Régime politique du Vietnam

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

Régime politique du Vietnam: Le Vietnam est une République socialiste dont le régime politique est défini par la Constitution de 1992, amendée en 2001. L’article 4 de ce texte affirme que « Le Parti communiste du Vietnam, (…..), est la seule force qui dirige l’Etat et la société ».

L’assemblée Nationale comprend 490 membres élus pour 5 ans au suffrage universel. Elle élit le Président de l’Etat et, sur proposition de ce dernier, le Premier Ministre, dont les mandats sont de 4 ans renouvelables.

Le Congrès du Parti communiste vietnamien (dont le nombre des membres atteint plus de 3 millions de personnes à travers le pays) est organisé tous les 5 ans. Il élit 160 membres au Comité central et 14 personnes au Bureau politique. Ce Bureau politique est l’organe suprême du Parti ; il rassemble, entre autres, le Secrétaire général du Parti, le Président de l’Etat, le Président de l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre, le Ministre de la défense.

Bien qu’elles ne soient pas classées dans la hiérarchie des normes, les résolutions adoptées par le Bureau politique s’imposent aux pouvoirs législatif et réglementaire. Ces résolutions fixent les orientations générales à suivre dans tous les domaines, auxquelles sont soumises toutes les mesures gouvernementales et législatives. L’assemblée nationale, critiquée pour ne faire que voter ce qui est préalablement décidé par le Parti, s’efforce ces derniers temps de prendre plus d’autonomie.

Le Comité central du Parti détient également des pouvoirs considérables. On ne peut pas devenir Ministre ou Président d’un comité populaire de province, par exemple, sans être élu préalablement membre du Comité central.

Sur le plan administratif, le pays est actuellement divisé en 60 provinces et 4 villes relevant directement du pouvoir central (à savoir Hanoi, Haiphong, Da-Nang et Ho Chi Minh ville). Chaque province est divisée en plusieurs districts, lesquels sont décomposés en communes. A chaque niveau administratif se trouve un Conseil populaire, élu directement par la population. Ce Conseil élit à son tour un Comité populaire, véritable organe exécutif local, secondé dans son travail par autant de services techniques qu’il en existe de ministères au niveau central. Ainsi, chaque comité populaire est placé à la fois sous l’autorité du Gouvernement et sous celle, moins technique, d’un conseil populaire.

Les efforts de déconcentration (et jamais de décentralisation) entamés depuis une dizaine d’années tentent de donner aux collectivités locales plus d’autonomie dans leurs actions.

Système Judiciaire :

Les juridictions modernes au Vietnam sont instituées par une loi de 1960, amendée à deux reprises en 1982 et en 2002. Elles sont organisées à trois niveaux : la Cour populaire suprême, les tribunaux populaires de province et les tribunaux populaires de districts. Les principes généraux qui les régissent sont, parmi d’autres : double degré de juridiction, indépendance du juge qui n’est soumis qu’à la loi, égalité de tous devant la loi, garantie des droits de la défense, audience publique. Il n’existe pas au Vietnam de Cour constitutionnelle.

Le tribunal de district est la juridiction de première instance. Le tribunal de province représente principalement le juge d’appel des décisions rendues par le tribunal de district, tout en étant lui-même juge de première instance pour certaines affaires (ce qui le rapproche donc du Tribunal de Grande Instance en France). La Cour populaire suprême est avant tout une Cour de cassation, mais elle joue en même temps le rôle de juge d’appel des décisions de première instance rendues par les tribunaux de province.

Les magistrats sont recrutés sur concours, essentiellement parmi les greffiers ayant au moins 5 ans d’expérience (concours internes) et plus récemment parmi les jeunes diplômés des facultés de droit (concours externes). Ils doivent suivre une formation professionnelle dans une école spécifique (Académie judiciaire) avant d’être nommés aux fonctions de magistrat pour un mandat de 5 ans renouvelable, sur proposition d’un Conseil de sélection qui compte, parmi ses membres, un seul magistrat.

