L’originalité des flûtes des H’mông au Nord-Ouest du Vietnam

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L’originalité des flûtes des H’mông au Nord-Ouest du Vietnam: Le district de Tram Tâu, province de Yên Bai, dans la haute région montagneuse du Nord-Ouest, séduit de nombreux touristes non seulement pour les couleurs culturelles des ethnies sœurs H’mông, Tày, Thai… mais aussi pour les traits culturels originaux dont le plus marquant sont les sons des khèn (flûtes de pan) des H’mông locaux.

Selon l’Artiste du peuple Giàng A Su qui vit au bourg Tram Tâu, district éponyme, les sons des khèn constituent l’âme des H’mông. Préserver des sons de cet instrument est protéger l’identité de son ethnie, confie-t-il.

La flûte de pan des H’mông, appelée également Plênh, est un instrument musical indispensable dans la vie des H’mông du district de Tram Tâu, à Yên Bai. Né et grandi à ce lieu, Giàng A Su n’oublie jamais son enfance bercée par le Plênh joué par son père et les berceuses de sa mère. En plus, il n’arrive jamais à oublier sa joie quand agé d’à peine de 15 ans il a été enseigné à jouer, puis fabriquer un Plênh par son père. Le temps a passé si vite. Maintenant, avec son âge avancé, Giàng A Su n’arrive plus à fabriquer un Plênh comme il faut mais il se tourmente toujours sur l’avenir de cet instrument. Pour lui, le Plênh n’est pas seulement un instrument c’est un ami intime qui l’accompagne dans sa vie. C’est pourquoi, il a consacré corps et âme à transmettre son savoir-faire à ses descendants.

L’originalité des flûtes des H’mông au Nord-Ouest du VietnamGiàng A Su confie : « les différents sons de Plênh dépendent de l’émotion du joueur. Cet instrument accompagne les chansons folkloriques lors des fêtes traditionnelles et des rites communautaires. Des airs des rencontres, de rendez-vous amoureux, un moyen de se transmettre des mots doux entre jeunes… »

Le Plênh comprend six tubes de bambou de différentes longueurs qui sont parallèlement rangées sur le corps de l’instrument fait de bois de pin. La luette, partie la plus importante de l’instrument, est un alliage de cuivre jaune, cuivre rouge et d’argent. Ce composé est chauffé, puis versé dans une moule avant d’être broyé très fin comme une feuille de citronnier. Cette «feuille» est coupée pour créer la luette de l’instrument. Sa longueur dépend de la taille de l’instrument. Chaque Plênh possède sept luettes mises dans six tubes de bambou.

Un Plênh aux normes a des sons tantôt aigus, tantôt graves, tantôt mélodieux. C’est pour cela qu’à Tram Tâu actuellement, il n’y a que deux personnes pouvant en fabriquer.

Ces dernières années, aucun cours de khèn ne s’est ouvert, mais pour de nombreuses générations de H’mông à Tram Tâu, l’Artiste du peuple Giàng A Su est un exemple. À côté de l’écriture des airs, des us et coutumes locales, Giàng A Su se montre toujours actif pour transmettre aux jeunes son savoir.

Duong Phuong Thao, directrice adjointe du Centre culturel du district de Tram Tâu a partagé : Tram Tâu est l’un des districts les plus démunis du pays où la plupart de la population locale (70%) est d’ethnie H’mông. Avec l’aide du Parti et de l’État vietnamiens, le district cherche à préserver et promouvoir ses valeurs culturelles. Des gens comme l’Artiste du peuple Giàng A Su sont de beaux exemples de dévouement pour valoriser les traits culturels traditionnels de son ethnie.

La fête de l’Année du Cheval au Vietnam

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La fête de l’Année du Cheval au Vietnam: Dans la nuit du Réveillon du Têt traditionnel du Cheval, des milliers de Hanoïens et de gens de passage ont afflué vers le lac de l’Epée restituée, en plein centre-ville, afin de s’imprégner de l’atmosphère féerique de la fête du Têt et de regarder le feu d’artifice, tiré à minuit pétante.

