Préserver la santé au printemps, selon le principe du yin et du yang

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Préserver la santé au printemps, selon le principe du yin et du yang: Le printemps est l’époque de l’année où la vitalité yang émerge et se développe, aussi bien dans l’univers que dans chaque individu. L’homme se remplit alors de vitalité, se sent léger et plein d’entrain, avec des membres vifs et un esprit apaisé. Préserver et fortifier ce souffle vital yang est possible, grâce à une alimentation appropriée. En premier lieu, il faut utiliser des aliments au goût piquant, à caractère dit tiède, et éviter les aliments froids susceptibles de léser la vitalité yang. Les condiments végétaux, tels qu’oignons, ciboulettes, coriandres, gingembre… répondent à ces critères. C’est pourquoi ils sont conseillés par les médecins traditionnels orientaux pour préserver la santé au printemps. Le goût piquant met le souffle vital yang en action et excite la circulation sanguine ; le caractère tiède peut combattre le froid yin et renforcer la vitalité yang. Les aliments qui possèdent ces caractéristiques pourront aider l’organisme à prévenir et à lutter contre le froid modéré du printemps, et aider au développement et à la résistance de l’organisme. Cela ne veut pas dire qu’il faille rejeter les aliments ayant un caractère froid, mais il faut bien les transformer et les associer avec les denrées qui ont le caractère tiède, afin de réduire leurs effets indésirables. Par ailleurs, les aliments et les boissons qui ont un caractère très chaud, comme la viande de chien, l’anis étoilé, la cannelle… sont des aliments à éviter pendant les mois printaniers. Le printemps correspond au tronc céleste ligneux qui, trop prospère, conduit à l’insuffisance splénique, facteur déclenchant inappétence, lourdeurs d’estomac, dyspepsies, voire douleurs abdominales, diarrhées, vomissements et nausées. C’est pourquoi, la préservation de la santé au printemps doit non seulement créer des conditions favorables aux fonctions hépatiques mais aussi bonifier la fonction digestive et l’absorption alimentaire. Sun Zimao, célèbre médecin chinois de la dynastie des Tang, conseillait de manger peu d’aliments acides susceptibles de diminuer la vitalité hépatique, mais beaucoup d’aliments sucrés aidant à la vitalité splénique et gastrique, et ce, afin de prévenir les troubles digestifs printaniers. Les denrées au goût sucré sont conseillées, comme le riz ordinaire ou gluant, les haricots, l’igname, le jujube, la pulpe séchée des longanes, les bonbons maltés, les infusions de renouée, le jus de fraise, etc. Par ailleurs, il faut éviter de manger beaucoup de matières grasses, difficiles à digérer et qui portent préjudice à l’estomac et à la rate, spécialement chez les personnes âgées, les enfants et ceux souffrant de pathologies digestives. Au printemps, les végétaux prolifèrent en abondance et regorgent de vitalité. En ce moment, l’organisme demande beaucoup de matières nutritives. Il faut donc se gaver de légumes ou fruits frais pour se remplir de cette « force printanière » végétale. De plus, il faut se coucher un peu tard et se lever tôt pour s’adapter au cycle de la nature. Après le réveil, il faut marcher lentement, consciemment, en longs pas et en plein air pour laisser l’intuition se développer. Au printemps, il est donc utile de suivre les principes millénaires de la médecine orientale traditionnelle en choisissant des denrées qui ont la capacité de préserver la santé car rien n’est plus bénéfique qu’une alimentation à la fois nutritive et thérapeutique.

Marché Làng Vân

Les marchés campagnards du Nord

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Liés à l’histoire et aux souvenirs, les marchés campagnards du Nord sont connus de nombreuses générations. Selon la coutume, au début de l’année, chacun va au marché pour tenter d’attirer la chance.
Les marchés campagnards du Nord au printemps:
Au Nord, les marchés Viêng, Làng Vân et Nua sont visités au printemps. Le marché Viêng, dans la commune de Kim Thai, province de Nam Dinh, se distingue par le fait qu’il se déroule une seule fois. Il n’ouvre que le 8e jour du 1er mois lunaire. Il est différent des autres marchés mensuels, selon le calendrier lunaire, ouverts dans d’autres provinces. De plus, il revêt la particularité d’une foire printanière agricole. D’où provient son nom? Même les originaires de la province de Nam Dinh l’ignorent. Pourtant au marché Viêng, tout le monde repart satisfait avec ses achats, cadeaux offerts par le « génie de la Fortune ». Ici, les marchandises sont principalement constituées de semis et de produits agricoles. On y vend également des plantes d’agrément, des fleurs, des arbres fruitiers, etc. Les instruments aratoires occupent, eux-aussi, une place honorable. En effet, il est facile de trouver des charrues, des pioches, des paniers et même des palanches. On notera surtout la présence des inévitables boucheries qui vendent à des prix accessibles à la maigre bourse des paysans. Il n’y a aucun marchandage entre les vendeurs et acheteurs, comme d’ordinaire. Les opérations de ventes et d’achats disposent de significations spirituelles liées aux croyances populaires. On va au marché en espérant acheter quelque chose. Ces objets sont considérés comme un synonyme de bonheur. C’est pourquoi, le marché Viêng porte encore le nom de « marché de sollicitation du bonheur ».