Noms et prénoms des vietnamiens

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Noms et prénoms des vietnamiens: Le nom complet d’un vietnamien se compose généralement de trois éléments : le nom de famille, le post-nom familier (ou prénom) et le mot ajouté (ou nom intercalaire)

Le nom de famille équivaut en général au nom du clan auquel l’individu appartient. Il existe au Vietnam plus de 200 noms de clan. La grande majorité des familles (85%, selon P.Gourou), portent les douze noms suivants : Nguyễn, Trần, Lê, Phạm, Vũ, Ngô, Dỗ, Hoàng, Đào, Đặng, Dương et Đinh.

Traditionnellement, tout enfant porte le nom de famille de son père. Mais à l’heure de l’égalité des sexes, plusieurs couples choisissent de donner leurs noms respectifs à l’enfant, le nom du père précédant le nom de la mère. Ainsi, nombreux sont ceux qui s’appellent « Trần Nguyễn…. » ou « Phạm Lê .

Le post-nom familier (l’équivalent du prénom français) évoque, pour les femmes, des noms de fleuves, d’arbres, d’oiseaux, de saisons, de choses précieuses et, pour les hommes, des noms des vertus abstraites. Exemples de post-noms féminins : Fleuve (Hà), Chrysanthème (Cúc), Rose (Hồng), Lys (Huệ), Saule (Liễu), Emeraude (Ngọc), Parfums (Hương), Automne (Thu). Exemples de post-noms masculins : Courage (Dũng), Puissance (Mạnh), Vertu (Đức), Modestie (Khiêm)…

Le mot ajouté sépare le nom de clan du post-nom personnel. Les deux noms intercalaires les plus utilisés sont Thi, pour les femmes, et Van, pour les hommes. A l’origine, Thi était un souhait de descendance nombreuse et Van un souhait de succès aux concours littéraires. Ces mots ajoutés ont actuellement tendance à disparaître.

A voir un nom comme Phạm Lê Hương, on peut alors deviner qu’il s’agit d’une fille dont le père s’appelle un certain monsieur Phạm X et la mère une certaine madame Lê Y.

La famille vietnamienne

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La famille vietnamienne est du type patriarcal. Son organisation a été définie par le code Hong-Duc des le postérieurs, au XVIème siècle.

Le clan est composé d’un certain nombre de familles descendant d’un ancêtre commun. Elle ne dépasse pas neuf générations. Le clan se divise en branches et en sous-branches. Les alliés ne font pas partie du clan. Il ne comprend que les branches directes et collatérales males, c’est à dire agnates. Il a une propriété commune, le temple des ancêtres, situé dans la maison du chef de parenté du clan.

En principe le chef du clan est le chef de la branche aînée. Mais s’il meurt prématurément, il est remplacé, soit par son fils aîné, soit par le chef de la branche collatérale la plus proche. Si ce descendant est mineur, il est aidé dans sa tache par le male qui par son age, son rang social, son degré de parenté et sa personnalité, est l’homme le plus considérable du clan. A la tête de chaque famille du clan, il y a un chef de foyer.

Le chef du clan est chargé de tenir à jour une sorte d’arbre généalogique où sont inscrits par ordre de filiation le nom de chacun des membres défunts du clan, le nom de sa ou ses femmes qui lui ont donné des garçons, ses dates de naissance et de mort, son lieu de sépulture et ses titres et services remarquables.

On conçoit que dans une paysannerie mal structurée administrativement, à certaines époques troublées sans ordre public et sans gouvernement bien définis, l’individu ait trouvé sa sauvegarde dans la famille. Au Vietnam, comme en Chine, la piété familiale a donc été considérée comme la vertu de base, le ciment obligé d’une communauté consanguine dont tous les membres vivants ou morts sont solidaires pour les châtiments comme pour les récompenses. Tout individu doit donc faire des efforts, toute sa vie, pour augmenter la réputation et le prestige de son clan. Dans le confucianisme, manquer à la piété filiale était considéré comme l’un des six crimes atroces.