Le lac brillait littéralement de mille feux avec les nouvelles technologies d’éclairage et les milliers de lampes disposées dans les feuillages des arbres. Cette année, des feux d’artifices ont été tirés dans la totalité des 29 arrondissements et districts. Un rendez-vous auquel la foule a répondu massivement. Les rues autour du lac de l’Épée restituée comme Dinh Tiên Hoàng, Lê Thai Tô… étaient noires de monde.

La fête de l'Année du Cheval au VietnamAux alentours du Hô Guom (le Lac de l’Épée restituée), des spectacles de cirque, de chants et de danse en plein air ont été organisés devant le temple Ba Kiêu, en face du pont Thê Huc, le « pont où les rayons de soleil s’attardent » selon la traduction littérale, ainsi que sur la place Dông Kinh Nghia Thuc. Le tout dans une ambiance fantastique.

La mégapole du Sud n’a pas été en reste non plus, où tous les Saïgonnais s’étaient donnés rendez-vous dans les rues. Une foule immense s’est rassemblée au centre de la ville pour accueillir le passage au Nouvel An lunaire sous les feux d’artifices.

Dans d’autres villes et provinces du pays du Nord au Sud, les habitants ont également accueilli le réveillon du Têt traditionnel du Cheval sous le spectacle hypnotisant des feux d’artifices.

Le Têt des femmes chez l’ethnie Nùng Din

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Le Têt des femmes chez l’ethnie Nùng Din : Dans la province de Lào Cai (Nord), l’ethnie Nùng Din vit dans trois districts (Muong Khuong, Bac Hà et Si Ma Cai). Les Nùng Din ne suivent pas le régime matrilinéaire, mais ils sont réputés pour leur coutume de mettre à l’honneur les femmes pendant les trois premiers jours du Nouvel An, en les dégageant de toutes leurs obligations ménagères.

Les femmes Nùng Din, dès leur jeunesse, travaillent d’arrache-pied dans les champs pour aider leurs parents et grands-parents. Une fois mariée, les femmes, mères de famille, doivent s’occuper, outre la production agricole, des travaux ménagers et de l’éducation des enfants.

 Le Têt des femmes chez l'ethnie Nùng Din

Lors des festivités du Nouvel an lunaire (à partir du 28e jour du 12e mois lunaire jusqu’au 15e jour du premier mois lunaire pour cette ethnie), les préparatifs doivent être effectués de nombreuses journées avant. En particulier, les deux derniers jours avant le Jour de l’An, les femmes doivent réaliser beaucoup de travaux (nettoyage et décoration de l’autel des ancêtres, nettoyage de la maison, provisions pour les animaux domestiques, préparations culinaires pour les jours du Têt…).

« Bien que les travaux soient pénibles, nous sommes contentes de les effectuer, avec tout le cœur, en tant que filles et mères de famille », avoue Sài Thi Huong, domiciliée dans le village de Khâu Na, commune de Nâm Lu, district de Muong Khuong.

Pour mettre à l’honneur ces femmes de famille, les ancêtres de l’ethnie Nùng Din ont établi la coutume de faire des femmes « des reines des festivités au cours de trois premiers jours du Nouvel An ».

Précisément, à partir du Réveillon et jusqu’à la fin du 3e jour du 1er mois lunaire, tous les travaux ménagers seront effectués par les hommes. Ceux-ci doivent se lever très tôt pour préparer des repas afin de les présenter à l’autel des ancêtres, comme la tradition le veut. Ces préparations culinaires doivent être effectuées d’une manière tranquille pour que les femmes puissent bien dormir.

Après avoir terminé le rite de culte, les hommes préparent de l’eau chaude pour que les femmes faissent leur toilette. Durant ces trois journées, les femmes s’habillent bien, sortent et s’amusent à satiété, libérées de toutes les préoccupations quotidiennes.

« Se charger des travaux ménagers pendant trois jours seulement nous permet de comprendre la péniblité des tâches remplies par les femmes, leurs sacrifices pour la famille », dit Vàng Sin Phà, domicilié dans la commune de Nâm Lu, district de Muong Khuong. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, la sauvegarde de cette bonne coutume des Nùng Din contribue à édifier des familles heureuses ».

