Le culte des Mères au Vietnam

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Le culte des Mères au Vietnam: Le Culte des Mères est une croyance très populaire qui est pratiquée depuis très longtemps au Vietnam. C’est une vénération traditionnelle à la Féminité de la Mère créatrice du Monde. Au XVIè siècle, le culte de la Sainte Mère ou Culte des Trois Palais (1. les Mères, 2. les Mandarins, Princes, et Princesses, 3. Les garde-corps), ou bien les Quatre Mondes (Le Ciel, la Terre, les Forêts et les Eaux) apparut. La hiérarchie céleste du Culte de La Sainte Mère est la suivante 1. L’Empereur de Jade 2. Les Trois Mères (Mère Suprême du Ciel, Mère Des Forêts et Mère des Eaux) Les Cinq Mandarins Les Quatre Déesses de la Mère (quatre incarnations des Mère dL,, Ciel, Mère des Forêts, Mère de la Terre et Mère des Eaux) Les Cinq Princes ou dix Princes (dix est multiple de cinq) Les Douze Déesses royales Les Douze Génies royaux 3. Les Cinq Tigres (Ngu Hô) Le Serpent (Ông Lôt)

À présent, il existe un millier de temples dédiés aux Mères. Les fêtes religieuses dans ces temples ont autrefois attiré beaucoup de monde et ont toujours été méticuleusement organisées. Elles ont été interdites récemment pendant une longue période quand la croyance envers les Mères (Mau) était considérée comme un culte superstitieux et sectaire qui était sévèrement puni par les autorités. Grâce à la politique dite de 1’« ouverture » en 1994 du parti communiste, les fêtes des croyants sont de nouveau autorisées, mais toujours sous la surveillance des autorités.

La monté du médium (lên dong) est un Culte tout à fait étonnant dédié aux Mères. Le médium est un personnage doué du pouvoir de prêter son corps à une divinité. L’âme du médium quitte son enveloppe charnelle et son corps est possédé par la divinité. Le médium devient un prophète qui transmet les paroles des dieux. Ceci permet aux fidèles de consulter les divinités et de gagner ses faveurs. La hiérarchie du Culte des Mères s’organise en deux axes : le premier est celui des seigneurs, princes, princesses…. l’ensemble étant dominé par un Génie Suprême, la Mère du Ciel ; le deuxième représente à chaque niveau les quatre mondes : Ciel, Terre, Forêt, Eau. Après la prière devant l’autel, le médium sait immédiatement quelle divinité va descendre dans son corps charnel, il va lui offrir des offrandes et s’habiller des vêtements qui lui conviennent. Si la Mère Suprême s’incarne, le médium porte des vêtements rouges, si c’est la Mère des Forêts, la tenue sera en couleur verte, la Mère des Eaux porte une robe blanche, les vêtements des Princes sont toujours jaunes…. Pendant toute la cérémonie, le public, composé d’autres pratiquants invités, participe à plusieurs niveaux : ils assistent à la venue des divinités, les vénèrent, leur font des offrandes, dialoguent avec celles-ci pour solliciter la sérénité dans le parcours de la famille, la santé, la prospérité ; et éventuellement une divination pour une question plus concrète. Ils prodiguent des bons conseils, officient, font le culte devant l’autel de tout le panthéon, expriment en quelques minutes les traits les plus marqués de leur caractère ou de leur vie ou même de leur histoire … ; puis s’en vont pour laisser la place à d’autres… Pendant la cérémonie, les chanteurs cultuels (Cung-van) chantent la louange des divinités en jouant sur des instruments spéciaux réservés à ces rites précis. Les paroles du chant décrivent la vie des génies avec leurs pouvoirs et leurs largesses. Il existe aussi le culte des cinq Mères : Kim (le Métal), Môc (les Arbres), Thuy (les Eaux)Thô (laTerre). Cette croyance qui vient de la Chine est modifiée à la façon vietnamienne et est pratiquée plutôt dans le Sud du pays.

Depuis 20 ans, les recherches sur le culte des Mères attirent beaucoup de chercheurs vietnamiens et étrangers, qui se consacrent au génie Lieu Hanh, aux fêtes, à l’architecture des temples, aux pratiques religieuses mais surtout au rituel de la montée du médium (len dong, hau bong). Le culte des Mères est considéré comme un des patrimoines spirituels du Vietnam

Le Châu van  » et le  » Lên dông », trésor de valeur derrière leur dessus religieux.

Bien mal inspiré serait celui qui ne verrait dans le « Châu van  » (chant des sorcières) et le « Lên dông  » (danse des sorcières) qu’un spectacle simpliste et stylisé.

Il s’agit d’un héritage si riche et si précieux de la culture nationale, que de rares compositeurs qui font revivre cette représentation à l’étranger sont chaleureusement applaudis.