Marché Làng Vân

Marché Làng Vân
Près de Hanoi, la commune de Vân Ha, district de Viêt Yên, dans la province de Bac Giang, est réputée pour son marché printanier Làng Vân ou village Vân. Il ouvre le douzième mois lunaire devant la maison communale. Ce marché est très vieux. En 1651, les mandarins du village constatèrent que pour faire prospérer l’industrie, le commerce et les métiers traditionnels, il fallait trouver un lieu pour les activités commerciales. Les vieux du village décidèrent que le devant de la maison communale, au bord de la rivière Câu, serait idéal pour accueillir le marché. Au marché Làng Vân, vous serez étonnés de la différence des marchandises, par rapport aux autres marchés. Les articles proposés sont plus beaux et de meilleure qualité. Les habitants du village Vân et d’autres aux alentours, y apportent des produits plus originaux. Ceux qui vendent des marchandises de mauvaise qualité sont sanctionnés. Ici encore, aucun marchandage entre les vendeurs et acheteurs n’est envisageable.

Marché Nua
Différents des marchés des régions montagneuses qui se tiennent chaque dimanche, les marché dans le delta du Nord se déroulent une fois tous les cinq jours. En dehors des marchés renommés à Hanoi, comme Mo, Cho Buoi, dans la région de Thach Thât, province de Hà Tây, le marché Nua conserve encore les traits particuliers des marchés septentrionaux. Situé dans la commune de Binh Phu, district de Thach Thât, province de Hà Tây, il est entouré par d’immenses rizières. Selon les vieux notables, jadis, le marché Nua se réunissait les 2e, 7e, 12e, 17e, 22e, 27e jours du mois lunaire. Peu important, il attire néanmoins un grand nombre de villageois des alentours, comme Huu Bang, Phu ô, Thach Xa, Chang Son Canh Nâu, etc. Pour les deux derniers jours de l’année les 22 et 27 décembre, de bon matin, des convois de personnes et de vélos chargés de produits agricoles de la région se rendent au marché. Dans ce dernier, il existe un atelier pour teindre les vêtements. Pour les habitants de Thach Thât, le marché Nua est le lieu où se déroulent les échanges, ventes et achats de marchandises. L’économie est une caractéristique précieuse de la population vietnamienne en général et de ceux de Thach Thât en particulier. C’est pourquoi, ce jour de marché, les habitants portent de vieux habits qu’ils font teindre. Dans le marché on rencontre encore des rémouleurs qui aiguisent les couteaux, les ciseaux, les faucilles, etc. Aujourd’hui, il est aisé de se rendre au marché Nua, grâce à la route Lang-Hoa Lac. En traversant cette région, il faut absolument prévoir le jour où le marché est ouvert. Ce dernier conserve les caractéristiques des marchés campagnards du Nord. Se plonger dans une telle atmosphère avec les sons vivants est un plaisir partagé par de nombreuses, notamment quand le printemps arrive. Dans tous les coins du pays, se tiennent des marchés du Têt. Pourtant, ce sont Viêng, Làng Vân et Nua qui sont les plus typiques du Nord.

Le tissage chez les Hmong

Le tissage chez les Hmong

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Le tissage chez les Hmong: Les Hmong sont réputés pour le tissage du chanvre qui exige un certain nombre d’opérations. Après avoir filé la fibre, de petites bottes sont formées que l’on écrase dans un mortier pendant 30 minutes jusqu’à ce que les fils deviennent trisés, ce qui permettra de les lier ensemble, en écheveaux, sans laisser de noeuds. Ces écheveaux sont ensuite bouillis dans de l’eau mélangée à de la cendre, puis lavés, et cela trois fois. Lors de la dernière ébullition, on ajoute un peu de cire d’abeille afin que le fil soit plus blanc, lisse et résistant, il est alors prêt à être utilisé pour le tissage.

Le tissage chez les Hmong

Pour leurs vêtements, les Hmong blanc utilisent un chanvre qui a conservé sa couleur blanche d’origine. Les Hmong noir et les Hmong Fleuri le teignent à l’indigo avec un décor au batik. Le batik, teinture à réserve de cire d’abeille chaude utilisée pour le dessin de motifs décoratifs sur les vêtements est un art original des femmes Hmong et Dao tien. Elles utilisent des sortes se stylos, de tailles et de formes variées, dont les pointes sont faites, d’une plaque de cuivre repliée et fixée sur une lame de bambou. L’arête du stylo est trempée dans la cire chaude, puis appliquée sur le tissu. Lorsque le dessin est terminé, le tissu est trempé dans de nombreux bains d’indigo pour le teindre en bleu, puis bouilli. La cire fond et le décor se détache alors en blanc sur le fond bleu. La taille du stylo varie en fonction des motifs, petit pour dessiner les fleurs, moyen pour les motifs rangés, grand pour tracer les lignes droites ou les alignements de cercles et de spirales. Les motifs faits de lignes droites pour l’essentiel, représentent des étoiles à 8 branches, des spirales, des fleurs de pergulaires et de cucurbitacées. Ils sont plus petits chez les Hmong que chez les Yao, qui ont par ailleurs, des instruments et des motifs d’un type différent.