Les conditions socio-économiques de nos jours ont plus ou moins changé la donne. L’individualisme et le mode de vie plus industrialisé ont concouru à affaiblir les liens familiaux. Mais il ne reste pas moins que pour chaque vietnamien, la famille (la grande famille) a toujours quelque chose de très attachant. C’est pourquoi l’on voit souvent au Vietnam des familles à trois, voire à quatre générations. Pour les jeunes, vivre avec ses parents une fois qu’on est marié n’est pas encore quelque chose à éviter.

L'ancien royaume Au Lac

L’ancien royaume Au Lac

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Histoire du Vietnam

L’ancien royaume Au Lac: En 257 avant J.C , le Van Lang fut conquis par les armées de Thuc Phan, chef des tribus Au Viet, qui vivait dans la région de Cao Bang. Réunissant les Au Viet et les Lac Viet, Thuc Phan fonda le royaume de Au Lac ; il prit le nom de An Duong, sous lequel il est toujours connu ; il installa sa nouvelle capitale à Phong Khe, qui prit par la suite le nom de Co Loa, à 14 km au nord de Hanoi. La citadelle en colimaçon marque le passage des lointains ancêtres, de la montagne à la plaine, du stade de la survie à celui de l’organisation de l’espace, et au développement de la riziculture irriguée ; c’est l’entrée définitive dans le monde civilisé. Cette citadelle en colimaçon se compose de trois grandes murailles dont la plus grande mesure 8 km de long, 5 m de haut en moyenne ; les points de défense pouvaient atteindre 12 m. La muraille du milieu mesure 6,5 km de long, et la dernière mesure 1,6 km de long. Leur base mesure de 20 à 30 m d’épaisseur ; leur sommet a de 6 à 12 m d’épaisseur. Pour renforcer la défense de la ville, il y avait des haies de bambous, et un fossé large et profond rempli d’eau, qui ralentissaient l’attaque de l’ennemi. La formation de ce nouveau royaume ne pouvait pas laisser indifférents les voisins du nord. Sept ans après avoir fondé l’empire chinois, l’empereur Qi Shihuangdi envoya ses troupes attaquer le royaume de Au Lac. La détermination militaire des Chinois ne suffisant pas à vaincre la bravoure des défenseurs du petit Etat, protégé par l’arbalète magique du roi (Voir ci- dessous la légende), les conquérants eurent recours au plus pernicieux …mais le plus efficace des stratagèmes : un prince déguisé en beau jeune homme vint conquérir le cœur de la princesse Viet, qui finit par trahir son père. La légende rapporte que lorsque le roi du royaume de Au Lac, An Duong, commença à construire sa capitale, Phong Khe et qu’il fit élever les remparts, ceux-ci furent tous anéantis en une nuit. Trois fois, le roi fit recommencer les travaux; 3 fois ils furent détruits. Un jour, il a aperçu une énorme tortue d’or qui venait de l’Orient ; celle-ci lui dit :  » cette terre est une terre de rivières et de montagnes, peuplées d’esprits. Ce sont les esprits des montagnes qui font écrouler vos murailles « . Avec l’aide de la tortue d’or, le roi a triomphé des maléfices des démons et est parvenu à édifier rapidement les fortifications. Elles comprenaient 3 enceintes qui s’en roulaient en forme de colimaçon. La cité achevée, le roi remercia la tortue d’or en lui disant : « Grâce à vous, cette cité est devenu puissante. Mais, pourrais-je toujours la défendre quand vous ne serez plus là ? »;  » La prospérité et le malheur dépendent du ciel. Si les hommes sont méritants, le ciel les aidera. Comme vous me faites confiance, je peux vous faire un présent. Mais n’oubliez jamais qu’il vous appartient de veiller à la sécurité de votre royaume ». La tortue s’arracha une griffe et la lui donna en disant : « Ajustez cela à votre arbalète, à la place de la gâchette, et vous serez invincible quand vous tirerez au combat ». Trois ans plus tard, le général chinois envoya cinq cents mille hommes envahir le Viet Nam. Le roi sortit de la cité à la tête de ses soldats, prit son arbalète à la griffe sacrée et lança trois flèches : trente mille cadavres chinois jonchèrent le sol. Incapable de lutter contre cette arme surnaturelle, Trieu Da usa d’une ruse. Il demanda la paix et envoya à la cour du roi, son fils Trong Thuy, comme gage de son désir de relations amicales. Le roi l’accepta dans son entourage et finit par lui accorder la main de sa fille, My Chau « Douceur de perle ». Trong Thuy aimait sa femme mais il n’oubliait pas la mission que son père lui avait confiée.