Le Châu van est une représentation religieuse originale, qui fait intervenir des scènes de danse. Il comprend un prélude de musique et de chant, qui baigne les spectateurs dans une atmosphère religieuse

.A un moment précis, le Châu van prévoit l’entrée en transe d’un médium (Lên dông) pour exprimer une grande explosion artistique. Les instruments de musique employés sont le tambourin, les castagnettes, la clochette, le petit gong, la viole à deux cordes, le luth à caisse ronde et, quelquefois, la cithare à seize cordes et le dan day (luth à trois cordes et àmanche longue des ethnies minoritaires du Nord).

Le chantre du Châu van chante tout en pinçant l’instrument. Il y a jusqu’à une quarantaines d’airs du Châu van ainsi que de nombreuses variations, très sérieuses, qui expriment le courage et la volonté. Quelquefois, il s’agit des airs mélodieux qui réveillent de vieux souvenirs… Dans le Châu van, quelque chose ressemble au « hat noi  » (chansons destinées aux chanteuses professionnelles), au « cheo  » (théâtre populaires du Nord), au « noi loi  » (style conversation), au « ngam Kieu  » (déclamation des vers du Kieu) et à d’autres autres déclamations et liturgies. Le rythme y est souvent précipité, scandé, syncopé… pour exprimer toute une gamme de sentiments humains.

Le Châu van a un caractère pré-religieux. Il est l’amalgame de plusieurs religions importées au Vietnam et des éléments autochtones qui se sont développés dans la communauté vietnamienne. La musique et les paroles du Châu van ont un grand pouvoir de généralisation et d’abstraction. Ce sont des paroles de description, de narration, de récit, de louanges, d’aspiration, de voeux qui tendent, indirectement, vers une fleur parfaite ou un feu merveilleux, un feu sacré auquel l’homme, par sa nature malheureuse, ne saurait prétendre. D’après le Professeur japonais Ishisawa, il s’agit là d’un art musical à la fois profondément méditatif et tempétueux.

L’apogée du Châu van se situe à l’époque des dynasties des Lê Antérieurs (981- 1009), des Ly (1010- 1225), des Trân (1225-1400) et dans les années 20 à 40 de ce siècle.

Le Châu van se répartit sur plusieurs « foyers  » avec des caractéristiques plus ou moins différentes. Ce sont les foyers de Nam Dinh, de Bac Ninh, de Hai Phong, de Hung Yên, de Thai Binh…

Depuis longtemps, des compositeurs ont exploité certains airs du Châu van et pleinement réussi leurs tentatives, àl’intérieur du pays aussi bien qu’à l’étranger. Mais ils restent bien peu nombreux. Le Châu van est un terrain fertile jusqu’ici très peu exploité.

Avant 1940, des compétitions du Châu van étaient organisées àHanoi, comme dans les rues Hang Quat, Hang Khoai, Hang Ma, Hang Bac (Rue de l’Eventail, Rue de la Patate, Rue des Papiers Votifs, Rue des Monnayeurs) avec la participation d’artistes de Bac Ninh, de Nam Dinh… Et des prix importants à la clef. Le jury était composé de trois membres: L’un, appréciant le chant, qui prodigue des récompenses par des coups de tambourin; un autre qui punit par des coups de cloche; et le troisième qui donne des notes.

Quant à la vie des Cung van, ou chantres, elle était plutôt aventureuse. Les chantres errants vivaient de dons des corporations et du public, mordus de ce genre de musique.

Le Châu van chante et raconte la vie des personnages merveilleux et abstraits, qui portaient des noms imaginaires comme: Le prince Dix, le Prince Cinq, le Prince Bo, la Princesse Neuf, le Prince Sept, la Princesse Muong, la Mère de la Forêt, la MèreThoai des Eaux, la Mère Liêu Hanh… Ces divinités se sont incarnées dans les chefs militaires des rois Hùng-fondateurs de la Nation, du Génie des Montagnes Tan Vien et d’autres rois. Elles sont encore incarnées par des princes, des princesses, des hommes surnaturels qui prennent la défense des gens honnêtes et qui punissent les méchants.

La musique et les paroles du Châu van, à la fois divines et vulgaires, sont étroitement liées à la légende. Le Châu van décrit les beaux paysages de la Patrie pour embellir les personnages distingués. Mais il raconte tout du long du jour que les esprits et les Génies, bien que respectables, ont pourtant commis des fautes comme les simples mortels.

La musique du Châu van est pure. Elle captive les gens pendant deux ou trois heures d’affilée, sans les fatiguer (Docteur Samidi. Indonésie).

Dans cette atmosphère de musique et de chanson, le médium se voit investir par l’âme des esprits. Le médium qui joue le rôle de tel ou tel esprit porte tous les traits caractéristiques de cet esprit. Surtout, une fois entré en transe, en sublimation, il est vêtu par son entourage de vêtements spécifiques àl’esprit qu’il incarne. Il porte des parures (quand il représente un esprit féminin) ou des armes (quand il s’agit d’un esprit militaire). Au nom du personnage incarné, le médium chante et exécute des pas de danse conventionnelle et stylisée, accompagné par la musique des chantres. On pourrait en conclure qu’il s’agit des gestes simples et grossiers. Mais en réalité, ce sont là des gestes, des attitudes qui remontent aux origines de l’Humanité. C’est le cas des danses à la fois divines et vulgaires, comme la danse de la serviette, la danse des chandelles, la danse des fleurs, la danse des rameurs, la danse de l’épée, de l’arc, du bâton, etc.