La laque vietnamienne

La laque vietnamienne

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La laque vietnamienne est obtenue à partir du sumac (Rhus verniciflora) un résineux originaire du Japon qui a été implanté avec succès au Nord de Hanoi, dans les collines de la province de Vinh Phu, et du laquier (Toxicodendron succedanae). La résine, qui est récupérée après incision du tronc de l’arbre, a l’avantage de brunir et durcir en séchant, formant une couche protectrice efficace contre l’humidité, mais aussi de contre de nombreux produits chimiques tels que les acides. En pays tropical humide, elle permet donc de protéger efficacement les objets en bois et en bambou sur les quelles elle adhère très bien. Toutefois, pour obtenir un objet de qualité, le processus de fabrication est long. La préparation de la laque se fait d’abord par décantation de la résine pendant un à deux mois. Pendant ce temps, dans le bassin, des couches de différentes densité se forment, la résine coulant du laquier n’étant pas homogène. La couche supérieure, plus légère, plus liquide, d’un brun sombre uni, est récupéré et gardée pour la phase finale du travail de laquage.

La laque vietnamienne

Les couches les plus denses sont alors mélangées et tournées pendant de longues heures afin d’épaissir par évaporation. L’eau, mauvais diluant, risquerait de favoriser la formation de bulles lors de l’application des couches de résine sur les objets laqués. Pour retrouver cependant une certaine fluidité, de l’essence de térébenthine est ajoutée, ainsi que les éventuels pigments, aujourd’hui chimiques, qui vont servir à créer les différentes couleurs et nuances des fonds. Ces pigments ont permis de diversifier la production alors que, traditionnellement, les teintes des objets laqués, étaient le noir (dit  » aile de cancrelat « , obtenu par ajout de sulfate de fer), le bleu (indigo), le rouge (hématite) et le jaune. L’utilisation de coquillages ou de coquilles d’oeufs broyés est trop coûteuse pour pouvoir être développée autrement que pour des pièces exceptionnelles. La laque prête, il faut l’appliquer. L’objet à laquer, en bois ou en bambou, est recouvert d’une première couche, très mince, puis d’un tissu léger et fin (soie ou gaze de coton) et d’une deuxième couche de laque. Ce travail est d’autant plus minutieux qu’il sert d’assise aux couches de laque ultérieures et détermine donc la qualité de l’objet fini. Après un premier séchage, la laque est poncée avec un très léger abrasif légèrement gras. Ensuite, les couches succesives de laque sont ajoutées, séchage (4 à 8 jours selon les conditions météorologique) et polissage intervenant entre chacune d’elles. Les objets de très bonne qualité comptent de sept à dix couches de laque. La décoration des objets laqués (vases, paravants, coffres et armoires, plateaux, séries de bols,…) est ensuite faite à la peinture. La première couleurs est appliquée sur une couche de laque très mince, de la forme du dessin à réaliser, puis, après séchage et polissage, la deuxième couleur est appliquée, et ainsi de suite. L’ordre d’application des couleurs est capital, car il détermine les nuances éventuelles. Lorsque tout ce processus est terminé, un polissage final intervient pour parachever l’aspect brillant. Enfin, les objets sont examinés, contrôlés, afin d’y détecter d’éventuels défauts qui ont une incidence sur le prix de vente