L'ancien royaume Au Lac

Sur sa prière, My Chau, lui a montré sans méfiance l’arbalète sacrée. Trong Thuy examina la griffe; il en fit fabriquer une seconde et remplaça l’une par l’autre. Il demanda à An Duong, la permission de rentrer quelque temps dans son pays. Avant son départ, My Chau lui dit : « Si je dois un jour quitter la cité dans le désordre, j’emporterais le manteau de brocart, doublé de duvet d’oie, que vous avez fait venir de votre pays pour moi. Je répandrais du duvet aux carrefours pour vous indiquer le chemin que j’aurai pris ». Trong Thuy se hâta de rejoindre son père, pour lui remettre la griffe. Son père marcha immédiatement contre le roi An Duong. Le roi laissa s’approcher l’ennemi, sans aller au devant de lui, ni prendre aucune mesure de défense pour la capitale. Quand l’ennemi fut aux portes de la cité, il se leva et saisit son arme. Mais à la première flèche, il s’aperçut de la trahison. Il n’avait que le temps de sauter sur son cheval et de prendre sa fille en croupe pour fuir vers le sud, abandonnant sa capitale et son royaume. En pénétrant dans le palais, Trong Thuy ne trouva pas My Chau, il se lança à la poursuite du roi et de sa fille, suivant les traces du duvet d’oie qu’elle avait semé aux carrefours. Le roi traversa des plaines, des forêts, et des rivières. Chaque fois qu’il s’arrêtait, il entendait se rapprocher des poursuivants. Le chemin menait au bord de la mer. Nulle barque était en vue.  » Le ciel m’abandonne, s’écriait le roi, Tortue d’or, où que tu sois, viens vite à mon secours ! « . La tortue d’or émergea aussitôt de la mer et cria d’une voix si puissante que Trong Thuy l’entendit de loin : « Comment échapper à un ennemi qu’on porte en croupe ? ». Le roi se retourna vers sa fille et comprit. Tirant alors son épée, il lui trancha la tête. Il suivit alors la tortue d’or qui lui ouvrait un chemin dans les eaux, et entra dans la mer. Trong Thuy voulait retrouver le corps de sa femme et le ramener dans la cité en forme de colimaçon. Il pleura beaucoup sa femme; dans un moment de désespoir, il se jeta dans le puits du palais. Le sang versé par My Chau colora la mer de Chine ; une huître but cette eau teintée ; cette eau par la magie de la tortue d’or, se transforma en perle rose. A la mort de Qi Shihuangdi, en 207 avant J .C, l’empire s’effondra et dans toutes les provinces s’installèrent des petits potentats locaux. Dans le pays de Au Lac, ce fut un général, Tieu Da, qui en profita pour refonder un Etat, le Nam Viet. Celui- ci s’étendait sur tout le delta du Fleuve Rouge, une partie des montagnes environnantes et le sud de la Chine (actuels Guangxi et Guangdong). Trieu Da et ses successeurs eurent la sagesse de payer le tribut aux nouveaux maîtres de l’empire du Milieu, les Han, ce qui protégea leur autonomie pendant près d’un siècle