Après la danse, l’esprit prend sa place et commence à donner des ordres, des conseils, des reproches à l’adresse de son entourage. Il prodigue des dons à tout le monde, puis se retire enfin. C’est la fin d’une scène de transe qui est en même temps une scène de chant, de danse, de musique et de théâtre.

Quant à l’habillement des médiums, il mérite qu’on y prête de l’attention. Les couleurs sont d’ordre religieux, dans la Cour royale et dans la vie quotidienne. La Mère de la Forêt porte toujours des vêtements verts pour représenter la forêt. Cette couleur verte est renforcée par tout un attirail, comme des passementeries, des ceintures, des turbans. Les vêtements accentuent encore la beauté du corps: le cou à trois bourrelets, le rire aux cent fleurs de la Mère. La Mère Thoai des Eaux et le prince Bo ont des vêtements tout blancs qui représentent les eaux, les fleuves et la mer, et sont relevés par des décorations multicolores.

Les personnages incarnés portent sur eux d’autres pièces, telles que les chapeaux, les chaussures brodées, l’éventail, le couteau, la chaîne d’argent, le tube à chaux, les mouchoirs, etc. Tous ces objets renferment beaucoup d’histoires, ils sont fabriqués avec soins et relevés par la couleur locale.

D’une manière générale, il faudrait procéder à un examen minutieux du Châu van et du Lên dông. Il s’agit ici d’une forme de représentation du théâtre populaire. Elle a donné naissance à d’autres branches artistiques, tels que le chant, la musique, la danse, l’art décoratif, la peinture et les arts plastiques du Vietnam.

En 1996, la troupe artistique du Vietnam s’est produite dans plusieurs pays du monde. Le numéro intitulé: « Trois médiums en transe  » a été vivement applaudi. Il a bouleversé les théâtres de plusieurs pays. Mais ce n’est là qu’un petit flacon de parfum tiré des grandes bouteilles de l’art du Châu van et du médium en transe du Vietnam.

Le Châu van et le Lên dông constituent un héritage précieux de notre culture nationale qu’il faut à tout prix garder et exploiter. Naturellement il faudrait en écarter les abus et les spéculations qui tendent à les transformer en phénomènes superstitieux, pour leur redonner un caractère social, culturel et économique. Ce faisant, ils deviendront un monument multi-faces de la culture nationale et même internationale.

Le Châu van est un ensemble de chants rituels utilisés dans les séances médiumniques appelées Lên Dông, (”entrer en transe”), cérémonies où l’on peut, par l’intermédiaire des médiums, entrer en communication avec les dieux et l’âme des morts.

Cette croyance formait la base de la religion populaire antique en Orient, particulièrement dans le sud de la Chine. En effet, une des particularités des dieux d’Orient est qu’ils ont le pouvoir de s’incarner et s’exprimer par l’intermédiaire d’un personnage doué du pouvoir spécial de prêter son corps à une divinité. Au Vietnam, cette croyance qui a pris source dans le delta du Fleuve Rouge dans le Nord, se répand au cours des siècles dans les régions du Centre et du Sud du pays et dure encore jusqu’à maintenant.

L’objet de ce culte englobe les génies de quatre domaines terrestres : celui des Forêts et des Montagnes, de l’Eau, de la Terre et du Ciel, ainsi que les divinités et immortels du panthéon taoïste comme la Reine Mère de l’Ouest et les héros déifiés comme le Troisième Prince Na Tra, un dieu-démon d’origine indienne «sinisé» devenu héro national chinois, vénéré par les adeptes de tout lieu du culte. Au Vietnam, le général Tran Hung Dao, qui a réussi à repousser l’invasion des Mongols hors du territoire national, a aussi été déifié et figure parmi les dieux les plus vénérés du culte par le peuple pour la même raison depuis le XIIIe siècle.

Une femme, figure centrale

La cérémonie médiumnique est conduite par une figure centrale, généralement une femme, ayant le pouvoir de communiquer avec les esprits et qui sert de médiatrice pour révéler les messages des esprits à l’audience : ce qui permet aux hommes de les consulter sur la conduite à tenir pour écarter les malheurs et se gagner la faveur du monde des ombres. Le médium exerce son pouvoir particulier soit chez lui, soit dans l’enceinte d’un temple où il donne des consultations régulières ou sur commande. Au cours des fêtes, il incarnera en outre une divinité pour permettre à celle-ci d’être présente physiquement.

Les deux accessoires indispensables à la cérémonie médiumnique sont un autel devant lequel le médium demande à la divinité de prendre possession de lui, un fauteuil particulier dans lequel il s’assied quand il est en transe. Au cours des rites funéraires, il a aussi pour tâche de prêter son corps à l’esprit des morts pour leur permettre de s’exprimer. Certains d’entre eux ont aussi la possibilité de prédire l’avenir, détecter les crimes, les fautes commises… Aussi, les médiums sont souvent craints. Leurs paroles sont incontrôlables, échappent à tout argument logique par définition et sont crues aveuglément par les consultants.