La fête à la pagode des Parfums Chua Huong

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La fête à la pagode des Parfums  Chua Huong: Cette année, la fête de Chùa Huong ou pagode des Parfums commencera le 5 février (soit le 6e jour du 1er mois lunaire). Selon le Comité populaire du district de My Duc (Hanoï), elle aura pour thème « La pagode des Parfums, trait de beauté traditionnelle de la culture vietnamienne. »

Cette fête qui dure trois mois est véritablement importante pour les Vietnamiens puisqu’elle n’a lieu que le 15e et le 20e jour du 1er mois lunaire. Elle est la plus importante de tout le pays.

La fête à la pagode des Parfums Chua Huong

Pour sa préparation, le district a beaucoup investi cette année dans l’aménagement de réseaux de transport et dans la modernisation du système de signalisation pour faciliter les déplacements des visiteurs. Afin de garantir l’ordre public, des forces de sécurité et de police seront affectées aux lieux les plus fréquentés.

L’hygiène environnementale et la sécurité alimentaire sont également des priorités. Le Comité d’organisation a mobilisé plus de 80 personnes pour ramasser les ordures afin d’assurer la propreté des sites, construit 16 nouvelles toilettes autour des pagodes, et installé nombre de poubelles.

Cette année, le Comité d’organisation interdira toutes activités commerciales à proximité des pagodes et dans les zones ne présentant pas toute garantie de sécurité le long des sentiers.

La pagode des Parfums, située dans la commune de Huong Son du district de My Duc à 70 km de Hanoï, comprend de très nombreuses pagodes nichées entre rivières et montagnes.

Il s’agit d’un lieu de pèlerinage par excellence où affluent des gens de tous les coins du pays. Les pèlerins viennent en masse à sa fête annuelle qui débute le 6e jour du 1er mois lunaire et se poursuit jusqu’à la dernière semaine du 3e mois lunaire. Il s’agit de la fête la plus longue au Nord du pays. On y vient pour jouir du bonheur, de la prospérité, de la santé… durant l’année qui débute. À cette occasion, les pèlerins font du bateau, se promènent ou explorent les grottes avoisinantes.

À Huong Son, on trouve beaucoup de grandes pagodes construites durant la période des Lê postérieurs (1428-1789). Au début du XXe siècle, on comptait déjà plus d’une centaine de pagodes et grottes dans ces lieux, qui y ajoutent une magie incomparable. L’ensemble du vestige de Huong Son s’étend sur un relief montagneux de plus de 3 km de longueur.

Selon les prévisions, le Comité populaire du district de My Duc a fixé comme objectif d’attirer plus de million de visiteurs cette année.

Le maître Hà Trong Ngu adepte des arts martiaux traditionnels

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Le maître Hà Trong Ngu adepte des arts martiaux traditionnels: « Les adeptes des arts martiaux traditionnels doivent apprendre avant tout la moralité et la patience comme clé de leur conduite », a recommandé le maître Hà Trong Ngu, directeur de l’école des arts martiaux Tây Son- Binh Dinh.

Avec son allure fringante et son regard vif, personne ne penserait qu’il est déjà âgé de 67 ans. En racontant sa carrière professionnelle, il nous a fait des démonstrations de quelques postures des arts martiaux.

Le maître Hà Trong Ngu adepte des arts martiaux traditionnels

Né dans la province de Binh Dinh, berceau des arts martiaux traditionnels vietnamiens, le maître Hà Trong Ngu a commencé à pratiquer à l’âge de 6 ans avec son oncle, le maître Hà Trong Son surnommé le « Tigre du Centre ». Il a absorbé les plus délicates postures de l’école Tây Son-Binh Dinh. A 25 ans, il a pu créer, dans son pays natal, un club d’arts martiaux. Le maître Hà Trong Ngu a été élu président de l’association des arts martiaux traditionnels de la ville de Quy Nhon.

Constatant que le Sud est un terrain fertile pour les arts martiaux, lui et sa famille se sont installés en 1997 à Biên Hoa, province de Dông Nai, où il a créé, en dix ans, quatre clubs d’arts martiaux, accueillant des milliers d’adeptes. Dans un souhait de propager les arts martiaux, il a déménagé à Hô Chi Minh-Ville, y a fondé trois clubs et a dirigé lui-même une classe située dans la pagode Dông Hiep où il a donné un cours gratuit aux bonzes. Car, selon lui « enseigner les arts martiaux est aussi une contribution à la défense nationale ».