L'ancien royaume Au Lac

En 257 avant J.C , le Van Lang fut conquis par les armées de Thuc Phan, chef des tribus Au Viet, qui vivait dans la région de Cao Bang. Réunissant les Au Viet et les Lac Viet, Thuc Phan fonda le royaume de Au Lac ; il prit le nom de An Duong, sous lequel il est toujours connu ; il installa sa nouvelle capitale à Phong Khe, qui prit par la suite le nom de Co Loa, à 14 km au nord de Hanoi. La citadelle en colimaçon marque le passage des lointains ancêtres, de la montagne à la plaine, du stade de la survie à celui de l’organisation de l’espace, et au développement de la riziculture irriguée ; c’est l’entrée définitive dans le monde civilisé. Cette citadelle en colimaçon se compose de trois grandes murailles dont la plus grande mesure 8 km de long, 5 m de haut en moyenne ; les points de défense pouvaient atteindre 12 m. La muraille du milieu mesure 6,5 km de long, et la dernière mesure 1,6 km de long. Leur base mesure de 20 à 30 m d’épaisseur ; leur sommet a de 6 à 12 m d’épaisseur. Pour renforcer la défense de la ville, il y avait des haies de bambous, et un fossé large et profond rempli d’eau, qui ralentissaient l’attaque de l’ennemi. La formation de ce nouveau royaume ne pouvait pas laisser indifférents les voisins du nord. Sept ans après avoir fondé l’empire chinois, l’empereur Qi Shihuangdi envoya ses troupes attaquer le royaume de Au Lac. La détermination militaire des Chinois ne suffisant pas à vaincre la bravoure des défenseurs du petit Etat, protégé par l’arbalète magique du roi (Voir ci- dessous la légende), les conquérants eurent recours au plus pernicieux …mais le plus efficace des stratagèmes : un prince déguisé en beau jeune homme vint conquérir le cœur de la princesse Viet, qui finit par trahir son père. La légende rapporte que lorsque le roi du royaume de Au Lac, An Duong, commença à construire sa capitale, Phong Khe et qu’il fit élever les remparts, ceux-ci furent tous anéantis en une nuit. Trois fois, le roi fit recommencer les travaux; 3 fois ils furent détruits. Un jour, il a aperçu une énorme tortue d’or qui venait de l’Orient ; celle-ci lui dit :  » cette terre est une terre de rivières et de montagnes, peuplées d’esprits. Ce sont les esprits des montagnes qui font écrouler vos murailles « . Avec l’aide de la tortue d’or, le roi a triomphé des maléfices des démons et est parvenu à édifier rapidement les fortifications. Elles comprenaient 3 enceintes qui s’en roulaient en forme de colimaçon. La cité achevée, le roi remercia la tortue d’or en lui disant : « Grâce à vous, cette cité est devenu puissante. Mais, pourrais-je toujours la défendre quand vous ne serez plus là ? »;  » La prospérité et le malheur dépendent du ciel. Si les hommes sont méritants, le ciel les aidera. Comme vous me faites confiance, je peux vous faire un présent. Mais n’oubliez jamais qu’il vous appartient de veiller à la sécurité de votre royaume ». La tortue s’arracha une griffe et la lui donna en disant : « Ajustez cela à votre arbalète, à la place de la gâchette, et vous serez invincible quand vous tirerez au combat ». Trois ans plus tard, le général chinois envoya cinq cents mille hommes envahir le Viet Nam. Le roi sortit de la cité à la tête de ses soldats, prit son arbalète à la griffe sacrée