Le plateau de cinq fruits du Têt

Le plateau de cinq fruits du Têt

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À l’occasion du Têt, chaque famille place sur l’autel des ancêtres, entre autres offrandes cultuelles, Le plateau de cinq fruits du Têt qui représente les cinq éléments de l’univers et exprime un voeu de fécondité. Le choix des fruits peut varier selon les régions, mais la présence d’une main de bananes vertes est de rigueur. Le qua thi (fruit du plaqueminier) figure parfois parmi les fruits élus. Le qua thi est le fruit du folklore et des enfants du Vietnam, sans doute à cause de sa présence dans le conte populaire Tâm Cam, notre Cendrillon. Il était une fois une jeune orpheline de mère, belle et douce, du nom de Tâm (Riz brisé). La marâtre la martyrisait, reportant toute son affection sur sa propre fille Cam (Son de Riz), aussi laide que méchante. Aidée par Bouddha, Tam sortit indemne de toutes les épreuves et finit par épouser le roi. Elle fut tuée par sa marâtre qui déguisa Cam pour lui faire prendre la place de Tâm au palais royal. Le Karma fit passer la vraie Reine par plusieurs vies. Elle devint successivement loriot, lilas du Japon, métier à tisser, puis plaqueminier au bord de la route. Une vieille femme conçut l’idée d’installer sous l’ombrage du bel arbre un étal de bambou pour y vendre du thé aux passants. Un soir où elle repliait son étal, une odeur de fruit se fit si pénétrante qu’elle leva les yeux. Elle vit à la cime de l’arbre un fruit magnifique. Vieille comme je suis, pensa-t-elle, je ne peux grimper à l’arbre.
Et elle fit ce voeu :
« O fruit de plaqueminier,
laisse-toi choir dans mon sac,
« Je ne te mangerai pas
Je te sentirai seulement ».
Le fruit tomba dans sa corbeille. Elle l’emporta dans sa paillote, désormais embaumée par le qua thi. Quelques temps après, Tâm sortit du fruit pour se réincarner. Le roi la retrouva et la ramena au palais. La marâtre et sa fille furent châtiées par le Ciel.
« O fruit de plaqueminier… », à travers les siècles, que de fois les enfants et les gens du peuple ont prononcé ce voeu pour que le Bouddha de la Miséricorde exauce leurs souhaits bien simples, ou soulage leur chagrin. Voeu éthéré, voeu de spiritualité, puisqu’on demande le fruit, non pour le dévorer, mais pour le sentir.
Au Vietnam, à l’occasion des cérémonies de sacrifice, on dépose des offrandes rituelles dont l’alcool, les fruits et les victuailles sur l’autel : les génies et les âmes des ancêtres en hument
l’odeur tandis que les mortels se partagent la substance matérielle. On distingue aussi les parfums en parfums sacrés et parfums profanes. Le parfum de jasmin, très fort pendant la nuit, est considéré comme lascif. Le fruit du plaqueminier est admis sur l’autel, parce que son parfum est léger. Il peut entrer dans la composition du plateau des cinq fruits cultuels (mâm ngu qua) qui trône sur l’autel des ancêtres à l’occasion du Têt, ce plateau symbolise les cinq éléments de l’Univers (eau, terre, bois, métal, feu), la fécondité, la bonne récolte.
Le plaqueminier (cây thi, diospyros decandra lour) est un arbre des pays chauds qui donne des baies arrondies charnues, de belle couleur jaune clair, parfumées, grosses comme des oranges. Il appartient à la famille des ébénacées, dont les espèces au Vietnam ont le nom générique de hông (kaki). Le bois de thi, malléable et résistant, est employé pour la fabrication de certains objets (cachet, piton, moules pour gâteaux de riz oan) et surtout pour la gravure xylographique (planches gravées pour l’impression des images populaires de Dông Hô, de livres en idéogrammes chinois ou vietnamiens). Une recette médicale populaire emploie ses feuilles pour le traitement post-opératoire des gaz dans le ventre. Les fleurs de plaqueminier, à petits pétales jaune-vert, s’épanouissent au printemps. Des linguistes plus ou moins poètes ont emprunté le terme « hoa thi » (fleur de plaqueminier) pour traduire le mot « astérisque » désignant le signe typographique qui n’existait pas dans le vocabulaire vietnamien. L’expression « noi hoa thi » veut dire: parler de manière exagérée pour se faire valoir. Par contre, « ngâm hat thi » (parler avec un noyau de fruit de plaqueminier dans la bouche) veut dire : parler de manière confuse, embarrassée. Un jeu d’enfant consiste à parier sur le nombre de noyaux que contient un fruit de plaqueminier qu’on va manger. Entre parenthèses, sa chair âcre est d’un goût douteux. Quand vient la saison des thi en automne, filles et garçons à la campagne tressent des petits filets pour y mettre un fruit de plaqueminier qui doit embaumer leur table d’écolier.

Le plateau de cinq fruits du Têt

Poulet, Cochon et Chien: N’oubliez pas les condiments !

