L’ethnie M’nong sous l’aspect culturel
L’ethnie M’nong sous l’aspect culturel: Polythéistes, les M’nong croient que leurs génies sont présents partout. Sous la bénédiction du génie du sol, les M’nong vivent dans le bonheur, mais celui qui fait du mal sera à coup sûr puni par le génie du tonnerre. Le roi du foyer protège la flamme de la cuisine, tandis que la nourriture est offerte par le génie de la forêt. Les génies des montagnes et des ruisseaux gardent, quant à eux, les cours d’eau – source de vie des hameaux -, alors que ceux du riz et des légumes assurent de bonnes récoltes.
La tradition veut qu’après la moisson succède la saison des festivités, pour exprimer la gratitude envers la divinité et les aïeux. Cette ethnie détient une liste assez longue de fêtes : fête de l’alcool, fête du nouveau riz, fiançailles et noces…… pour n’en citer que quelques-unes. Ces événements rituels traduisent l’identité bien spécifique d’une ethnie qui vit de la chasse et de la cueillette.
Selon Luong Thi Son, directrice du Musée d’ethnographie de Dak Lak, il existe à ce jour beaucoup de fêtes traditionnelles: fête d’invocation de la pluie ou d’une bonne récolte, fête du nouveau riz. Il y a plusieurs festivités liées à l’éléphant, l’animal sacré des M’nong, telles que la prière et le bain pour l’éléphant, mais aussi une course. En particulier, les M’nong de Buon Don et d’Ea Sup maintiennent toujours un rituel ancestral très important, avec la cérémonie d’abandon du tombeau.
L’abandon du tombeau est une fête à l’intention des morts. Les M’nong pensent que les nouveaux morts maintiennent toujours le contact avec les vivants. Selon la tradition, il faut attendre de trois à cinq ans pour qu’ils puissent aller dans un autre monde. À ce moment là, les vivants organisent « l’abandon du tombeau » en signe de dernier adieu aux morts. Dès lors, leurs tombeaux sont « abandonnés ». Les rituels constituent une véritable fête, avec des spectacles de chant et de danse, sans oublier des jeux folkloriques.
Mme Nguyen Thi Ngoc, une ethnologue de Dak Lak a fait savoir que l’envergure de la fête dépendait des moyens financiers de chaque famille. Lors de la fête, on doit préparer un banquet pour offrir aux voisins, avec du porc et du poulet. On va aussi à la forêt pour chercher du bois, afin de sculpter des statues qui ornent la tombe. Il s’agit de figurines d’animaux, d’oiseaux ou d’homme. Ces figurines traduisent les sentiments des vivants envers les morts.
Les trésors culturels des M’nong sont préservés presque intacts. Les airs folkloriques ou les épopées constituent leur grande fierté, en particulier «Ot Nrông», l’épopée la plus ancienne des M’nong. Elle reflète les évolutions historiques sur les Hauts Plateaux du Centre où habitent les M’nong. Les autorités locales conjuguent leurs efforts pour préserver ces trésors.
Mme Luong Thi Son a dit : « Nous essayons de relancer les fêtes traditionnelles. On organise des cours de danse, de gongs mais aussi de chants d’épopées. L’accent est mis sur la sensibilisation, afin d’encourager les M’nong à préserver eux-mêmes leur identité culturelle ».
Des camps de composition de musique, de littérature et de peinture, des compétitions de danses folkloriques, de chant d’épopées se succèdent, dans l’optique de garder la quintessence de cette culture qui contribue à la richesse culturelle du pays.
Source: AVI
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