Une séance médiumnique dure assez longtemps, de quatre à six heures, car le médium peut être en communication avec plusieurs esprits et n’entre en transe qu’au bout des heures. Dans la cérémonie, le médium se coiffe d’un carré de soie rouge, se balance au rythme des chants, parfois exécute des danses martiales avec une épée ou des éventails selon les personnages qu’il incarne, des héros, des personnages militaires ou des poètes, des gens de lettres en s’accompagnant d’incantations chantées, de pleurs.

Lorsque que le médium commence à reproduire des mouvements qui font penser à ceux des épileptiques : bavant, agitant bras et jambes de façon désordonnée, se roulant par terre de façon inconsciente en baillant, en tournant la tête plusieurs fois, on comprend qu’il est possédé et quand le carré de soie rouge tombe, il est entré en transe.

Ainsi, la musique et les chants sont essentiels dans une séance de médium. Aux instruments utilisés autrefois comme le gong et le tambour pour marquer le rythme s’ajoutent d’autres instruments de musique au cours du temps. A partir du 16è siècle, les incantations sont chantées sur les airs des chants populaires et cette pratique se répand dans tout le pays jusqu’à nos jours. En raison de la diversité des personnages incarnés et pour les distinguer, le répertoire des chants médiumniques est très riche et varié, il y en a au total une cinquantaine, provenant des sources et des genres divers : musique populaire traditionnelle du Vietnam, celle des minorités ethniques et même des airs de musique de cour impériale de Hue.

RESUME

Le rituel de possession au Viêt-nam a plusieurs appellations : le culte des quatre mondes (tho Tu-phu) ; le culte de la (Sainte) Mère (Dao Mâu), le service des âmes (Hâu-bong),  » la montée sur le médium  » (Lên-dông) ou encore  » l’entrée en transe « …

Faisant partie des pratiques religieuses des vietnamiens, issue du Viêt-nam du Nord, toujours vivace à nos jours, ce rituel se dote d’un répertoire musical très riche, indispensable et indissociable du culte.

Dans notre thèse, en nous basant sur les enregistrements réalisés pendant 3 ans de 1986 à 1989 à Hànôi et à Namdinh (Nord Viêt-nam) auprès des maîtres encore vivants à l’époque, nous essayons d’atteindre les objectifs suivants :

* Décrire et expliquer le rituel dans ses détails afin d’avoir une vue complète sur le rituel, le situer dans le contexte des autres pratiques proches ou similaires en Asie.

* Répertorier l’ensemble des morceaux musicaux joués pendant différentes occasions et pendant le rite.

* Analyser les caractéristiques de cette musique afin de codifier la partie  » immuable  » et  » variable  » des airs, afin de faciliter l’apprentissage de cette musique.

Plusieurs étapes d’observation nous permettent désormais de comprendre peut être le pourquoi et le comment pour un pratiquant le fait qu’ils entrent en transe de possession, or lors de notre dernier mémoire DEA consacré à la musique de Hâu-bong, nous l’avions décrit en partie, mais n’avions pas une très grande connaissance sur le phénomène. C’est pourquoi nous avons repris les travaux après une période de pause et de réflexion.

La question de croyances et de religions est toujours un sujet délicat pour un Viêt-namien, la majorité déclare qu’ils sont bouddhistes sans pour autant pouvoir dire qu’ils sont pratiquants, d’autres sont christianistes ou chrétiens, il y a également des communautés de protestants, des hindous, des caodaïstes, des  » Hoa-hao « , … Parmi ces différents courants, subsiste le culte  » Hâu-bong « , pratiqué par une communauté dont le nombre est difficilement chiffrable (on connaît pas exactement pour les raisons ci-dessous mentionnées). Ils (ou elles, car la majorité presqu’absolue est des femmes) ne le disent jamais à haute voix, ils se tranchent derrière le bouddhisme, car cette pratique de Hâu-bong a été toujours d’abord méconnue, puis redoutée, marginalisée, méprise parfois par la population, et dernièrement elle est tout simplement interdite par les autorités.

Qu’est-ce que c’est le rituel de possession au Viêt-nam, le Hâu-bong ?

Le panthéon des divinités s’organise sur deux axes: le premier est une hiérarchie : seigneurs, princes, princesses…, le tout est trôné par un Génie suprême, la Mère du Ciel; le deuxième, dans chaque hiérarchie, il y a la représentation des quatre mondes: Ciel, Terre, Forêt, Eau. A ce deuxième axe s’ajoutent les divinités d’une région particulière ou un héros (national et/ou régional). Le pratiquant de Hâu-bong se doit alors faire organiser des cérémonies dans le but de solliciter l’esprit des Génies et des Divinités de leur panthéon venir s’incarner alors dans leur corp; il est possédé par l’esprit qu’il évoque. Pendant toute la cérémonie, le public, composé d’autres pratiquants invités, participe à plusieurs niveaux : contempler la venues des divinités, les vénérer, leur faire des offrandes, dialoguer avec celles-ci pour solliciter la sérénité pour le parcours de la famille, la santé, la prospérité; et éventuellement une divination pour une question plus concrète. Les divinités viennent une par une selon la sollicitation du maître (cung-van) et du public, siègent, donnent les conseils, officient, faire le culte devant l’autel de tout le panthéon, expriment en quelques minutes les traits les plus marqués de leur caractère ou de leur vie, de leur histoire…; puis s’en va pour laisser l’apparition d’une autre…