et lança trois flèches : trente mille cadavres chinois jonchèrent le sol. Incapable de lutter contre cette arme surnaturelle, Trieu Da usa d’une ruse. Il demanda la paix et envoya à la cour du roi, son fils Trong Thuy, comme gage de son désir de relations amicales. Le roi l’accepta dans son entourage et finit par lui accorder la main de sa fille, My Chau « Douceur de perle ». Trong Thuy aimait sa femme mais il n’oubliait pas la mission que son père lui avait confiée. Sur sa prière, My Chau, lui a montré sans méfiance l’arbalète sacrée. Trong Thuy examina la griffe; il en fit fabriquer une seconde et remplaça l’une par l’autre. Il demanda à An Duong, la permission de rentrer quelque temps dans son pays. Avant son départ, My Chau lui dit : « Si je dois un jour quitter la cité dans le désordre, j’emporterais le manteau de brocart, doublé de duvet d’oie, que vous avez fait venir de votre pays pour moi. Je répandrais du duvet aux carrefours pour vous indiquer le chemin que j’aurai pris ». Trong Thuy se hâta de rejoindre son père, pour lui remettre la griffe. Son père marcha immédiatement contre le roi An Duong. Le roi laissa s’approcher l’ennemi, sans aller au devant de lui, ni prendre aucune mesure de défense pour la capitale. Quand l’ennemi fut aux portes de la cité, il se leva et saisit son arme. Mais à la première flèche, il s’aperçut de la trahison. Il n’avait que le temps de sauter sur son cheval et de prendre sa fille en croupe pour fuir vers le sud, abandonnant sa capitale et son royaume. En pénétrant dans le palais, Trong Thuy ne trouva pas My Chau, il se lança à la poursuite du roi et de sa fille, suivant les traces du duvet d’oie qu’elle avait semé aux carrefours. Le roi traversa des plaines, des forêts, et des rivières. Chaque fois qu’il s’arrêtait, il entendait se rapprocher des poursuivants. Le chemin menait au bord de la mer. Nulle barque était en vue.  » Le ciel m’abandonne, s’écriait le roi, Tortue d’or, où que tu sois, viens vite à mon secours ! « . La tortue d’or émergea aussitôt de la mer et cria d’une voix si puissante que Trong Thuy l’entendit de loin : « Comment échapper à un ennemi qu’on porte en croupe ? ». Le roi se retourna vers sa fille et comprit. Tirant alors son épée, il lui trancha la tête. Il suivit alors la tortue d’or qui lui ouvrait un chemin dans les eaux, et entra dans la mer. Trong Thuy voulait retrouver le corps de sa femme et le ramener dans la cité en forme de colimaçon. Il pleura beaucoup sa femme; dans un moment de désespoir, il se jeta dans le puits du palais. Le sang versé par My Chau colora la mer de Chine ; une huître but cette eau teintée ; cette eau par la magie de la tortue d’or, se transforma en perle rose. A la mort de Qi Shihuangdi, en 207 avant J .C, l’empire s’effondra et dans toutes les provinces s’installèrent des petits potentats locaux. Dans le pays de Au Lac, ce fut un général, Tieu Da, qui en profita pour refonder un Etat, le Nam Viet. Celui- ci s’étendait sur tout le delta du Fleuve Rouge, une partie des montagnes environnantes et le sud de la Chine (actuels Guangxi et Guangdong). Trieu Da et ses successeurs eurent la sagesse de payer le tribut aux nouveaux maîtres de l’empire du Milieu, les Han, ce qui protégea leur autonomie pendant près d’un siècle.