Il était une fois, une famille riche largement pourvue de terres et de bétails. Un jour, elle perdit une dizaine de boeufs et de buffles. Heureusement, grâce à l’aide de ses voisins qui participèrent à la recherche, elle retrouva la totalité de ses bêtes.
Le mari et sa femme décidèrent d’organiser quelque chose pour remercier leurs voisins :
– Nous avons retrouvé nos bêtes grâce à la gentillesse de nos voisins. Alors, nous allons les convier tous à un grand repas pour leur manifester notre gratitude. Aujourd’hui, il est trop tard. Mais demain, nous allons tuer un poulet, un cochon et un chien pour cuisiner un festin en leur honneur.
Après cette décision, le couple décida d’aller se coucher. Au cours de la nuit, l’Ancêtre surgit et annonça dans un songe :
– J’ai entendu dire que demain vous allez abattre trois animaux. J’ai bien peur que vous ne commettiez une action immorale qui portera atteinte à l’effet bénéfique des ascendants. Pour y échapper, vous devez savoir quoi faire pour que ces animaux puissent se réincarner. Sinon, votre famille sera toujours malchanceuse.
Inquiète, la femme pria l’Ancêtre :
– Nous sommes de simples humains, nous ne savons que faire. Enseignez-nous, s’il vous plaît!
L’Ancêtre dit solennellement:
– Lorsque vous préparerez le poulet, il faudra y ajouter des feuilles de citronnier. Pour le porc, vous le cuisinerez avec des oignons et le chien devra être servi avec du galanga. Sans ces condiments, ils ne pourront pas se réincarner. Reconnaissants, l’homme et sa femme décidèrent d’obéir sagement. Tandis que l’Ancêtre parlait, les animaux tendirent leurs oreilles et ainsi ils comprirent qu’ils éviteraient la mort de leur âme si leurs maîtres respectaient ces consignes. Dès le lendemain matin, le poulet caqueta : où sont des
feuilles du citronnier ? Le cochon grogna : achetez des oignons pour moi ! et le chien aboya: Maman, maman, n’oubliez pas les galangas !
Désormais, ces condiments accompagnent toujours les mets de poulet, porc et chien. De ce fait, on aide ces animaux domestiques à se réincarner !

Les fleurs de pêcher rouge vif

Les fleurs de pêcher rouge vif

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Pour tous les Vietnamiens, l’éclatante floraison des pêchers est un signe annonciateur du printemps. À Lang Son, les ethnies Tày et Nùng se transmettent un conte populaire portant sur cette fleur très symbolique.
Les fleurs de pêcher rouge vif:
Jadis, il existait une grande discrimination entre les différentes couches sociales, nobles et routuriers, riches et pauvres, citadins et campagnards, gens des hautes et des basses régions, etc. Il s’agissait en quelque sorte une forme de ségrégation raciale entre les ethnies elles-mêmes. On se liait rarement d’amitié, et surtout on ne se mariait qu’avec une personne du même milieu. Un jeune d’une minorité ethnique, fils d’une famille pauvre, demeurant au sommet de la Mâu Son (Montagne Mère), eut dès l’enfance d’heureuses dispositions. Leste, habile, intelligent, doué d’une bonne mémoire et d’une bonne santé, il étudiait sérieusement et travaillait assidûment. Il avait également de la compassion pour les pauvres et aidait les autres. Il jouait d’un instrument à cordes, chantait des morceaux de musique folklorique, tissait, façonnait des instruments aratoires, etc. Aussi, de nombreuses personnes lui demandaient régulièrement son aide. Les mœurs, les coutumes populaires, les s chansons folkloriques, il les savait par cœur. Chaque foique se déroulaient des festivités ou des réjouissances, il racontait des histoires et chantait d’une voie mélodieuse. Les jeunes filles semblaient boire chacune de ses paroles. Certaines lui demandaient même de leur enseigner quelques airs folkloriques. Les montagnes et les forêts de Mâu Son ne suffirent plus au jeune homme, désireux d’élargir ses connaissances.

Les fleurs de pêcher rouge vif
Il demanda à ses parents de partir à Lang Son. Le jour où il quitta le village natal, sa famille, ses proches et ses amis lui firent un bout de conduite en agitant les mains en signe d’adieu. Les feuilles des arbres, elles aussi, murmurèrent un au revoir. Les jeunes filles étaient tristes de son départ. Arrivé à Lang Son, il logea dans une famille paysanne qui l’adopta par la suite. Il étudia assidûment tout en travaillant laborieusement, afin d’aider ses parrains. Tous les gens du village se réjouirent pour la famille adoptante et félicitèrent le jeune homme, de sa conduite. Ce dernier originaire de la haute région était non seulement un bon élève mais connaissait l’art du combat. Il se lia d’amitié avec les autres, se comportant dignement, ne cherchant jamais à vexer quiconque par une parole ou un geste.