Pendant la cérémonie, le maître (cung-van) chante la louange des divinités, les invite à venir, décrit la vie des génies avec les pouvoirs et leurs générosités, il chante également l’obéissance du public pratiquant ou la sincérité de  » dông « , le pratiquant, celui qui a organisé la cérémonie à la gloire des génies. Chaque divinité a sa propre musique, ses propres proses. Donc à chaque cérémonie, c’est de quatre à six heures de musique en général, aucune fausse note ne doit être commise, aucune parole ne doit être mal placée, pour le bien être du maître, du pratiquant, des divinités, du public, et du temple.

Il s’agit d’une musique jouée de manière continue pendant le rituel. Elle est sacrée, elle fait partie intégrante du rituel et elle est narrative. Elle est considérée comme une des offrandes aux génies.

Le village de métier exemplaire Kiêu Ky

Le village de métier exemplaire Kiêu Ky

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

Le village de métier exemplaire Kiêu Ky: Situé au nord de Hanoi, dans le district de Gia Lâm, le village de Kiêu Ky est réputé depuis longtemps pour ses fabricants de quy. Ces feuilles d’or très minces servent à dorer les statues de bouddha, les sentences parallèles, les objets de culte… Pour dorer un coq, il aura fallu 1,5 chi d’or pur (un chi équivaut à un dixième d’un taël d’or), fait savoir l’expérimentée artisane Nguyên Thi Tua en veillant sur son travail. En présentant les techniques de dorure à base de quy, un métier spécifique de son village, elle précise que non seulement les matières premières sont spéciales mais que les processus de fabrication sont aussi très compliqués. Des difficultés qui rendent plus difficile l’écoulement des produits. « Il y a des périodes où notre métier ancestral semblait se perdre.
Au village de Kiêu Ky qui appartient actuellement à la commune du même nom, la fabrication des quy remonte à plus de 4 siècles. Ce village honore le lettré Nguyên Quy Tri (13e siècle) comme son génie tutélaire. Lors d’une tournée en Chine, la technique des quy lui fut apprise, et il l’a transmise aux villageois de Kiêu Ky.

Le village de métier exemplaire Kiêu Ky
La fabrication des feuilles d’or comporte 5 étapes principales. La première est la préparation de l’encre. Un mélange de noir de fumée, résine de pin et colle de buffle est pilonné. Cette phase est essentielle car ce n’est que grâce à cette encre spéciale que les feuilles d’or étalées pourront résister au martèlement sans se fragmenter. La 2e étape est la préparation d’un papier spécial, fabriqué à Bac Ninh (Nord) qui est d’abord bouilli pendant une demi-journée. Ensuite, on l’enroule dans du tissu pour le protéger, et on le martèle jusqu’à ce qu’il devienne transparent. Ensuite, troisième étape, on aplatit à coups de maillet un dixième de taël d’or pour former un carré de 20 cm de côté, qui est ensuite découpé en 20 petites feuilles d’or appelées « diêp ». Quatrième étape, on place entre 2 papiers encollés 500 feuilles qui sont frappées sur une enclume. Une étape où les artisans doivent faire preuve d’une grande habileté.
Deux heures après, les feuilles d’or chaudes recouvrent toute la surface de papier. On attend que la plaque refroidisse puis on la sépare du papier (5e étape). On la découpe en 9 et recommence le même processus encore 3 fois. On obtient à la fin une feuille d’or ultra fine de 1.600 cm² (40 cm x 40 cm)… Selon l’artisan Lê Ba Chung, président de l’Association des doreurs de Kiêu Ky, pour obtenir une feuille d’or très mince et facile à fragmenter, ces phases de production tellement compliquées et ingénieuses sont indispensables.
La plupart des ouvrages culturels et historiques d’envergure et le domaine de la peinture sont influencés par les techniques de dorure. Ainsi les quy de Kiêu Ky sont utilisées à la décoration des statues, des panneaux transversaux, des sentences parallèles… Ainsi, les ateliers de production de Kiêu Ky fournissent souvent des quy comme matière première aux villages de métier tels que Son Dông, Vu Lang, Ha Thai (Hanoi), Mai Dông, Dông Quang (Bac Ninh), Liên Ninh, Cat Dang (Nam Dinh), Bao Hà (Hai Phong)… Utiliser les feuilles d’or de Kiêu Ky dans la peinture contribue à donner de l’âme aux œuvres, selon l’artisan en peinture traditionnelle Lê Dinh Nghiên.