Il a envoyé des maîtres à l’étranger pour des compétitions internationales et certains d’entre eux y ont ouvert des clubs. Actuellement, Hà Trong Ngu gère 13 trois clubs dans le pays et trois autres en France, aux États-Unis et en Norvège, qui comptent plus de 5.000 adeptes vietnamiens et étrangers.

En septembre 2009, il a nommé directeur de l’école Ta-Tây Son Binh Dinh. Cette école garde plusieurs quyen secrets, notamment celui dit des « Trois pattes de tigre » qui, paraît-il, est daté de près de 200 ans, et a été mis au point par un bûcheron après un combat contre un tigre à trois pattes, une technique que le maître Hà Truong Ngu est le seul capable de transférer. En expliquant pourquoi cette technique est transmise à une piogée de personnes, il a dit : « C’est un quyen très secret qu’on ne peut apprendre qu’aux pratiquant doués et à la bonne moralité. En outre, comme cette technique de combat est dangereuse, il ne faut pas qu’elle tombe entre les mains de n’importe qui ». Pour cette raison, il n’a apprise cette technique qu’à ses deux fils, les maîtres Hô Trong Kha Ly et Hô Trong Kha Vy, qui sont tous les meilleurs de cette école. Un autre adepte, le maître Truong Vo Thanh Tam, qui dirige un club d’art martiaux en Norvège, a aussi été initié à cette techique secrète.

Outre les cours, le maître Hà Trong Ngu passe du temps au jardinage et à la composition de poèmes et de récits. Et certaines de ses poèmes ont même été publiés aux Éditions de l’association des écrivains. Il occupe le poste de directeur adjoint du centre de recherche et d’application des arts martiaux de Hô Chi Minh-Ville. Il a aussi été de longues années arbitre ou membre du jury de compétitions nationales d’arts martiaux traditionnels.

Le Têt traditionnel vietnamien

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Le Têt traditionnel vietnamien: Le Têt traditionnel tombe souvent entre fin janvier et début février du calendrier solaire. Quelques semaines avant le Réveillon, toutes les familles s’engagent, tout sourire, dans de colossaux préparatifs afin de fêter le Nouvel An dignement. Nous avons mené l’enquête…

Le grand ménage

Quelques semaines avant le Têt, l’une des premières choses à laquelle pensent les Vietnamiens après avoir minutieusement défini le budget familial est de donner un grand coup de balai – au sens propre comme au figuré – dans leur maison, considérée traditionnellement comme le nid douillet de la famille.

Le Têt traditionnel vietnamien

La maison, nettoyée de fond en comble, peut aussi être repeinte pour, selon la coutume, se débarrasser du mauvais karma de l’année écoulée. Petit détail qui fait toute la différence : si l’opération nettoyage peut être réalisée par les membres de la famille ou des employés d’une entreprise de services spécialisés, l’autel des ancêtres, lui, est obligatoirement nettoyé par le ou la propriétaire des lieux.

Ensuite, la maison sera décorée avant le moment du giao thua (Réveillon). Pour les activités de décoration qui varient en fonction du budget familial, les plantes d’agrément, notamment le pêcher, l’abricotier fleuris, le kumquat à fruits jaunes ou l’orchidée (pour les familles aisées) et un vase de fleurs sont indispensables.

En effet, l’achat de fleurs représente l’une des caractéristiques vietnamiennes pour la venue de la plus grande fête de l’année. Quel que soit leur revenu, les gens du Nord ne peuvent rentrer des marchés floraux sans une brindille de fleurs de pêcher à mettre dans leur maison, que les habitants du Sud remplacent par une branche de fleurs d’abricotier.

Faire ses emplettes

Pour se préparer au Têt traditionnel, outre la reconfiguration de l’intérieur de leur habitation pour la rendre plus belle, les Vietnamiens, fins gourmets, accordent une grande attention à la préparation de spécialités culinaires. Et la préparation des plats à offrir aux ancêtres revêt une importance particulière. C’est pour quoi l’achat et le stockage des ingrédients nécessaires et spécifiques au service des repas du Têt sont indispensables.