L’ancien royaume Van Lang et la dynastie des rois Hung

L’ancien royaume Van Lang et la dynastie des rois Hung

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Histoire du Vietnam

Il était une fois, un génie de l’espèce des dragons. Il vivait dans un territoire au nord du Vietnam. Le génie dragon femelle avait donné naissance à un fils qui s’appelait Lac Long Quan. Comme il était un génie-dragon, il vivait dans l’eau ; il n’apparaissait sur terre que lorsque cela était nécessaire, pour aider la population à tuer les monstres des mers, des lacs ou des arbres, qui avaient causé des dégâts à la population. Après, il retournait dans son royaume marin. A cette époque, sur la haute chaîne du nord, vivait Au Co, fille d’une grande beauté, descendante elle- même du génie de la terre.

L’ancien royaume Van Lang et la dynastie des rois Hung

Elle rencontra Lac Long Quan qu’elle aima tendrement. Ils devinrent mari et femme et vécurent dans un palais. Puis Au Co fut enceinte et accoucha d’une poche renfermant 100 oeufs qui donnèrent le jour à cent fils très bien portants et d’une beauté surnaturelle. Les enfants grandirent vite. Lac Long Quan de son côté, habitué au milieu marin, éprouva de la difficulté à vivre longtemps sur terre. Il quitta Au Co et les enfants pour retourner à la mer. Elle demeura seule pour élever ses enfants et attendre désespérément le retour de son mari. A la fin elle invoqua ce dernier pour lui faire part de son amertume :  » Pourquoi me quittes-tu ainsi ? Tu ne m’apportes pas d’aide pour élever nos enfants en bas âge ?  » Je suis de souche marine, vivant dans les profondeurs de la mer, et toi, tu descends des divinités célestes. Vivant l’un dans les eaux, l’autre sur la terre, nous avons des mœurs différentes. Comment pouvons nous vivre ensemble pendant une longue période ?.  » J’emporte avec moi cinquante enfants dans la mer, et toi, de ton côté, tu en emportes cinquante pour aller vivre dans la montagne, en surveillant les alentours. Des deux lieux, la montagne et la mer, nous prêtons serment de nous venir en aide éventuellement. Au Co et ses cinquante enfants exécutèrent la volonté de Lac Long Quan. L’aîné monta sur le trône sous le nom de Hung Vuong et le pays pris pour nom celui de Van Lang. La cour royale comptait des mandarins militaires et civils. Il résulte de cette histoire que les Vietnamiens sont les descendants du roi Hung et sont les descendants du dragon et de la fée. La dynastie des rois Hung fut fondée en l’an 2 879 avant J.C.. Les dix-neuf rois qui se sont succédés ont tous porté le nom de Hung ; ils ont régné en fait à partir de 900/ 950 avant J.C. eur royaume, le Van Lang, est le plus ancien état féodal connu à ce jour au Tonkin ; il regroupait une quinzaine de tribus dites  » Lac Viet  » et il avait sa capitale à Phong Chau (80 km au nord- ouest de Hanoi). C’est au cours de cette période que s’est développé dans le bassin du fleuve rouge et sur son pourtour une brillante culture du bronze ; celle-ci a connu son apogée sous la dynastie suivante. Phong Chau est devenue au cours des siècles, la référence de base de l’histoire vietnamienne, mais aussi et surtout, de l’identité vietnamienne. Des temples commémoratifs y ont été construits au 13ème siècle. Beaucoup plus récemment, Ho Chi Minh s’y rendit pour s’adresser à ses soldats peu avant la déclaration de l’Indépendance. Le site est également l’objet d’un pèlerinage annuel, le 15ème jour du 3ème mois lunaire.

La théorie du Yin et Yang

Ecrit par Guide francophone vietnam sur . Publié dans Culture et tradition

La conception de La théorie du Yin et Yang est une conception particulière aux peuples de l’Orient. Se basant sur l’apparition des principes universels contradictoires du Yin, Yang et du diagramme des huit signes divinatoires. Le Yin et Yang, deux puissances matérielles du mont naturel à la fois réciproprement contraires et complémentaires, qui étaient l’origine de la transformation de tout phénomène matériel. Par exemple le ciel (Yang) et la terre (Yin), le jour (Yang) et la nuit (Yin), l’homme (Yang) et la femme (Yin), le feu, la chaleur, la lumière (Yang) et l’eau, le froid et l’obscurité (Yin)…Ces éléments sont toujours présents dans la naissance, la croissance et la transformation de toute chose. S’il manque un de ces deux éléments, il n’y aura pas de naissance, de croissance et de transformation. Par manque du Yang, il n’y aura pas de naissance, par manque du Yin il n’y aura pas de croissance, par manque du Yin et du Yang il n’y aura pas de transformation. Le Yin et Yang vont toujours de pair, on ne peut avoir l’un sans l’autre. Il n’y a que ce fait : à un certain moment, dans un certain phénomène, il s’est produit la prospérité du Yin, la décadence du Yang et à un autre moment, dans un autre phénomène la décadence du Yin et la prospérité du Yang. S’il y a harmonie entre Yin et Yang, alors le climat sera tempéré, la végétation luxuriante, l’homme en bonne santé et en bonne humeur. Au contraire s’il s’est produit prospérité du Yin et décadence du Yang ou décadence du Yin et prospérité du Yang alors le climat sera trop chaud ou trop froid, l’homme en mauvaise santé et maladif. Le Yin et Yang sont deux éléments à la fois contradictoires et unifiés, compatibles qui exercent entre eux une interférence réciproque. Contradiction mais pas d’exclusion, d’anéantissement réciproques. Dans le Yang subsiste toujours le Yin et inversement. Quand le Yang atteint son apogée de prospérité, alors le Yang est généré, le Yang croît, le Yin régresse. Ainsi la transformation s’accomplit par la voie : le Yin croit alors que le Yang régresse, le Yang croit alors que le Yin régresse, lorsque le Yin atteint son apogée de prospérité alors le Yang est généré et le Yin régresse peu à peu. Au contraire lorsque le Yang atteint son apogée de prospérité alors que le Yin est généré et le Yang régresse peu à peu.