Le village de métier exemplaire Kiêu Ky
Les habitants de Kiêu Ky comprennent mieux que quiconque l’importance de ce métier pour leur vie. Ayant connu des hauts et des bas, il a été enfin rétabli grâce aux efforts inlassables de nombreux artisans dont Lê Van Vong et Lê Ba Chung. À présent, le village de Kiêu Ky compte une centaine de familles spécialisées dans la fabrication et le commerce des quy, sans compter les produits utilisés pour la laque. Le village reçoit des myriades de commandes non seulement des 4 coins du pays mais aussi de l’étranger. Chaque année, après le 12 janvier du calendrier lunaire, de nombreux artisans de Kiêu Ky, sac au dos, partent s’occuper de la restauration des pagodes et des maisons communales. Ceux qui restent dans le village s’affairent à la fabrication des quy.

Le village des bonsaïs à Nam Dinh

Le village des bonsaïs à Nam Dinh

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Le village des bonsaïs à Nam Dinh: Depuis toujours, le nom d’un village est fréquemment en relation avec son activité ou une de ses caractéristiques. Il en va de même pour le village « Cây sanh » (arbre sanh c’est-à-dire le Ficus indica), situé dans le district de Hai Hâu, province de Nam Dinh (Nord), appelé ainsi depuis quelques années en raison de l’omniprésence de cette plante.

Ce village est situé à environ 50 km de la ville de Nam Dinh, que l’on effectue en voiture en quelques 30 minutes sur la Nationale 21, laquelle longe un canal bordé de nombre de vieux villages. On y voit des embarcadères, des carrelets et des barques de pêche dans ce canal, l’entrepôt de riz construit pendant la période coloniale française…

Après ces 30 minutes, on prend à gauche un petit chemin qui traverse des rizières à perte de vue. Lorsque la verdure commence à prédominer, on est proche du village de « Cây sanh »…

Le village des bonsaïs à Nam Dinh

Selon le curé Thuc, ces arbres sont plantés depuis 1998, et une plus vaste échelle en 2008-2009, en raison de sa valeur économique. On en voit partout : au bord de la route, dans des pots devant les maisons, dans les cours et les jardins…

Un villageois explique que cette plante poussait naturellement dans le village. C’est végétal très robuste, sans fleurs mais avec beaucoup de feuilles toujours vertes, une habilité qui lui a valu le surnom d’arbre « longévité ». C’et tout l’intérêt, cette espèce étant vouée à être utilisée comme plante d’ornement. Et c’est ainsi que de plus en plus d’horticulteurs l’ont cultivé, et aujourd’hui ils sont vendus partout.

M. Thuc, un horticulteur, explique que sa culture est très rentable, les critères tenant à la forme et à la longueur de ses racines, qui élèvent sa valeur d’autant. Un de ces arbres a été vendu pour plus de 5 milliards de dôngs… Autant dire que cette plante a été une bénédiction pour les familles démunies qui ont pu considérablement améliorer leur situation en la cultivant. Mais cela va plus loin, il y a aussi les passionnés qui l’élèvent pour participer à des concours. Les plus célèbres jardins sont ceux des familles de MM. Hai, Hiên et Tân. Outre de nombreux prix dans les festivals de plantes d’agrément, ils exportent aussi en Corée du Sud, au Japon, en Chine…

Lors de son voyage au village de « Cây sanh », on peut visiter les églises catholiques dans cette région. Il y a ici une centaine d’églises, dont nombre ont été construites il y a une centaine d’années. On peut visiter ainsi l’église Quân Phuong de plus de 100 ans, celle de Ninh Cuong dont la particularité est d’être construite en bois dans une architecture orientale, ou celle de Phu Nhai, la plus grande d’Indochine, datant de 1858.

Bien que le catholicisme soit très présent à Hai Hâu, le bouddhisme le demeure également, notamment à travers les croyances populaires que tout un chacun pratique en campagne. Mais surtout, il a des pagodes, et non des moindres. La pagode Luong, surnommée Pagode aux 100 chambres, a été bâtie sous le règne des Lê postérieurs, à une époque où l’on cherchait à empiéter sur la mer pour développer les terres. Elle est très représentative de l’architecture religieuse des 17e et 18e siècles, en comprenant un lac, les bâtiments pour les cultes, un campanile, des dizaines de stupa où sont enterrés les bonzes y ayant vécu, outre, bien sûr, un puits et de grandes statues du Bouddha d’une valeur artistique certaine. Cette pagode mérite de la visiter, car elle a une particularité : 40 stèles situées dans ses 2 couloirs est-ouest, où est transcrite la vie de la commune de Quân Anh.

À Hai Hâu, les touristes ont l’occasion de visiter les salinages. Le salinage est un métier traditionnel du village « Cây sanh ». Le sel de ce village est très connu dans le pays. De plus, Hai Hâu est aussi connu pour découvrir le plus grand squelette de baleine au Vietnam. Ce squelette mesure 38 m de long et pèse 43 tonnes. Il est actuellement exposé au musée océanographique de Nha Trang (Centre).

Hai Hâu est une destination idéale pour les touristes, un endroit de découverte au milieu de paysages paisibles, et des gens accueillants.