Les Vietnamiens ont l’habitude d’acheter des aliments séchés ou salés quelques semaines avant l’événement. Les fruits confis, les friandises, les fruits et légumes frais et la viande crue peuvent être achetés un ou deux jours avant le Réveillon. Si le choix des aliments diffère selon que l’on soit au Nord, au Centre et au Sud en fonction des plats traditionnels de chaque région, les familles veulent toutes – de Cao Bang (extrême Nord du pays) à Cà Mau (extrême Sud du pays) – avoir le meilleur et le plus beau des aliments à offrir à leurs ancêtres, puis à leurs amis et invités de marque.

Adieux aux Génies de la cuisine

Au 23e jour du dernier mois lunaire avant le Têt, chaque famille vietnamienne organise une cérémonie d’adieux aux Tao Quân (Génies de la cuisine). Sont présentées comme offrandes à l’autel des ancêtres un repas au menu riche, des vêtements symboliques dédiés aux Tao Quân, et trois carassins dorés. Le rite s’achève par la remise à l’eau des trois carassins d’offrandes pour que les Tao Quân, qui les utilisent comme montures, puissent se rendre au palais céleste et faire leur rapport annuel à l’Empereur de Jade sur les affaires du foyer.

Des gâteaux traditionnels

Le Têt traditionnel

Le Têt traditionnel est considéré comme la plus grande et plus importante fête pour les Vietnamiens. À occasion spéciale, menu spécial, avec des spécialités inspirées de leur région. Si l’on ne devait en retenir qu’un, il s’agirait du banh chung, un gâteau de riz gluant farci de viande de porc et de haricots verts poivrés. Très nutritif, avec un goût original et savoureux, il est aussi très agréable à l’œil par l’harmonie des couleurs de chacun des ingrédients (le jaune des graines de haricots verts, le blanc du riz gluant et le vert des feuilles dzong – phrynium – servant à l’emballage). Ce gâteau est le symbole du Nouvel An lunaire et de l’arrivée du printemps.

Le plateau aux cinq fruits

Après la préparation des gâteaux du Têt, les Vietnamiens s’attèlent à la décoration de l’autel des ancêtres, avec d’abord des fruits et des fleurs. Mâm ngu qua (Le plateau aux cinq fruits) est indispensable car il symbolise l’admiration et la gratitude des membres de la famille à l’égard du Ciel et de la Terre, et bien évidemment de leurs ancêtres. Il démontre leur aspiration à une vie d’abondance. Explication : les cinq fruits symbolisent les cinq éléments de base de la philosophie orientale : bois, feu, terre, métal et eau. Certaines personnes croient que les cinq fruits sont les symboles des cinq doigts de la main, utilisés pour produire de la richesse physique à des fins personnelles et pour faire des offrandes à leurs ancêtres. Cependant, de façon plus simple, les cinq fruits représentent la quintessence du Ciel et de la Terre pour bénir les hommes. Aujourd’hui, le bac peut contenir cinq fruits ou plus.

Cérémonie de culte du Réveillon

Le giao thua est l’événement le plus sacré. C’est le moment de la rencontre entre les génies du Ciel et ceux de la Terre pour le passage de l’ancienne à la nouvelle année. Chaque famille réalise le culte du Réveillon en faisant des offrandes (poulet bouilli, alcool de riz, gâteaux, fruits, encens, etc.) en plein air en vue de prier pour une bonne Nouvelle Année. Après le Réveillon, l’on entre officiellement dans le début de la Nouvelle Année avec beaucoup de coutumes et de pratiques, de divertissements, qui tous appartiennent à la culture populaire vietnamienne. À vous d’en découvrir plus sur les premiers jours de l’An. Vous ne le regretterez pas.

Adieu à l’An passé au Vietnam

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Adieu à l’An passé au Vietnam: Chaque fois que revient le Têt, je ne peux m’empêcher d’évoquer le souvenir d’un Têt au maquis, au temps de la première guerre d’Indochine.