Le maître l’estimait, les condisciples avaient beaucoup d’égards pour lui. Dans la classe, il y avait une demoiselle, fille d’un mandarin local qui vivait dans le luxe et l’opulence. Elle aussi étudiait avec sérieux, se conduisait bien, ne montrait jamais aucun orgueil de la situation sociale de sa famille. Elle était très modeste dans ses relations avec ses condisciples et les autres. Elle aidait aussi les plus démunis. Le maître et ses condisciples l’estimaient beaucoup. Le jeune homme de la haute région et la fille du mandarin se prirent de sympathie et d’estime l’un pour l’autre. Tous les deux aidaient leurs condisciples à mieux comprendre les allusions historiques de la Chine et du Vietnam, les règles de versification, la composition des sentences parallèles et les dissertations en prose rythmée, etc. Durant les jours de congé, ils montèrent sur la cime du Nui Tam Thanh (Mont des Grottes des Trois sons) pour admirer Hon vong phu (Mont de la femme qui attend son mari), le site pittoresque de Lang Son dont le fleuve Ky Cùng (sans fin) décrit des méandres comme une bande de soie embrassant Nui Dai Tuong (Montagne du grand Éléphant). Sans oublier Dông Chua Song Tiên (Grotte de la Pagode des deux Immortels) sur la rive gauche, avec Nui Tam Thanh sur la rive droite. Ils se racontèrent les légendes de Xu Lang (Pays de Lang). Le temps passa comme l’ombre d’un cheval qu’on perçoit à travers l’interstice d’une fenêtre, selon un dicton vietnamien. Après trois années d’étude et de promenade, ils s’aimaient. Le maître d’école et les condisciples donnèrent leur soutien à leur amour. Mais l’obstacle qui les séparait, ce n’était pas la haute cime de la Chop Chai (Montagne du Sein de la Buflesse) ou de la chaîne de Mâu Son, mais l’écart entre la richesse et la pauvreté… et surtout la discrimination sociale. Apprenant qu’ils s’aimaient, le père de la jeune fille fut pris d’un accès de colère, proféra des injures et la brutalisa.

Les fleurs de pêcher rouge vif

En outre, il chercha à intimider le jeune homme, forçant le maître d’école à le renvoyer. Quant à la jeune fille, elle fut enfermée dans la maison. Tous les deux eurent le coeur en peine. La douleur morale de ne pouvoir aimer son ami était plus grande que la douleur physique. En effet, son père la frappait régulièrement. Elle pleura jours et nuits, ne mangeant ni ne buvant et ignorant les conseils de ses proches. Quant à lui, le jeune homme écrivit une lettre d’adieu, dans laquelle il exprimait ses sincères remerciements au coeur noble empreint de beaux sentiments de la jeune fille et l’excusa de ne pouvoir répondre à son bel amour. Il pria un de ses condisciples de transmettre cette lettre. L’ayant reçue, la jeune fille pleura à fendre l’âme. Elle déchira un pan de sa robe blanche pour écrire une lettre avec son propre sang, le coeur serré et désespéré. Elle lui donna rendez-vous pour une dernière rencontre. Attendant l’occasion favorable, quand ses parents et ses proches dormaient, elle s’échappa de la maison pour venir au rendez-vous, sur la pente de la colline près du village où le jeune homme logeait depuis quelques années. Elle lui passa la lettre, l’embrassa et éclata en sanglots. Tous les deux pleurèrent, se lamentant de leur infortune. Les larmes trempaient les caractères de la lettre écrite en lettres de sang. Avant le petit jour, ils durent se séparer. Elle retourna dans sa famille et le jeune homme, dans son village natal sur Mâu Son. Leurs larmes de sang s’éparpillèrent le long du chemin. Dès lors, ils pensèrent affectueusement l’un à l’autre jusqu’à mourir, dans les regrets du maître d’école et des condisciples, des habitants de Lang Son et des deux villages, celui de Mâu Son et l’autre où il vivait. Le fleuve Ky Cung coula en tourbillonnant comme pour communiquer la douleur de la séparation du jeune talent et de la demoiselle. Au printemps de l’année suivante, sur le lieu de la dernière rencontre, poussèrent des arbres qui fleurirent d’un rouge vif comme la couleur du sang. On nomma ces arbres: bich dào (les pêchers aux fleurs d’un rouge vif). Ensuite, les habitants de Mâu Son plantèrent les bich dào en forêt, en guise de souvenir des deux jeunes gens et de leur bel amour. Et à l’occasion du Têt nguyên dan (Têt du Nouvel an lunaire), il est devenu une habitude pour les habitants de Lang Son d’aller au marché choisir une branche de bich dào pleine avec des fleurs déjà épanouies. Ils la plantent dans un pot, un vase, afin d’orner la maison, durant les jours du Têt. Aussi, bich dào et ses variétés sont-elles devenues le symbole de la Fête du Nouvel An des Vietnamiens.