Le Yin et Yang quoique deux, se fusionnent en un seul, cependant quoique entier, comprend deux éléments distincts. Il s’agit ici d’une philosophie moniste, qui n’admet pas le principe de tiers exclu. Dans le cercle du grand Absolu, le Yang est représenté par la figure d’un blanc, le Yin par celle d’un poisson noir. Ces deux poissons sont isolés l’un de l’autre, s’opposent (Couleur blanche, noir) cependant s’embrassent, s’entrelacent (la ligne de démarcation n’est pas linéaire). Dans le Yin (poisson noir) il y a le Yang (oeil blanc du poisson noir) dans la Yang (poisson blanc) il y a le Yin (oeil noir du poisson blanc).

La Théorie du nombre Cinq

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La Théorie du nombre Cinq: Le nombre Cinq dans les théories Yang et Yin est un nombre très important. Sans ce nombre, tous les êtres et les choses ne seraient pas nés, ne croîtrons pas. Sans ce nombre il n’y aurait aucun mouvement c’est à dire que s’il n’avait pas le nombre de cinq rien n ‘existerait dans l’univers.

Chiffre Magic

Le nombre cinq est aussi le nombre des cinq éléments créant le monde matériel : l’eau, le bois, le feu, le métal, la terre. Toute existence et tout développement des êtres et des choses sont dus à l’union, au soutien, à l’inhibition mutuelle des cinq éléments selon la théorie Ngu Hanh, c’est l’origine de la genèse de l’univers. Le nombre cinq est aussi constituée à partir des nombres deux et trois. Le nombre deux est à l’origine du Yin. Le nombre trois est à l’origine du Yang. C’est à dire le nombre mixte de l’origine du nombre trois et celle du nombre deux. Ainsi le nombre cinq englobe à la fois le Yin et le Yang. Ces deux nombre s’accrochent multuellement, sont inséparables. Il existe un écart entre le Yin et le Yang par excès du nombre Yang trois et par défaut du nombre Yin deux, créant le mouvement incessant des êtres et choses. S’il y avait équilibre entre le Yin et le Yang, alors il n’y aurait aucun mouvement tout être et chose deviendrait inerte, immobile. C’est à cause de l’importance du nombre cinq qu’en Orient de nombres faits et phénomènes naturels et sociaux sont représentés par le nombre cinq correspondant aux cinq éléments : bois, feu, terre, métal, eau.

Ying Yang

Par exemple cinq couleurs : Bleu (bois), rouge ( feu), jaune (terre), Blanc (métal), Noir (eau). Ce sont les couleurs de bannières figurant les cérémonies et festivalités populaires. Les cinq vertus cardinales (Humanité, bienséance, sagesse, confiance, loyauté) Les cinq tsi : Climat, vent, chaleur, humidité, sec, froid). Les cinq saveurs (Aigne, amer, sucré, piquant, salé). Les cinq tempéraments (Colère, joie, réflexion, inquiétude, peur). Les cinq constitutions (Tendon, vaisseau, chair, peau, poil, os). Les cinq entrées (Yeux, langue, nez, bouche, oreilles) Les cinq organes (Bile, instestin, grêle, estomac, gros intestin, vessie). Les cinq viscères (Foie, coeur, rate, poumons, reins). Tout ce qu’on vient de dire montre que l’apparition du nombre cinq dans l’ensemble des sites des monts Ngu Hanh à Danang est une chose très intéressante, on ne pourrait trouver ailleurs.