C’était au début des années 1950, après la Bataille qui avait libéré la frontière vietnamo-chinoise faisant sauter un verrou important de l’encerclement français et préparant le terrain pour la victoire finale de Diên Biên Phu en 1954. Le gouvernement Hô Chi Minh et le QG du général Giap se trouvaient dans les montagnes du Viêt Bac. Cette année là, j’ai fêté le Réveillon du Têt, le soir du 30e jour du 12e mois lunaire, au Camp des ralliés allemands, dans une forêt de bambous. Ils sont une cinquantaine d’anciens soldats de la Légion étrangère du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient (CEFEO).

 Les enfants en banlieue de Hanoi fêtent le Têt

Des Allemands fêtent le Têt vietnamien

Âgés de moins de 30 ans, ces recrues de la 25e heure de la Wehrmacht s’étaient engagées dans le CEFEO pour échapper aux persécutions des forces d’occupation française en Allemagne. Venus au Vietnam, les Allemands ont vu l’injustice de la guerre néo-coloniale et ont rejoint le côté vietnamien. Comme le gouvernement de la République démocratique allemande (Allemagne de l’Est) accepte de les accueillir, ils fêtent le Nouvel An vietnamien avec beaucoup d’allégresse, en attendant le jour du départ.

À cause de l’embargo franco-américain, la vie dans le maquis est très dure. On manque de tout, même de sel. Mais la direction du camp remue ciel et terre pour permettre aux nouveaux amis du Vietnam de préparer un festin mémorable : un cochon, du riz gluant, des haricots, des feuilles dzong (phrynium), de quoi préparer les banh chung, gâteaux traditionnels du Têt.

Les plats cuisinés laborieusement préparés pendant le jour sont disposés sur de longues tables de bambou flanquées de longs bancs de bambou, dans une immense paillote. La fête commence à la tombée de la nuit, à la lumière vacillante des torches et des lampes à acétylène. Les enfants du Rhin entament le lied traditionnel Adieu à l’An passé. Dans le froid glacial de la jungle tropicale, la voix de basse bien étoffée du chœur improvisé distille la douce mélancolie du Heimweh, mal du pays, germanique :

Adieu, frères, incertain est le retour

L’avenir, dans les ténèbres baigne, lourd est notre cœur

La voûte du Ciel recouvre tout le pays, adieu, adieu frères

Nous tous sommes dans la main de Dieu, adieu

Le soleil se couche, la nuit descend, le jour s’en va

Le monde dans le sommeil plonge doucement, s’éveille le chant du rossignol.

La voûté du Ciel reconnu tout le pays.

Ainsi, dans tout commencement la fin n’est pas bien loin

Nous venons et partons, nous nous en allons avec le temps

La voûte du Ciel recouvre tout le pays…

Le Réveillon 2013 à Hô Chi Minh-Ville.

Bienvenue à l’An nouveau

À propos de ce lied Adieu à l’An passé, le sociologue Schuette m’a fait un commentaire d’un ton irrité : «Chaque fois que j’entends chanter cette chanson, deux sentiments opposés m’envahissent. D’une part, un sentiment d’attendrissement, le patelin, le Heimweh, thème très familier de la littérature populaire germanique. D’autre part, je sens monter en moi une grande colère tant je suis indigné contre l’usage que les Nazis avaient fait de ces lieds et d’autres vieilles chansons populaires pour allumer le feu de la haine raciste et conduire mon pays au désastre».

L’air de la chanson germanique Adieu à l’An passé est d’origine écossaise. C’est le fameux barde de l’Écosse, Robert Burns (XVIIIe siècle), qui avait composé la chanson For auld Lang Syne sur un ancien air écossais. L’air repris dans la chanson du scoutisme international. «Ce n’est qu’un au revoir, mes frères» a fait le tour du monde. La version vietnamienne commence avec le vers : «Gio dây, anh em chung ta» (Maintenant, frères…)

La chanson germanique Adieu à l’An passé est imbue de tristesse. Par contre, le message du Têt vietnamien respire l’optimisme :

«Adieu à l’An passé, qu’il emporte tous nos maux !

Bienvenue à l’An nouveau, qu’il nous apporte tout le bien possible, dans l’ambiance du renouveau universel».