route est d’une largeur de quatre pierres. Dans les ruelles, elle n’est large que de deux pierres. À l’époque où Phù Luu n’avait pas encore accès à l’électricité, une lampe était installée à tous les coins de rue pour signaler les virages. Les lampes étaient allumées par les patrouilleurs. Durant la période coloniale, certains tronçons de la route ont été détruits ou se sont dégradés. Mais les villageois ont redonné leur aspect original à la route. La dernière rénovation date de 2007.
Outre sa route en pierres vertes, Phù Luu est aussi connu pour son marché Giâu, le plus animé de la région du Kinh Bac (la partie Nord de l’ancienne capitale de Thang Long). Dans le passé, ce marché était spécialisé dans l’achat et la vente de bétel et d’aréquier, des plantes qui poussent au coeur du village de Phù Luu.
C’est pourquoi, on l’appelait le village Giâu Phù Luu. Ce marché a été construit au XVe siècle sous la dynastie Lê So (1428 à 1527) par un mandarin portant le nom de Nguyên. Il a connu son âge d’or au XIXe siècle. Les commerçants représentaient alors deux tiers des foyers. Actuellement, grâce à ses maisons anciennes, ses toits en tuiles de trois étages, Phù Luu est un village prospère.
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