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La légende du Têt Nouvel An lunaire Vietnam

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Nouvelles Actualité vietnam

La légende du Têt Nouvel An lunaire Vietnam: L’histoire permet d’expliquer certaines pratiques et croyances des vietnamiens, en particulier celle du Têt, jour du Nouvel An lunaire.

Le Tet est le moment de fete dans le Pays tout entier

A l’époque où le Diable régnait en maître sur le monde, il louait ses terres à l’Homme qui devait en payer un tribut des plus écrasants. Un jour, il promulgua un nouveau décret selon lequel, après récolte, le sommet de la plante lui appartiendrait. L’Homme cultivant du riz, ne posséda plus que des chaumes et allait mourir de faim.

Bouddha arriva de l’Ouest pour aider l’Homme. Il lui conseilla de planter des patates douces. Le Diable ne s’attendait pas à ce mauvais tour et, lorsque la moisson arriva, il ne fut payé que de tiges et feuilles tandis que l’Homme emportait chez lui les précieux tubercules.

La légende du Têt Nouvel An lunaire Vietnam

Le Diable changea les règles et décréta : « La racine au diable, le sommet à l’Homme ». Bouddha conseilla la culture du riz. La moisson venue, le diable ne reçut que du chaume alors que l’Homme stockait les épis.

La saison suivante, il réclama à la fois les racines et le sommet de la plante, pensant avoir ainsi raison des malheureux. Bouddha recommanda alors de cultiver le maïs. La récolte venue, le diable reçut racines et feuilles alors que l’Homme récoltait et consommait les fameux épis.

Le Diable furieux réclama alors l’ensemble de ses terres. Sur les conseils de Bouddha, l’Homme demanda au diable de lui céder un terrain d’une superficie égale à l’ombre que ferait une soutane de bronze. Il y plantera un bambou surmonté de cette soutane, et la zone d’ombre créée par ce corps sur le sol sera en sa possession. « Vous serez bien payé », ajouta-t-il. Le Diable acquiesce, trouvant la proposition intéressante. Les deux parties convinrent que la zone d’ombre appartiendrait à l’Homme et la zone non ombragée au Diable.

Lorsque le bambou fut planté, Bouddha fit en sorte que la soutane restât exactement à son sommet. Le bambou grandissant toucha bientôt la voûte céleste et l’ombre s’étendit jusqu’à la Mer de l’Est où le Diable fut refoulé.

Le Diable voulait reconquérir ses terres. Il envoya des armées composées de féroces éléphants, chevaux, cerbères, serpents blancs, tigres noirs… L’Homme eut fort à faire, mais Bouddha les aida, repoussant l’envahisseur de son bâton magique.

Après plusieurs tentatives infructueuses, le Diable envoya ses soldats auprès de Bouddha pour savoir ce qu’il craignait le plus. Bouddha leur fit croire qu’il redoutait les fruits, les gâteaux

de farine de riz, les boules de riz tassé ou les œufs durs. En revanche, il apprit par eux que les troupes du Diable redoutaient le sang de chien, l’ail, la chaux en poudre et les feuilles d’ananas.

Le Tet est aussi le moment de pèlerinage et de représentation culturelle.

A l’offensive suivante, les troupes du Diable jetèrent à profusion des fruits à la tête de Bouddha qui ordonna à l’Homme d’en faire provision. Puis il répandit sur le sol du sang de chien qui mit ses assaillants en fuite.

Les troupes du Diable revinrent avec des gâteaux de farine de riz, et la même chose se passa lorsque Bouddha répandit dans l’air de l’ai tassé.

Une dernière fois, le Diable chargea avec des œufs durs et des boules de riz tassé. L’Homme s’en régala et Bouddha saupoudra le Redoutable de chaux, le fouettant avec les feuilles d’ananas.

Le Diable et sa famille partirent en piteux état et se prosternèrent devant Bouddha, le suppliant de les autoriser à revenir sur la terre ferme à l’approche du Têt pour rendre hommage à leurs morts. Pris de pitié, celui-ci accepta.

La légende du Têt Nouvel An lunaire

Le Tet est l’occasion de faire de grands repas durant toute une semaine

A l’approche de l’An Neuf, au moment où le Diable retourne sur le continent, l’Homme plante l’arbre Neû devant sa demeure pour l’éloigner. Sur l’arbre est accroché un gong de terre dont les sons servent d’avertissement au Diable. Une ramée de branches d’ananas ou une branche de banian est suspendue pour l’effrayer. On dessine encore sur le sol la figure d’un arc dont la flèche est pointée vers l’est, et on répand de ka chaux en poudre, toujours dans la même intention.

De là le dicton populaire :

 « Les branches d’ananas et de banian suspendues bien haut

Et la chaux en poudre répandue sur le sol

Servent d’avertissement au Diable.

S’il se montre et ne reste pas sage,

On lui fendra la bouche avec des feuilles de banian et d’ananas. »

Auparavant, selon la croyance populaire, on suspendait en cas d’épidémie une ramée de branches d’ananas devant sa porte et répandait du sang de chien sur le sol pour ne pas être inquiété. Pour la même raison, les femmes portaient toujours quelques gousses d’ail aux cordons de leur couvre-seins.