La fête du Têt - le Nouvel An traditionnel vietnamien

La fête du Têt – le Nouvel An traditionnel vietnamien

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La fête du Têt – le Nouvel An traditionnel vietnamien:  Le Têt est l’époque de l’année où le froid de l’hiver se retire et laisse s’installer sur le pays la douce chaleur printalière, c’est aussi la saison de floraison des arbres fruitiers, et plus particulièrement des pêchers et des orangers. Cette période de renouveau de la nature annonce aussi un renouveau pour homme. Retour des forces vives après une dure année de labeur et les difficultés de l’hiver, mais aussi retour des bons sentiments et des grandes résolutions. Le passage du Têt doit permettre à chacun d’oublier ses désirs de vengeance, ses rancunes, ses ressentiments…Dans l’enthousiasme de l’arrivée de la nouvelle année, les défunts ne sont pas oubliés. La veille du Têt les ancêtres sont conviés par un repas- offrande à venir passer les trois jours de fête sous le toit familial. Ils seront ainsi invoqués à chaque repas, tandis que leur autel est garni de fruits, de fleurs et de baguettes d’encens. Le dernier jour de l’année lunaire, toutes les divinités se réunissent au Palais de Jade pour présenter les voeux du peuple à l’Empereur de Jade. De même la semaine précédant le Têt les trois génies du foyer (symbolisés par les trois feux dans les cuisines) quittent le monde d’ici pour porter leur rapport à l’Empereur de Jade également. C’est ainsi que ce dernier est régulièrement tenu au courant des faits et gestes des hommes et qu’il peut, si besoin est, intervenir. Toutefois, profitant de l’absence des génies tutélaires, des divinités protectrices des villes et villages, des rivières et des fleuves, des rizières et montagnes…les démons, les mauvais esprits, les fantômes, pour un temps libérés de toute surveillance, se hâtent parmi les vivants, cherchant à leur nuire rapidement car ils savent que le peuple, habitué à l’intervention secourable des génies, ne sait pas se défendre contre eux mais aussi que les heures leur sont comptées. C’est pourquoi le dernier jour de l’année, un mât en bambou (la légende du Mât en bambou du Têt) d’une dizaine de mètres de long et dégagé de toutes ses feuilles, sauf celle de l’extrémité, est planté devant la maison. Au sommet du mât est collée une amulette en papier rouge comportant une inscription de huit signes chinois. Elle est destinée aux génies bienfaisants, et permet d’éloigner les esprits malfaisants. Elle est accompagnée d’un petit panier contenant du bétel et des noix d’arec. Sous le panier, un petit carré en bambou tressé symbolise la barrière qui empêche les êtres nuisibles de descendre jusqu’à la maison. Le sommet du mât est aussi orné de plumes de coq et de divers instruments en bambou, en bois ou en métal qui, sous l’action de la brise fait entendre des sons harmonieux. Or ces sons, que les vivants considèrent comme harmonieux, sont très désagréables aux oreilles des mauvais esprits et ont aussi le pouvoir de les éloigner. La présence d’un tel mât devant une maison, une boutique, un champ… montre que la protection du bouddha s’étend sur le bâtiment ou les terres environnantes. Ce mât est enlevé le septième jour de l’année, avec précaution, de manière à ce que les démons et fantômes éventuellement pris au sommet ne puissent pas tomber dans la maison, mais soient obligés de regagner leur infernal séjour.

La fête du Têt - le Nouvel An traditionnel vietnamien

Parmi les tâches importantes de la préparation du Nouvel An il y a la confection de vêtements neufs, les commissions pour remplir les garde- mangers, les achats des bâtons d’encens et d’objets votifs pour les ancêtres et divinités, la préparation des fruits confits. Les gâteaux spéciaux du Têt, Banh Chung et Banh Day (la légende des gâteaux de Têt Banh Chung et Banh Day) sont soit préparés à la maison, soit achetés. La tradition veut que ces gâteaux à base de riz gluant, et de pois verts remontent à la dynastie des rois Hung. Un jour, un de ces rois demanda à ses fils de lui présenter le mets le plus rare et le plus raffiné pour l’offrir aux ancêtres. Les princes partirent à travers le monde, à l’exception de Lang Lieu, le vingt-deuxième et plus jeune. Orphelin de mère depuis peu il ne trouvait la force d’entreprendre un long et difficile voyage au résultat incertain. Une nuit, alors qu’il dormait, un génie lui dicta une recette à l’oreille, lui indiquant par la même occasion qu’il n’y avait pas, de par le monde, de mets plus précieux que le riz. A son réveil, le jeune prince suivit les directives du génie. Il prit une première ration de riz gluant qu’il fit cuire à la vapeur et en confectionna un gâteau rond, rond comme le ciel, le l’appela Banh day. Puis il prit de nouveau du riz gluant, cru, et l’enveloppa dans une large feuille après l’avoir fourré de tranches de viande (lard) qui symbolisent les dix mille êtres de la création. Ce gâteau est carré, carré comme la terre, et il l’appela Banh Chung. Le jour des offrandes arrivé, le roi goûta à tous les plats, commençant par celui de l’aîné, pour terminer par celui du benjamin. Le verdict paternel fut sans hésitation. Les gâteaux de Lang Lieu emportèrent, et de loin, sa saveur, prouvant, s’il en était besoin, qu’il n’est pas nécessaire de courir le monde pour trouver ce qui est bon. Le roi prit alors deux grandes décisions : il transmit son trône à son benjamin, et surtout décida que désormais les gâteaux Banh Chung et Banh Day feraient partie de la fête du Têt. Ces gâteaux font partie des quatre choses indispensables pour la fête du nouvel an, les trois autres étant : des tranches de lard, des oignons salés ou fermentés, des papiers auspicieux rouges inscrits de sentences parallèles calligraphiées. Outre ces préparatifs, il faut aussi, avant la fête, nettoyer, repeindre et orner la maison, mais aussi les ponts, les rues, les édifices publics…tout doit être avenant et pimpant. Les fleurs entrent beaucoup dans la décoration des maisons, et dans les grandes villes, surtout Hanoi et Saigon, des marchés aux fleurs s’installent pour toute la dernière semaine de l’année au coeur des villes, transformant celle-ci en véritables floralies. Au nord les branches de pêchers sont particulièrement appréciées, tandis qu’au sud, ce sont les orangers nains ou les Kumquat qui ont la primauté. L’agitation qui règne en ville pendant ces temps de préparatifs se calme vers midi, le dernier de l’année. C’est l’heure du repas avec les ancêtres, c’est aussi l’heure à laquelle chacun rentre chez soi pour les ultimes tâches. Les boutiques ferment, le trafic diminue. Une sorte de léthargie tombe sur le pays, tout au moins extérieusement. Et puis tout explose de vie au coeur de la nuit.