Village de métier traditionnel de poterie de Bat Trang

Village de métier traditionnel de poterie de Bat Trang

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Village de métier traditionnel de poterie de Bat Trang
L’art de la poterie est l’une des traditions les plus anciennes du Vietnam. Près de Hanoi se situe le village de Bat Trang, littéralement « village des bols », le plus ancien village renommé de potiers du Vietnam.
Bat Trang près de Hanoi serait le village de céramique le plus ancien du pays; selon les archives historiques, ces produits étaient connus avant le XVè siècle.

Village de métier traditionnel de poterie de Bat Trang
A Bat Trang, Il existe des milliers de fours de poterie. Plus d’un four par famille. Depuis des décennies, la vie du village est rythmée par les flammes qui dansent jour et nuit dans des milliers de fours de poterie.
Depuis des siècles, la tradition et les secrets du métier sont transmis d’une génération à l’autre. Les artisans d’aujourd’hui utilisent toujours les tours pour créer de la poterie. Les produits sont séchés dans les fours en brique puis peints à la main

Ancien village de Duong Lam
Duong Lam est un village situé à 4km du chef-lieu de Son Tay, province de Ha Tay.
C’est dans le hameau de Duong Lam que sont nés les rois Phung Hung et Ngo Quyen. Aujourd’hui, de temples leur sont dédiés dans le village.
Les collines Hum et Guom sont situées près du stade où les deux rois s’entraînaient aux arts martiaux et gardaient leurs éléphants et leurs chevaux. On y trouve aussi le tombeau de Man Thien, qui serait la mère des deux Sœurs Trung.

À Duong Lam, il y a aussi la Pagode Mia, classée monument historique. Elle recèle en effet près d’une centaine de statues bouddhiques, y compris celle de Tantrayana, la plus belle d’entre toutes.

Village de métier traditionnel de Dong Ki

Village de métier traditionnel de Dong Ki

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

Village de métier traditionnel de Dong Ki: Le village de Dong Ky, dans la province de Bac Ninh, à une soixantaine de kilomètres à l’est de Hanoi. Le village de Dông Ky est réputé depuis toujours pour les travail de bois et ses fins sculpteurs. Aujourd’hui le village continue cette tradition, de nombreux étrangers y viennent acheter les meubles et mobiliers. Le travail du bois fait la richesse du village, comme en témoigne la construction du Dinh, la pagode et un temple.

Village de métier traditionnel de Dong Ki
Grâce à sa prospérité à l’artisanat dans le métier traditionnel du bois, qui est transmis de père en fils , a rapporté aux habitants de Dông Ky mieux que dans d’autres régions rurales du Nord.
Village de métier traditionnel de peinture de Dong Ho
Situé à 40 km à l’ouest de Hanoi, le village Dong Ho est situé à Thuan Thanh, Bac Ninh
Depuis des générations, le village de Dong Ho fait référence aux peintres et artistes vietnamiens traditionnels. Dong Ho est renommé pour ses uniques estampes , recherchées par de nombreux connaisseurs en provenance du Vietnam et de l’étranger.

Le village de la soie Van Phuc

Le village de la soie Van Phuc

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

On entend parler de Van Phuc, le fameux « Village de la soie », où se transmet depuis plus d »un millénaire un artisanat qui a fait sa notoriété bien au-delà des frontières nationales. Par contre, peu nombreux sont ceux qui connaissent son glorieux passé révolutionnaire.
« Nang Sai Gon anh di mà chot mat/ Boi vi em mac ao lua Hà Dông » (Je vais sous le soleil de Saigon sans avoir chaud car tu portes ta robe en soie de Hà Dông). Depuis très longtemps, la soie de Van Phuc (actuellement ville de Hà Dông, province de Hà Tây) est synonyme de beauté et d’élégance féminines. Cette soie est en effet auréolée d’un certain prestige. Tellement légère qu’on l’oublie quand on la porte. Et aussi un immense pouvoir de séduction sur les hommes, ce qui n’est pas la moindre de ses vertus. Situé au bord de la rivière Nhuê, à une dizaine de kilomètres à l »ouest de Hanoi, le village de Van Phuc développe et transmet cet artisanat depuis 12 siècles.

Le village de la soie Van Phuc
Selon la tradition orale, les premières implantations humaines au bord de la rivière Nhuê remontent à 1.200 ans. En 874, sous la domination chinoise, l »épouse d »un mandarin de la dynastie des Tang, en poste au Vietnam, enseigna aux gens de Van Phuc la sériciculture et le tissage de la soie. Au fil du temps, ce métier n’a cessé de se développer, devenant le principal gagne-pain des villageois. Sous la dynastie des Nguyên, la soie de Van Phuc était considérée comme un produit de luxe. A cette époque, le village fabriquait 4 types de tissus : brocatelle ( gâm ), réservée à la cour royale, soie ( lua ), gaze ( sa ) et ( quê ).
Sous la domination française, la soie de Van Phuc a commencé à être connue à l’étranger. Elle a été présentée aux foires de Marseille et Paris en 1931 et 1938. Et pendant 30 ans, de 1958 à 1988, le pays en exportait encore vers les pays d’Europe de l’Est.