La fête du Têt - le Nouvel An traditionnel vietnamien

La cérémonie du Giao Thua marque le passage de la dernière minute de l’heure du cochon du dernier jour du douzième mois et la première minute de l’heure de la souris du premier jour du premier mois. L’autel familial est sorti sur le pas de la porte, chargé de fruits et des fleurs, de gâteaux de fête, de fruits confits, de bétel et de noix d’arec, d’une tête de porc ou d’un poulet, d’eau et d’alcool de riz. Un brûle- parfum entouré de deux bougies est placé devant. Le maître de la maison allume les baguettes d’encens, se prosterne face à l’autel et récite les prières pour une heureuse année nouvelle. Fête familiale, la nuit du nouvel an se prolonge tard dans la nuit, mais contrairement à nos habitudes occidentales, les Vietnamiens se lèvent tôt le premier jour de l’année. Non seulement pour placer l’année sous le signe du courage et non de paresse, mais aussi pour aller dans les pagodes. Il faut aussi préparer de bon matin les premières offrandes aux ancêtres, et ceci trois jours de suite. Ces trois premiers jours revêtent une importance symbolique capitale pour le reste de l’année. Les superstitions se magnifestent dès le réveil par l’interprétation des premiers bruits : « le beuglement d’un boeuf ou d’un buffle annonce un travail fructueux et une bonne récolte, le chant d’un coq n’est pas un bon présage car il picore les grains, le gazouillement des moineaux donne la joie aux familles, l’aboiement d’un chien présage la menace de l’insécurité, le hénissement d’un cheval est le signe de la prospérité, le miaulement d’un chat entraîne les maladies, le croassements d’un corbeau annonce la tristesse et le deuil. Le premier jour, vêtus de neuf, les enfants présentent leurs voeux aux grands-parents, puis aux parents. En échange, ils reçoivent les voeux de ceux-ci accompagnés de petites enveloppes rouges contenant une petite somme d’argent toute symbolique, destinée à apporter chance et prospérité à la jeune génération. Ce jour-là les enfants doivent être particulièrement sages et gentils, car s’ils méritent une réprimande, leur année ne pourra être bonne. De même les adultes ne doivent avoir que des mots gentils les uns pour les autres, aucune dispute, aucun conflit ne devant apparaître. Tout acte négatif, tout trace de mauvaise humeur ne peut qu’ entâcher tout le reste de l’année. C’est ainsi qu’est attendu avec beaucoup d’impatience le premier visiteur de l’année. Un homme heureux apporte le bonheur pour l’année, un malheureux ne peut offrir que douze mois de désolation. Il en va donc aussi de la responsabilité des visiteurs, car il n’est nullement anodin d’être le premier. C’est pourquoi, incidemment, il est demandé à l’avance à quelqu’un de son entourage qui est en pleine santé, aisé, reconnu comme chanceux, père d’une nombreuse famille, bien installé socialement et connu pour sa bonne moralité d’être, si possible, le premier visiteur. Et c’est ainsi que les braves gens qui se reconnaissent dans ce portrait sont obligés de se lever encore plus tôt que les autres afin d’aller, de maison en maison, porter son premier salut de l’année, et par la même occasion faire rejaillir sur ses parents, amis et voisins sa bonne fortune Deuxième jour, les festivités continuent, mais une partie du temps est consacrée à l’hommage que chaque élève, chaque disciple doit rendre à ses professeurs et maîtres. Ceux présents, mais aussi ceux du passé envers qui on se sent une dette éternelle. Cette appréciation est laissée à chacun Le troisième jour, les festivités continuent encore, mais cette fois-ci ce ne sont plus les professeurs, mais les amis à qui l’on présente se vœux. Enfin, le quatrième jour est consacré à une visite des tombes des ancêtres, en manière de raccompagner les défunts chez eux, jusqu’à leur prochaine visite, pour le Têt suivant. C’est aussi le jour où les boutiques, les magasins, les usines et bureaux rouvrent leurs portes. La vie quotidienne reprend son cour