Les tunnels de Dalat

Les tunnels de Dalat

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

La ville de Dà Lat dispose Les tunnels de Dalat bâtis avant 1975. Aujourd’hui encore, les touristes et citadins locaux pouvant se vanter de les connaître ne sont qu’une poignée. Et l’itinéraire précis de ce réseau de galeries demeure une énigme.
Pour en savoir plus sur ces galeries souterraines, nous nous y sommes rendus avec un couple de sexagénaires qui avait emménagé à Dà Lat (province de Lâm Dông, hauts plateaux du Centre) avant sa libération et étaient là lors de sa construction : Nguyên Thang Trung et Nguyên Thi Da. En arrivant sur les lieux, la surprise est de taille, car l’entrée si peu connue de ce tunnel s’étend tout de même sur 2 m de largeur et plus de 2,5 m de hauteur. «Dans ce passage, il y a beaucoup de chauve-souris, grandes comme mon poing. Si l’on veut en prendre pour en manger, il faut attendre que le soleil se couche», nous raconte Thang Trung.

Franchie la porte noire de ce lieu étrange, nous devons nous courber pour passer un gros bloc de pierre qui nous barre le chemin. Ensuite, sur une courte distance d’environ 30 m, la galerie se dégage. Elle fait 2 m de hauteur, et entre 1,5 m et 2 m de largeur. Elle mène à un carrefour. Cependant, ne pouvant aller plus loin, l’aventure s’est arrêtée : les pierres s’étant entassées pour former un obstacle infranchissable.

Les tunnels de Dalat

D’après Nguyên Thi Da, ce tunnel a été construit par les Japonais en 1945, alors qu’ils avaient pris le contrôle de l’Indochine. Son père figure parmi les centaines de paysans de Trai Hâm à avoir été réquisitionnés pour devenir des travailleurs «d’utilité publique». Mme Da se souvient : «Mon père m’a expliqué qu’en novembre 1945, au moment où je suis née, il devait creuser ce tunnel pour les Japonais. Mais pour prendre soin de nous, il a fait semblant d’être atteint du paludisme pour rester chez lui».

Toujours selon le père de Mme Da, cette galerie traverse le Musée de Lâm Dông actuel et dérive ensuite pour s’orienter vers le début de la rue Khe Sanh (la route de Saigon à l’époque). Une autre bifurcation passe par le carrefour Trai Hâm (qui mène au Palais I de Dà Lat et au centre-ville). «Cette région était probablement à l’époque une forêt, et ce tunnel devait aider les Japonais à fuir en cas de danger», suppose Mme Da.

Un circuit à reconstituer dans Les tunnels de Dalat : Pour le moment, les incertitudes demeurent quant à l’itinéraire précis de ce souterrain. On a trouvé en plusieurs endroits des morceaux de galeries, mais on ne peut encore affirmer qu’elles se rejoignaient.

Le Musée de Lâm Dông a été aménagé dans l’ancien Palais de l’impératrice Nam Phuong, l’épouse du dernier empereur de la dynastie Nguyên, Bao Dai (1926-1945). Ce sont les employés du lieu d’exposition qui ont découvert une galerie secrète qui en émanait. Selon Pham Huu Tho, directeur du Musée de Lâm Dông : «Nous sommes en train de recueillir les documents attestant de l’origine du tunnel situé sous le Palais de l’impératrice Nam Phuong. Ensuite, nous pensons l’ouvrir aux visites touristiques».

Les tunnels de Dalat

Mais les découvertes ne s’arrêtent pas là. Le Palais I, situé dans le 10e quartier de Dà Lat, est le lieu que l’empereur Bao Dai avait choisi de transformer en 1949 pour établir son quartier général et son bureau officiel. En 1956, le premier président de la République du Sud Vietnam, Ngô Dinh Diêm, l’avait investi comme son propre palais. Il y a construit un autre tunnel secret. Selon Nguyên Huu Tranh, chercheur à Dà Lat, «il s’agissait d’une galerie permettant à ce dernier de se protéger et d’accéder directement à un héliport. L’entrée du souterrain se situait dans sa chambre à coucher, cachée derrière une armoire de fer».

Par ailleurs, d’après la Monographie de Dà Lat publiée en 2008, le Palais II quant à lui était celui du gouverneur général Decoux (actuellement lieu de réception du Comité populaire de la province de Lâm Dông). On y a découvert un réseau secret bétonné avec de nombreux embranchements.

Enfin, dans l’hôtel Dalat Palace (autrefois Langbian Palace) construit en 1922, il y a un tunnel de 2,5 m de largeur et de plus de 2 m de hauteur qui va de la salle à manger à la rue de Hô Tùng Mâu (3e arrondissement). Aujourd’hui, ce morceau de galerie est un corridor aménagé. L’hôtel Palace dispose également d’un autre souterrain (1 m de large, 1,2 m de haut et 50 m de long) le reliant à l’hôtel du Parc via la rue Trân Phu.

De futures recherches permettront peut-être d’en savoir plus sur ce mystérieux labyrinthe souterrain. Affaire à suivre..